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Citations de Naëlle Charles (158)


D’aucuns diraient que je suis totalement insensible et ils auraient raison. Je n’éprouve plus aucune émotion pour personne depuis le jour où j’ai appris que j’étais le fils du jardinier avec qui ma mère avait trompé mon père. Voilà pourquoi, on me faisait payer ma présence. J’avais alors six ans et je ne comprenais rien au monde des adultes. Mais la vie s’est chargée de m’inculquer les choses avec une cruauté telle, que si je ne m’étais pas blindé, je n’y aurais pas survécu.
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Je n’ai jamais compris comment une femme aussi belle et intelligente que Diane avait pu rester avec ce minable d’Édouard. C’est sans doute pour cela que depuis des années, elle noie sa dépression dans le gin. Et même si je ne lui veux aucun mal, je ne lui pardonnerai jamais de les avoir laissé faire, de n’avoir jamais tenté de me défendre quand mon père me descendait en flèche ou qu’il me battait à coups de ceinture, comme ça, parce qu’il avait envie de se défouler.
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J’ai séduit la fille Marnac avec une facilité déconcertante. Mes allures de mauvais garçon, mes tatouages, mes millions et mon look de PDG en jean, converses et blouson de cuir, y ont sans doute été pour beaucoup. Puis, j’ai prêté de l’argent à son père qui était confronté à quelques difficultés de trésorerie. Bien entendu, j’en avais connaissance. Le responsable de mon équipe de sécurité, à qui j’avais demandé de mener l’enquête, venait de m’en informer. J’ai filé du fric à Georges Marnac une fois, deux fois, trois fois, sans jamais sourciller. Le vieux a cru que j’agissais ainsi pour les beaux yeux de sa fille. Quel naïf ! Inès n’est qu’une pièce d’un plan parfaitement mis au point. Les premiers résultats n’ont pas tardé à tomber, exactement comme je l’avais prévu.
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Lorsqu’on est à la rue, sans aucun moyen de subsister, cela peut s’avérer utile. Je me suis servi des armes qui étaient les miennes, parce que je n’avais pas le choix. Et peu importe que cela soit de la prostitution déguisée. Agir ainsi m’a permis de manger tous les jours à ma faim et d’avoir un toit sur la tête.
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À l’époque, je découvrais la sexualité et mes hormones étaient en furie, ce qui faisait de moi une érection ambulante.
Ces femmes étaient belles, élégantes, et avaient de l’expérience, tout ce que je ne possédais pas. Et elles s’ennuyaient. Ça, je l’ai pigé très vite. S’envoyer en l’air avec moi apportait du piment dans leur vie de bourgeoises désœuvrées.
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plaisir. Il m’aura fallu près de quinze ans pour parvenir à mes fins. Quinze longues années… mais j’ai réussi. Et pourtant, ce n’était pas gagné pour un gamin qui se retrouve à la rue du jour au lendemain.
À ma décharge, je dois admettre que je bénéficie de quelques atouts qui tiennent d’ailleurs sur les doigts d’une main, mais dont j’ai parfaitement su me servir. D’abord, j’ai une gueule d’ange déchu et je plais aux femmes. À toutes, sans exception. Je dois reconnaître que, contrairement aux autres membres de ma famille, j’ai été gâté par la nature et je dis ça sans fanfaronner, mais avec réalisme.
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Lui, c’est mon frère aîné, aussi laid à l’extérieur qu’à l’intérieur. Il a trente-sept ans et en paraît dix de plus. À l’époque, il aurait voulu épouser la grande sœur d’Inès, mais quand il a compris qu’elle n’accepterait jamais, parce qu’elle était lesbienne, il a décidé de se rabattre sur la fille d’un millionnaire grec. Il faut dire que dans le genre moche et stupide ,elle était presque à son niveau. Ce con a cru faire une bonne touche et mon père l’a pensé également.
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Reconnaître qu’on s’est planté est toujours difficile, et il m’a fallu du temps pour ça. Trois ans, plus précisément. Trois longues années à m’emmerder dès que je sortais du lit. Même le mec le plus motivé finit par baisser les bras sans même s’en rendre compte.
