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Critiques de Nam-joo Cho (208)
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Kim Jiyoung, née en 1982

Kim Jiyoug fait une dépression. Enfin, il semble que ce soit une dépression.

Pour comprendre ce qui lui arrive nous remontons aux grandes étapes de sa vie : enfance, école, études, rêves de carrière, recherche d’emploi, puis, après la naissance de sa fille, femme au foyer.

Un parcours « normal » somme toute.

En fait, ce récit permet de présenter le statut, la place laissée à la femme dans la société coréenne.

La place ! Quelle place ?

De place, elle n’en a pas ou bien si mais toujours reléguée, toujours après les hommes.

Ce court récit expose toutes les discriminations, toutes les vexations, humiliations subies par la femme lambda en Corée. La fille accueillie à regret dès la naissance, les conflits opposant garçons filles toujours réglés à l’avantage des premiers, le jugement suscité par la tenue vestimentaire des filles à l’école, au travail, les tâches ingrates dévolues tacitement (y compris par elles) aux filles, le mérite dans la famille, dans les études, au travail toujours alloué à l’Homme…



La violence exercée est rarement éclatante. Elle est plutôt latente, souterraine tellement bien installée dans les mentalités, mais coup après coup elle mine l’équilibre du personnage.



Je comprends que ce texte rencontre un écho formidable en Corée et ailleurs.

Ce qui est dénoncé ici est bien sûr la permanence de ce sous statut de la femme coréenne. Le style apparemment simple ne l'est pas tant que ça. Avec subtilité, par petite touche, l'auteure montre la prise de conscience de l'aliénation féminine au profit de la gent masculine.

Et si la législation n’a pu faire autrement que s’emparer du problème, globalement rien en change.

Ainsi même quand il est compréhensif, l’homme finit toujours par garder la meilleure part.

Un récit utile, à diffuser, car en Corée comme en France il reste un long chemin à parcourir en terme d'égalité femme/homme.

Merci aux Editions Robert Laffont et à NetGalleyFrance de m'avoir permis d'accéder à ce roman.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Kim Jiyoung a toujours tout bien fait comme il faut : enfant sage obéissant à ses parents et prête à se priver au profit de son frère, étudiante studieuse et appliquée, employée modèle jusqu'à son mariage et maintenant maman d'une petite fille de 3 ans. Mais soudain elle se met à tenir des propos bizarres, la voici qui prend la voix d'autres femmes et dit tout haut des pensées pas toujours avouables... que lui arrive-t-il ?



Avec ce court roman au style sec et sans fioriture, l'auteure, à peine plus âgée que son héroïne, nous livre un portrait glaçant de la société coréenne et surtout de la place qui tiennent les femmes. La petite Jiyoung devenue grande a une vie qui paraît somme toute banale et qui pourtant est toute entière construite sur le présupposé qu'une fille vaut moins qu'un garçon et qu'il est normal qu'elle se sacrifie pour l'homme (frère, mari ou collègue de travail peu importe). Le roman est construit en plusieurs parties, correspondant aux différentes étapes de la vie de son héroïne, enfant, étudiante, jeune mariée, et on entre facilement dans ce récit en s'attachant à la jeune femme et en se demandant ce qui lui est arrivé.



Le roman se lit vite, le style est agréable bien qu'un peu froid et les pages se tournent toutes seules, nous faisant découvrir à travers la vie d'une jeune femme comme les autres les valeurs et les règles de la vie en Corée. J'ai parfois regretté que le roman ne soit pas un peu plus long, le récit est assez elliptique et on aurait parfois aimé en savoir un peu plus sur certaines étapes de la vie de Jiyoung. L'auteur mêle habilement à son propos des réflexions sur les discriminations subies par les femmes : c'est généralement fait de manière assez subtile puisqu'elle nous décrit des situations révoltantes mais vues comme normales aux yeux d'une majorité de coréens. Néanmoins j'ai trouvé dans quelques passages que le propos était un peu trop appuyé, l'auteure citant des chiffres ou des exemples pour étayer certains faits de société, ce qui vient un peu briser le rythme du roman et nous donne l'impression que Jiyoung n'est finalement pas un vrai personnage mais juste un archétype construit par l'auteure pour illustrer sa thèse. Heureusement cela reste assez rare et cela ne m'a finalement pas empêché d'apprécier ma lecture.



Un petit livre qui dit beaucoup de la condition des femmes en Corée du Sud (et même si beaucoup de choses restent à faire en Europe on se dit qu'on a quand même de la chance !) tout en racontant une histoire touchante et universelle : une jolie incursion dans la littérature coréenne, à découvrir.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Gros succès en Corée, ce roman suit la vie d’une femme en 6 parties. Le roman s’ouvre en 2015, alors que Jiyoung, jeune trentenaire, est mariée et mère d’une petite fille. Dans ce chapitre, Jiyoung se met à parler avec les voix d’autres femmes…

Les chapitres repartent ensuite dans une chronologie plus classique, de la naissance de Jiyoung jusqu’en 2016, où l’on recroise les femmes incarnées par l’héroïne dans les premières pages. Très vite, Jiyoung se rend compte qu’il est bien plus avantageux d’être un garçon qu’une fille dans la société Coréenne, au sein de la famille, à l’école, à l’université, puis dans le monde professionnel.

