AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Nicole Gonthier (31)


Fut pilorié et puis flastré au front, le poing coppé et banny du royaume de France, et ses biens et héritages déclarez acquis et confisquez au roy.
Commenter  J’apprécie          80
«Où est ce sanglant filz de putain, bastard advoué? Je renye Dieu si je le trouve, le filz de putain tel qu’il est et sa bastarde de femme, je les tueray», proclame un justiciable de Dijon, «sanglant traiste, borné, filz a putain, bastard», vitupère un autre.
Commenter  J’apprécie          30
N'en espargnent nulz, tant soient grand ou petis.
Commenter  J’apprécie          30
Entendons-nous, frère Anselme. Ce n'est pas la description de la vie conventuelle que j'attends de vous mais des détails sur votre sacristain qui pourront orienter mon enquête. Quel homme était-il ? Avait-il quelque travers qui aurait pu lui valoir des inimitiés parmi vous ? Je suppose que porter la robe de saint François ne vous affranchit pas des rivalités qui naissent spontanément entre les hommes ?
Commenter  J’apprécie          30
« Tieven, Jaquemette m’envoie te chercher avec Janin. Quelque chose a été jeté dans notre puits qui l’empêche de tirer le seau. J’ai bien proposé mon aide mais elle n’en a pas voulu », ajouta Guillaume avec une moue de désapprobation.
Tieven partit d’un rire franc, son grand corps se secouait et il se mit à frotter plus ardemment la croupe du cheval qui lança un sabot en arrière, en signe d’agacement.
« Toi, avorton, tu pensais devenir le chevalier servant de la Jaquemette ! Sais-tu bien que ce rôle nous est réservé, à moi et à mon compère Janin ? Ainsi la belle nous appelle au secours ! T’a-t-elle dit comment elle nous payera de notre peine ? Par le sang Dieu, je sais bien qu’elle n’est pas aussi sage qu’elle le prétend ! Femme ne peut rester vacante si longtemps. Crois-moi, petit, c’est d’un homme que cette belle nature a besoin ! »
Guillaume se renfrogna. Vraiment ce Tieven était un vil coquin de parler ainsi de Jaquemette. Le garçon était surtout vexé d’être rejeté de cette façon dans le monde de l’enfance, lui qui sentait naître dans son corps, depuis quelques mois, de troublants émois lorsqu’une servante lui souriait ou le frôlait.
« Janin, cria Tieven, viens-t’en par ici, la Jaquemette a besoin de nous. » Janin apparut au seuil d’un entrepôt.
« Je dois finir d’abord de ranger ces balles pour messire Francequin qui est arrivé tantôt de Florence avec ses marchandises.
— Hâte-toi, je vais devant, tu nous rejoindras. Tant pis pour toi si j’obtiens le guerdon2 de Jaquemette ! »
»
Commenter  J’apprécie          20
Messire de Varey avait fort à faire avec la protection du souverain et des gens de cour une semaine.La veille l'arrivée du roi, il avait reçu Jehan de Villeneuve l'ordre de mettre à la disposition du lieutenant du bailli l'ensemble de ses sergents et de veiller à ce que leur tenue fût impeccable, leur armement au complet, leur obéissance à l'officier royal ans réserve. C'est cette dernière partie de la mission qui semblait plus difficile à réaliser, car les hommes d'Arthaud n'appréciaient pas de se voir agrégés aux escouades de l'hôtel de Roanne et de devoir se plier au commandement de Laurent Patetin.
