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Citations de Nicole Pellegrin (28)


Rempli d’images infantiles, de revenants et de voyageurs, le monde fantasmatique d’Agatha Christie veut être et vaut d’être (re)découvert. En attendant d’autres lectures, tout aussi névrotiques et délicieuses. En se préparant pour d’autres pérégrinations, insolites et prévisibles, à vivre au chaud dans un fauteuil ou sur un divan. Comme un confortable voyage au long cours…
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Quant au petit Belge, s’il doit s’adresser à de tout jeunes gens de bonne famille, il sait s’abriter « derrière le double bouclier de paroles flatteuses et de traits caricaturalement étrangers, de façon à leur inspirer une espèce de doux mépris sous leurs dehors polis et leurs bonnes manières27 ». Chacun des stéréotypes que construit la romancière est en effet doté de nuances vestimentaires, biographiques ou psychologiques qui en font, au bout du compte, des entités singulières et, pour autant, rassurantes car répétitives.
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une conclusion d’attente
Deux traits originaux, comme deux inquiétudes récurrentes mal explicitées, traversent l’œuvre d’Agatha Christie. Soulignés par Sophie de Mijolla-Mellor, ils complexifient le « sentiment colonial » et la morgue sociale que l’écrivaine laisse inévitablement parfois affleurer. Ils me semblent aussi expliquer, au moins en partie, son goût du voyage et le sentiment d’insatisfaction qui en est la cause et la conséquence.
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Une écrivaine distanciée
En Orient, Agatha Christie, auteure mondialement connue et travailleuse acharnée, se devait d’être à la fois une maîtresse de maison accomplie et la très digne épouse d’un archéologue, par force colonialiste, jusqu’au fin fond de l’actuelle Syrie (la zone où sévit aujourd’hui l’EI djihadiste). Une double tâche qu’elle assume avec humour et donc avec sérieux, comme le racontent ses deux recueils de souvenirs et les mémoires de son mari, tout comme les lettres ou propos des héroïnes ou victimes de Rendez-vous à Bagdad (1951) et de Meurtre en Mésopotamie (1936). Des devoirs qui ne sont d’ailleurs pas purement domestiques, car elle doit aussi être la collaboratrice scientifique de Max Mallowan et devenir, à l’occasion, son chef d’équipe face à une centaine d’hommes de peine qu’il faut encadrer, surveiller, soigner, etc. Elle sait dire, avec humour, la difficulté qu’il y a, malgré la présence d’une domesticité nombreuse, à concilier son propre travail littéraire et des tâches archéologiques (photographier les objets excavés, les nettoyer, les reconstituer) tout en prenant en compte les tensions politico-sociales qui traversent la communauté, hétéroclite, des fouilleurs et de leurs épouses différemment voilées, au physique et au figuré : Européennes, Turques, Kurdes, etc.
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En le mettant en contexte. En le lisant sous l’angle – perturbant – de la psychologie. Agatha Christie cherche tout à la fois à surprendre et à inscrire ses récits dans une vision normée du monde. Elle n’a donc pas grand souci de l’Histoire événementielle mais elle n’est pas insensible aux transformations sociétales et culturelles d’un pays et d’un empire frappés par la guerre puis la décolonisation
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En Angleterre même, et jusque dans le village fictionnel de Saint Mary Mead où habite Miss Marple, coexistent plusieurs mondes distincts, voire antagonistes, mais toujours aisément reconnaissables20. Ce sont des « types » en effet : servantes et châtelains, nouveaux riches et ouvriers, intellectuel(le)s et hommes de peine, jeunes gens et personnes d’âge certain, locaux et citadins, sédentaires et gens des voyages
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18 Sur les activités archéologiques d’Agatha Christie, voir l’ouvrage dirigé par Charlotte TRÜMPLER, Agatha Christie and Archeology, Londres, British Museum Press, 2001 et les illustrations de Sur les traces, op. cit., p. 44-85 ; voir surtout la totalité des souvenirs si drôles d’Agatha Christie
dans La Romancière et l’archéologue, op. cit.
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Une déclaration, sans doute apocryphe, définit assez bien la vie conjugale d’Agatha Chistie et son humour : « Épousez un archéologue ; plus vous vieillirez, plus il vous aimera ». La solidité de leur union est étonnante malgré leur différence d’âge et d’activité : elle a quinze ans de plus que son mari et mène de front « science du crime » et un travail parallèle d’aide-archéologue compétente. Pendant environ trois décennies, à peine interrompues par la Seconde Guerre mondiale, le couple passera trois à six mois par an dans les déserts, irakien puis syrien, lors de séjours qu’entrecoupent parfois des retours en Angleterre
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Agatha Mallowan, la femme heureuse d’un archéologue orientaliste
Comme quelques autres, Agatha Christie peut dire : « J’aime les trains. » Ils sont d’ailleurs empruntés par bon nombre de ses personnages pour des parcours plus ou moins longs. Mais quand elle embarque en 1930, puis à
nouveau en 1931, dans l’Orient-Express, elle a pour destination Bagdad et les champs de fouilles des alentours, et non Torquay ou Nice.
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Agatha Christie, une jeune mariée meurtrie et fugueuse
Elle s’engage alors comme infirmière bénévole dans des activités hospitalières où elle se familiarise avec drogues et poisons. Elle s’implique aussi fortement dans l’accueil des réfugiés. À leur contact, elle imagine « le petit
détective au crâne en forme d’œuf » et aux suractives « petites cellules grises ». Hercule Poirot apparaît en effet dès la rédaction de sa première œuvre de fiction : La Mystérieuse Affaire de Styles.
