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Critiques de Nan Aurousseau (136)
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Bleu de chauffe

Les mésaventures d'un OHQ, comprenez ouvrier hautement qualifié, avec son escroc de patron. Sur un ton gouailleur, Nan Aurousseau dresse un portrait au vitriol des prolos. Un roman autobiographique sur fond de polar social, ou l'on découvre les sept vies de Nan : Serrurier, chauffagiste, plombier, maçon, braqueur de PMU, réalisateur de film et écrivain.

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Bleu de chauffe

Mamout va péter un plomb, c’est clair. La faute à Dolto patron voyou, un foutu salaud plein d’arrogance, magouilleur, profiteur, menteur … L’écriture d’Aurousseau est à l’image de son personnage, elle déborde de haine, d’énergie, de colère rentrée. Avant l’implosion ?

Nan Aurousseau réussit un premier roman qui se lit d’une traite. Telle une mitraillette Mamout vide son chargeur textuel sur Dolto et sa petite entreprise. Tel un volcan trop longtemps resté éteint, l’éruption décoiffe, dynamite, emporte tout sous ce flot plein de rancœur, trop longtemps tue. Un roman sympathique qui donne envie de refaire un tour de chauffe avec Aurousseau.

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Bleu de chauffe

Une critique humoristique (noir) de notre société et du monde du travail
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Bleu de chauffe

Il fut un temps où fleurissait la littérature « prolétarienne » portée par la presse de gauche et les luttes sociales . Il semble que l’on assiste à sa résurrection depuis quelques années (pourtant la presse de gauche s’est dissoute dans le CAC40 ) mais dans une version 21ème siècle (par exemple les excellents « Feuillets d’usine » de Joseph Ponthus ou « A pied d’œuvre » de Frank Courtes ) et l’on peut ranger dans la catégorie ce « Bleu de chauffe » , premier roman de Nan Aurousseau. L’auteur y relate de manière largement autobiographique les démêlées de Dan Mamout (le narrateur) , ex braqueur (plus ou moins repenti) devenu plombier ,avec un dénommé Dolto (dont nonobstant son nom la psychologie est plus celle du prédateur que de l’enfant) vrai patron voyou . Le récit abonde en anecdotes illustrant l’exploitation à outrance , les magouilles de chantier , le racisme décomplexé sans pour autant idéaliser le « prolo » . Une part est aussi consacrée aux problèmes psychologiques du personnage dominé par la rage et la tentation de la violence. Le langage est actualisé ( par exemple on n’exploite plus , on « encule » ) , la critique sociale sans fard ,le ton ultra pessimiste . Un premier roman assez prometteur par sa vigueur mais où l’abondance du vocabulaire technique plombe un peu (c’est facile) la narration.
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Bleu de chauffe

Long d'environ 180 pages, le premier livre de Nan Aurousseau (né en 1951) se lit très facilement. L'intérêt de ce roman, à mon avis, c'est l'expérience du narrateur en tant qu'ouvrier du bâtiment spécialisé dans la plomberie, et bien sûr le ton donné à cette narration, à savoir un mélange assez bien dosé d'humour et d'observations plutôt acides et désespérées sur la condition ouvrière et humaine en général. Bref, «Bleu de chauffe» n'est pas un roman dont la lecture est indispensable, mais il laisse un bon souvenir.
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Bleu de chauffe

Danns ce premier roman l'auteur (plombier, chauffagiste, maçon, ferronnier, scénariste et auteur de films) relate l'emploi qu'il a occupé dans le bâtiment. Il évoque les gens qui travaillaient à ses côtés : son patron Dolto, Dujardin et Louise, commis dans la même entreprise mais aussi les architectes, les manoeuvres, etc.

Un Premier roman sous forme de polar social. Un premier roman comme un cri. Un cri contre l’exploitation des sans terre, des pauvres hères, des migrants, des clandestins mais aussi de ces ouvriers abrutis par leur travail de galériens et rémunérés à coup de lance pierre. C’est aussi la révolte d’un mec contre ce système.