Le roman décrit remarquablement la discrimination dont sont victimes les femmes, à l’embauche et en entreprise, chiffres et statistiques à l’appui. Il est impossible pour une femme de mener de front une carrière lorsqu’elle est mère de famille. Seules 20% des femmes osent prendre leur congé maternité ! L’autrice cherche à frapper fort ; le regard acéré de Jiyong souligne les petites violences quotidiennes aux yeux du lecteur, dans un style d’autant plus glaçant qu’il est dépassionné et descriptif.

C’est un excellent document sur la condition féminine en Corée du Sud, société patriarcale malgré quelques tentatives récentes de rompre avec les discriminations par la législation.

Une riche idée que cette lecture commune au sein du #hanbookclub !

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Kim Jiyoung, née en 1982

Alors oui en effet la condition féminine coréenne est décrite avec chiffres à l'appui... Pour autant cette description correspond à bon nombre d'autres pays ! Je n'ai pas compris pourquoi il est un roman phénomène. J'ai trouvé qu'il était mal écrit (mal traduit peut être ?). Le thème l'a ici clairement emporté sur le style. Ce texte aura au moins eu le mérite de montrer qu'il reste d'énormes progrès à faire en matière d'égalité hommes / femmes.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Quel drôle de livre, j'ai failli l'abandonner car je trouvais le style de l'auteure vraiment très bizarre, mais dès qu'on se retrouve dans le passé de l'héroine j'ai beaucoup aimé.

Il faut savoir que ce livre parle de féminisme du début à la fin, toutes les situations que l'heroine et d'autres femmes vont vivre juste parce qu'elles sont des femmes.

Beaucoup de situations peuvent paraître exagérées, mais si on connaît un peu le fonctionnement de la Corée c'est tout à fait réaliste. La Corée est un pays développé dont le niveau de vie est égal voire supérieur à beaucoup de pays riches, pour autant il y a 50 ans c'était l'un des pays les plus pauvres au monde. Ce développement économique important n'a pas été suivi par le développement des moeurs et notamment la place des femmes dans la société. Il y a eu des évolutions récentes mais pour autant les discriminations et le sexisme restent sans commune mesure avec ce que l'on connaît en occident.

J'ai vraiment aimé le message de ce livre qui ne fait pas du féminisme pour du féminisme mais qui dénonce une réalité en s'appuyant sur des études et des faits.
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Kim Jiyoung, née en 1982

L'auteur met en lumière l'histoire de vie de Jiyoung et comment à chaque étape de cette vie elle a été confrontée aux différences de traitement entre les femmes et les hommes.



Ce livre féministe m'a permis de remettre en question certains points de vue que j'avais sur ce pays. En effet, j'ai beaucoup appris sur la condition de la femme en Corée et son évolution.



Pourtant, je ne sais pas quoi penser de ce livre. J'ai eu énormément de mal à le lire de par sa structure et son style. Je reste déçue de la fin, mais je ne regrette finalement pas d'être allée jusqu'au bout.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Kim Jiyoung est une femme somme toute ordinaire. Elle vit à Séoul avec son mari et leur petite fille. Pour s'occuper de cette dernière, elle a renoncé à un travail qu'elle aimait beaucoup.

Sa vie est réglée comme du papier à musique mais elle commence à se comporter bizarrement et la vie s'enraille. La voilà qui parle avec la voix d'autres femmes. Perdrait-elle la raison? Est-ce la folie qui la guette?



Quelle claque ce roman!

Je ne connaissais pas la littérature coréenne et cette lecture fut une véritable expérience.

Kim Jiyoung est née seulement un an après moi, aussi, je me suis immédiatement projetée dans sa vie et cela fait froid dans le dos. Je mesure ma chance d'être née en France.

Le roman est construit en plusieurs parties qui marquent autant de périodes de la vie de l'héroïne. Il s'ouvre sur l'apparition des voix de Kim Jiyoung puis il remonte le temps avec la naissance, l'enfance, l'adolescence etc. tout en replaçant le personnage dans son contexte politique régi par des lois patriarcales intraitables envers les femmes.

Kim Jiyoung est une femme et en cela, part déjà avec un lourd handicap dans la vie. Dans une société coréenne où seuls les hommes sont considérés, nous comprenons que la jeune femme aura fort à faire pour se faire entendre. Si tant est qu'elle y parvienne...

Depuis sa plus tendre enfance, Kim Jiyoung comprend bien que filles et garçons ne sont pas placés sur le même pied d'égalité. Lorsqu'elle était petite, sa mère a du faire "effacer" sa petite sœur dans une clinique mais "heureusement", elle a réussi à mettre au monde un garçon. Dès lors, Kim a constaté qu'il y avait deux poids deux mesures: d'un côté les filles qui devaient s’atteler aux tâches ménagères et ménager au maximum les susceptibilités du père mais surtout du frère, quitte à se priver de confort, et de l'autre le monde des hommes: les "êtres supérieurs".

Kim représente toutes les femmes, à toutes les époques et dans leurs évolutions. Peu à peu, les mentalités sont censées évoluer mais Kim constate à ses dépens que les vieilles traditions ont la vie dure.

