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Citations de Nicolas Le Roux (37)


Il fallut attendre le 14 mars 1590 pour que les armées s'affrontent de nouveau en rase campagne. La bataille se déroula à Ivry, non loin de Dreux. Avant le combat, le monarque chevalier (Henri IV) harangua ses hommes, leur enjoignant de suivre son panache blanc s'ils perdaient leurs étendards. Les royaux allaient défaire une nouvelle fois le duc de Mayenne, malgré leur infériorité numérique. En moins d'une heure, la discipline et la motivation des troupes royales, conjuguées aux dispositions tactiques de l'armée, emportèrent la décision. Les Ligueurs avaient perdu 6000 hommes. Diffusé par la propagande royale, le mythe du panache blanc était né.
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Il faut noter que c'est justement vers cette époque que le mot "massacre" acquit son sens moderne. Le terme désignait en effet d'abord la tête du gibier, découpée après la chasse et exhibée en trophée. Massacrer des êtres humains, c'était donc non seulement les mettre à mort, mais aussi les réduire à l'état de bêtes de boucherie. Il fallait leur retirer leur humanité pour mieux les exterminer.
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Les marques du "culte royal" constituaient une autre cible pour les huguenots, qui contestaient la dimension sacrale du pouvoir monarchique. A Notre-Dame de Cléry, ils s'en prirent ainsi au tombeau de Louis XI: la statue de cuivre fut décapitée et la tombe violée, car ce monarque constituait à leurs yeux le mauvais roi par excellence. A Bourges, on exhuma la dépouille de Jeanne de France, fille de Louis XI: le corps fut percé de coups, puis dépecé, avant d'être brûlé devant le couvent de l'Annonciade. A Orléans, le cœur de François II fut déterré, puis jeté aux chiens après avoir été fricassé.
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une partie de la majorité catholique voyait dans le développement de l'hérésie la marque du courroux divin, et peut-être l'annonce de la fin des temps.
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Contrairement à ses frères ainés, Henri III est parvenu au pouvoir à l'âge adulte. En 1574, il était précédé d'une réputation de prince chevaleresque et de défenseur de l’Église, et bénéficiait également d'une expérience de gouvernement... Pourtant, deux ans à peine après son avènement, jamais le pouvoir monarchique ne s'était trouvé aussi affaibli. Les caisses étaient vides, le roi n'avait pratiquement plus d'armée et les polémistes contestaient le principe même de sa souveraineté. Les frontières politico-confessionnelles étaient par ailleurs brouillées par l'alliance des huguenots et des "Malcontents" catholiques. Enfin, le propre frère du roi, François, duc d'Alençon puis d'Anjou en 1576, apparaissait comme un concurrent sérieux pour l'exercice du pouvoir.
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L'Italie était animée par une sorte de culture du crime politique.
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Pour les catholiques également les massacres furent un choc. Un complexe de barbarie a pu les toucher. Il n'y eut plus, par la suite, de violences de masse comparables à celles de la Saint-Barthélemy. On assista à des violences de guerre, souvent très dures, à quelques exécutions et à des assassinats, notamment celui du roi Henri III, mais pas à des massacres généralisés. La violence s'était désenchantée.

L'invention du coup d’État
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Les huguenots ont vu dans ces massacres la confirmation du complot universel fomenté contre eux par les puissances catholiques. Un complexe de culpabilité a pu animer les survivants, qui cherchaient à comprendre pourquoi Dieu avait permis un tel déferlement de violence. Certains se convertirent, d'autres s'exilèrent à Sedan, à Genève, dans l'Empire ou en Angleterre.

L'invention du coup d’État
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Les violences s'expliquent par des rapports de force, des conflits particuliers et des effets de nombre qui varient localement suivant les situations. La société, même en temps de paix, était violente, et les coups partaient vite quand l'honneur était en jeu. Les nobles portaient l'épée et la dégainaient sans hésiter. Les artisans habitués au maniement des outils tranchants savaient utiliser leurs compétences, et c'est pourquoi les bouchers jouèrent un rôle souvent central dans les massacres.

La violence : un acte de foi ?
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Les massacres de la Saint-Barthélemy se sont produits à contre-courant de l'histoire puisque la monarchie faisait tout son possible pour éviter la reprise de la guerre, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du royaume.