Bleu de chauffe, c’est aussi une écriture syncopée, une écriture de l’urgence, un long slam qui nous raconte les mésaventures de ces mecs du BTP tous pris dans le même engrenage. Certains s’y complaisent, d’autres cherchent par tous les moyens de s’en sortir.

Bleu de chauffe est une magnifique ode au monde des invisibles et à ceux qui se révoltent

Pas étonnant qu’il est reçu le Prix Jean Amila-Meckert 2006.


Lien : https://collectifpolar.com/
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Bleu de chauffe

Une histoire qui nous plonge dans le monde du travail et tout particulièrement le BTP, pas trop de surprises pour ma part puisque je fais partie indirectement de cette grande famille.



Le personnage principal tout comme l’auteur connaissent bien ce milieu puisqu’ils ne font qu’un (c’est histoire et celle de l’auteur du moins je suppose plus ou moins romancée), ça se ressent par les termes et les habitudes qui y sont exposés, les réunions de chantier, les travers et les combines des ouvriers, les petits chefs qui se prennent pour Dieu le père, et les exploités , les coups foireux … Tout une petite foule pas toujours clean qui bouillonne dans une grande marmite ! Il y a de quoi péter les plombs !



Le titre évocateur, “Bleu de chauffe” provient de cette même expression qui sous-entend qu’on se remet au travail sérieusement, et bien sûr le fameux “bleu” de tout ouvrier, ce n’est plus un mot à définir. Notre homme après avoir flirté avec la prison, enfile donc son bleu pour reprendre du service, avec, il est vrai de très bonnes intentions. Mais voilà, le grand manitou, lui chauffe les nerfs, et ce n’est pas sans compter sur le relent d’ex-taulard, pour aiguiser son besoin de régler les comptes comme il l’entend. Le récit est parfois drôle parfois acide, énergique pour ne pas dire dynamique ! Un franc parler il est vrai mais jamais vulgaire, et toujours des vérités bien placées. Et puis au détour de ce tourbillon, on croise des passages qui nous interpellent :



Page 83 : il y a des mouvements secrets de la pensée qui n'apparaissent jamais nulle part, ni le jour ni la nuit. Ce sont des paroles tenues dans des mains discrètes, comme de petites bougies protégées du vent des fanfares officielles. Nous nous y réchauffons, tels des loups venues d'un autre cosmos et en partance pour y retourner.







L’intérêt de ce livre réside dans cette implication personnelle de l’auteur et on ressent pleinement cette part de vécu. Pour ceux qui baignent dans le monde du travail, cela leur semblera qu’un reflet ô combien mille fois croisé et sans doute subi, des passages qui résonnent et dont l’auteur nous fait le plaisir de dévoiler sans se priver



Page 121 : Louize était habitué, de par sa position hiérarchique, à abuser de son petit pouvoir minable et mon attitude de plus que désinvolte ajoutée à mes écarts de langage le rendaient haineux. Il n'était rien, vraiment, beaucoup moins intéressant qu'un brin d'herbe, pourtant, dans son microscopique milieu du monde du travail salarié , il se prenait pour un dieu et parvenait à imposer sur les chantiers une simili terreur larvée. Hallucinant. Comme si la vie n'était déjà pas assez difficile comme ça pour un ouvrier, il fallait que ce mec-là vienne en remettre une couche.



Au fil des pages, on ressent la tension qui s’étire, cette envie de remettre les pendules à l’heure, comment supporter ces petits chefs foireux et prétentieux.







Page 122 : pourvu qu'il ne me pousse pas à bout, pourvu qu'il ne m'oblige pas à en venir aux mains, parce que malingre comme il est, une gifle et le petit pois qui lui sert de cerveau peut lui sortir facilement par les narines... c'est que je me disais en le regardant bien droit dans les yeux, le comique, afin qu'il comprenne, qu'il se tienne un peu en retrait car je la voyais déjà en filigrane la fin de l 'histoire pour lui, le minable qui se planquait derrière sa veste en tergal et son froc de chez Prisu,, ses petites cannes maigrelettes, son petit torse de poulet arrogant qui se prenait pour un coq sous sa chemise à dix balles.







