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Critiques de Nazanine Hozar (65)
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Aria

Nous sommes en 1953. Behrouz, modeste chauffeur de l’armée iranienne, trouve un nourrisson abandonné dans une ruelle des quartiers populaires de Téhéran. Il prénomme l’enfant Aria et l’emmène chez lui. Maltraitée par Zahra, l’épouse de Behrouz, Aria grandit dans la pauvreté avant de s’attirer la protection d’une vieille femme riche, Fereshteh, qui lui offre aisance et éducation. Sa route croisera aussi celle de sa vraie mère, Mehdi. Mais son destin sera bouleversé par la révolution iranienne de 1979, rapidement suivie du début de la guerre avec l’Irak.





Aux côtés d’Aria, ce sont trente ans de vie dans la capitale iranienne que nous offre cette vaste fresque, du règne du dernier shah jusqu’à l’instauration de la république islamique de Khomeiny. Des quartiers pauvres aux milieux aisés, dans un melting-pot de religions – musulmane, zoroastrienne, chrétienne, juive -, l’on est baigné dans l’atmosphère de la ville et des montagnes environnantes, en compagnie de personnages tous aussi intéressants et approfondis les uns que les autres. Insensiblement se mêlent à la trame du récit les mille détails qui nous permettent de vivre au plus près la montée de la contestation dans de nombreuses franges de la société iranienne et la mise en place des éléments précurseurs à la révolution. Grands sont les espoirs, vite douchés par la chape de plomb que le nouveau pouvoir met aussitôt en place sur le pays.





Cette épopée qui, au travers des difficultés, des espérances et des désillusions de ses protagonistes, réussit à nous faire vivre de l’intérieur un grand pan de l’histoire récente iranienne, s’avère passionnante de bout en bout. Fictifs, les personnages témoignent néanmoins d’une réalité vécue de près par l’auteur et ses proches, puisque Nazanine Hozar et sa famille durent fuir l’Iran et la guerre en 1985. L’on ressort de cette lecture plein d’empathie pour une population dont on sait les coercitions et les exactions qu’elle a subies, en même que charmé et dépaysé par un territoire et une culture pour lesquels l’on ressent tout l’amour de l’auteur.





Aria est un roman vaste et puissant, une peinture ambitieuse et réussie de l’Iran des années cinquante à quatre-vingts, et une magnifique rencontre avec l’âme, la culture et les paysages persans.


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Aria

La lecture de ce vaste roman m'a pris plusieurs fois à la gorge, au ventre, au coeur et à l'âme.

Je l'ai découvert grâce à Gérard Collard dans une de ses chroniques de septembre.

Ayant terminé ma lecture et préparant ma chronique pour Babélio, je « tombe » sur la chronique de Canetille qui m'a paru tellement belle, et si juste, et si proche de ce que j'avais ressenti en lisant ce roman, que j'ai pensé ne rien pouvoir écrire d'aussi bien et donc rien de plus intéressant pour nos amis.

Mais ce tellement beau roman mérite que chacun s'y intéresse, s'exprime à son tour et c'est ainsi qu'on va le faire vivre et lui rendre hommage.

Ce qui m'a attiré d'abord avant même de l'avoir lu, c'est l'Iran. Depuis mes lectures de Zoya Pirzad, j'ai découvert un Iran si multiple, si divers, si riche, et ma démarche a été clairement de vouloir entrer dans la réalité et passer les très mauvaises informations serinées, celles qui oublient les êtres humains.

Avec ce magnifique roman, Aria, l'humain, on en a plein. L'humain, enfant, balloté, souffreteux, courageux, Kamran, petit garçon amoureux d'une petite fille maltraitée par une espèce de belle-mère rapportée et si aigrie, si acariâtre, que rien, jamais ne pourra la sauver, Mitra, amoureuse ignorée, qui sacrifiera sa jeune vie pour sauver ses amis et l'amour de son adolescence, Berghouz, homosexuel d'abord refoulé qui connaîtra brièvement un véritable amour avec Rameen, et qui agira toujours par amour… Sauf Zahra, tous les personnages, hommes et femmes, sont mus, sont sauvés ou sauvent par un amour furieux qui dépassent, transcendent les religions et les autres conflits.

Car des conflits, il y en a… ce roman démarre en 1953, et se termine vers 1981. Il nous permet de relire ou de lire, toute cette histoire de l'Iran, les enjeux, les ballotements entre l'Occident et l'Orient, cette Perse qui n'est pas arabe, mais qui n'est pas chrétienne non plus. Elle est si riche avant d'être anéantie par un extrêmisme religieux, d'un sectarisme inouï, mortel.

