Citations de Monica James (107)
Mon corps tout entier choisit ce moment pour se contracter de douleur, mais je l’ignore, tout comme j’ignore la façon de Bull de me donner des ordres, et je secoue fermement la tête.
J’enlève mes lunettes et me masse la base du nez. Comment vais-je pouvoir me sortir de cette situation ? Je serai assis à table avec d’un côté, la femme que je vénère et de l’autre, celle que je hais, et elle essaiera sans doute de me branler discrètement sous la nappe.
Je suis baisé. Et pas dans le bon sens du terme.
— Ne t’inquiète pas, Tracey. Tu sais que ça te fera du bien.
Je relève brusquement la tête, dérouté, car j’ai l’impression d’assister à une scène de L’Exorciste. Ce que je vois n’est que l’apothéose de ma semaine.
— Mademoiselle Kibard ? demandé-je, totalement déconcerté de me trouver désormais face à l’ours aveugle, Boucle d’or ayant disparu derrière lui.
L’ours danse devant son visage, chaque mot prononcé accompagné d’un mouvement des hanches de la peluche de très mauvais goût.
— Tracey n’est pas là. C’est Johnny. Tu veux la baiser ?
— Pardon ?
Je suis à la fois horrifié et un peu amusé.
— Tu m’as bien entendu. Elle aime qu’on la prenne brutalement.
L’ours en peluche se met à s’agiter avec vigueur, juste pour souligner ce qu’il vient de dire, au cas où je n’aurais pas compris son inquiétante allusion.
Je passe une main sur mon visage.
Alors que Johnny l’ourson détaille les abus subis par Tracey dans son enfance, je m’enfonce un peu plus dans mon siège. Mais j’écoute et fais semblant de m’y intéresser, car ce n’est qu’un jour normal de plus au bureau.
— Tu peux la toucher. Elle aime ça.
Non seulement cet ours parle, mais en plus c’est un maquereau.
Oh mon Dieu.
Ma tête bascule en arrière en signe de défaite.
Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ?
- Qui sait si on aura un jour cette fichue réponse ? Mais après cinquante ans de mariage, j'ai appris une chose - il marque une pause pour faire monter le suspenses. La vie et l'amour, ce n'est pas attendre que l'orage passe... C'est apprendre à dans sous la pluie. Je vous remercie.
– Je ne peux juste… pas… m’empêcher… de manger, lance Shamu la Baleine, en enfournant un troisième Twinkie.
Je devrais être davantage horrifié que cette fille tellement grosse prenne son pied, juste en face de moi, en dévorant ces friandises mais bizarrement, je ne le suis pas. Tout ça parce que la façon dont sa bouche souple et charnue engloutit la génoise dorée est la seule chose sur laquelle je parviens à me concentrer. Je ne peux m’empêcher d’imaginer que c’est ma queue qu’elle est en train de dévorer comme si mon sexe, contrairement à ce foutu Twinkie, était son dernier repas.
Me redressant prudemment sur mon fauteuil en cuir, j’ordonne à ma verge de ne pas réagir, vu que je suis là pour aider Shamu, ou plutôt Sharon, à vaincre son addiction.
L’addiction, selon cette mine qu’est Wikipédia, correspond à « la répétition continue d’un comportement en dépit de ses conséquences négatives, ou à une déficience neurologique conduisant à de tels comportements ».
Donc, qu’est-ce qui déclenche une addiction ? Qu’est-ce qui rend des gens comme Sharon ici présente complètement accros à une chose sans laquelle ils ne pourraient plus fonctionner ? Ça a sans doute l’air tout à fait ridicule d’entendre que certaines personnes ne parviennent pas à arrêter leurs comportements nocifs. Ne sont-elles pas en contrôle de leurs actions ?
Il s’agit peut-être d’une habitude. Mais c’est par choix qu’une habitude se forme, on peut ainsi y mettre fin si on le souhaite. Alors, peut-être s’agit-il d’un souvenir enfoui dans notre mémoire qui se rappelle soudain à nous ? On se contente de s’en servir d’excuse pour se défoncer, pour se bourrer la gueule, pour choper des MST à tout va ou, dans le cas de Sharon, pour devenir obèse.
Je n’aime pas catégoriser la sexualité.