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- Salut, Ax. Ravie de faire ta connaissance.
Ses pommettes sont roses et, sans vouloir me vanter, je sais que j'en suis la cause. Je fais souvent cet effet aux filles. Noah tend sa main et je m'oblige à la serrer. Pas trop fort pour ne pas lui faire mal, mais assez fermement pour ne pas donner l'impression d'être une lopette.
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- Léo, le chef ordonne que tu rentres chez toi.
J'en reste comme deux ronds de flan. Quoi ? Mais il n'est pas bien, celui-là ?
- Excuse-moi ?
- Tu dois partir, je suis désolé.
- Et vous ne me posez aucune question ?
Mon expression, trahissant une réelle surprise, le fait doucement rire. Eh bien, il n'y a que lui à trouver ça drôle.
- Et qu'est-ce que que tu veux qu'on te demande ? On sait déjà tout ! Georges a confirmé que tu es sortie avec Mag, que étiez les dernières et que, moins de dix minutes plus tard, il t'a rejointe pendant que tu appelait la gendarmerie.
[...]
La manière dont ils prennent cette affaire par-dessus la jambe provoque une brusque montée de colère en moi. C'est quoi cette bande de canards boiteux ? Ils s'imaginent qu'en bâclant le boulot de cette façon, ils trouveront le coupable ? Le lieutenant Delval a appris les ficelles du métier en lisant l'intégrale du Club des Cinq ? Ce n'est tout de même pas à moi de leur expliquer ce qu'ils ont à faire !
- Mais enfin, Etienne, j'ai découvert Véro ! C'est mon enquête. Tu ne peux pas m'écarter comme ça.
Ok, je fabule un peu, mais quand même... Ce ramassis d'incapables est en train de faire n'importe quoi, il faut bien que quelqu'un leur dise.
- On va se gêner !
Cette voix... Je pivote sur moi-même pour apercevoir monsieur malotru qui vient de nous rejoindre.
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Maintenant, je ne vois plus qu’un homme prématurément vieilli, bouffi d’alcool, aux cheveux filasse qui entourent son crâne dégarni. Il fait bien plus que ses trente ans. Un goût de bile envahit ma bouche. Tout ce gâchis, cette vie détruite à coups de bouteilles, ça me rend malade. Si au moins je n’en avais rien à faire, ce ne serait pas aussi dur, mais c’est loin d’être le cas.
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Je vais me dépêcher de vivre, sinon la seule perspective qui me restera, ce sera de mourir à petit feu. Et il n’en est pas question. Je refuse de continuer à passer à côté de ma jeunesse, parce que je manque de courage. Mener ma vie comme je le désire, voilà mon but à partir d’aujourd’hui. Ma révolution personnelle est en marche.
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La seule passion que je vois autour de moi, c’est celle que je lis dans les romances. Paradoxalement, il me semble que vivre des histoires d’amour par procuration n’est pas la solution. Bon sang, je suis atterrée de me rendre compte que ma vie est aussi attrayante que celle des octogénaires que je côtoie quotidiennement. C’est pitoyable et pathétique, si je prends la peine d’y penser un instant. J’ai vingt-sept ans et il faut que les choses changent, sinon je vais finir par me consumer à petit feu.
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Dieu sait que j’ai pourtant tout fait pour l’aider ! J’ai tout essayé : le chantage, le dialogue, les menaces, rien n’a fonctionné. Il persiste obstinément à vouloir se détruire et je deviens le témoin impuissant de cette déchéance.
Un jour, je finirai par m’en aller, c’est inévitable. Entre nous, il y a bien longtemps qu’il n’est plus question de passion, si tant est que cela ait pu être le cas.
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Si tu es obligé de parler, dis la vérité ;
Car l'équivoque mène au mensonge,  
Comme le mensonge mène à l'enfer. 
William Penn
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Il prononce chaque mot en articulant exagérément comme s’il parlait à un enfant. Parce que c’est lui, je l’accepte sans broncher. De la part de tout autre, j’aurais immédiatement raccroché.