Les personnages de ce roman, extrêmement dense, sont tous magnifiquement attachants. J'ai senti un amour fou dans leur peinture.

Les critiques ont mis en avant les portraits des femmes. Mais moi j'ai aimé les hommes dans ce roman. le personnage de Kamran est si touchant, j'aurais aimé le prendre par la main, lui montrer une autre voie possible, celui de Rameen est admirable, quant à Berghouz, de mon point de vue il incarne l'Iran.

Les religions sont aussi les héroïnes de ce roman. L'Iran a été le centre de toutes les religions, pas seulement les grandes religions monothéistes, non toutes, et surtout celles décriées par les dominantes monothéistes.

Le livre comporte néanmoins quelques défauts ou faiblesses, des petits détails, mais il ne me semble pas inutile de les signaler afin de pallier des découragements éventuels…

Il y a quelques longueurs….

Et parfois au niveau de la chronologie en raccord avec l'histoire du pays mais aussi de l'évolution des personnages, j'ai ressenti une confusion.

Mais cela reste un super roman, magistral et puissant, à dévorer.

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Aria

Aria est une fillette de Téhéran qui porte un prénom de garçon. On lui en fait la remarque tout au long du roman de Nazanine Hozar, elle-même née en Iran mais qui l'a quitté tôt pour rejoindre le Canada. "Un Docteur Jivago iranien" ainsi Margaret Atwood qualifie t-elle le livre de sa compatriote, une assertion quelque peu audacieuse même si la fin de l'ouvrage se déroule pendant la révolution islamique. Il s'agit avant tout d'une fresque qui se développe autour de son héroïne durant prés de trente ans, du temps du Shah aux événements qui porteront l'ayatollah Khomeini au pouvoir avant la guerre contre l'Irak. Les personnages sont nombreux, de confessions diverses (zoroastriens, chrétiens, musulmans), pauvres ou aisés selon le quartier de Téhéran où ils habitent. Et ils ne sont surtout pas unidimensionnels, c'est l'une des grandes qualités du livre, complexes dans leur psychologie, à l'image de Zahra la mère adoptive d'Aria, laquelle a été abandonnée à la naissance. Sans aucune des béquilles habituelles des romans contemporains (narrateurs multiples et/ou désordre chronologique), Nazanine Hozar déroule une histoire dense aux ramifications nombreuses, sans jamais nous perdre. Aux frontières du mélodrame, la romancière alterne tendresse et cruauté des comportements et ne cède à aucune facilité dans une langue ample et colorée. Nul doute que le livre pourrait donner un grand film de cinéma mais même avec le talent du David Lean du Docteur Jivago, il ne pourrait jamais atteindre cette sorte d'intensité intime, c'est un presque un oxymore, de ce très beau roman, hommage au peuple d'un pays martyrisé depuis presque toujours par la soif de pouvoir et l'obscurantisme de ses dirigeants.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Stock.
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Aria

Le roman débute en 1953 par la découverte par Behrouz, pauvre chauffeur de l'armée du shah, d'un bébé abandonné dans les ruelles de Téhéran. Il se termine en 1981 toujours à Téhéran où Aria, devenue jeune maman, subit la tyrannie des Gardiens de la révolution. 30 années d'histoire de l'Iran, vue principalement à travers les yeux d'Aria, enfant dans les quartiers pauvres de la ville, adoptée ensuite par une femme riche et venant alors en aide par l'éducation qu'elle leur donne aux filles d'une famille, dont elle apprendra à la toute fin du roman, que ce sont ses demi-soeurs.

L'auteure par la description de nombreux personnages, de différentes origines religieuses et sociales et des évènements qui parsèment leurs vies, nous fait vivre les dernières années du règne du shah et la montée de l'intégrisme religieux. Les différents personnages sont complexes : nul n'est blanc ou noir. Chacun essaye de vivre au mieux, certains essaient de changer leur pays. Ils en seront pour la plupart très mal remerciés. En quelques mois, c'est une chape de plomb qui s'abat sur le pays.

On sent tout l'amour de l'auteure pour son pays par l'attention aussi qu'elle porte aux paysages, qu'elle décrit de façon très imagée.

C'est une fresque historique ambitieuse. J'ai été parfois un peu perdue entre les différents groupes politiques, les différentes religions, et qui était lié à qui. Mais le roman est instructif, mêlant les destins individuels des quelques personnages à l'histoire du pays, ce qui nous permet de mieux la comprendre.