Des souvenirs d’abandon me reviennent en mémoire, et je pousse un cri de rage, punissant mon corps, car c’est mon seul moyen de ressentir quelque chose. Mon cœur menace d’exploser dans ma cage thoracique, mais serait-ce si grave que ça ? Vingt-huit années d’enfer pourraient prendre fin ici et maintenant.
Je n’aime pas les profiteurs et les radins. La vie n’est pas gratuite. Cependant, je l’ignore et me mets au travail en testant la stabilité des tabourets du bar.
Ils sont tous bancals, alors j’ouvre la boîte à outils et je cherche ce qu’il me faut pour y remédier. Quelques secondes plus tard, une grande ombre se dresse au-dessus de moi, me faisant comprendre que j’ai du public. Je ne tombe pas dans le panneau, car je sais exactement qui me guette.
Be all my sins remembered.
Hamlet, William Shakespeare
- Bien sûr que je t'aime. Je n'ai jamais aimé et n'aimerai jamais quelqu'un plus que toi.
Je me laisse aller contre lui.
Je sais que c'est naïf de ma part, mais je n'ai pas envie de me confronter à la réalité - du moins pas encore.
- Re-bonjour Mademoiselle, dit le concierge en souriant. C'est encore pour vous - il me tend un petit sachet-, de la part du...
- Docteur Mathews, dis-je en complétant sa phrase et il acquiesce. Là c'est vraiment trop !
- Il m'a dit que vous diriez exactement cela. Alors, au cas où il vous viendrait à l'idée de les refuser, le Docteur Mathews me fait dire que les articles ne sont pas remboursables, dit le concierge en se mettant à rire.
- Il n'y a pas grand-chose à dire. Je ne suis pas rentré avec la blonde peroxydée mais avec Madison.
- Madison ! hurle Hunter, ahuri, appuyant sur le bouton d'arrêt de sa machine. Madison, le chou à la crème ?
Mieux vaut perdre la vie par leur haine que d'attendre la mort sans être aimé de toi.
Romeo et Juliette, William Shakespeare.
Les filles peuvent pratiquement faire ce qu’elles veulent. Elle les rémunère aussi à l’heure, ce qui est sans précédent dans ce milieu, à moins d’être une star du porno ou une danseuse réputée.
Pour réaliser des bénéfices, il va falloir qu’elle réduise toutes ses dépenses. La musique résonne dans le club, ainsi que les voix animées des clients. C’est bien trop mouvementé à mon goût, d’où la raison pour laquelle Lotus voulait me prévenir. Les gens, les relations sociales et la musique pop ne sont pas vraiment mon truc. Je suis bien content d’être à l’écart des festivités et je n’ai pas l’intention de traîner encore longtemps ici.
Être entouré de filles, d’alcool et de drogue n’est pas idéal, mais tu travailles, alors je vais laisser passer.
Si elle s’attend à ce que je la remercie, elle peut toujours courir.
Dès que je me retrouve dehors, je prends deux grandes inspirations pour contenir mes démons intérieurs. Être touché est ma limite absolue. Que personne ne me touche, et tout ira bien !
Je n’aime pas que les gens s’approchent trop près de moi. Après avoir été enfermé pendant si longtemps, on oublie le contact humain et on apprend à vivre sans. Au bout d’un moment, j’ai commencé à apprécier ça. J’aimais la solitude, car le contact nous connecte à quelqu’un, et c’est quelque chose qui ne m’intéresse pas.
Donc tu veux finir tes jours vieux, seul et accro au Viagra ?
la vie et l'amour, ce n'est pas attendre que l'orage passe.... C'est apprendre à danser sous la pluie.
-Pino ? qu'y a-t-il ? demande Pat en se penchant vers lui. Mais il ne me quitte pas des yeux et murmure :
- fottuto idiota.
Les médecins se tournent vers moi interloqués.
- qu'est-ce qu'il vient de dire ?
Je ne sais plus si je dois rire ou pleurer. Je ne m'attendais pas à ce que les premiers mots de mon père soit ceux-là. De toute façon, je suis heureux qu'il parle à nouveau.
Je me mets à rire nerveusement et réponds.
- il vient de me traiter d'idiot !
- Dix, je vais te le dire une fois, c'est tout. Tu serais fou de la laisser s'échapper. Je suis jaloux. J'aimerais avoir une Madison dans ma vie dit-il sérieusement.
- Dix, j'adore cette fille. On peut la garder ?