— Elle ne reviendra pas, murmuré-je, d’une voix fatiguée.

— Mais pourquoi ? Qu’est-ce que tu as encore fait ? Pour une fois que tu avais trouvé une nana qui était vraiment ton alter ego, tu la fais fuir ! s’insurge mon ami, déjà prêt à prendre sa défense.

— Elle vit avec un mec. Je l’ai découvert dimanche.

— Non ! Impossible. Il doit y avoir un malentendu, c’est sûr. C’est elle qui te l’a appris ?

— Pas vraiment. J’ai lu un texto qui lui était adressé.

— Tu m’expliques que tu as fouillé son portable ? Ce n’est pas bien ça, Raphaël.
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— Quoi ? Mais pourquoi as-tu fait une idiotie pareille ? s’exclame-t-elle, choquée par cette révélation.

— J’en avais marre de ce boulot à la con ! J’ai trente ans. Si je ne change pas maintenant, je ne le ferai plus jamais. Je n’ai aucune envie de me réveiller dans vingt ans, toujours caissière, en me disant que j’ai raté toute ma vie. Parce qu’il sera trop tard.

— Je le comprends bien. Mais, n’as-tu pas précipité les choses ? N’aurait-il pas mieux valu chercher un nouvel emploi d’abord et partir ensuite ?

Je m’apprête à lui expliquer que si tel avait été le cas, jamais je n’aurais trouvé d’autre travail. M’en aller, c’était m’obliger à me bouger, à changer, me mettre le dos au mur pour que je n’aie aucune possibilité de me dégonfler !

Avant que j’aie pu prononcer la moindre parole, la voix de mon père résonne depuis le couloir.

— Dit la femme qui n’a jamais rien fait de ses dix doigts !

Ce sarcasme s’adresse à ma grand-mère qui le toise, avant de regagner sa chambre, sans lui répondre. Elle déteste Fabrice et je ne sais toujours pas pourquoi. Pourtant, c’est un fait établi, elle ne peut pas l’encadrer.

Il s’approche de moi et me sourit avec sa gentillesse habituelle. Puis, avec difficulté, il s’assied près de moi, sur l’escalier.

— Tu as eu raison de l’envoyer promener. Et tu as bien fait de quitter ce travail. Ce n’était pas pour toi. Tu aurais simplement pu nous en informer. Pourquoi ne l’avoir pas fait ?

— J’étais gênée, papa...

— Mais enfin, je ne vois pas pourquoi, ma petite chérie. Nous sommes tes parents et nous te soutiendrons, quels que soient tes choix. Alors, quels sont tes projets ? Et c’est quoi ce problème d’argent ?
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Dans mon esprit en ébullition se disputent deux sentiments et donc deux réactions. En premier lieu, je suis heureuse comme une gamine, car je vais avoir un nouveau joujou et surtout parce que mon amant se languit de me parler. Mais à cela, s’ajoute une colère noire. D’abord, je ne supporte pas les cadeaux et il ne l’ignore pas. J’ai l’impression de me faire payer pour coucher. Et ensuite, de quel droit a-t-il résilié mon abonnement, sans même m’en avertir ? Je sais que ses intentions sont tout à fait louables, mais franchement, là, on frise l’abus de pouvoir.

Clairement, j’ai envie de l’appeler pour l’engueuler, mais en même temps, il me semble que ce serait le comble de l’ingratitude. Mon ancien portable était à l’article de la mort et ne fonctionnait guère plus d’une demi-heure par jour. Avoir un iPhone est un rêve que je n’aurais jamais pu réaliser.

J’aimerais pouvoir lui faire savoir que je le rembourserai, mais je n’en ai évidemment pas les moyens. La fierté et le manque de pépettes sont deux choses qui s’accommodent mal l’une de l’autre.
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Je saisis le stylo, paraphe, et sans leur laisser à tous deux le temps de réagir, je me lève et quitte le bureau. Dans mon dos, j'entends que Raphaël m'a emboîté le pas.
-Juli, m'appelle-t-il doucement, alors que j'arrive au bout du couloir.
Brusquement, je me tourne et lui fais face, un doigt menaçant pointé dans sa direction.
-Un seul mot de ta part et c'est ma main dans ta gueule, grogné-je entre les dents.
-Julie, répète-t-il sur un ton qui se veut apaisant.
La gifle part d'un coup et atterit sur sa joue avec une force qui me sidère.
-Je t'avais prévenu !
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En montant dans le train ce matin, j’étais sincèrement persuadée que chacun de nous se servait de l’autre, et que finalement dans l’histoire, je n’étais pas une victime parce que je savais parfaitement où je mettais les pieds. Alors pourquoi est-ce que je prends si mal les choses maintenant ? Je me demande d’ailleurs pourquoi je me pose cette question !

La réponse, je la connais. Je ne supporte pas de le partager avec qui que ce soit. Ça, c’est carrément flippant, parce que ça induit l’idée que je souhaiterais que nous vivions une vraie relation. Or, ce genre de scénario n’a jamais fait partie du deal. Ni de son côté ni du mien, du moins jusqu’à maintenant.

Bon sang, mais qu’est-ce que je vais faire ? Je ne veux pas tomber amoureuse de lui ! Le fait est que le plaisir qu’il m’a donné m’a sans doute perturbée plus que je ne l’aurais imaginé. Mais, je dois impérativement faire la part des choses et ne pas confondre désir et sentiments. Ce n’est pas la même chose, que je ne l’oublie jamais.
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