Merci aux éditions Stock pour le partage de ce roman qui donne un éclairage de l'intérieur sur la révolution iranienne #Aria #NetGalleyFrance

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Aria

Une découverte pour moi de cette plume, il s'agit ici du premier roman de l'auteur, j'ai aimé également me plonger en Iran de 1953 et 1981 car je n'ai pas lu énormément de livre sur le sujet.



Tout débute ici avec le personnage d'Aria qui est bébé, elle a été abandonné et l'homme qui l'a recueille lui donne ce prénom de garçon, le destin de ce bébé nous serre dès le début le cœur car même en étant dans une nouvelle famille son destin ne va pas pour autant être plus simple.



Elle est en effet maltraité par la femme de Behrouz qui l'a recueilli, elle est très souvent enfermé par exemple sur le balcon de l'appartement entre autre.



Malheureusement ce récit ne m'a pas emballé, j'ai aimé suivre la situation du pays durant ces années et les mutations rencontrées cependant j'avoue être resté plutôt hermétique au final du destin d'Aria et comme c'est la protagoniste que nous suivons tout le long du récit cela est plutôt compliqué.



J'ai aimé la plume de l'auteur et j'ai lu ce récit dans un laps de temps plutôt court, je n'ai pas été emballé cependant par certains côtés plus poétiques du récit.



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Aria

Ce beau roman plein de rebondissements et d'événements souvent cruels jette une lumière révélatrice sur l'histoire contemporaine de l'Iran.



Ceux qui ont lu Persepolis ont déjà une idée de ce que le peuple iranien à subi pendant les différents régimes qui se sont succédé depuis les années 50. La misère pour la plupart et des inégalités sociales évoquant une sorte de ségrégation entre les familles fortunées et une population reléguée dans des taudis. La force de ce récit est de nous faire vivre parmi les plus déshérités, où règnent la misère morale et matérielle, et de nous faire partager les sentiments de ces personnages malmenés par la vie.

Aria, c'est Cosette, une Cendrillon parfois rebelle, insolente, que le hasard va aider à sortir de sa condition de souffre-douleur . Échappant à son milieu, elle connaît d'autres épreuves et affronte des conflits intérieurs qui mettent à l'épreuve sa fidélité, sa loyauté, son devoir de gratitude.

Le destin d'Aria est celui de toutes les héroïnes de roman, elle reste forte et déterminée, imprudente parfois, têtue souvent, prête à se confronter à ses amis comme à ses ennemis.



Parallèlement, nous assistons à l'inexorable délitement des liens sociaux et à l'apparition d'une opposition au régime du Shah, certains se tournant vers le communisme, d'autres vers un retour à l'islam traditionnel, incarné par Khomeiny. Deux propagandes, hostiles aux Occidentaux qui feraient le malheur du pays. L'Iran d'avant 1979 est une vraie cocotte minute, qui va exploser violemment et aboutir à l'instauration du régime des Mollahs, toujours au pouvoir aujourd'hui.

Le récit des journées de la Révolution donne une tonalité tragique à cette partie du roman. Le fanatisme religieux et politique n'épargne ni les femmes ni les enfants. Les bourreaux et la police du Shah sont remplacés par d'autres, intégristes endoctrinés ou brutes en mal de revanche.



Rien à voir avec un "Docteur Jivago" à la sauce iranienne. Nazanine Hozar n'a pas besoin de cette référence car ses personnages ont leur propre destin et ses qualités littéraires sont amplement démontrées dans ce grand récit que je vous invite à découvrir...... asap !
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Aria



Pour un premier roman , c'est une réussite . L'auteure ( Nazanine Hozar ) d'origine iranienne nous conte ce que John Irving qualifie " d'odyssée Féminine " et Margaret Atwood " d'un Docteur Jivago iranien " .



Les personnages sont bien campés , notamment Aria et Behrouz dans cette période charnière ou l'ayatollah Khomeini est sur le point de remplacer Le Shah . D'après les protagonistes de l'histoire ils ne furent pour le peuple iranien , bons , ni l'un ni l'autre : la sanglante police politique du Shah Mohammad Reza Pahlavi ( La SAVAK ) sera suivie par l'intransigeance du second et ses répressions sans pitié au nom du saint Allah .



Le changement de gouvernance , une fois de plus n'apporta au peuple rien de bien nouveau .



