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Critiques de Nicole Roland (34)
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Kosaburo, 1945

Ah, que j'aime le Japon !

J'aime sa civilisation raffinée et ses traditions, j'aime le respect qui s'y manifeste et le côté épuré de certains arts tel l'ikebana.

J'aime ce pays et j'aime ses habitants.

Mais comme partout ailleurs dans le monde, l'histoire du Japon comporte quelques zones sombres. Des heures moins glorieuses.

C'est de l'une d'elles que Nicole Roland a décidé de nous parler, et elle a choisi de le faire à la japonaise : en le lisant, on pourrait croire que Kosaburo, 1945 est l'œuvre d'un écrivain du pays du soleil levant. Nicole Roland a merveilleusement su endosser le kimono.

Elle nous parle des kamikazes, ces pilotes japonais qui effectuaient des missions-suicides pendant la seconde guerre mondiale.

Elle nous fait vivre leur entraînement et leur quotidien, jusqu'à l'ultime vol : celui qui les fera s'écraser volontairement contre une cible ennemie.

Peut-on imaginer ce qui se passait dans la tête de ces jeunes aviateurs regroupés dans une même base, partageant tout − repas, heures de vol, heures de repos − voyant au fur et à mesure partir les appelés au dernier décollage, tout en attendant leur tour ?

Terrible situation ! Inhumaine. Psychologiquement insoutenable.

"Lorsque nous serions prêts, nous sortirions pour attaquer. Jamais de parachute, jamais d'essence pour le retour. C'était un échec mortel d'être fait prisonnier vivant : il n'existait pas de déshonneur plus grand.

Plus tard, j'apprendrais que les rescapés étaient envoyés dans des camps de rééducation où ils subissaient les pires humiliations. Rares étaient ceux qui ne se suicidaient pas pour mettre fin à ce nouveau calvaire."

Nicole Rolland nous raconte ces vies et réussit le tour de force de le faire avec poésie.

Pas n'importe quelle poésie : une poésie typiquement japonaise.

Son texte est fin et subtil, tout en nuances.

Cette forme délicieuse contraste d'autant plus fortement avec le fond abominable et c'est pour moi la plus grande réussite de ce roman. La beauté et l'horreur entremêlées.

Un roman magnifique, terriblement émouvant, jusqu'à une conclusion qui m'a profondément remuée.

Nicole Roland indique en fin d'ouvrage qu'à travers cette histoire de kamikazes, elle a voulu "rendre hommage à leur jeunesse fracassée".

Vous avez parfaitement réussi, madame, et d'une bien belle façon.



Kosaburo, 1945 a le mérite de nous faire réfléchir, au-delà des kamikazes, sur l'endoctrinement. Car ces malheureux qui se sacrifiaient pour l'honneur de leur pays et pour l'empereur avaient bel et bien été endoctrinés.

Qui peut croire qu'un jeune homme en parfaite santé et qui a toute la vie devant lui choisisse délibérément de s'écraser avec son avion ? D'autant plus quand la guerre est perdue, ou du moins quand les chefs savent qu'elle l'est mais envoient quand même des pilotes au suicide inutile.

Partout et de tout temps, ce sont toujours les mêmes méthodes qui sont utilisées pour fanatiser et manipuler : on vous promet la gloire ou le paradis ou la vie éternelle ou que sais-je encore, puis on vous place dans des conditions qui font que vous ne pouvez plus reculer.

À travers les kamikazes du roman, on ne peut s'empêcher de penser aux terroristes du 11 septembre 2001, bien sûr, mais aussi à tant d'autres venus après eux.

Tant de vies gâchées. Tant d'horreurs infligées.



Ce roman m'a éblouie et m'a émue au plus haut point.

C'est un texte d'une rare intensité. Une lecture qui laisse des traces.
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Kosaburo, 1945

Non, jamais je ne pourrai oublier cette vision si profonde des kamikazes japonais à la fin de la 2e guerre mondiale !

Endoctrinés par le Bushido, le code d’honneur du samouraï, ils ont laissé leurs jeunes vies s’envoler vers les cieux pour mieux s’écraser en piqué sur les porte-avions de l’ennemi. Nicole Roland signe ici une œuvre, que dis-je, un bijou aux contours précieux, qui mêle la poésie japonaise si délicate, si amoureuse de la vie, au respect du devoir et de l’honneur, totalement inféodés à la mort.