Ce roman comme une fresque de notre société, dénonce en demi-teinte :



- des abus sociaux, genre : arrêt maladie déguisé, manigance pour se faire licencier sans perdre les avantages, tout un monde commun et des pratiques très courantes et bien plus qu’on pourrait se l’imaginer



- et l’abus de pouvoir d’une hiérarchie sur une population à la merci d’un besoin de travail.



En filigrane, on pourrait aussi citer, la main-d’oeuvre non déclarée, la pression en pyramide, se muant en dépression pour beaucoup de personnes, les dessous de table, les chantiers torchés, les malfaçons camouflées, le manque de sécurité, et surtout un manque de respect dans tous les sens du terme … ce mal être, ce mal au travail n’est que la répercussion de cette société qui en demande toujours plus, et toujours plus vite, à moindres coûts forcément, arrive où un maillon de la chaîne finit par céder…



Page 139 : on était toujours vendredi et ma femme était en retete jusqu'au mardi suivant. Elle ne s'inquiétait plus de mon arrêt maladie, le trou de la Sécu c'était comme celui de la couche d'ozone, plus on avançait vers lamer moins elle en parlait.



Au delà de ces sujets, on aborde la vie de couple, la stérilité et ce manque d’enfant dans un couple.



Un premier roman qui décoiffe, et bouscule, un style particulier, je serais curieuse de lire son prochain roman.




Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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Bleu de chauffe

Le narrateur est un plombier vulnérable qui en voit de toutes les couleurs avec son patron : en effet le premier vient de sortir de prison, il est en liberté conditionnelle et le second ne pense qu'à faire du profit au détriment de ses employés. Mais notre héros n'est pas dupe ! Avec un humour qui grince et dans un style plein de verve et d'énergie, l'auteur nous informe d'une manipulation qui n'est peut-être pas seulement imaginaire...
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Bleu de chauffe

Daniel, le narrateur, est employé dans une entreprise de plomberie. Son patron s’appelle Dolto, « un petit homme suave d’une cinquantaine d’années assez rond à l’extérieur mais géométriquement pourri et sans pitié à l’intérieur ». Dolto exploite ses ouvriers, dédaignant leurs conditions de travail, les forçant à bâcler les chantiers pour réduire les frais et maximiser les gains. Il a également arnaqué Dujardin, dont il a fait son associé, laissant ce dernier sur la paille, sans maison et sans sa femme partie avec les enfants. Dujardin, une Winchester dans le coffre de sa voiture, recherche pour se venger un Dolto devenu insaisissable. Ecoeuré par les magouilles et la morgue de son patron, Daniel craque et obtient un arrêt-maladie de six mois, mais en profite pour surveiller Dolto. Il le surprend une nuit en train de déménager le coffre-fort de la boîte. Daniel le suit, bien décidé à le faire payer.



Comme Nan Aurousseau, Daniel est un ancien taulard. Issu d’un milieu ouvrier honnête et travailleur, il refuse le destin de prolétaire qui lui semble promis, et se lance très jeune dans les braquages. C’est en prison qu’il apprend la plomberie afin d’obtenir une liberté conditionnelle (« avec eux la liberté était toujours associée à des mots tels que "provisoire", "conditionnelle", "semi"… »). Bien des années plus tard, toujours révolté mais décidé à échapper au RMI, et pour aider sa femme à subvenir aux besoins du ménage, il est contraint d’accepter ce boulot. Le piège - « c’est comme ça qu’on pourrait nommer la société » - a fini par se refermer sur lui.



