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Citations de Myriam Giacometti (13)


— Mais tu es complètement fou !
Elle l'avait repoussé contre la portière du siège passager, avait hurlé des insanités. C'était à cause de ces insultes qu'il avait commencé à la frapper. Des coups de pied d'abord, puis des coups de poing. La voix dans sa tête lui avait dit de prendre son cou entre ses mains et de presser sa gorge. Il l'avait serrée, de toutes ses forces, jusqu'à ce que le corps de Dalia ne réagisse plus. La voix lui avait alors ordonné de déplier la lame à cran du couteau. Lui avait pleuré comme un bébé, imploré le pardon. Je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas. Mais la voix avait hurlé de ne pas s'arrêter, de continuer jusqu'à la fin.
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Dans la profession, il était d'usage de transmettre un rapport oral à l'officier de police judiciaire ou au procureur à l'issue de l'autopsie afin qu'ils disposassent imédiatement des éléments néessaires à la poursuite de l'enquête. Il fallait en moyenne un mois pour produire le raport et l'envoyer.
- J'allais le transmettre au commissaire Laune. Pourriez-vous le lui donner ? Cela évitera des frais supplémentaires.
Kenza acquiesa d'un signe de la tête.
Ils se saluèrent chaleureusement, puis l'inspectrice quitta l'école de police avec soulagement. Il était 16 heures lorsqu'elle rejoignit sa voiture. Avec un peu de chance, elle éviterait les embouteillages liés à la sortie des bureaux.
Kenza posa l'enveloppe du docteur Chouvert sur le siège passager, puis mit le contact. Soudain, son pied lâcha la pédale d'embrayage. Une irresistible curiosité s'empara d'elle. Avec mille précautions, elle décolla l'enveloppe sans la déchirer, et se saisit du document qu'elle contenait.
Comme prévu, il donnait la date du décès et de la levée du corps, relatait les examens externes et internes pratiqués, décrivait les lésions constatées, et concluait sur les circonstances de la mort. Kenza lut attentivement le rapport et les annexes. Lorsqu'elle eut fini, elle jeta littéralement les feuilles sur le côté passager, oubliant le soin qu'elle avait apporté dans le décollement de l'enveloppe.
Ses doigts se mirent à trembler, et une grimae de stupéfaction déforma sa bouche.
- Alors ça ! s'exclama-t-elle à voix haute.
Je ne m'y attendais pas du tout !
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La tempête faisait rage depuis une heure. Le vent s’engouffrait dans les branches, qui virevoltaient dans la nuit. Le tonnerre grondait au loin, tandis que la pluie devenait de plus en plus forte. Les gouttes qui tambourinaient à la fenêtre produisaient un bruit concis, violent.
Pelotonnée sous les couvertures, Rose se répétait qu’elle n’était plus un bébé. Il était ridicule de penser que la branche dénudée du vieux hêtre agitée par le vent était le doigt osseux d’une sorcière maléfique qui se cachait derrière le mur et qui voulait entrer dans la maison. À six ans, elle était en âge de comprendre que les monstres et les sorcières n’existaient que dans son imagination. C’était sa maman qui lui avait dit cela quand elle se précipitait dans son lit après avoir fait des cauchemars, et sa maman avait toujours raison.
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Les amis sont la famille que nous choisissons pour nous-même.
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Il prit le volant quelques minutes plus tard. C'était agréable de rouler la nuit dans Paris, de voir le scintillement des feux combinés des réverbères, des phares, des lumières des appartements en bordure et des éclairages des monuments aux lignes droites et épurées. La nuit révélait cette beauté subtile, cette élégance innée que Pierre affectionnait tant dans la capitale, sa ville d'adoption.
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Quand les premières lueurs de l'aube pointèrent à travers la fenêtre, les quatre mouvements du concerto étaient composés. Il se leva, s'étira. Il se sentait incroyablement bien. C'était sa meilleure composition à ce jour. La voix n'avait plus besoin de lui dire ce qu'il devait faire ; il le savait désormais instinctivement.
Il s'installa dans un fauteuil, posa sa tête sur l'accoudoir. Un sourire étira ses lèvres. Il pensait à son œuvre. Un scène en particulier lui donnait le frisson : dans le deuxième mouvement, la jeune fille dont il racontait l'histoire s'apercevait du danger qui la guettait dans l'ombre. Les timbres graves des instruments à cordes s'intensifiaient, devenaient de plus en plus menaçants… La longue et fine silhouette de la fille se mouvait avec rapidité sur scène ; ses yeux innocents s'arrondissaient d'effroi. Sa voix, sublime, prenait un sinistre accent de désespoir.