Par une stratégie narrative particulière, elle nous mène droit au cœur de ces jeunes, souvent universitaires, que l’on a enrôlés à la fin de la guerre pour tuer et se faire tuer. Kosaburo, oui, c’est le titre, est un jeune homme plein d’idéal et amoureux de Mitsuko. Celle-ci, pour sauver l’honneur de sa famille (eh oui, toujours l’honneur) suite à la défection de son frère Akira, se fera passer pour ce dernier et deviendra un pilote de chasse chevronné. Mais c’est elle, dans la majeure partie du roman, qui parlera, qui nous ouvrira son cœur partagé entre le patriotisme – lucide, pourtant – et son tendre amour.



Nicole Roland m’a émue jusqu’aux larmes, surtout à la fin lorsqu’elle nous révèle que ce roman, elle l’a écrit en mémoire de sa fille passionnée par l’Orient et qu’elle a voulu faire revivre, tel Kosaburo qui, avant de mourir, écrivait dans son carnet : « Il y a un oiseau, un seul, qui se renouvelle et se crée lui-même. Dans son nid, il amasse de la cannelle, du nard odorant, de la myrrhe aux fauves reflets. Il se couche dessus et termine sa vie au milieu des parfums. Alors, du corps paternel renaît un petit phénix ».



Je peux vous certifier que son désir a été entièrement exaucé à travers ce roman taillé comme un diamant.

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Kosaburo, 1945

Dans un journal, l’aperçu d’une photo datant de 1945 ; celle d’un aviateur japonais assis dans son engin de guerre. Juste une image marquante et Nicole Roland donne naissance à cette histoire poignante de mission suicide nommée paradoxalement Vent divin.



Kosaburo aime les mots bien choisis. Il aime aussi Mitsuko. À vingt ans, la vie et l’amour l’attendent mais la guerre interminable brisera ses éventuelles aspirations. Comme ses frères japonais, son devoir lui est insufflé par une propagande diffusée dans les cours d’école, à la radio, dans les cinémas. Il adoptera, en pleine conscience, le code d’honneur des samouraïs et offrira sa vie à son pays.

De son côté, Akira, le frère de Mitsuko, aspire à la beauté de la vie. Il est tout en émotions, en interrogations, et avoir ses cendres dans une boîte laquée de rouge ne peut signifier pour lui son total dévouement à l’Empereur. Son choix de vie doit lui appartenir. Il représentera la lâcheté, la honte familiale.



Nicole Roland donnera alors la parole à Mitsuko qui sauvera l’honneur de sa famille. Le passage à la première personne appuiera avec une extrême intensité sur la préparation à la mort, physique et morale, que la jeune fille entamera.



Ce tout petit roman est empli de phrases poétiques qui ont pourtant, dans leurs propos, l’éclat métallique du sabre qui tranche, net et précis. Il renferme l’honneur, la mort, le sauvetage désespéré en cette fin de guerre d’une puissance imbue d’elle-même, un don effrayant de sa propre vie et l’acceptation d’ôter la vie d’autrui comme signe de bravoure extrême.

À la gloire du pays, Mitsuko combat ses peurs pour arriver, légère, vers la mort et l’honneur suprême. L’auteure arrive à toucher notre cœur en fouillant, de l’intérieur, les pensées de la jeune femme pour nous faire comprendre la signification du sacrifice, si tant est qu’une signification puisse exister à ce façonnage d’âme.

C’est un écrit magnifique sur la valeur et la vulnérabilité de la vie, sur un endoctrinement abusif qui réussit à faire taire les interrogations.

Quelques vers de poèmes et la connaissance du « Livre d’oreiller », quelques évocations de l’esprit japonais donnent une belle harmonie à cette petite centaine de pages. En fin d’ouvrage, un mot de l’auteure accentue l’émotion laissée par ce très beau roman.

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Kosaburo, 1945

Acquis en mai 2013- Librairie du Parc [de la Villette], gérée par Actes Sud-

Paris 19e-------Lu en juin 2019



Découverte de cette auteure par ce premier texte; J'ai retenu pour une

prochaîne lecture de Nicole Roland, "La Veillée des chagrins"



Après l'Egypte, la Syrie... ce roman me transporte dans le Japon de 1945, où toute la population devait fidélité à l'Empereur, des tout jeunes écoliers aux adultes !...

On retrouve cette propagande et soumission patriotique: le jeune Kosaburo est prêt à offrir sa vie à son empereur, alors que son ami, Akira n'accepte pas ce sacrifice, se révolte. Il décide de déserter. Sa soeur, Mitsuko , pour sauver sa famille du déshonneur, s'habille en homme,

et avec son amoureux, Kosaburo, elle décide de suivre la formation des kamikazes. Elle volera, fera les missions les plus dangereuses avec Kosaburo, qui périra...Mitsuko décide de continuer par amour, et de suivre le code des samouraïs comme le parcours d'Honneur assumé par l'homme qu'elle aimait...Cela ne l'empêche pas d'être lucide et de constater que le pays est sur le point d'être vaincu...