L’intrigue principale du roman alterne avec des réminiscences de Daniel sur son expérience des chantiers, monde impitoyable dans lequel la soif de profit pousse à rogner sur la qualité du travail. Les premières victimes de ce système en sont les habitants pauvres des quartiers sensibles – « d’ailleurs on devrait dire "quartiers à vif » -, un juteux marché pour les entreprises du BTP. Daniel doit également souvent se battre contre de petits chefs tyranniques et incompétents. Pour couronner le tout, il ne peut que faire le constat amer du délitement des valeurs de la classe ouvrière : « Ne me parlez pas de la classe ouvrière. Jamais. » Ou bien : « Vous ne l’aimez pas le prolo à ce moment-là, la très fameuse classe ouvrière des révolutionnaires romantiques de salon… »



Comme dans tout bon roman noir, l’intrigue est prétexte à la dénonciation d’un système inique qui broie les plus faibles et les moins adaptés. Ouvrier doué d’une conscience forte, mais brisé par la vie, Daniel ne semble avoir le choix qu’entre violence et folie. L’écriture sèche et nerveuse est l’exact reflet de sa colère, et les quelques détournements d’expression pleins d’humour (« Pas de quoi casser trois pattes à un connard », « On n’est jamais si bien asservi que par soi-même », « Une gueule longue comme un jour sans femme ») ne suffisent pas à masquer la tonalité tragique de cette histoire. Ce percutant roman donne envie de découvrir les autres œuvres de Nan Aurousseau, ex-taulard et véritable écrivain.


Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Bleu de chauffe

Bleu de chauffe ou la difficulté d'être ouvrier en ces années 2000, trimbalé au gré du patron et largement exploité, tel est le thème de ce roman. Cette histoire contemporaine nous fait découvrir le monde du prolétariat vu par l'œil acerbe de Nan Aurousseau l'auteur, à travers le dur métier de plombier qu'il connait bien, sur Paris et sa banlieue.

Le côté fiction du récit semble être Dolto, un patron malhonnête et sans scrupules qui méprise et arnaque tout un chacun. En face, Dan, plombier OHQ, loin d'avoir oublié son passé d'ancien taulard refuse d'être manipulé.

A travers Dan le narrateur, entre passé et présent, l'auteur nous brosse un tableau peu reluisant du secteur du BTP (Bâtiment et Travaux Publics).

Certains passages très intéressants, au delà de la fiction relèvent de la réalité décrivant les vols de matériels sur les chantiers, les accidents et les conditions de travail; quant aux patrons et sous traitants c'est magouilles et compagnie.

Dans ce roman assez court, Nan Aurousseau utilise l'expression populaire pour nous raconter cette histoire instructive mêlant réalité et fiction. Il choisit de laisser le lecteur interpréter le final.
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Bleu de chauffe

Premier roman de l'auteur, « Bleu de chauffe » présente, sur fond de polar social, des personnages du milieu ouvrier confrontés aux travers de ce secteur d'activité – plus particulièrement celui du BTP et notamment de la plomberie. Entre petites combines et fraude à l'assurance, le personnage principal et narrateur, confronté à un patron véreux, relate, dans un style oral et parfois fleuri, cette expérience aux lourdes conséquences sur sa vie professionnelle, mais aussi personnelle.

Sans langue de bois et avec une ironie constante, ce roman, d'inspiration autobiographique, se révèle dérangeant par la cruauté de son propos et la puissance des évocations.
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Bleu de chauffe

J'ai adoré ce livre, différent, drôle, vrai, stylé.
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Bleu de chauffe

Quand un ancien taulard travaille pour un patron véreux, exploiteur moderne. Un style percutant et imagé, une gouaille jouissive.

A 18 ans, Nan Aurousseau est condamné à 7 ans de prison pour braquage. Lors de sa réinsertion, il se lance dans la plomberie, puis raconte sa vie dans un livre après sa rencontre avec Jean-Patrick Manchette.

Un bémol, toutefois : après un début percutant, l’intrique se perd un peu, et finit par manquer de nerf et de conclusion.

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Bleu de chauffe

Mamout est employé chez Dolto, une entreprise de plomberie.