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Aria

Une fresque poétique sous la pluie d'un changement politique. Parce qu'Aria, c'est avant tout une fiction qui se passe sous des éléments historiques et qui en font toute la beauté de l'histoire.



Aria, c'est l'histoire d'une vie et d'une évolution qui tente de faire sa place et prendre sa propre liberté comme un crépuscule d'été. C'est la résilience inconnue. C'est revenir de là où l'on vient, revenir là où tout à commencé. Transcender son origine qui est sous le bout de son nez. Il y a quelque chose de fort dans cette histoire, un peuple qui tend les mains au ciel et qui se bat. Les idéaux et la résignation se mélangent face à l'abnégation. C'est une brulure désertique qui vous accompagne tout au long du récit dans un Iran en pleine mutation.



J'ai beaucoup aimé cette histoire et le personnage d'Aria est un personnage qui m'a fort marqué de par son évolution tout au long de l'histoire, tout au long de ses différences tranches de vie et face aux personnes qui ont croisé son chemin. Cette insolence loyaliste m'a beaucoup plu. Son père adoptif est quant à lui un personnage auquel, je me suis beaucoup attaché et qui a littéralement eu ma sympathie. Le bonté du cœur à l'état pur.



Quant au style de l'autrice, je l'ai beaucoup apprécié. Il y a certes quelques longueurs, mais je n'ai pas boudé mon plaisir.
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Aria

J'ai décidé de lire ce roman après avoir vu qu'il était chaudement recommandé par le libraire Gérard Collard.

Il s'agit d'un premier roman et j'ai aimé le fait de partir en Iran. J'ai aimé le personnage principal : Aria, petite fille abandonnée dans une ruelle de Téhéran et adoptée par un chauffeur du shah, très gentil, appelé Behrouz. Hélàs, sa femme Zahrah ne l'aime pas et la maltraite. La petite fille dort souvent sur le balcon par exemple et est battue.

Elle souffre d'une maladie des yeux. Elle se fait des amis très sûrs à l'école, heureusement. Ensuite, elle sera élevée et éduquée par une femme riche mais malheureuse qui n'arrive pas à lui dire ses sentiments.

Parallèlement, elle fréquentera une famille pauvre des quartiers sud.

J'ai trouvé que ce roman avait des longueurs.

Il me manquait aussi les repères historiques pour bien comprendre les différents régimes politiques de ce pays.

Ce n'est pas un véritable coup de coeur pour moi.

Mais, comme je le dis souvent, c'est juste mon avis !!!
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Aria

Si l'Iran m'était conté, il le serait sous les traits d'Aria, bébé abandonné, des quartiers pauvres aux richesses de Téhéran, une ode à la culture persane, à l'Iran et à son peuple.



Behrouz, chauffeur dans l'armée, trouve en rentrant chez lui, un bébé abandonné dans une ruelle de Téhéran... Ainsi débute l'histoire d'Aria, ainsi débute ce roman.

Ce roman est une grande fresque qui s'étend sur 30 ans, où nous suivons Aria, petite fille recueillie par le brave Behrouz, la vie d'Aria et en parallèle la grande histoire, celle d'un pays, l'Iran.



Dépaysement



Ce livre m'a complètement immergé dans cet Iran, méconnu, lointain et mystérieux. On parcourt Téhéran aux côtés d'Aria, passant des quartiers pauvres, aux quartiers riches, chaleur des ruelles, poussière, odeurs, bruits, ... Il m'a semblé y être. La littérature permet au moins cela. L'autrice a puisé dans ses souvenirs d'enfance, et ils sont forts et vibrants. On y découvre une autre culture, beaucoup de traditions, et un Téhéran très cosmopolite où tant de religions se mélangent.

Chaque page était une découverte. Le roman est très enrichissant et m'a amené à faire pas mal de recherches sur de nombreux points comme les multiples religions, les rites et coutumes.



Fresque où se mêlent petite et grande histoire



Aria, notre héroïne, va bien mal commencer dans la vie, mais connaître une ascension assez fulgurante. Pourtant ici point de conte de fée, car si Aria s'élève, l'Iran, lui, semble au contraire s'appauvrir, se rapetisser d'année en année. Ainsi, nous vibrons au côté d'Aria, à travers 30 ans de sa vie, passant de l'étonnement et l'émerveillement de l'enfance, aux questionnements et aux rêves de liberté de l'adolescence et enfin, à la prise de conscience de l'âge adulte. Partout où Aria posera ses beaux yeux verts, nous serons là à ses côtés, tout aussi émerveillés, tout aussi curieux, incrédules puis révoltés et inquiets.