Difficulté pour nous, Occidentaux, de comprendre à quel point sous le Pays du Soleil Levant, l'individu en soi est négligeable, n'est rien !



"Tout découragement, toute plainte étaient considérés comme preuve de faiblesse et nous valaient coups et humiliations. Nous n'étions que de pauvres enfants apeurés. On ferait de nous des hommes, dût-on pour cela nous tuer. Nous ne devions jamais oublier que notre vie n'avait aucune importance : elle ne nous appartenait pas. Nous étions la propriété de l'empereur et de l'empire nippon. "(p. 49)



Je reste toujours aussi intriguée que fascinée de lire des auteurs occidentaux se mettant dans l'esprit extrême-oriental tant les usages, les codes se situent aux extrêmes de nos manières de vivre et d'appréhender l'existence... Mais une surprise m'attendait qui expliquait le choix de ce sujet étonnant, si particulier de Nicole Roland pour le Japon et les Samouraïs...Elle rendait un double hommage, aux très jeunes japonais sacrifiés, et le décès , très jeune, de sa fille, passionnée d'Orient !

Cet ouvrage prend à la lumière de cette explication de sa genèse , une toute autre dimension... qui démultiplie l'émotion de cette fiction !!



"Cette histoire n'est qu'une histoire : celle des jeunes kamikazes fanatisés par le code des samouraïs, qui ont dû imposer le silence à leurs terreurs pour apprivoiser la mort (...) qui ont fait taire leur âme en obéissant à des ordres fous. Elle est aussi un hommage à leur jeunesse fracassée, recueillie dans les plis du temps. Kosaburo, Akira et les autres ont bien existé et leur gloire ne s'éteindra pas.

Mitsuko n'a pas existé. Son histoire est inventée de bout en bout. Elle s'est introduite parmi ces jeunes aviateurs, effigie du corps de ma fille morte, si jeune, elle aussi. Elle était passionnée d'Orient, les livres qu'elle m'a laissés et où j'ai cherché sa trace m'ont familiarisée avec ce monde inconnu de moi. Voyageant dans leurs mots, j'y ai retrouvé l'ombre de ma disparue adorée, et pour conjurer le chagrin et empêcher à jamais Hélène de disparaître, je lui ai donné la forme de Mitsuko dans cette histoire où, recréée de mots, elle brille dans toute sa jeunesse "(p. 131)



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Kosaburo, 1945

Kosaburo, étudiant universitaire japonais: sous l'influence de la propagande impériale, il se plonge dans l'étude du code des samouraïs et devient fervent combattant. Mitsuko, la jeune femme qu'il aime: elle est la sœur d'Akira, un garçon auquel le fanatisme fait peur, attaché aux beautés de la vie qu'il ne veut pas renier par un sacrifice contraint.



Car à cette époque de la fin du second conflit mondial, le Japon est survolé par les bombardiers américains et l'opprobre qui s'annonce pour le pays est combattu par l'endoctrinement pour subjuguer des combattants de la dernière chance. Akira renonce à se battre et s'enfuit dans un monastère, provoquant le déshonneur de sa famille. Mitsuko prend la place de son frère, pour sauver la face devant Kosaburo et épargner la dignité familiale, puis rejoint ce dernier qui l'entraîne aux arts martiaux, au pilotage et sur la voie de la perfection .



Dans le même camp d'entraînement que son ami, Mitsuko, les cheveux coupés, est perçue comme un garçon — rien n'est dit des difficultés pour cacher sa féminité dans la promiscuité des baraquements militaires — et devient une excellente pilote de chasse. Tous deux sont choisis comme potentiels kamikazes, représentants du vent divin (1), la force qui sauvera le pays de la défaite honteuse.



Nicole Roland expose très bien comment, à travers les textes, figures et rites ancestraux, les jeunes japonais étaient amenés à se proclamer fiers de donner leur vie. L'endoctrinement des combattants répand des convictions contre nature: amour, poésie, sentimentalisme doivent être refoulés. Le seul destin possible est le combat avec la victoire ou la défaite avouable. La mort est la seule issue si l'empereur d'ascendance divine — il le sera jusqu'en 1947 — perd la face ou la vie.



