Citations de Morgane Stankiewiez (30)
- Sérieusement, Ivy, faut que tu m'expliques : comment tu fais pour jamais arriver à l'heure ?
- C'est un super-pouvoir, tu peux pas comprendre.
- Un super-pouvoir ? Genre tu t'infiltres chez les méchants, tu les aides à planifier un attentat, et du coup ils sont trop à la bourre et explosent avant d'arriver ? (8)
Alathea, dit-il, je ne crois pas au mariage, je n'ai jamais envisagé de renoncer à ma liberté. Je ne crois pas au promesses éternelles ni à l'amour. Je suis un pragmatique, un homme de peu de foi et de peu de vertu. Et pourtant, tu m'as dérobé le coeur comme si j'étais un poète et tu l'as jeté en pâture aux loups du désir. J'ai su, dès que je t'ai vue, que ma volonté n'était plus mienne, que jamais je ne serais plus entier, et que, depuis lors, j'ai besoin de toi pour vivre. Lorsque tu me regardes, j'existe, et lorsque tu détournes les yeux, je meurs.
L'acte charnel le plus intense ne valait rien en comparaison, ou alors il aurait fallut qu'il dévorât son amante, la prît tout entière en lui. La sentît au creux de ses entrailles, emprisonnée par des liens de chair... C'était cela, l'amour : une dévoration.
Pas spécialement d’humeur à entamer la conversation, avec ma vie qui vient de s’écrouler comme un château de cartes, je préfère me concentrer sur mon cocktail. La voisine a la bonne idée de ne pas lancer un « Mais oui ! Je vous reconnais ! Vous êtes la femme la plus humiliée des États-Unis ! Les enfants vous appellent « Gouine » ! », et je lui suis reconnaissante pour son silence.
Un livre est indissociable de son écrivain : il permet de cerner son auteur, mais ne peut être pleinement compris que si l’on connaît déjà ce même auteur.
Faut-il croire, dès lors, qu'il y autre chose que la morne réalité? N'est-ce pas une façon de se voiler la face, dans le but avoué de mieux supporter l'insupportable?
« Mais on ne peut posséder le feu qui nous réchauffe l’âme, ni le vent qui chasse nos peines, ni le torrent qui noie nos peurs, on ne peut que s’en approcher, s’offrir tout entière et sacrifier chaque parcelle de notre âme. »
La décence nous oblige à quitter cette scène avant que les habits ne tombent, que les baisers ne découvrent la chair, que les caresses n’émeuvent la peau, que les langues ne s’entremêlent, que les doigts ne se mouillent au temple de l’abandon, et que d’autres cris ne forcent de nouveau le père à clore les portes d’airain, tandis que s’ouvrent celles de la fille.
Au pied du temple voué à Aphrodite, la mer de Lesbos, d’un bleu de Mytilène, s’échouait langoureusement sur la plage opalescente, reflétant les colonnes, les cariatides et les statues de marbre, au gré des vagues chargées de frimas. Les astres resplendissaient déjà dans le firmament, tandis qu’Apollon finissait sa course, embrasant l’océan lunaire.
— Arès !
Les cris d’Aphrodite résonnèrent dans tout le palais. Dans toute la cité. Jusqu’aux confins des océans de glace et de ceux de lave. Jusque dans les tréfonds de la planète de sable rouge, jusque dans les cieux obscurcis par sa colère divine, jusque dans les noirs interstices de l’espace, jusqu’à la table de son père qui, troublé, fit fermer les portes d’airain pour profiter d’un instant de tranquillité en plus douce compagnie. Une autre histoire, pour un autre temps.
Vous ne pourrez jamais traiter un nouveau sujet. Ce n’est pas ce qui compte : l’important est la façon dont vous aborderez ce thème.
La femme, habillée d'une épaisse pèlerine noire, se tourna vers lui à son tour. De longs cheveux bruns et bouclés, un visage fin et dur à la fois, et surtout des yeux pénétrants, envoûtants même, d'un vert smaragdin que même les ténèbres ne parvenaient pas à occulter. Jamais il n'avait aperçu pareille beauté, sans aucun doute sculptée sur le modèle d'un ange ou d'un démon. Oh que oui, il aurait volontiers troqué son âme contre quelques moments avec elle !
« En quelques semaines, Meredith était devenue l’ombre d’elle-même, muée en un lieu sinistre où la faucheuse avait établi son comptoir des âmes. »
Sot était celui qui croyait que la vie ne tournait pas autour des femmes.
L'amour ne vous arrache pas votre vie, ce n'est pas cet autre qui vous prend tout et le remplace par son essence. Au contraire, l'être aimé sublime tout ce que vous aviez en vous sans vous en rendre compte ; il vous magnifie.
Tu es juste toi et tu as ta personnalité. On n'est pas obligé de toujours trouver des cases. C'est chiant à force, et ça fait du mal à tout le monde.
Ne jamais compter sur les autres. Voilà une règle d'or que tu connais très bien et que tu ferais mieux de suivre avec plus de rigueur que ça.
Quelques courtes minutes s'écoulèrent, puis une dame dans une robe volumineuse et à la coiffure en échafaudages, pyramide capillaire surplombée de plumes, gazes et autres rubans colorés, miraculeusement maintenue en place par le grâce de Dieu et de l'artiste-coiffeur, s'approcha.
La surprise ne fut pas vraiment le sentiment qui saisit Isulka lorsqu’elle découvrit que sa bienfaitrice était une femme aux cheveux noirs et à l’accent écossais.
Deirdré aida Isulka à se relever et à s’installer dans le taxi qu’elle venait de louer. Elle offrit même d’examiner les pieds passablement abîmés de la mageresse.
Isulka se concentra avant tout sur son souffle, court et laborieux, avant toute réponse. Bien qu’il fît assez froid en cet hiver de l’an 1889, chacun de ses muscles brûlait suite à son récent effort et une soif cruelle tiraillait sa gorge éreintée.
Deirdré Calloway eut suffisamment de grandeur d’âme pour laisser la mageresse reprendre ses esprits avant de finalement s’exprimer :
— Mes excuses d’arriver aussi tard. Quand j’ai entendu ces hommes parler de vous, j’ai su que quelque chose se tramait. Par contre, pour trouver une voiture, le soir, à Paris, c’est sanguinairement compliqué.
La jeune fille quitta la tente et Isulka l’entendit courir au-dehors. Elle alla se regarder dans un petit miroir poli et, bien que s’y attendant, elle fut surprise de se voir dans ces atours médiévaux. Entre l’Égypte antique et Calédonia, elle avait la fâcheuse impression de se faire transporter d’époque en époque sans avoir un traître mot à dire sur la question.
Ses yeux se posèrent sur son ancienne tenue, laissée sur la chaise unique de la tente, et elle se rendit compte que le col de la robe était rougi. Elle la prit dans les mains et toucha l’étoffe : oui, du sang avait coulé au niveau du cou et imbibé le tissu. Pourtant, elle ne se souvenait pas avoir été blessée. Iain lui aurait-il ouvert le crâne en la frappant plus tôt ? Dans ce cas, ses cheveux auraient été dans un état abominable. Et elle l’aurait senti.
Ou alors, il s’agissait du sang d’un des Pictes, peut-être celui qu’elle avait tué par les flammes.