Lorsqu'il s'endormit, serein, le visage de Lisa emplit son rêve. Comme son héroïne, elle comprendrait bientôt le long chemin de souffrance qui l'attendait.
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Choisissez un travail que vous aimez, et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie.
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Nicolas avait toujours su qu’il serait directeur de musée. Dès qu’il avait pu se plonger dans les livres, il avait été subjugué par les tableaux représentant les grands personnages historiques. Plus tard, en cours de dessin, quand il avait commencé à étudier l’art abstrait et que tous ses camarades demeuraient dubitatifs devant ces formes irrégulières, lui avait compris le sens caché des peintures, des sculptures et des objets d’art en général : ils étaient créés pour divertir les gens. Comme une star de la musique donnant le meilleur d’elle-même sur scène, comme un écrivain racontant l’histoire la plus captivante possible, l’artiste produisait une œuvre susceptible de faire réagir les personnes qui la regardaient, de les pousser à réfléchir, à rêver ou à s’interroger.
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En effet, selon Marc, les problèmes de violence conjugale rencontrés durant son mariage étaient dus aux nombreux effets secondaires du Spelifor, un puissant antiépileptique qu’il prenait pour soigner les troubles compulsifs dont il souffrait depuis la naissance. La justice lui avait donné raison, mais Rachel ne croyait pas à ces inepties. Le médicament avait peut-être accru l’agressivité de son époux, mais la violence préexistait chez lui bien avant la prise des pilules incriminées. Le fond du cœur de Marc était mauvais, voilà tout.
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Incapable de rester en place, elle retourna à son bureau, s’abjurant mentalement de se calmer. Elle savait que son niveau de stress n’était pas essentiellement dû à sa surcharge de travail. C’était son rendez-vous du soir qui la mettait dans un état pareil. Le rendez-vous et les papiers qui l’attendaient, dans le fond du tiroir. Cette pensée ne la rendait ni triste ni amère. Bien au contraire. Le sentiment qui prédominait à l’évocation de son futur divorce était plutôt le soulagement. Aucune émotion négative. Peut-être simplement le fugace regret de ne pas avoir régularisé la situation plus tôt.
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Pelotonnée sous les couvertures, Rose se répétait qu’elle n’était plus un bébé. C’était ridicule de penser que la branche dénudée du vieux hêtre s’agitant sous le vent était le doigt osseux d’une sorcière maléfique se cachant derrière le mur et voulant entrer dans la maison. À six ans, elle était en âge de comprendre que les monstres et les sorcières n’existaient que dans son imagination.
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- Viens, dit-elle en se retournant. Montons dans le bureau et finissons-en.
Elle grimpa les marches à vive allure, l'homme sur ses pas. Arrivée dans la pièce au premier étage, elle fit le tour de la belle table en merisier de style Louis XVI et prit place sur la chaise. En tirant sur la poignée du tiroir, elle confessa :
- Ca m'a pris pas mal de temps avant de comprendre que c'était la meilleure chose à faire. Mais maintenant, je n'ai plus aucun doute.
Sans savoir pourquoi, elle stoppa net ses mouvements. Un frisson parcourut sa nuque. Quelque chose dans l'attitude raide et contractée de l'homme en face d'elle clochait. Pourquoi restait-il immobile et ne s'asseyait-il pas ? Rachel releva la tête. Elle lâcha les feuilles paraphées qu'elle tenait dans sa main et déglutit difficilement.
- Qu'est-ce que ça signifie ?
Le canon d'un pistolet brillait par intermittence dans la lumière du réverbère qui clignotait.
- Je suis désolé, mais je n'ai pas le choix.
Elle eut à peine le temps de réagir et de tenter une action désespérée pour se défendre, mais ce fut trop tard. Le bruit sec d'une détonation retentit.
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...une journaliste du Parisien avait écrit : « L'avocat des parties civiles dans le procès de la bijouterie Maillet ressemble davantage à un mannequin du calendrier des Dieux du Stade qu'à un homme de loi. Grand, mince, les épaules larges et la taille svelte, on se demande si sa place ne serait pas mieux sur un terrain de sport que dans un tribunal. 
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