Roman féministe, puissant, déroutant, c'est une lecture qui donne matière à réfléchir et qui montre que le chemin est encore long pour qu'un jour enfin, les hommes et les femmes soient considérés de manière égale.
Lien : http://parfumsdelivres.blogs..
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Kim Jiyoung, née en 1982

Je reviens avec un roman qui sort encore de mes lectures, et qui m'a profondément révolté. Je lis peu de romans " féministe " car , ils ne devraient même pas exister!! cette putain d'égalité et ce putain de respect mutuel devrait être présent ! Le simple mot " Féministe " ne devrait même pas exister .. Mais les faits sont là, et ce roman en témoigne...



Je me suis prise d'affection pour cette femme , qui doit lutter contre les idéaux des hommes ( et des femmes d'anciennes générations...) , lutter pour sa condition féminine et qui essaie de s'affirmer.



Nous n'avons que 4 ans d'écart et un fossé nous sépare, la où en France, il est normal pour une femme de travailler, et de conjuger sa femme de maman , ou tout simplement de ne pas avoir d'enfants et de se consacrer à sa carrière.



Et cela commence dès la plus tendre enfance, ou les jeunes filles sont conditionnés aux tache menagers, et les petits garçons ne font rien , et ont le droit de faire des études supérieurs! Les vetements également, pas de basket pour les demoiselles...



Bref, c'est un débat qui a toujours été d'actualité, on pourrai en parler des heures !mais je vous conseille de lire ce roman, qui est court et très bien écrit également
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Kim Jiyoung, née en 1982

Voici un roman étonnant et mon entrée dans la lecture de la littérature coréenne.



Couverture du livre « Kim Jiyoung, née en 1982 » de Nam-Joo Cho aux éditions Nil

Kim Jiyoung, née en 1982 est le récit d’une femme apparemment ordinaire. Elle porte le prénom le plus donné dans son pays en 1982, elle est mariée, mère d’une petite fille et pour élever sa fille doit abandonner son travail. Respectueuse de sa famille et des traditions, elle semble se fondre parfaitement dans la société coréenne. Mais un jour la norme se fissure et Kim Jiyoung devient étrange et parle avec les voix d’autres femmes. Est-elle malade ? est elle folle ? autant de questions que se pose son entourage.



Ce roman est surprenant par sa construction et par la particularité de cette héroïne qui à travers de ces autres voix semble faire émerger ce qu’elle tait depuis des années. Tel un révélateur, cet étrange phénomène est une façon pour le lecteur de découvrir la société coréenne, fondamentalement patriarcale, ancrée dans des traditions où la place de la femme est réduite à peu. Ce roman, en libérant la parole de Kim Jiyoung, libère la parole de la femme coréenne et appelle à une forme de changement. Si l’auteure parle de son pays, de ce qu’elle vit et qui l’entoure, son propos a un écho universel et invite tous les lecteurs à réfléchir à la place de la femme dans leur société.



En résumé : un roman coréen et féministe
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Kim Jiyoung, née en 1982

Si la place de la femme est au cœur des débats actuels un peu partout dans le monde, car il y a encore pas mal de bois sur la planche de ce côté-là, les choses ne sont guère plus avantageuses pour elle en Corée (Il va de soi que je vais m’éviter de préciser qu’il s’agit du sud, vu la situation et le repli de la Corée du Nord). Nam-joo Cho fait appel à sa propre expérience sur la maternité pour construire à son tour une jeune femme, victime d’une société très patriarcale, qui tente de se construire malgré tout une vie de femme indépendante et autonome.



Je vais évoquer ce roman comme la novice que je suis en ce qui concerne la culture coréenne. La première chose qui m’ait frappée, et peut porter à confusion pour le lecteur francophone : en Corée, le nom de famille se place toujours avant le prénom, le nom ne se comporte que d’une syllabe, le prénom de deux : la jeune femme dont nous suivons la vie se nomme donc Kim Jiyoung, notre auteure Choo Nam-Joo. Hormis quelques points culturels, comme celui-ci, le roman est tout à fait accessible, bien plus que ce que je ne m’imaginais au prime abord. Je crois même qu’il parlera, pas forcément à toutes, mais à beaucoup de femmes non-coréennes. C’est un roman éminemment personnel puisqu’il apporte un éclairage inédit sur la condition féminine en cette Corée si lointaine, et à mes yeux, quasiment inconnue mais il est universel dans le sens où il touche à une condition qui nous toutes, mais différemment, de pays en pays. Il permet une première approche du fonctionnement social, familiale d’une société où l’homme a la place belle à travers la famille Kim, composée des parents, des deux sœurs aînée et du petit dernier, l’heureux garçon, chéri, gâté, aux dépens des sœurs et de la mère. Parce qu’avoir un garçon était la chance suprême pour les parents, les avortements sélectifs étaient chose commune. Aujourd’hui le pays est confronté à une dénatalité croissante et après lecture du récit de Kim Jiyoung on en comprend mieux la raison. La famille est un pilier central de la culture coréenne, les parents prennent soin de leurs enfants, mais les anciens viennent vivre chez les enfants, telle la grand-mère, qui est ni plus ni moins le quatrième enfant de la famille.