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Agatha va et vient entre de belles maisons-boîtes (dont, à Ealing, celle – très encombrée de bibelots – d’une grand-mère qui ressemblerait à Miss Marple), grands jardins, lieux huppés de villégiature et séjours à l’étranger : les Pyrénées avec ses parents, Paris seule en 1906-1907, etc.
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Parce que les écrits d’Agatha se jouent des distances et de formes variées de mises à distance, ils méritent peut-être d’être relus sous l’angle de « l’inquiétante familiarité » chère à Freud4 (un lecteur friand de ses romans) et aux grands écrivains-voyageurs. À ce sentiment permanent d’étrangeté, on sait ne pouvoir échapper que grâce à la « pulsion d’investigation ». Or c’est peut-être là la clef de notre délectation à lire ou relire « de l’Agatha ». Ne serait-ce pas aussi la raison qui fait écrire celle que l’on a surnommée « la reine du crime » mais qui est aussi, sous le nom de plume de Mary Westmacott, une des étoiles – méconnues – du roman sentimental anglais5 ?
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« Attendez une minute… Cela me semble terriblement familier. La colombe sur le mât, qu’on a prise comme appât, pleure et pleure, et pleure encore… C’est cela ? » (Témoin indésirable/Ordeal by innocence, 1958)2

Touriste dilettante dans sa jeunesse, puis archéologue-photographe après son deuxième mariage, Agatha Christie (1890-1976), est une écrivaine prolifique qui promène ses personnages un peu partout dans le monde
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Présentement, pour gagner plus d'argent que la femme, l'homme fait beaucoup moins de travail ; et quand il sort des administrations, des manufactures ou des ateliers, c'est pour fumer sa pipe ou son cigare, aller boire ou flâner, tandis que, quand la femme quitte harassée son lieu de travail, c'est pour recommencer un autre travail, celui du ménage ; la femme est soumise à un réel travail de continuité. (H. Auclert)
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Mais enfin qu'est-ce que votre féminisme ? Qu'est-ce qu'il demande en plus de ce que nous offrons ?
(...) Le vrai féminisme c'est d'être socialiste ! (...) Le vrai féminisme c'est d'être syndicaliste. (...)
A u nom d'elles toutes, je voudrais essayer d'expliquer ici pourquoi c'est faux, pourquoi les militants hommes eux-mêmes n'y croient pas beaucoup et se sentent troublés et inquiets devant le féminisme qui s'affirme et qu'ils ne comprennent pas (...) - Hélène Brion
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L'animal humain n'est homme ni femme, à le bien prendre : les sexes étant faits non simplement, ni pour constituer une différence d'espèces, mais pour la seule propagation. L'unique forme et différence de cet Animal ne consistent qu'en l'âme raisonnable. Et s'il est permis de rire en passant chemin, le quolibet ne sera pas hors de saison, lequel nous apprend qu'il n'est rien plus semblable au chat sur une fenêtre que la chatte. L'homme et la femme sont tellement uns, que si l'homme est plus que la femme, la femme est plus que l'homme. (M. Le Jars de Gournay)
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La vérité et la science sont des biens imprescriptibles, et ceux qui en ont été privés y peuvent rentrer sans faire de tort à ceux qui en sont déjà les maîtres. Il ne peut donc y avoir que ceux qui veulent dominer sur les esprits par la créance, qui aient sujet d'appréhender ce retour, dans la crainte que si les sciences devenaient si communes, la gloire ne le devint aussi, et que celle où ils aspirent ne se diminuât par le partage. (F. Poulain de la Barre)
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Tous n'ont-ils pas violé le principe de l'égalité des droits, en privant tranquillement la moitié du genre humain de celui de concourir à la formation des lois, en excluant les femmes du droit de cité ? Est-il une plus forte preuve du pouvoir de l'habitude, même sur les hommes éclairés, que de voir invoquer le principe de l'égalité des droits en faveur de trois ou quatre cents hommes qu'un préjugé absurde en avait privés, et l'oublier à l'égard de douze millions de femmes ? (Condorcet)
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Une femme n'oserait former le nœud conjugal qu'avec un penchant décidé pour la fidélité. En conséquence, on ne se marierait que fort tard, dans l'âge du calme des passions, et le mariage se trouverait ramené à son but, qui est d'être un appui pour la vieillesse : c'est une retraite du monde, un lien de raison, fait pour les gens âgés et non pour la jeunesse. (Ch. Fourier)
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L'éducation de la femme est dirigée de manière à comprimer toutes ses facultés morales et intéllectuelles (sic), on veut lui persuader qu'elle est inférieure à l'homme ; et l'on s'efforce de réaliser autant que possible cette odieuse supposition.
Si dés (sic) l'enfance on appercoit (sic) en elle des germes de franchise, de courage, et de hardiesse, on s'empresse de les étouffer comme contraire aux devoirs de son sexe, née pour la servitude elle doit apprendre à dissimuler, elle doit être humble et timide, les pleurs et la prière, sont les seules armes qu'elle doit employer contre l'oppression.
est-elle douée d'un esprit élevé, à (sic)-t-elle des penchants studieux, on s'efforce de comprimer en elle ce qui pourrait lui rendre sa force et sa dignité morale.
on lui inspire des gouts frivoles, on lui insinue que le don de charmer, l'art de plaire doivent être les seuls objets de ses vœux, l'unique but de ses actions, et si franchissant tous les obstacles elle s'élevait au dessus des préjugés de son séxe (sic), quand même elle parviendrait au plus haut degré de savoir et de supériorité réelle ; toutes les carrières lui sont fermées, elle ne peut prétendre à aucune fonction publique, l'entrée des lycées, des facultés, des académies, lui est interdite. (J. Deroin)
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