Je vous laisse le soin de découvrir le destin de ces deux enfants et de leurs refoulements: les bombes atomiques vont sceller le destin de l'empire japonais et signifier la vanité du sacrifice ultime des héros. Nicole Roland a choisi de raconter cette fiction dramatique en courts chapitres formant un roman rapidement lu, instructif et assez captivant. Les motivations et états d'âme des kamikazes sont soigneusement rapportés. Qui peut comprendre ce qu'éprouvaient des êtres amenés à ruminer, jour après jour, des semaines entières, chaque détail de leur mission future, sans rien ignorer de ce qu'elle préfigurait ?



Mon seul grief sera pour la description des combats aériens qui me paraissent un peu édulcorés et pour une insistance particulièrement maladroite sur la description des kitsune en plein final d'un récit qu'on regrette de voir ralentir à ce moment. Petite remarque à Actes Sud qui aurait pu ajouter quelques notes pour décrire sommairement certains termes de la culture traditionnelle japonaise.



Le livre trouve son sens définitif grâce à une postface. J'en tairai la nature car, placée en fin de récit, le vœu demeure que le lecteur en conçoive a posteriori la signification. Il est particulier que la vie privée de l'auteur induise une dimension réellement importante à un fiction, pour ma part, je considère que c'est ici un bénéfice.



Les avions utilisés par les japonais pour leurs raids suicides étaient les fameux Mitsubishi A6M, les Zéros: tout un pan de mon adolescence est revenu. Nous construisions, mon frère et moi, tous les avions de chasse au 1/72ème, en deux ou trois jours pour assembler les trente pièces plastiques Revell ou Heller, et si Spitfires et Stukas étaient des impératifs, le zéro étaient le sommet, la touche exotique de la collection, avec leurs décalcomanies, soleils rouges sur les ailes. C'est sans doute un peu dans ces carlingues de rêve et de toc que j'ai vu Mitsuko se battre dans le ciel...



Des kosaburo ont existé, leur jeunesse a été fracassée, ce livre leur rend hommage et nous met en garde contre la confiance aveugle ou excessive dans les valeurs doctrinales. Ce roman a obtenu le Prix Première en 2011 (jury d'auditeurs).



(1) Kamikaze signifie vent divin.
Lien : http://www.christianwery.be/..
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Kosaburo, 1945

J'ai acquis ce livre d'abord par curiosité. Comment une professeure de lettres à Namur (Belgique) pouvait-elle écrire un roman sur des kamikazes japonais en 1945 ?

Nicole Roland décrit en peu de pages les codes d'honneur en vigueur au Japon pendant la guerre. Le codes ont toujours existé mais pendant la guerre, ils ont un relief différent. Il ressort de l'histoire la préparation obsédante à la mort, l'acceptation de celle-ci; l'étude, l'application stricte du Bushido , code d'honneur des Samourais, l'obéissance à la Voie qui mène au sacrifice suprême pour l'amour de l'Empereur.

Devant mon incompréhension face à ce sujet, j'ai fait ce qu'il ne faut pas faire : lire la postface en cours de lecture.

Elle décrit la genèse du livre. Et là on comprend tout. Il s'agit bien pour l'auteur d'un acte de deuil. je n'en dirai pas plus. Et du coup, l'histoire avait du sens et j'ai trouvé ce livre très émouvant. Je vous le recommande et je désolée de vous avoir donné le sens de la lecture.

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Kosaburo, 1945

Coup de cœur pour ce roman de Nicole Roland, ayant reçu le prix Première 2011, dont l’inspiration pour le personnage de Mitsuko, révélée en postface, est particulièrement émouvante... Quelle culture fascinante que celle du Japon, dont je connais trop peu le folklore. C’est la guerre : Kosaburo et Akira savent qu’ils seront appelés, « … contraints à être volontaires… ». Akira, qui l’appréhende, non sans raisons d’ailleurs, se dérobe, et c’est sa sœur, Mitsuko, que Kosaburo aime d’amour, qui prendra sa place, pour protéger sa famille du déshonneur. Les deux seront entraînés à piloter les chasseurs Zéro. « Nous ne devions jamais oublier que notre vie n’avait aucune importance : elle ne nous appartenait pas. Nous étions la propriété de l’empereur et de l’Empire nippon. » Jeunes gens broyés par un destin plus grand qu’eux-mêmes, appelés à se sacrifier pour un noble idéal, ils s’entraînent à l’accepter, à composer avec l’angoisse de la mort, et nous enjoignent à les accompagner. C’est vraiment très beau.
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Kosaburo, 1945

Honneur, voie du samouraï et amour sont à l'honneur dans ce court opus. Nicole Roland place le lecteur dans la tete d'unE kamikaze ; déguisée en homme, elle a pris la place de son frère pour sauver l'honneur de sa famille. Aux côtés de son amour et fiancé.