Le début de ce roman commence de façon explosive, Kim Jiyoung provoque une dispute chez ses beaux-parents, ce qui déclenche la fureur de son mari, qui ne la comprend plus, est dépassée par son sans-gêne et la pense malade. C’est alors que l’auteure nous ramène en 1982, l’année de naissance de la jeune femme, et remonte le fil de son existence qu’elle va nous narrer sa vie entière, au sein de sa famille et au début de sa vie de femme. Ce qui permet peu à peu au lecteur de comprendre comment elle en est arrivée à exploser, à décompenser des années d’intériorisation, d’acceptation. Il n’y a rien de particulièrement marquant dans cette famille de condition moyenne, avec trois enfants et une grand-mère à charge, encore moins le fait que le petit dernier, le seul garçon, est nettement favorisée. Ses deux grandes sœurs sont constamment obligées de faire en sorte que ce dernier ait davantage de nourriture qu’elles. Si au sein du cercle familial le déséquilibre est latent, et franchement mal vécu par les filles qui ressentent cela comme une injustice, les choses en vont de même au sein même de la société coréenne. Ce récit est constamment ponctué de remarques, d’anecdotes, sur ces différences sociales, elles-mêmes soulignées par des relevés chiffrés de l’auteure elle-même pour illustrer ce profond déséquilibre.



L’auteure met le doigt là où ça fait mal : ce n’est pas les hommes qu’elle accuse, mais ce système qui a fait que les femmes entretenaient cette pression, celle de devoir concevoir des garçons, celle d’accueillir la grossesse d’une fille comme une malédiction. Et c’est terrible car l’auteure démontre de quelle façon ce système se nourrit de lui-même, puisque les femmes ne sont encore pas prêtes de le mettre à mal en acceptant les concessions et les sacrifices qui lui incombent tout naturellement, ce que Kim Jiyoung comprend peu à peu à travers sa propre expérience personnelle et professionnelle. Si Kim Jiyoung n’est pas forcément apte à entreprendre un changement, c’est peut-être là bien le but de son auteure, qui à travers ces lignes à la fois très engagées socialement et passionnantes, appelle à un refus commun des femmes de la place toujours inférieure que la société coréenne leur octroie. C’est donc un récit très moderne, menée de main de maître par la voix revendicatrice d’une auteure qui appelle à plus d’égalité, qui s’approprie cet élan du moment pour mettre à jour les dessous peu glorieux de sa société, je pense notamment à ces quelques lignes sur la banalisation des attouchements sexuels au lycée et dans la rue.



Dans ce roman brillant, et bien écrit, à bien des égards, je me suis autant régalée par les quelques allusions sur la politique et l’histoire du pays: plusieurs fois revient à travers l’histoire de la famille, des allusions à des réformes du FMI et donc aux crises financières qui ont éclaté en Asie en 1997 et qui ont contraint le pays (de même que l’Indonésie et la Thaïlande) à se restructurer pour réduire les dépenses, ce qui implique la diminution du nombre de fonctionnaires et la précarisation de beaucoup de foyers en échange d’une aide financière de l’Europe.



C’est un premier roman réussi, qui compte parmi les meilleures ventes de Corée, peut-être parce qu’à sa sortie il a été source de polémiques, forcément prévisible, lorsqu’on cherche à changer un ordre établi. .












Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Kim Jiyoung, née en 1982

Cho Nam-Joo retrace l'histoire de la protagoniste, Kim Jiyeong, de sa naissance à l'âge adulte, et saisit les défis économiques, sociaux et surtout idéologiques auxquels les femmes d'Asie de l'Est ont été confrontées au cours des 30 dernières années. Grâce au bref récit biographique de la mère de Kim Jiyeong, nous connaissons le contexte discriminatoire à l'égard des femmes, y compris dans la question de la natalité : être enceinte d'une fille devient une raison suffisante pour avorter, les mères souffrent et pleurent lorsqu'elles donnent naissance à des filles, et ces naissances sont loin d'être accueillies avec enthousiasme par les aînés ou les maris. Bien entendu, les femmes sont contraintes de renoncer à toute aspiration professionnelle non pas tant pour s'occuper de leurs filles (qui sont rapidement chargées de reprendre les tâches ménagères), mais plutôt pour soutenir la progression professionnelle de leurs fils.



Dans les années 80, la décennie au cours de laquelle Kim Jiyeong est née, la Corée du Sud a connu d'importants progrès économiques. Cette évolution vient remettre en cause le regard discriminatoire, mais c'est un processus lent et ardu.



L'enfance de Kim Jiyeong est marquée par une hiérarchie évidente entre les sexes, tant en public qu'en privé : Kim et sa sœur aînée sont servies en dernier à table, après leur père et leur frère (qui obtiennent toujours les plus beaux morceaux), les hommes ont la priorité sur les vêtements, les filles doivent toujours partager ou renoncer à certaines choses, le but, c'est de contenter le genre masculin.



