La ligne de partage de
Nicholas Evans
Elle avait enchaîné sur un long sermon corrosif, lui expliquant qu'il n'était qu'une victime de plus de cette culture de consommation absurde et délirante, où les gens étaient bombardés de promesses diaboliques de bonheur ; pire, même, puisqu'on leur disait à tout bout de champ qu'ils avaient le droit d'être heureux. Et que s'ils ne l'étaient pas, ils pouvaient le devenir, ils n'avaient qu'à s'acheter de nouvelles fringues, une nouvelle voiture, un nouveau lave-vaisselle, ou se trouver un nouvel amant. Les messages étaient partout, dans tous les magazines qui traînaient, dans toutes les émissions de télé à la noix, ils alimentaient la cupidité et l'envie, rendaient les gens insatisfaits, les persuadaient que ça pouvait changer, qu'ils pouvaient être heureux, riches et beaux, si seulement il se procuraient le dernier truc à la mode, une nouvelle petite amie, une nouvelle tête, ou une nouvelle paire de seins en silicone...