Avec juste ce qu'il faut de mots, confinant à une sorte d'epure narrative ( sans l'apparente sécheresse d'Annie Ernaux cependant), elle nous montre la trandsformation de cette jeune lettrée, la manière dont elle apprivoise la mort. Comment malgré tout, des doutes subsistent sur l'utilité de ces morts. Surtout apres le 6 août 1945. Mais plus encore après la capitulation : que faire des sacrifices consentis, des peurs et doutes bridés, de la mort promise pour la grandeur du Japon ?
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Kosaburo, 1945

L'histoire des derniers samouraïs à la fin de la guerre 40 -45 , leur code d'honneur qui ne laisse aucune place à la vie , à une époque où l'empereur n'était pas considéré comme un être humain mais comme un Dieu vivant , d'ailleurs dans le discours qu'il fait après les bombardements d' Hiroshima et puis de Nagasaki ; les Japonais ébahis n'avaient jamais entendu sa voix .

C'est la fin de toute une époque , que nous avons du mal à comprendre , le côté historique m'a plu , j'aime toujours apprendre ( ou me rappeler ) des faits historiques , le livre me m'a pas tellement plu , j'y ai vu plus un bel exercice de style , sans émotion et si je n'avais pas lu une autre critique sur Babélio , je serai passée sur les dernières pages où l'auteur nous fait part de la mort de sa fille , férue d'orientalisme et pour qui elle a écrit ce livre ; cette information humanise beaucoup ce roman .
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Géodésiques : Dix rencontres entre science et l..

Géodésique : en géométrie, une géodésique désigne la généralisation d'une ligne droite sur une surface. En particulier, un chemin le plus court entre deux points d'un espace pourvu d'une métrique est une géodésique.



Quelle idée originale de mettre en rapport la science et la littérature. C'est ce qui a donné la naissance d'une maison d'éditions belge, "L'arbre de Diane" , partenaire de lecture que je remercie.



Au départ dix rencontres entre des scientifiques, chercheurs et des écrivains et poètes.



A chaque fois, un principe, une théorie scientifique expliquée, ils en débattent par binôme. Elle sera la source d'inspiration pour le poète ou le romancier qui la reçoit. Le fruit de ces rencontres est ce recueil hors du commun.



J'ai apprécié l'originalité de ces rencontres.

L'occasion de découvrir des plumes inconnues pour moi.



A noter les très belles illustrations dont est émaillé l'ouvrage, elles sont de Nathalie Garot, biologiste-peintre.


Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Kosaburo, 1945

L’histoire d’une vie dédiée à la mort.



1945. Mitsuko, jeune japonaise, s’enrôle dans l’armée dans le but ultime de devenir kamikaze, bercée par la propagande et le devoir de mourir pour la patrie au nom de l’empereur.



Un roman instructif sur l’état d’esprit de ces jeunes qui font de la mort leur amie du quotidien.
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Les veilleurs de chagrin

Esther est anthropologue, et dépressive. Son mari l’a quittée, son père est décédé, et sa mère, qui était une mère abusive, est désormais en maison de repos et ne la reconnaît plus. Esther souffre et va régulièrement chez un psychanalyste, pour tenter de sortir de sa dépression. Elle tente aussi de fuir son quotidien en s’engageant au Kosovo, pour déterrer et identifier des corps exhumés de charniers. Pour voir qu’il y a plus malheureux qu’elle, ou pour s’enfoncer encore un peu plus dans le malheur, mais elle expérimente également qu’il est possible d’affronter des choses terribles plus facilement si on est en ensemble… Les veilleurs de chagrin est un roman à la fois poétique et plombant. L’ambiance est lourde et légère à la fois, l’écriture très belle. Comme le disait Nicole Roland dans une de ses interviews, « Le monde est affreux mais aussi merveilleux », et Les Veilleurs de chagrin expriment très bien ce double aspect des choses.
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Kosaburo, 1945

Le bonheur d’une bibliothèque est d’y trouver un jour un livre perdu, sans nom, sans date , un intrus de toute évidence. Il attire l’attention et se retrouve dans vos mains, qu’il ne quitte plus. Ce roman est juste fascinant. N.Roland a une plume de poète, un encrier de méditation, une finesse et une grâce littéraire qui s’imprègnent de la sublime tradition japonaise, d’une civilisation exceptionnelle.



Mais le fanatisme n’a pas épargné le Japon dans cette époque de folie meurtrière. Il a envoyé à la mort absurde ses jeunes pilotes, ses kamikazes au nom devenu tristement célèbre.



Ce livre est époustouflant: user de la poésie pour dire l’amour et la mort chez ces jeunes pilotes de chasse ! Tel est le signe de ce roman dramatique mais si beau, si pur.