Bien qu'elle se retrouve dans une meilleure position sociale que sa mère, Kim Jiyeong a quelque chose à dire sur sa situation toujours difficile. À travers sa voix, les voix des autres générations qui ont contribué au processus d'émancipation peuvent également être entendues. L'histoire de Kim Jiyoung doit absolument être racontée. Bien qu'elle soit globalement fictive, certaines choses se passent dans la réalité. Toutes les situations exposées sont basées sur des faits réels et sur une société que l'on retrouve encore aujourd'hui. C'est une histoire sèche, racontée sur un ton froid, distant, et je dois avouer que je me suis ennuyée par moments. Alors que cela aurait pu être une grande histoire, je pense que c'était sous-développé et les personnages pas assez exploités. Je le "range" dans la catégorie documentaire, plutôt que roman. À lire !
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Kim Jiyoung, née en 1982



Kim Jiyoung, née en 1982 de Cho NAM-JOO publié chez NiL éditions



Plusieurs raisons m’ont fait choisir la lecture de ce livre. Tout d’abord c’est un roman coréen ce qui en soit est une réjouissance, ensuite c’est une nouveauté et un premier roman, puis sa couverture est belle et enfin, il m’a été très chaudement recommandé par Léa et comparses du Hanbo(o)k Club.

Kim Jiyoung pourrait s’appeler Nathalie, Juanita ou Abigail. Elle pourrait être française, espagnole ou américaine.

C’est une jeune femme d’une trentaine d’années travaillant dans une société d’événementiel, mariée, jeune maman et qui doit se battre ou se perdre pour assumer son rôle dans une société ou être née fille est déjà un problème.

La voix, ou plutôt les voix, de Kim Jiyoung est/sont celle(s) de toutes les femmes du monde. Universelles et contemporaines.

Une belle dénonciation.







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Kim Jiyoung, née en 1982

Lors de sa parution en Corée du Sud en 2016, Nam-Joo Cho jette un immense pavé dans la mare avec le récit de la vie de "Kim Jiyoung, née en 1982". En effet, dans ce premier roman, l'autrice ne se contente pas de décrire ce que c'est qu'être une femme en Corée du Sud aujourd'hui, elle dénonce avec force, à travers six époques de la vie de Kim Jiyoung, toutes les vexations, les injustices, les sacrifices auxquels la société coréenne fortement patriarcale condamne le sexe féminin. De la préséance des frères à table, servis en premier avec les meilleurs morceaux, au sacrifice des jeunes mères qui doivent renoncer à leur carrière pour élever leur progéniture.

🇰🇷Nam-Joo Cho dit également sans concession le scandale des agressions sexuelles ordinaires, de cette peur (tellement commune) de rentrer seule le soir à la nuit tombée, et des remarques sexistes soit-disant flatteuses qui pourrissent les relations homme-femme au travail. Un texte percutant et malheureusement universel, qui prouve, s'il en était encore besoin, le long chemin qu'il reste à parcourir à la moitié de la population de la planète pour accéder à l'égalité.

Si je ne peux que souligner le caractère indispensable de l'ouvrage de Nam-Joo Cho, j'ai malheureusement été gênée par la forme du texte. Très factuel, étayé par de nombreuses données chiffrées, et trop didactique par certains moments, cela m'a empêchée de m'attacher au personnage de Kim et l'écriture a manqué de charme à mes yeux. Il m'a manqué du romanesque en somme!

Merci à #netgalleyfrance et aux @editions1018 pour l'envoi de ce roman.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Kim Jiyoung, née en 1982, est une jeune femme mariée et mère d’une petite fille, dont elle s’occupe à plein temps après avoir quitté son poste dans une société de consommation. Aux premiers abords, elle est une femme bien ordinaire. Toutefois, depuis quelques temps, elle présente un comportement des plus étranges : elle parle avec la voix et les expressions d’autres femmes qu’elle a connu. Alors que son mari cherche à en comprendre la raison (alcoolisme ? dépression ? possession ? trouble de la personnalité ? mauvaise blague ?), le lecteur découvre plusieurs périodes clés de la vie de la jeune femme et obtient ainsi toutes les clés pour la comprendre.

A travers l’histoire de cette femme, l’auteure réussit à dresser le portrait d’une société coréenne fort patriarcale et à illustrer son évolution malheureusement plus qu’insuffisante avec des statistiques à l’appui. C’est donc de manière simple et très directe que sont dénoncées toutes les inégalités subies par les femmes dans un pays pourtant si moderne sous d’autres aspects.

Je comprends ainsi mieux la raison pour laquelle ce roman féministe/manifeste contre les inégalités hommes-femmes fut sujet de polémique : la vérité fait mal ! Néanmoins, si les écarts de culture entre Corée du Sud et la culture européenne sont fort apparents, force est quand même d’admettre que certaines situations sexistes sont transposables dans nos sociétés (harcèlement dans les transports en commun pour ne citer qu’un exemple). Cho Nam Joo ne donne donc pas seulement voix à la femme coréenne mais à TOUTES les femmes car nous avons toutes été un jour, même un petit instant, Kim Jiyoung…
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Kim Jiyoung, née en 1982

Je comprends le succès de ce roman remarquablement et simplement écrit ce qui le rend d'autant plus efficace. Le thème de la condition féminine semble universel.

Ici , l'auteur nous raconte la vie de Kim Jiyoung, jeune coréenne de sa naissance en 1982 à 2016 après la naissance se son premier enfant, mais aussi de sa mère. Une génération, de gros progrès réalisés mais encore beaucoup de chemin à parcourir!