Car ce roman relate également une grande page de l'histoire du pays, du retour au pouvoir du shah Mohammad Reza Pahlavi, en 1953, au retour d'exil de l'ayatollah Khomeyni et l'avènement du régime islamique, en 1979. Et nous nous trouvons au coeur du bouleversement politique, des répressions, des premières révoltes, à la révolution.



Vibrant hommage au peuple iranien



L'autrice dédie son livre à sa mère et certainement à toutes les femmes iraniennes. Elles sont multiples et nombreuses dans le roman. Aria n'a pas une mais trois mères. Beaucoup de femmes gravitent autour d'Aria , beaucoup d'hommes également, souvent bienveillants. Les personnages auraient mérité que l'on s'y attarde un peu plus mais le livre aurait été beaucoup trop long. Tous ces personnages nous offrent un panel assez complet de la société , des plus pauvres aux plus riches, artisans, commerçants, militaires, jusqu'au plus hautes sphères. Et il est intéressant de suivre leurs parcours, leurs choix dans cette société en perpétuel changement.

Mais Aria reste le personnage principal du roman. Autour d'elle, tous et toutes gravitent, et nous embarquent également.



Mon avis



Aria est une héroïne un peu rebelle que j'ai adoré suivre à travers la ville et à travers le temps. Les 30 ans du roman se sont écoulés en un rien de temps. Et pourtant la temporalité et la narration sont douces et pas si rythmées. Lire Aria, c'est comme revenir d'un long voyage, un peu ici et encore beaucoup là-bas, un peu comme l'autrice qui a laissé ce pays derrière elle à l'âge de 7ans. Il y a certainement beaucoup d'elle dans cette petite fille et certainement beaucoup de sa mère dans l'adolescente et la femme.

A toutes les Aria, qu'un voile noir a privé de leurs libertés.









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Aria

Ce roman, basé sur 30 ans d'histoires personnelles des protagonistes mêlées à 30 ans d'histoire de l'Iran, à pour principal intérêt de montrer l'accélération de celle-ci et la la montée des extrêmes quand tous les ingrédients sont présents. Et, comment l'on tombe dans une spirale incontrôlable: pour assoir son pouvoir le Shah réprime les pauvres et la jeunesse et les empêche d'évoluer ceux-ci se tourne vers les extrêmes (communisme et Islamisme) jusqu'à l'avènement de la république Islamique qui est concrètement un mélange d'idéaux politiques du début du 20éme et de visées idéologiques religieuses qui prends son essor après 1950.
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Aria

Dans l'ensemble, j'ai bien aimé ce roman qui nous permet de découvrir une partie de l'histoire de l'Iran à travers le destin d'Aria : es soubresauts politiques, les manifestations sanglantes, la torture dans la prison d'Elvin et les jugements bâclés, la montée du communisme et de la haine envers le Shah, mais aussi la radicalisation de la religion.



Ce roman est donc passionnant d'un point de vue historique même si j'avais quelquefois des difficultés à comprendre les évènements, n'ayant que peu de connaissances sur l'histoire de ce pays (merci d'ailleurs au roman "La librairie de Téhéran" qui m'avait permis d'en savoir un peu plus au préalable).



Cependant, et je suis très triste de l'avouer, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, et notamment à Aria qui est extrêmement complexe et dont je ne comprenais parfois pas son comportement. Elle a eu une jeunesse très difficile avec tout ce qu'elle a vécu, et j'ai bien sûr ressenti de l'empathie pour elle, mais rien de plus.



Certains disent que ce roman comporte quelques longueurs, et cela est vrai même si de mon côté j'ai aimé avoir moults détails sur le quotidien de la jeune fille ou suivre un peu d'autres personnages (Kamran, Berouz, Rameen, des personnages tous très différents).



Plus que pour les personnages, il faut donc lire ce roman pour l'Iran et pour son histoire.
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Aria

1953. Behrouz Bakhtiar est chauffeur pour l'armée. Un soir, alors qu'il rentre chez lui par les ruelles sombres et enneigées de Téhéran, il trouve un bébé abandonné, une petite fille aux yeux bleus qu’il ramène chez lui et prénomme Aria.

C’est dans un Iran en plein bouleversement politique que cette petite fille va devoir trouver sa place, d’abord dans les quartiers sud défavorisés, auprès de la femme de Behrouz, Zahra, une mère qui la maltraite en l’absence de son père avant d’être recueillie à l’âge de 6 ans par Fereshteh, une femme riche qui lui permet de suivre des études.