Dolto est un patron véreux, un vrai sale type.

Mamout ne va pas se laisser faire.

Un roman très sympathique, écrit comme on parle, d'un ton gouailleur.

C'est plein d'humour.

Le passé carcéral de Mamout lui sert bien, mais l'empêche aussi de dépasser des limites qui pourraient lui être néfastes.

Le monde des ouvriers de BTP, on est en plein dedans.

Un monde pas vraiment tendre, carrément dur parfois.

Je découvre cet auteur, et c'est une bonne surprise.

Je vois qu'il a écrit des romans policiers, j'en tenterais bien quelques uns.

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Bleu de chauffe

Un roman plein de fraicheur et d'énergie qui montre sans fard la dureté du monde ouvrier
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Bleu de chauffe

Mamout comptait rentrer dans le droit chemin en travaillant dans une entreprise de plomberie.

Oui mais son patron Dolto est un salaud de la pire espèce; escroc, voleur, menteur, il envoie ses gars sur des chantiers non sécurisés bricoler avec du matériel de récupération.

Dolto est une ordure et pour Mamout la coupe est pleine.

Il frôle la dépression, Dolto l'obsède, il veut le pièger, lui faire regretter ses magouilles ignobles.

Alors il le suit à la trace, traquant le faux pas, attendant la faute....



Ecrit comme on parle, dans un langage populaire, c'est un roman de la rue qu'a écrit Nan Aurousseau, un livre brut de décoffrage, sans fioriture.

Les mots viennent comme ils viennent dans leur réalité crue, ils fusent et s'entrechoquent avec drôlerie, avec énergie, avec la rage de la France d'en bas, avec la puissance de leur imperfection.

On lit vite, très vite, entraîné par le débit, sourire aux lèvres mais haine en dedans, à maudire ces patrons exploiteurs et escrocs comme il y en a tant..

Un premier roman sympathique par un auteur qui impose son style à grands coups de rentre dedans.





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Bleu de chauffe

J'ai beaucoup aimé le roman de Nan Aurousseau, même si la fin m'a laissée un peu "dans le brouillard" justement. Sur un sujet grave comme le déséquilibre des rapports sociaux et l'exploitation patronale, l'auteur réussit, avec son langage cru et un humour parfois décapant, à faire passer de vraies réflexions. Je ne suis pas forcément fanatique des citations mais il y a de vraies perles telles qu'une femme qualifiée de " bulldozer de la pensée quotidienne ", des fesses comme : " du fromage blanc dans un sac plastique ".

Le racisme et l'intolérance en moins, le sujet m'a rappelé Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli, prix Femina 1967, qui figurait au programme de mes années lycée. Et aussi un ouvrage plus récent que je devrais enfin extraire de ma PàL, Les derniers jours de la classe ouvrière d'Aurélie Filippetti.
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Des coccinelles dans des noyaux de cerise

Les romans avec des tueurs en série dedans ont sur moi le même effet que les crucifix sur Nosferatu ou les fringues de chez Vet'Affaires sur Brigitte Macron. Je détale. Mais celui-ci a un titre des plus intrigants. Et il est diablement bien écrit.

Nan Aurousseau se met dans la tête d'un tueur, et avec ce monologue le lecteur assiste impuissant aux agissements d'un homme dénué de la moindre empathie. François possède toutes les caractéristiques du sociopathe que les thrillers cinématographiques et les bouquins de Stéphane Bourgoin nous ont longuement énumérées: le sang froid, les impulsions, les comportements antisociaux. Mais Nan Aurousseau a un truc en plus. Il ne diabolise ni ne sublime l'assassin, il le dépeint tel qu'il est; un homme obsédé par la réalisation immédiate de ses désirs, quelque que soit leur nature, mais qui n'est pas dénué d'une certaine conscience sociale. Et le vocabulaire, comme le style, vont de pair avec la personnalité du bonhomme: « Les gens aiment pas les histoires de prison et pourtant c'est bien crade ce qui s'y passe. Ils aiment que les saloperies de la téléréalité qui n'a rien à voir avec la vraie réalité, les mômes qui se bouffent le cul dans des lofts ou alors les pires histoires de crimes sordides mais arrangées, nettoyées, toutes floutées de partout et racontées par des belles nanas blondes à un expert, raide comme l'injustice derrière son pupitre en verre, qu'a lui aussi tout lu dans le journal ou dans des livres, un peu comme dans « les histoires de l'oncle Paul » qu'on lisait dans Spirou, revues à la sauce des années 2000, en plus épicées. »

