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Citations de Muriel Barbery (1399)


Mme de Broglie est la femme de M. de Broglie, le conseiller d'Etat qui habite au premier, qui est entré au Conseil d'Etat sous Giscard et est tellement conservateur qu'il ne salue pas les personnes divorcées. Colombe l'appelle "le vieux facho" parce qu'elle n'a jamais rien lu sur les droites françaises, et papa le tient pour un exemple parfait de la sclérose des idées politiques. Sa femme est conforme : tailleur, collier de perles, lèvres pincées et une flopée de petits-enfants qui s'appellent tous Grégoire ou Marie. Jusque-là, elle saluait à peine maman (qui est socialiste, a les cheveux teints et des chaussures à bout pointu). (...) Ma mère a beau être rustique côté subtilité intellectuelle, on ne la lui fait quand même pas. Elle savait très bien que le jour où les Broglie s'intéresseront à la psychanalyse, les gaullistes chanteront L'Internationale (...). Pourtant, elle a décidé de se montrer magnanime (...). Mme de Broglie a eu droit à un cours entier sur le freudisme, incluant quelques anecdotes croustillantes sur les moeurs sexuelles du messie et de ses apôtres (avec un passage trash sur Melanie Klein) et émaillé de quelques références au MLF et à la laïcité de l'enseignement français. La totale.
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Je m'étais depuis longtemps accoutumée à la perspective d'une vie solitaire. Être pauvre, laide et, de surcroît, intelligente, condamne, dans nos sociétés, à des parcours sombres et désabusés auxquels il vaut mieux s'habituer de bonne heure. A la beauté, on pardonne tout, même la vulgarité. L'intelligence ne paraît plus une juste compensation des choses, comme un rééquilibrage que la nature offre aux moins favorisés de ses enfants, mais un jouet superfétatoire qui rehausse la valeur du joyau. La laideur, elle, est toujours déjà coupable et j'étais vouée à ce destin tragique avec d'autant plus de douleur que je n'étais point bête.
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Dans le même immeuble bourgeois de la rue de Grenelle vivent les deux narratrices de ce roman. La première est la concierge Renée, veuve d'âge mûr, qui cache soigneusement derrière tout ce qu'elle croit être les attributs d'une concierge (remugles de nourriture infâme, échos d'émissions de télévision indigentes, fautes de syntaxe...) sa passion pour les questions philosophiques, la littérature russe et l'esthétique japonaise. La seconde est Paloma, pré-adolescente surdouée et perturbée, très occupée à se faire sous-estimer par ses proches dans l'espoir d'échapper, par leur découragement ou par le suicide, à un destin dit brillant dans lequel elle a peur de s'éteindre.

L'une continuerait sur sa lancée indéfiniment, l'autre s'arrêterait assez rapidement, si, dans cet immeuble ne se produisait un événement inattendu : un changement de propriétaire : M. Ozu (oui, comme le cinéaste) emménage à la place de la famille Arthens...

Cf. mon blog pour la suite de la longue critique.
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J'ai appris depuis que c'est cela, l'excellence, cette impression d'aisance et d'évidence là où nous savons pourtant qu'il faut des siècles d’expérience, une volonté d'acier et une discipline de moine.
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Elles font mine de croire qu'elles promènent des peluches dinstinguées sans aucune pulsions déplacées...
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...je savais que c'était le signe qu'il restait peu de temps, l'état de grâce qui précède la fin...
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Devant la mort les forteresses se brisent.
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Revêts ton armure et ramasse ta lance. Cultive un brin de fausseté, si elle te protège tes vipères.
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La parenthèse heureuse ouverte dans la crudité du monde par le camélia sur la mousse du temple s'est renfermée sans espoir et la noirceur de toutes ces chutes ronge mon coeur amer.
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De l'héritière promise à l'ennui de sa caste, le sort avait fait
une âme rêveuse douée du pouvoir de l'ailleurs, si bien qu'on se sentait naître
auprès d'elle des fenêtres sur l'infini
et qu'on comprenait que c'est en creusant en soi
qu'on échappe aux prisons.
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Simplement, comme tous les autres le père avait son idée, parce qu'on ne croit pas aux coïncidences dans ces contrées où le Bon Dieu et la légende font bon ménage, et où on les soupçonne d'avoir des tours que l'homme des villes a depuis longtemps oublié.
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p.126 : Pourquoi les chemins du destin apparaissent-ils soudain à la manière dont les lettres se traceraient d’elles-mêmes dans le sable des rivages?
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Au nom du père, du fils et de la chouquette (industrielle), amen.
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Déguster est un acte de plaisir, écrire ce plaisir est un fait artistique mais la seule vraie oeuvre d'art, en définitive, c'est le festin de l'autre.
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Je sais qu'ils sont tous malheureux parce personne n'aime la bonne personne comme il faudrait et qu'ils ne comprennent pas que c'est surtout à eux-mêmes qu'ils en veulent.
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Dégusterest un acte de plaisir,écrire ce plaisir est un fait artistique mais la seule vraie oeuvre d'art,en définitive,c'est le festin de l'autre.
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Seule la volonté forcenée qu'un monde disparu perdure malgré le temps qui passe peut expliquer cette croyance en l'existence d'un "terroir"-c'est toute une vie enfuie,agrégat de saveurs,d'odeurs,de senteurs éparses qui se sédimente dans les rites ancestraux,dans les mets locaux,creusets d'une mémoire illusoire qui veut faire de l'or avec du sable,de l'éternité avec le temps.
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Mes grands-parents,eux,nous aimaient à leur façon:sans partage.Ils avaient fait de leurs propres enfants une brochette de névropathes et de dégénérés-un fils mélancolique,une fille hystérique,une autre suicidée,jusqu'à mon père qui avait évité la folie au prix de toute fantaisie et avait pris femme à son image:le garde-fou de mes parents,c'étaient leur tiédeur et leur médiocrité appliquées qui les protégeaient de l'excés,c'est-à-dire de l'abîme.
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Les oeuvres d'art ont une âme.
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