Un jour, sur les recommandations de Behrouz et pour une raison mystérieuse, Fereshteh envoie Aria enseigner la lecture aux filles d’une famille pauvre qui n’ont pas la chance d’aller à l’école. La relation est tendue entre Aria et Mehri, la mère des jeunes filles.

Un beau roman aux personnages attachants qui fait la part belle aux femmes et dont la fin est riche en émotions. J’ai particulièrement apprécié la découverte des recoins de la ville de Téhéran et de sa population multiculturelle.

J’ai néanmoins regretté le manque de détails sur le contexte historique et politique. J’ai passé pas mal de temps à effectuer des recherches sur des groupements, personnages ou évènements cités dans le roman afin de mieux comprendre.

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Aria

Coup de cœur!

Quelle belle histoire que celle d’Aria, enfant abandonnée dans une ruelle de Téhéran en 1953!

Un destin tragique qui, au contact de plusieurs femmes, connaîtra de nombreux rebondissements, avec en trame de fond la révolution iranienne, la fuite du shah et, ensuite, le retour d’exil de Khomeiny avec l’instauration de la république islamique.

C’est une histoire de filiation; la filiation biologique étant rapidement rompue, elle sera remplacée par la filiation adoptive par un père aimant qui n’aura de cesse de conduire sa fille vers le bonheur, essayant de lui dessiner un futur meilleur que celui qui l’attend dans les quartiers Sud (les quartiers pauvres) de la capitale.

C’est également une superbe histoire d’amitié, de partage, et d’humanité.

Je serais bien tentée de vous raconter, en grandes lignes, l’histoire de la vie d’Aria (le livre la retrace de 1953 à 1981) mais ce serait vous gâcher le plaisir de la lecture!

Pour vous parler de la plume, il s’agit ici du premier (excellent) roman de Nazanine Hozar – auteur canadienne mais ayant fui l’Iran en 1985, à l’âge de 8 ans. L’auteur m’a véritablement transportée à Téhéran! Ses personnages sont d’une telle justesse, d’une telle sensibilité que l’on aimerait tant que le livre comporte plus de pages (et pourtant, il en fait déjà 517!).

Un vrai coup de cœur que je vous invite à découvrir au plus vite!
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Aria

Cette véritable saga nous offre une vision de l’Histoire de l’Iran à travers la trajectoire d’Aria, bébé abandonné, qui va devenir une femme forte et indépendante dans un pays qui, au contraire, s’effondre, avec le renversement du Shah, le retour de Khomeini depuis l'exil, la montée en puissance des Mollahs et de l’intégrisme, l’intolérance des autres religions... Une révolution islamique vue à travers les yeux de l'héroïne, et les répercussions sur sa vie, sur celle de ses proches. Un roman d’amitié, d’amour, de quête de ses origines, et de secrets avec leurs dangers... inhérents… et, comme la vie ressemble à un conte de fées (dont on sait qu’ils peuvent aussi finir tragiquement), notre protagoniste va rencontrer des adversaires et des alliées, une marâtre cruelle, une marraine bienveillante, et une bienfaitrice de l’ombre. Trois figures qui rappellent aussi les Parques qui tissent les fils de nos destinées... Ces oppositions et protections, ses yeux clairs qui la distinguent et la rendent inquiétante, lui confèrent une force unique, remarquable dans sa différence. Aria la bien nommée, qui fait entendre sa voix solitaire et singulière, puisqu’un aria dans un opéra est, au bout du compte, un « solo » fait pour exprimer « toutes les douleurs, tous les amours du monde »... Qui fera la rencontre de son Hamlet (même si c’est un prénom courant en arménien, traditionnellement attaché à des hommes doux et patients, comment ne pas penser à celui de Shakespeare... pour quelle noble vengeance ?), non sans déchirement.

Une écriture ciselée, délicate comme un bijou précieux, se met au service de cet ouvrage superbe, de cette épopée époustouflante. Un premier roman très réussi, qui n’est pas sans faire écho à de – trop – nombreuses situations actuelles. À lire absolument.
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Aria

Aria, ce sont des petits contes iraniens, mais c'est aussi le prénom d'un bébé, celui d'une petite fille de quelques jours retrouvée dans la rue par Behrouz, un chauffeur de l'armée. Il la recueille chez lui au grand dam de sa femme Zahra.