Dans Des coccinelles dans des noyaux de cerise, Nan Aurousseau, tel le docteur Frankenstein, a donné vie à une créature répugnante et féminicide qui serait un hideux mélange de Francis Heaulme et de Michel Fourniret, car le fond de cette sombre histoire n'est pas sans rappeler l'affaire Farida Hamiche/ Jean-Pierre Hellegouarch/ trésor de guerre du gang des postiches, le dindon de la farce macabre n'étant pas celui qu'on croit.

On peut lire ce roman comme la version française d'Un tueur sur la route de James Ellroy, qui nous avait offert il y a quelques années déjà le "portait de l'intérieur » du tueur en série Martin Michael Plunkett. La France, c'est moins spectaculaire, mais tout aussi glaçant car il n'y a de divin dans ce roman noir que les bêtes à Bon Dieu. Pas d'espoir, ni de chaleur, juste la misère, sociale, morale et intellectuelle et une bonne louche de cynisme.
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Des coccinelles dans des noyaux de cerise

Un joli titre bien énigmatique et un 4 ème de couverture qui révèle juste quelques détails de l’histoire, cela suffit pour avoir envie de lire cette histoire. Si en plus vous rajoutez des avis très positifs, on ne peut que s’intéresser de plus près à ce roman.



Notre personnage François est un petit délinquant, qui s’est retrouvé en prison. C’est là qu’il fait la connaissance d’un vrai caïd Medhi, un de ceux qui connaissent par cœur le chemin de la taule et qui y font régulièrement des séjours plus ou moins longs.



Libéré il décide de tenter un gros coup et espère que Medhi s’intéressera à son projet pour lui donner un coup de main. Les choses ne se passeront pas forcement comme il l’aurait voulu et surtout est-il vraiment aussi bête, naïf et presque simplet qu’il semble l’être au premier abord ?

Ecrit dans un langage très moderne, très gouailleur, un peu ordurier mais surtout très familier, on se balade complètement avec François, on réfléchit avec lui, on entre dans sa tête, c’est à la fois déstabilisant et original.



Les personnages sont extrêmement savoureux et bien amenés dans l’histoire d’autant que leur psychologie est vraiment complexe. On ne sait pas comment les situations vont évoluer, si les personnages sont aussi naïfs qu’ils le semblent ou bien s’ils cachent bien leur jeu.

Les évènements qui vont se succéder vont mettre en avant des parts de François qu’on ne soupçonnait pas et nous feront vraiment comprendre quelle est la psychologie de celui-ci.

J’ai bien aimé cette histoire, car j’ai vraiment adhéré au langage et à la duplicité des personnages. J’ai trouvé que l’auteur ménage parfaitement bien son suspense ne nous révélant les détails qu’au compte-goutte et ménageant son suspense jusqu’au bout. Il faut ajouter pour donner envie de lire ce moment que c’est souvent drôle et vraiment accrocheur.

Merci à The Love Book voyageur pour ce livre que je n’aurais peut-être pas eu la curiosité de découvrir autrement.


Lien : http://delcyfaro.blogspot.fr..
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Des coccinelles dans des noyaux de cerise

C'est un livre très différent de ce que je lis habituellement mais j'ai juste ADORE !!!

L'humour noir m'a conquis, j'ai eu de sérieux sourires à la lecture de cette histoire pourtant assez dure ! A lire !
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