Une pépite rare.
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Kosaburo, 1945

Mon coeur est partagé et oscille d'est en ouest, du soleil levant à l'éclipse.



Je n'ai pas trouvé dans ce récit, cette dose d'exotisme que je m'attendais à ressentir quand on plonge dans une culture qui n'est pas la nôtre mais par contre, j'y ai trouvé un récit poignant, chargé de poésie et d'émotion.



J'ai lu ce livre suite à un commentaire sur le livre Rosée de feu de Xavier Mauméjean et comme dans cette précédente lecture, je m'attendais à découvrir, au sens propre du terme, l'univers des kamikazes, une mise à nu dépaysante et salutaire face à l'incompréhensible, face à ce sacrifice ultime pour l'honneur des siens.

Malheureuseument, je suis resté coincé en occident pour une bonne partie du livre et seuls les derniers soubresauts de ce Japon moribond, perdu et abandonné de l'essence divine de son empereur m'ont amené en Orient.



Certes, le livre nous dévoile les aspects de la vie et des motivations de ces jeunes gens prompt à sacirifier leur vie pour leur pays mais cette lecture, cette analyse, se fait par des yeux par trop occidentaux à mon goût. Est-ce le choix des mots, la structure des phrases ou du récit, je ne saurais le dire mais les vents divins m'ont tenu éloigné de cet orient que j'espérais.



Et quand finalement ou comme moi, à moitié de la lecture, on lit les remerciements,on se dit que l'objet du livre n'est pas tant un essai sur l'empire du soleil levant en cette période trouble qu'un essai sur la mort et sa nécessité, une manière de faire son deuil en regardant la grande faucheuse droit dans les yeux en lui faisant l'affront du don de soi pour que, au travers de l'amour, la vie renaisse et continue même au creux de ses bras. Et dans cette perspective, l'émotion nous fixe rendez-vous dans l'odeur et la douceur des cerisiers en fleurs.



A lire et à savourer doucement comme l'on regarde un coucher de soleil.
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Kosaburo, 1945

1945. Le Japon est en pleine guerre mondiale. Motivé par un désir de victoire et une fierté nationale, le gouvernement japonais et son empereur n'hésitent pas à envoyer à la mort des dizaines de jeunes hommes qui, par devoir de loyauté envers leur pays, acceptent avec fierté de participer aux combats. Parmi eux, quelques uns seront choisis pour se lancer dans des attaques suicides, destinés à faire le plus de dégâts possibles chez les américains.



Kosaburo est de ceux-là, ainsi que son ami d'enfance, Akira. Alors que Kosaburo, préparé à mourir, accepte cette mission avec ferveur, Akira, au contraire, s'enfuit dans la montagne, apportant ainsi l'opprobe et la honte sur sa famille. Pour éviter le déshonneur, c'est Mitsuko, la soeur du déserteur dont est amoureux Kosaburo, qui va prendre secrètement sa place.







Contrairement à toute attente, c'est une auteur belge qui nous livre ce roman japonisant nous conduisant tout droit dans l'enfer de la guerre.



L'empire du soleil levant est la cible des attaques américaines depuis longtemps et le Japon peine à rester maître des combats. Le pays est affaibli et la guerre est même en passe de se terminer. Pourtant, l'empereur japonais refuse toujours de capituler. Les journaux, la radio continent de faire prospérer de vaines paroles d'espoir et de victoires auprès de la population et d'exciter la fierté nationale, condition essentielle de tout japonais.



Nous allons donc suivre Kosaburo et Mitsuko dans leur préparation de kamikazes. Kosaburo appréhende son rôle de manière tout à fait sereine. La retraite solitaire qu'il s'est imposé précédemment l'a aidé à affronter ce sacrifice ultime qui ne lui fait pas peur. Mitsuko, de son côté,voit son engagement comme un acte d'honneur envers sa famille. La désertion de son frère est vécue comme une véritable trahison envers son pays et sa fuite rejaillit comme une honte intolérable sur tous les membres de sa famille.



Tous deux suivent donc un apprentissage étudié et deviennent des pilotes chevronnés. Mitsuko doit cacher son sexe mais aussi ses sentiments amoureux envers Kosaburo, qui doivent passer derrière sa loyauté envers le Japon. Jusqu'au jour où l'un d'eux est désigné pour partir en mission suicide.