Trois personnages féminins vont entourer à tour de rôle la petite fille. Il y a Zahra, la femme de Behrouz, Fereshteh, une riche veuve, et Mehri, sa mère biologique.



Outre l'histoire de cette petite fille, ce roman décrit en arrière plan la vie en Iran des années 50 aux années 80. La politique omniprésente et la religion aussi.

Je n'ai pas adhéré à toute l'histoire. Elle est complexe et trop dense pour moi. Il y a beaucoup de longueurs qui ont eu raison de ma patience. Je l'ai néanmoins fini, mais cela a été laborieux. Cela m'a déçu, car le roman est très intéressant sur ce qui concerne les enjeux religieux et politiques à Téhéran.
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Aria

Mon billet sera bref, ayant lu ce roman il y a plus de quatre mois.



Nous suivons la destinée d'Aria, petite fille abandonnée puis recueillie par un homme mal marié, et par-là même découvrons en parallèle tout un pan de l'histoire de l'Iran, des années 50 aux années 80.



Je ne pourrai donc parler que de ce qu'il m'en reste, notamment mon ressenti.

Je me souviens m'être plongée dans cette histoire avec envie et conviction mais avoir assez rapidement déchanté. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs dans ce roman et que l'histoire n'était pas toujours facile à suivre, impression que des pans entiers de la vie de la petite Aria étaient passés sans en dire un mot.



J'ai trouvé la plume parfois un peu lourde, manquant de rythme à certains moments, m'empêchant notamment de m'attacher aux personnages que j'ai trouvé plutôt mal dessinés au final.



En résumé, j'ai trouvé cette lecture assez longue et m'y suis ennuyée.



Lu en avril 2021
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Aria

"Aria" est un roman de la collection "Cosmopolite" de la maison d'édition Stock, premier roman enfanté par une jeune femme canadienne d'origine iranienne qui nous plonge dans les années troubles de la révolution, au coeur de sa capitale, Téhéran. Un roman qui mérite une critique complète digne de sa richesse.





Enfant stigmatisée dès la naissance en raison de croyances voulant que les yeux bleus portent malheur, la petite Aria est abandonnée un soir enneigé par sa jeune mère, Merhi, sous un murier, dans les pauvres quartiers sud de Téhéran. Recueillie par un jeune homme doux nommé Berhouz Baktiar, elle est nommée "Aria", dans son sens musical, mais que les gens prennent à tort pour le nom iranien Aria, un prénom de garçon. Elle sera élevée et marquée par trois femmes. Dans sa prime enfance, elle sera sous le joug de la colérique Zahra, femme de Behrouz, qui déteste autant son mari que sa fille adoptive. Lorsqu'elle développe une maladie occulaire autours de cinq ans, elle fini entre les mains protectrices de Fereshteh Ferdowsi, femme brisée, riche et ayant du mal à verbaliser ses émotions, qui a néanmoins le désir sincère d'offrir une meilleure vie à la petite fille. Scolarisée par la suite, Aria ne traine donc plus avec son ami Kamran, son seul ami, qui l'avait initiée à grimper dans les arbres et qui lui confectionnait des bracelets de perles. Cependant, dans cette école pour nantis où elle amorce ses études, Aria se fait alors deux nouveaux amis: Mitra, fille d'un communiste qui passe plus de temps en prison qu'à la maison, et Hamlet, fils d'un joaillier proche du Shah, le monarque du pays. Entre les mouvances religieuses qui ne parviennent pas à coexister en paix, le pétrole spolié par les autres pays, la grogne populaire et les tentions politiques, Téhéran est en ébullition. Aria poursuit ses études, affine sa vive intelligence, sa répartie, sa conscience sociale, démontrant une force de caractère et une opiniâtreté de plus en plus évidentes. Elle se fait poussé par sa "Mana" ( surnom maternel donné à Fereshteh) à aller enseigner l'écriture et la lecture aux petites filles d'une famille pauvre, les Shirazi, dont elle découvrira que leur religion est très mal vue par les iraniens et sans connaitre le lourd secret que porte la mère de cette famille. Mme Shirazi est la troisième femme marquante dans la vie d'Aria.





Je me rappelle une photographie tirée du National Geographic qui illustrait en première page une jeune femme afgane aux superbes yeux verts pommes, un voile léger sur la tête. Visiblement pauvre, elle semblait néanmoins avoir une vielle âme et semblait nous transpercer de ses iris anormalement pâles. Je ne peux m'empêcher de penser à Aria de cette manière: une sorte de force de la nature que l'on peut voir à travers ses yeux.