En tant que femme, je n'ai pu que me sentir concernée et révoltée jusqu'à le dernière ligne.
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Kim Jiyoung, née en 1982

J'ai beaucoup entendu parler de ce roman au moment de sa sortie, que ce soit grâce au Hanbo(o)k Club, un groupe consacré à la lecture asiatique, ou grâce à ma libraire qui me l'a rapidement chaudement recommandé. Quand les éditions Nil l'ont proposé via la plateforme Netgalley, je n'ai pas hésité à me lancer dans l'aventure, tout en sachant que j'étais totalement novice dans la littérature asiatique.



Nous faisons ici connaissance avec Kim Jiyoung. Elle vit en Corée du Sud, est mariée et a une petite fille. Un jour, elle se met à parler avec la voix d'autres femmes. Devient-elle folle ? Telle est la question… L'autrice revient alors en arrière et retrace le parcours de la jeune femme en découpant sa vie en six périodes, correspondant à des tranches de vie marquantes mais aussi à des moments de changements dans la société coréenne. On va ainsi suivre son évolution et celle de la Corée du Sud, en parallèle.



Kim Jiyoung est la deuxième fille de sa famille. Elle vit avec ses parents, sa grand-mère, sa grande soeur et son petit frère. Très vite, elle va comprendre que les filles et les garçons ne sont pas traités de la même manière et que leurs places ne sont pas les mêmes au sein de la société. C'est une petite fille qui grandit assez tranquillement, en observant ce qui se passe autour d'elle mais sans jamais faire de vagues. Arrivée à l'adolescence, elle se rend compte à quel point les garçons se sentent supérieurs aux filles et à quel point elles sont considérées comme des objets. Adulte, elle réalise que la société est loin d'être égalitaire, contrairement à ce que les gouvernants voudraient faire croire. Mariée, elle se retrouve dans le dilemme de savoir si elle doit privilégier ses envies ou sa vie de famille, un véritable dilemme moral qui fait mal au coeur.



J'ai beaucoup appris en lisant ce livre. En effet, je ne pensais pas que les femmes étaient aussi peu considérées. Malgré les évolutions législatives, qui sont mentionnées tout au long de l'histoire, la Corée reste une société très patriarcale, avec une place prépondérante des hommes dans les postes à responsabilité et un véritable culte voué aux petits garçons. Même si elles ont de plus en plus de voix, les femmes sont encore victimes de violences, bien souvent morales, et ce roman donne l'occasion de penser à cela et se rendre compte que le chemin de l'égalité est encore bien long. Concernant la plume de l'autrice, elle est entraînante et se laisse lire très facilement. C'est une histoire forte qui délivre un message poignant et qui ne peut laisser le lecteur complètement insensible.



Pour conclure, ce roman est une belle découverte et mérite le bandeau commercial de « phénomène ». Il est instructif et permet d'en savoir plus sur la condition de la femme en Corée du Sud. C'est une lecture qui m'a également donné envie de prolonger ma découverte de la littérature asiatique, un genre dont je suis peu coutumière.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Kim Jiyoung est une femme de la Corée du Sud qui a des idées féministes, mais qui a subi dès son enfance des discriminations aussi bien factuelles qu'orales machistes. Obligée à quitter son travail pour élever sa fille, Kim Jiyoung développe un trouble de la personnalité.

Un récit bouleversant et dur sur la condition des femmes. Impossible s'arrêter de lire.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Je préfère le dire dés le départ je ne suis pas le bon public pour ce roman. J'ai eu l'impression de lire un essai politique qu'un roman féministe. Je l'ai lu dans le cadre d'un challenge Babelio et j'ai vu le gros coup marketing autour de cette sortie littéraire.

Que nous propose l'auteure? Un petit plongeon qui fait mal en Corée du Sud pour découvrir la vie pas si parfaite d'une coréenne. Et il est malheureux de constater qu'il y a encore beaucoup de batailles à accomplir pour que la femme soit enfin reconnue.

Nam-Joo Cho a utilisé son expérience personnelle pour nous présenter son héroïne Kim Jiyoung née en 1982. Nous avons cette année de naissance en commun mais pas le même parcours.

L'auteure nous conte les us et coutume de ce pays 100% patriarcal qui ne laisse aucune ouverture et avenir aux femmes. C'est un récit qui fait froid dans la dos. Et aujourd'hui on rencontre encore ces préjugés, ces remarques phallocrates, ces comportement sexistes, ces inégalités professionnelles. Ce récit glaçant peut être transposé dans d'autres pays.

J'ai un petit crush pour le dernier chapitre coup de poing qui montre que l'avenir n'est pas si ensoleillé que ça. Dur de faire changer les coutumes.

Un roman/essai intéressant je l'avoue mais je ne suis pas une grande fan de la littérature asiatique. Un peu trop en pudeur pour moi. Mais j'ai passé un moment intéressant.
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Kim Jiyoung, née en 1982

En Corée du Sud dans les années 80, il n'est pas bon être une femme. Ce roman phénomène en Corée analyse la condition féminine en terre coréenne. Six chapitres pour cibler les étapes du personnage principal éponyme du livre, épouse et mère d'une fille unique.