On reconnaît dans ce roman une réelle imprégnation de la culture japonaise chez l'auteur. A travers cette histoire, Nicole Roland s'interroge sur les curieuses raisons qui ont poussées des jeunes gens à tout accepter pour sauver leur pays, avant leur propre vie. Héritier du code samouraï d'autrefois, la question d'honneur reste très forte dans la culture japonaise d'hier et d'aujourd'hui. Ces sacrifices humains volontaires paraissent d'un dérisoire absolu mais participaient d'une tradition qui mettait l'empereur du Japon au niveau des dieux et ses décisions, comme des ordres auxquels il n'était pas envisageable de désobéir.



Loin de l'image de jeunes fanatiques, les personnages semblent ici à la fois transcendés par ce don de soi, cet acte héroïque qui leur parait naturel et indispensable, et à la fois, pleins de doutes qu'ils étouffent en silence. La peur est palpable mais ils ne craignent pas la mort. Ils acceptent sans se rebiffer l'ordre de mourir mais derrière un enthousiasme et une fierté fortement exprimés, se cache aussi une certaine résignation et un "à quoi bon ?" qui pourrait être extrêmement dangereux et révolutionnaire s'il était avoué. La question de leur engagement, de leur ferveur est clairement posée et s'avère particulièrement intéressante. Morts pour leur patrie, on ignore tout de ces jeunes gens, de leurs sentiments face à ce suicide programmé qu'on leur vend comme un acte héroïque. Nicole Roland met en scène avec beaucoup de réalisme ces moments précédant le devoir ultime, où on sait la mort imminente, où on doit régler nos dernières affaires, dirent adieu (ou non) à nos proches.



Après des premières pages énoncées par Kosaburo, c'est bien vite la voix de Mitsuko qui conduit le récit. Une femme dans un monde d'hommes, un femme amoureuse et sensible qui semble s'interroger plus facilement que ses compagnons, une femme qui a fait le choix de se faire passer pour un homme. Une voix originale et inédite sur un univers qui ne laisse que peu de place aux sentiments mais qui, pourtant, m'a semblé ne pas utiliser aussi efficacement qu'attendu cette question de la différence des sexes, de leur rôle, de leur statut au sein d'une société où la place de chacun est très clairement définie.







Kosaburo, 1945 se révèle ainsi un roman particulièrement prenant sur un épisode tragique de l'histoire japonaise. S'appuyant sur une connaissance de la culture japonaise et plus particulièrement du fameux code d'honneur et de conduite des samouraïs, Nicole Roland réussit à nous plonger dans le quotidien de ces morts en sursis avec une écriture subtile, épurée, à la manière japonaise. Elle questionne la question de l'engagement et du devoir et offre des pistes intéressantes sur la notion de sacrifice et de loyauté, sur l'absurdité de la guerre et l'incurie de ceux qui la font, sur la valeur de la vie qu'on ne comprend que lorsqu'il est trop tard.



Un roman qui m'a plu mais me laisse malgré tout avec un léger sentiment d'inachevé, une sensation que l'auteur n'est pas allée au bout de sa réflexion et est restée peut-être trop collée à son histoire.



De plus, les dernières lignes où l'auteur fait le lien entre Mitsuko et ces jeunes gens fracassés trop tôt par le destin et sa fille décédée m'ont semblées totalement hors de propos et casse, pour moi, la portée plus universelle de cette histoire.







Une belle histoire à découvrir même si ce n'est pas un coup de coeur !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Kosaburo, 1945

Alors qu’ils sont sur le point de perdre la guerre, le Japon envoie ses jeunes hommes jouer les kamikazes pour faire le plus de dégâts possibles sur les cibles américaines en pleine mer. La vérité est censurée et le patriotisme exacerbé par les autorités. Kosaburo s’est retiré dans la montagne pour étudier les préceptes des samouraïs, convaincu de l’utilité du sacrifice. Mais son ami Akira n’y croit pas et s’enfuit avant de recevoir le papier de recrutement. Pour éviter le déshonneur à sa famille mais aussi par amour pour Kosaburo, Mitsuko décide de prendre la place de son frère, en se faisant passer pour lui.



Le Japon n’a pas hésité à sacrifier sa jeunesse pour défendre son empire, son empereur et son peuple. En vain. Difficile pour nous, occidentaux, de comprendre ce fanatisme qui découle de règles édictées par les samouraïs, ces guerriers encore admirés aujourd’hui. Nicole Roland a eu l’idée de cette histoire en découvrant le portrait d’un de ces kamikazes dans un journal lu par un voisin de table dans un établissement où elle prenait son petit déjeuner. Elle en a été émue. Kosaburo et Akira ont d’ailleurs existé, pas Mitsuko dont le personnage est un hommage de l’auteure à sa fille disparue.