L'invention du coup d’État
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1515 sonne familièrement. Simplicité magique du double 15. Le numéro de téléphone historique parfait. Pourtant, seuls les amateurs d'histoire et les passionnés de la chose guerrière ont une idée des enjeux de la bataille de Marignan.
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Habilement, Henri IV réussi à présenter la reconquête intérieure comme une lutte contre un ennemi extérieur : l'Espagnol. Les "bons Français", comme on les dénommait, devaient s'allier, au-delà des différences religieuses, contre l'étranger qui ruinait le royaume.

Négocier l'obéissance
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C'est Catherine de Médicis qui négocia la paix dite de Monsieur. Cet accord fut sanctionné le 6 mai 1576 par un nouvel édit de pacification. Il s'agissait du plus libéral de tous les édits de pacification, car il établissait une sorte d'égalité entre les deux confessions. Pour la première fois, le culte était autorisé dans tout le royaume, sauf à Paris, mais on précisait que dans la capitale les protestants pourraient faire ce qu'ils voudraient dans leurs maisons.

Le brouillage des frontières partisanes et confessionnelles
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Le rapprochement avec Henri de Navarre allait avoir des conséquences très importantes. Il confirme les Ligueurs dans leur détermination à s'opposer à un monarque dont la tyrannie s'était révélée au grand jour, et il amena le pape Sixte Quint a menacé le roi de excommunication. Mais cette alliance, hier encore impensable, permit à Henri III de reconstruire sa puissance militaire pour se porter sur Paris. Installé sur les hauteurs de Saint-Cloud, à la toute fin de juillet, le souverain réunit enfin les moyens de s'emparer de la capitale, que les Ligueurs paraissait incapable de défendre. C'est cet espoir de conquête qu'allait interrompre le geste meurtrier de Jacques Clément.
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Le régime de tolérance ne remettait pas en cause la nature catholique de la monarchie, mais le souverain reconnaissait que ses sujets pouvaient lui être fidèles tout en appartenant à une autre religion que la sienne. En définitive, la religion était désormais dans l’État, et non plus l’État dans la religion.

Vivre ensemble : le régime de l'édit de Nantes
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Au fond de lui, Henri III aspirait certainement à une réunion de tous ses sujets dans l'ancienne religion, et il considérait la défense de l’Église catholique comme le premier de ses devoirs. Il ne pouvait en revanche accepter qu'une faction lui dicte sa loi.

Tuer le Roi
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Étienne Vitelli, un ecclésiastique qui avait accompagné les troupes royales, a composé un spectaculaire récit des chevaux et des armes, les plaintes des mourants, les montures sans cavalier errant dans la plaine, les prisonniers promettant une rançon pour être épargnés, et les soldats couverts de sang qui achèvent les blessés pour les dépouiller. Ce spectacle n'était pas spécifique aux guerres de Religion : c'était celui de la guerre à la Renaissance.

L'ennemi aux portes
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La monstration du souverain permettait aux sujets des deux confessions de se rassembler et de communier dans l'adoration de cette image de l'unité de l’État. C'était aussi une façon de recevoir directement les doléances des sujets et de rencontrer les gouverneurs et les juges des parlements à Dijon, à Aix, à Toulouse et à Bordeaux.

Refonder l'unité
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La paix de 1563 n'avait guère de précédent dans le reste de l'Europe, où les sujets étaient tous censés suivre la religion de leur prince. C'était notamment le cas dans l'Empire; où la paix d'Augsbourg (1555) avait entériné la partition entre catholiques et luthériens selon le principe "Tel prince, telle religion" (cujus regio, cujus religio). Les sujets qui refusaient de suivre leur prince bénéficiaient du droit de s'exiler dans un État voisin.

L'art de la pacification
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À l'issue de la première guerre de Religion, la réconciliation nationale se fit contre l'Angleterre, puisqu'une armée rassemblant catholiques et protestants fit le siège du Havre, qui se soumit en juillet 1563. La paix fut officialisée l'année suivante par le traité de Troyes, qui entérinait le renoncement anglais à toute possession continentale.

L'échiquier européen
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