Ce roman n'est pas seulement le récit d'Aria, élément central et réunificateur pour les autres personnages, mais une fresque sociale. On aura donc aussi le point de vue de plusieurs personnages tels que Berhouz, modeste chauffeur et papa d'Aria, si gentil et patient, qui est néanmoins homosexuel, bien que marier. Une orientation sexuelle illégale. On suivra justement sa rencontre et relation avec le beau capitaine Rameen, cultivé et nanti, porteur d'idéaux, mais réduit à la réclusion. On suivra Kamran, voisin d'Aria durant l'enfance, à la lèvre déformée, créateur de bracelet, amoureux d'Aria, qui va tendre vers de mauvaises fréquentations, des activités illégales et finalement adhérer à un groupe armé semant la peur dans un Téhéran radicalisé. Nous suivrons Fereshteh et sa famille, anciennement zoroastriens , religion païenne, une famille qui s'est convertie et a connu son lot de problèmes, dont Fereshteh est l'aînée et la responsable. Tous ces personnages semblaient n'avoir en commun qu'un lien plus ou moins proche avec Aria, mais au final, ils convergent tous les uns vers les autres, au fur et à mesure que s'enchainent les évènements menant à la révolution.





C'est un roman très complet, sur un pan d'Histoire très complexe, dont le langage même est parfois difficile à suivre. En effet, les diverses factions, religions, groupes, mentalités, titres et appellations sont typiques ou propres à l'Iran et son ancienne affiliation à l'Empire Perse. Beaucoup de mots ne sont pas familiers à nos oreilles occidentales. Néanmoins, il est très intéressant de plonger dans cette ville animée, colorée, cosmopolite et extrêmement vieille, alors que les passions sont exacerbées, les inégalités criantes et les enjeux nombreux. C'est dans ce contexte hautement tourmenté que prend place l'histoire de la petite fille aux yeux bleus. À travers ses yeux, c'est aussi la beauté, l'exotisme et la culture iranienne qui prend vie.





Il se dégage beaucoup de poésie dans le texte de Nazanine Hozar, malgré quelques petites difficulté de lecture, souvent tributaire d'un manque de détail sur certaines spécificités locales ou quelques formes étranges dans le dialogue. C'est néanmoins un beau roman, qui séduit par ses paysages, sa culture riche et le tumulte de la ville. Aria, loin d'être faible, endosse le rôle principal avec majesté. de plus, au-delà de la fenêtre sur cette région mal connue, on y parle aussi de l'importance de l'éducation des filles. le roman transpire le féminisme, grâce à des femmes variées, toutes issues de contextes variés, de castes différentes et luttant toutes à leur manière contre l'oppression de plus en plus manifeste à leur endroit ou, au contraire, à survivre au mal qu'on leur a fait.





Il y a donc beaucoup de dimensions dans ce roman, qu'elle soit historique, psychologique, ethnologique, sociologique, sociale ou théologique. Hozar amalgame beaucoup d'éléments et le fait bien. C'est merveilleux de voir des romans nous mener dans cet Iran dynamique qu'on ne connait pas vraiment, et de remonter à certaines de ses sources. Cette historie m'aurait fait voyager et m'aura porté à revoir mes propres jugements. Il m'aura fait rire et aura su m'attendrir, tout en m'ayant fait ressentir l'indignation et l'injustice. Un premier roman humain, exotique et touchant.
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Aria

'Aria' se déroule de 1953 à 1981, en Iran, au moment où les troubles politiques se produisent, culminant avec la Révolution iranienne.

'Aria' est une histoire de passage à l'âge adulte d'une jeune femme qui grandit pendant la révolution iranienne et utilise des perspectives alternatives, donnant un visage non seulement à l'histoire d'Aria, mais aussi aux autres femmes importantes dans sa vie

Cela dit Il y a des longueurs et le style manque de rythme. Mais l’essentiel pour moi c’est le contexte historique du déchirement de l’Iran et le retour en arrière sur l’histoire d’un pays qui a été anéanti par un extrémisme religieux.

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Aria

Ça fait 4 jours que j’essaie de m’intéresser au destin d’Aria mais je n’y arrive pas. Je reste en retrait de cette histoire où rien n’est décrit, ni les personnages (il faut attendre la moitié de la première partie pour que la marâtre nous soit décrite), ni les livres interdits et ni l’Iran

Au suivant

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