6 raisons de s'indigner de cette société patriarcale et archaique. Tous les hommes du livre n'en sortiront pas grandis, du père retrograde au chef harceleur...



Une photographie cruelle et saisissante sur plus de 35 ans le parcours du combattant comme toute femme en Corée, avec discriminations continuelles et brimades incessantes.



L'adaptation au cinéma de ce livre en 2019 a déclenché une vague de commentaires sexistes prouvant que même 40 ans après , l'histoire a tendance à bégayer.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Kim Jiyoung, née en 1982

Petite découverte lors d’une flânerie dans les dédales d’une grande librairie franchisée, le titre Kim Jiyoung, née en 1982 m’accroche, comme la première de couverte avec le visage de cette héroïne, puis je lis la quatrième de couverture, m’ouvrant encore l’appétit vorace de lire ce roman coréen, je découvre cette littérature asiatique, encore inconnue, j’ai un faible pour la littérature japonaise, j’ai lu différents auteurs comme Murakami Ryû, Akiyuki Nosaka, Yasunari Kawabata, Yukio Mishima puis plus moderne comme Kyoichi Katayama et Yoschida shuichi, j’apprécie cette littérature toute en sensibilité, poésie et cette dualité entre le traditionnel et la modernité. Étant scénariste pour la télévision, Cho Nam-joo écrit son premier roman en deux mois, s’inspirant de ces auteures favorites comme l’américaine Rebecca Solnit, puis principalement de sa propre vie, laissant une part d’autobiographie dans ce livre qui narre la femme à travers une Corée perdue dans des traditions, laissant la primauté aux hommes, celle-ci arpente sa vie comme si elle devait vénérer l’homme et le chérir, devenant esclave dès l’enfance à leur faveur, se sacrifiant pour lui payer leurs études, Ce roman est un miroir de la gent féminine actuelle dans un pays en mutation, se détachant de l’oligarchie masculine, l’auteure a dû arrêter son travail après la naissance de son enfant, comme beaucoup de femme coréenne. Ce roman fut un bouleversement pour le pays Coréen, même le gouvernement aura le mérite de faire une loi en faveur des femmes de Séoul, augmentant le budget pour la garde d'enfants.

Le roman est divisé en six parties, représentant la vie de Kim Jiyoung à travers différentes périodes de sa vie, la première se déroule en automne 2015, présentant la famille de cette femme de 35 ans qui semble avoir un souci de personnalité, elle devient sa mère, sa voix et sa physionomie se métamorphosent comme une possession, son mari pense à une dépression. Puis s’ensuit sa vie, de son enfance à l’année 2016, une histoire qui racontée dans un style indirect.

Le style prosaïque est assez déconcertant, la première partie est assez froide, presque chirurgicale, pas d’émotion, la narration est épurée, les décors n’existent pas, il y a comme une absence de vie, juste des faits et des liens présentés, l’atmosphère Coréenne suinte de ce début du roman, j’ai été surpris par le style, assez déconcerté, et ce détachement des personnages, nous sommes presque des spectateurs malgré nous de cette famille, comme si nous avions une tierce personne qui nous raconte la vie de cette famille et de cette jeune coréenne Kim Jiyoung. La suite me semble plus captivant, nous suivons les pérégrinations d’une coréenne prise dans le caractère étouffé de son être, peu de charisme, de caractère assez neutre, d’une banalité trouble, étant la canette d’une famille de trois enfants, une sœur ainée et un petit frère, le benjamin, Kim Jiyoung semble être étouffée par son statut familiale, sa vie coule dans une normalité abyssale, elle suit le mouvement que suit son pays , vers une émancipation des femmes, pour éviter le parcours de sa mère, d’aller très vite travailler dans une usine afin de participer au financement des études de ces frères, à cette époque , le rôle de la femme est subalterne, elle s’efface face à la domination des hommes, dans la famille, dans le travail, dans la vie en générale.

Il y a une étude profonde qui juxtapose la vie de Kim Jiyoung dans ce roman, tel un exposé qui s’y cache, avec des chiffres, pour authentifier encore plus ce livre comme un essai anthropologie de la femme coréenne au cours de ces 40 ans, le parcours de notre héroïne permet de comprendre la progression de la libération des femmes et de cette mixité entre les deux sexes pour une égalité qui semble peiner à s’instaurer. A travers Kim Jiyoung, c’est la femme qui en est l’héroïne, celle qui dans le passé fut la faiblesse, la prisonnière, la dépendante, la vulnérabilité, la génitrice, la femme au foyer, privée de décision, cantonnée à des rôles subalternes, la péché originel, et j’en passe, la femme était inférieur à l’homme et devait lui obéir. Petit à petit Kim Jiyoung prend de la profondeur, ayant toujours les larmes faciles, son accouchement reste un passage de souffrance, court et précis dans cette douleur qui submerge notre future maman, la comparaison avec un Lego est subtilement souriante, « Alors que la douleur était terrible – comme si on attrapait les jambes d’une figurine de Lego d’une main et le corps de l’autre pour la démonter en tournant les deux parties en sens opposé. »