Commenter  J’apprécie          20
Le coq avait chanté plusieurs fois pour saluer l'aurore sans qu'Arthaud l'entendît. La tête appuyée sur le livre ouvert, le corps abandonné dans une position incommode, il avait succombé à la fatigue et dormait d'un sommeil profond devant les chandelles décharnées et éteintes dont la cire avait pleuré de longs écheveaux de gouttelettes.
- Vierge sainte ! Est-il possible de se conduire ainsi ! bougonna Antonia, la vieille servante, qui venait d'entrer dans la pièce. Et le feu qu'il a laissé s'éteindre ! Si c'est la mort que vous cherchez, Messire, autant vous exposer tout nu sur le pont de Saône au vent du nord !
Commenter  J’apprécie          20
Arthaud poussa la porte et pénétra dans un petit ouvroir dont tous les murs étaient pourvus d'étagères sur lesquelles étaient posés à plat de gros livres reliés en cuir fauve. On pouvait lire sur le dos des ouvrages, frappés en lettres d'or, un titre ou un nom d'auteur. Sur certains rayonnages étaient empilées des feuilles non reliées mais déjà imprimées. Un commis s'affairait derrière la banque, soulevant des volumes assez lourds pour les ranger selon un ordre qui semblait impératif. L'air était chargé d'une odeur forte de peau tannée, mêlée à celle de l'encre encore fraîche ; ce parfum complexe surprenait le visiteur qui venait de respirer les odeurs rustiques ou carrément nauséabondes de la rue et découvrait là, par contraste, une atmosphère d'étude le transportant dans un milieu plus raffiné.
Commenter  J’apprécie          20
En pensant à cette morte, Sibille était partagée entre l’anxiété et la colère. Et son époux qui n’était pas à Lyon en ce jour pour prendre les choses en main !
Alors qu’elle assumait aisément, d’ordinaire, les devoirs d’une maîtresse de maison, distribuant les ordres et les remontrances aux domestiques, veillant à la tenue morale de tous, initiant ses enfants aux principes de la religion et à la lecture du psautier, elle se sentait incapable dans la circonstance d’aviser à ce qu’il convenait de décider ou de dire pour éviter un scandale !
Commenter  J’apprécie          10
Dans cette ville, trop de seigneurs entrent en lice, songeait amèrement Arthaud tout en conduisant ses hommes. L’archevêque lui-même n’est-il pas constamment contesté par les orgueilleux chanoines du chapitre cathédral, ces trente-deux prêtres qui se font appeler « comtes de Lyon » ? Parce qu’ils sont nobles, riches en terres et en écus et qu’ils ont l’appui des cardinaux de la cour pontificale, ils osent prétendre gouverner la ville au même titre que le prélat !
Commenter  J’apprécie          10
Si la loyauté de ses nouveaux sujets était tout acquise au roi de France, sur le terrain, en revanche, c’était une rivalité quotidienne entre sergents de l’archevêque et sergents royaux et plus d’un délinquant profitait de cette guerre des polices pour échapper au châtiment.
Commenter  J’apprécie          10
Le prévôt donna le signal du départ ; la troupe se mit en marche, sortit du cloître Saint-Jean et prit la rue du Palais.