Les souvenirs de Kim Jiyoung laisse un gout amer sur la vie des femmes en Corée, dès son enfance, elle est confronté, à la suprématie masculine avec la naissance de petit frère, tout gravite autour de lui, de prime abord politiquement la natalité Coréenne privilégie les garçons, instaurant IVG légale des fœtus féminin, « Comme si avoir une fille constituait une raison médicale, l’avortement des fœtus filles était pratiqué de façon massive. », sa mére avortant de sa troisième grossesse, « Sa mère est allée toute seule à la clinique et a fait « effacer » la petite sœur de Kim Jiyoung », ce n’était pas un choix mais plutôt sa responsabilité, à table les garçons sont servis en premier, comme à la cantine, le passage est fort amusant, lors de la révolte de certaines filles contre le système de numérotation pour aller manger et du peu de temps pour manger, la Corée est un pays avec une rigueur connue, comme la plupart des pays asiatiques, les délégués sont souvent des garçons, mais petit à petit, les filles progressent et beaucoup deviennent à leur tour déléguées, au travail, les postes à responsabilité sont souvent pour les hommes, ils sont privilégiés, même lors des embauches, la femme a cette maladie incurable d’enfanter, j’ironise surement mais la réalité est cruelle, avoir un enfant dans un pays comme la Corée pour une femme est un dure labeur comme le dit la mère de Kim Jiyoung « ce fut un enfer. », Kim Jiyoung réalise la tromperie d’avoir un enfant et cette fausse réalité de la beauté de la mère et de son enfant et de la douleur pour accoucher. La scène du bus, avec le jeune garçon qui l’aborde, la suit, cette peur qui anime la jeune fille , désarmais, elle sera aidé par une femme du bus, puis son père viendra la chercher , lui disant sa faute éventuelle, la femme reste la source du danger, l’homme subit les signes sournois de la femme, des signes trompeurs pour l’homme, oh cette pratique semble être celle de la religion musulmane et du port du voile, voir le Coran S24:v31, la Corée a cette pudeur culturelle de laisser l’homme agir de son pouvoir de domination sur les femmes, le père a cette phrase si blessante pour sa fille, qui encourage la perversité masculine à agir, la France bascule petit à petit dans ces codes ! « La faute était du côté de celle qui n’avait pas su percevoir le danger ni l’éviter. ». Même au travail, Kim Jiyoung a son arrivé, sans qu’on lui demande, apporte le café, prend les commandes pour les repas, débarrasse la table, elle devient la petite bonne à tout faire, cette pratique lui semble naturelle, la condition de la femme lui pèse naturellement, c’est sa cheffe qui lui demandera d’arrêter cette pratique asservissante, lui rappelant que les hommes nouvellement embauchés ne le faisait pas. Le chef de famille auprès de l’état civil, ce système patriarcal était archaïque, l’homme l’était obligatoirement, cette loi fût abolie dans en février 2002, étant anticonstitutionnel et enfreignant le principe d’égalité des sexes, le nom de famille de l’enfant pouvait alors être celui de la femme ou des deux. Les règles pour une fille est un passage difficile, pour Kim Jiyoung aussi, « Un secret encombrant, douloureux et, on ne sait pourquoi, vaguement honteux. », sa mère sera une nature morte inerte à sa fille, la douleur est là, peu de choses pour faire disparaitre ce mal, l’auteure aura cette réflexion si amusante et pleine de bon sens aussi sur la médicamentions des règles, « il n’existe pas un seul traitement pour la douleur des règles, c’est dément. Ils croient que c’est la catastrophe si un soin concerne l’utérus. C’est quoi le problème, c’est un territoire sacré, ou quoi ? ».

Le roman est court, plus de 160 pages, le style est assez froid, j’ai trouvé un seul passage sur la nature qui les environne, un rêve de Kim Jiyoung, du radis géant de ce conte pour enfant qu’elle avait entendu enfant, les souvenirs présentés sont humains, sociétaux, relationnels et familiaux, la dernière me dérange beaucoup, elle ne représente rien au roman , au contraire, il perd de sa valeur, la narrateur est un homme, qui finira par cette phrase masculine et rétrograde, « Je prendrai une célibataire pour la remplacer. » , la femme qui enfante a encore beaucoup de soucis à se faire dans cette Corée d’hommes, le travail n’est pas compatible avec une Mère, va-t-on un jour demander à une femme de ligaturer ses trompes pour qu’elle puisse travailler, le monde est fou ! Regardons notre société avec le passe Sanitaire.

Le roman est un peu lassant, peu de liberté dans l’émotion, certaines scènes sont fortes , l’écriture est âpre, peu de liberté prosaïque, je me suis un peu perdu dans une lassitude, celle de l’héroïne, toujours en retrait, se laissant porté par le fil du temps, ayant cette chance d’avoir pu réaliser ces études, de travailler pour s’y épanouir, préférant ces amis collègues que ceux d’enfance, le travail aura permis à cette femme de trouver un équilibre et d’avoir cette sérénité sociétale, la brisure d’avoir cet enfant sera la chute de cette femme psychologiquement, devant consulter et prendre des antidépresseurs et des somnifères, le travail était le refuge de cette femme, enfanter devient sa prison.

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