Quand ils passèrent devant la « Maison de Roanne », les sergents bombèrent le torse farouchement car dans cette grande bâtisse siégeaient, sous l’autorité du bailli-sénéchal, les officiers du roi de France qui imposaient à Lyon une police concurrente de celle du prévôt. Leur présence rappelait aux Lyonnais que l’archevêque n’était plus l’unique maître de la police et de la justice dans la ville, depuis que sa seigneurie, terre d’Empire, avait été annexée au domaine de France, cent cinquante ans auparavant, par une de ces audacieuses manœuvres politiques dont le roi Philippe le Bel était coutumier
Commenter  J’apprécie          10
Messire de Varey passa la revue de sa petite escouade de cinq hommes, aucun n’avait oublié d’endosser la livrée brodée aux armes de leur maître, l’archevêque Charles de Bourbon, le seigneur de la ville. C’est que les sergents étaient fiers de ce costume qui leur valait l’admiration des femmes et l’envie de leurs voisins. Désireux de manifester leur supériorité et de défiler, glorieux, dans les rues de la cité, ils semblaient impatients de répondre aux ordres de leur chef. Ils arboraient hardiment les insignes de leur autorité et tenaient le poing fermé sur le pommeau de leur épée, brûlant de la sortir du fourreau, à la première sollicitation.
Commenter  J’apprécie          10
La grosse cloche de la cathédrale venait de sonner la sixième heure quand le prévôt de police, Arthaud de Varey, rassembla ses sergents pour faire sa ronde habituelle. Il avait choisi de solides gaillards, carrés d’épaules, musclés et téméraires car l’on avait signalé des mendiants assez louches qui traînaient par les rues proches de la place des Changes et devant le parvis de Saint-Nizier, où se tenait la plus forte concentration de marchands étrangers pendant le temps de la foire. Il y avait là Bras-de-Fer, un homme terrible, dont la très haute taille en imposait à tous les délinquants, mais aussi Tout-Lourd, une masse de muscles qu’il fallait parfois retenir car sa violence naturelle trouvait un exutoire dans certaines arrestations.
Commenter  J’apprécie          10
Jaquemette frissonna, Guillaume se serra légèrement contre elle pour retrouver un peu de chaleur car il lui semblait que tout son corps était saisi de glace.
Janin était déjà occupé à défaire le nœud solide qui assurait son compagnon, ses mains tremblaient un peu et il fit effort pour articuler : « Il faut prévenir monseigneur le prévôt, viens avec moi Tieven, je ne veux point être seul face à lui ou à ses sergents. »
Qu’un homme robuste comme Janin pût craindre le chef de la police laissa Guillaume songeur : aurait-il donc quelque chose à se reprocher ?
Commenter  J’apprécie          10
« Qu’y a-t-il Tieven ? demanda-t-elle, qu’as-tu vu qui t’a fait hurler comme cela ? »
Tieven reprenait péniblement son souffle, sa voix chevrotait encore quand il répondit : « Sur le seau, en travers du puits, il y a une femme, la tête fracassée. Elle n’est guère jolie à voir, le visage est tout éclaté ! »
Commenter  J’apprécie          10
Voici que Tieven réapparaissait, le visage maculé d’une poussière grise qu’entaillaient de longues stries de sueur, ses cheveux collés sur la nuque. Mais ce que remarqua tout de suite Jaquemette, ce furent ses yeux, comme agrandis par la peur, fixes et noirs.
Commenter  J’apprécie          10
Tout à coup les parois du puits répercutèrent un cri, suivi d’un « sang Dieu » qui glaça Jaquemette et Guillaume, provoqua un arrêt brutal de la part de Janin. Bientôt Tieven hurla : « Janin ! Remonte-moi ! » d’une voix trop aiguë et tremblée qui ne lui ressemblait guère. Jaquemette se signa en murmurant « Jésus », Guillaume se figea près du puits.
Commenter  J’apprécie          10
D’emblée il avait compris ce qu’on attendait de lui, en voyant Tieven qui nouait la longue corde autour de son corps.
« Attends, compère, que je trouve le moyen de bien me caler pour te retenir. »
Et il s’assit par terre, les deux pieds appuyés sur la chemise du puits, les jambes largement écartées. Il passa la corde par-dessus son épaule gauche, la fit glisser dans son dos pour la reprendre de la main droite dans sa large paume. De l’autre côté, Tieven s’apprêtait à descendre, il s’agrippa au rebord, plaqua le dos sur la paroi du puits, jeta ses jambes fléchies vers le mur opposé, se cala de la sorte au-dessus du vide et cria à Janin : « Va, lâche un peu de corde. » Ainsi assuré, il descendit prudemment, en ahanant.
Commenter  J’apprécie          10
Son zèle, son honnête maintien lui avaient valu la confiance de ses maîtres et, depuis plusieurs années, elle était devenue indispensable à la maison. Elle avait autorité sur valets et servantes, mais certains fils se permettaient parfois des allusions grivoises qui la faisaient rougir et lui mettaient le sang en feu.
Janin Nalet et Tieven Morin étaient de ceux-là. Grands gaillards de trente ans, tout en muscles et en os, valets à l’hôtel du Lion, ils aimaient taquiner Jaquemette sur sa pruderie en lui prenant la taille, mais si elle repoussait alors sévèrement ces effrontés, elle savait pouvoir compter sur leur aide en toute occasion.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Nicole Gonthier (79)Voir plus

Quiz Voir plus

Du bois dans les titres

Quelle nouvelle destinée à la jeunesse Jean Giono a-t-il écrite ?

L'arbre qui chante
Voyage au pays des arbres
L'homme qui plantait des arbres
Mon bel oranger

10 questions
162 lecteurs ont répondu
Thèmes : titres , boisCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..