J’ai été très intéressée par ce roman qui m’a ouvert les yeux sur une réalité trop peu connue. Je l’ai lu rapidement, car les chapitres sont courts et se succèdent suivant un rythme rapide et haletant qui rend le lecteur curieux du dénouement. Le style de Nicole Roland est soigné, trop sans doute. Car je n’ai pas réussi à m’attacher à ses personnages qui vivent un destin pourtant si tragique. Il est vrai qu’elle réussit à coller à la froideur et à la distance que les Japonais mettent dans leur écriture, mais en général j’aime ça et cela ne m’empêche pas de m’attacher aux protagonistes et d’adhérer à l’histoire. Or ici, cela n’a pas fonctionné. J’ai également eu le cas avec Nagasaki de Eric Faye dont je suis aussi restée extérieure (je ne sais pas si je vais le chroniquer d’ailleurs) C’est dommage mais que cela ne vos empêche pas de découvrir ce premier roman qui a déjà séduit de nombreux lecteurs et a reçu le prix Première 2011.


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Les veilleurs de chagrin

Le titre d'abord, tout simplement superbe ! L'image… celle de ces personnes qui exhument des cadavres jetés dans des charniers pour leur redonner une place parmi les leurs. "Les disparus ne seront plus condamnés à errer dans le chagrin de leurs proches. Ils reprendront leur place parmi eux, honorés dans leur mort qui pourra enfin être dite, pleurée, dépassée."



Ce livre est un gros coup de cœur ! Une écriture magistrale, d'une finesse extraordinaire, ou tout n'est que suggestion. C'est un roman qui se mérite, qui se relit, dont on s'imprègne, et qui nous transforme.



Le lecteur plonge au cœur de la souffrance de sa narratrice, une anthropologue qui va participer à la reconstitution des corps exhumés des fosses au Kosovo. Des fantômes de son passé, aux fantômes de ces corps qu'elle met à jour, il n'y a qu'un pas. Les uns lui rappellent les autres. Elle est partie au Kosovo pour fuir sa mère morte vivante, ses souvenirs douloureux, sa séparation difficile d'avec son mari, la mort de son père. Elle vit entourée de morts.



Si je devais comparer ce roman avec celui que j'ai lu juste avant, je ne dirai qu'une chose : celui-ci est émouvant, bouleversant parce que son écriture est juste, elle nous dévoile l'intime sans nous l'assener. J'ai lu des pages extraordinaires, subtiles, sur la maladie d'Alzheimer, sur la vieillesse, sur la mort.



Esther, la narratrice, se livre à un psychiatre qui lui laissera entrevoir la lumière au bout du tunnel, après avoir "creusé avec ma pioche, ma truelle, ma souffrance, ma peur, pour dégager cette forme indéterminée qui m'enferme ; je l'ai déchirée au scalpel. J'ai mal à moi, à eux, j'ai mal, mais ma bouche tremble du désir de vivre." Les paroles de ce psychiatre sont des perles posées le long du chemin, qui feront de cette exhumation, un collier d'espoir.



La suite sur mon blog.


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Kosaburo, 1945

Japon, 1945. A la fin de la guerre, acculés mais refusant de se rendre, les Japonais se lancent dans des opérations suicides. De jeunes aviateurs kamikazes sont endoctrinés et entraînés pour donner leur vie « volontairement » pour leur empereur et leur peuple. Kosaburo et Mitsuko font partie de ces jeunes pilotes kamikazes. Et Nicole Roland se glisse dans la peau de ces anciens étudiants, sortis de l’université pour aller se battre pour la bonne cause. Cela donne Kosaburo, 1945, un premier roman court mais intense et plein de poésie.
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Kosaburo, 1945

Nicole Roland nous raconte l’histoire des kamikases, fanatisés par le code des samouraïs, enrôlés pendant la guerre 1940 – 1945.

A la fin de son roman, l’auteure révèle qu’elle a écrit ce recueil en hommage à sa fille morte qui, passionnée d’Orient, a laissé beaucoup de livres sur ce monde inconnu d’elle.

Citation de Nicole Roland : « Voyageant dans leurs mots, j’y ai retrouvé l’ombre de ma disparue adorée et, pour conjurer le chagrin et empêcher à jamais Hélène de disparaître, je lui ai donné la forme de Mitsuko dans cette histoire où, recréée de mots, elle brille dans toute sa jeunesse. »

L’écriture de Nicole Roland est fluide et agréable. Après avoir lu le pourquoi du choix du sujet, je ne peux que lui rendre hommage.

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Kosaburo, 1945

Une merveille de poésie où honneur et amour sont sublimés.

On en oublie les exactions des japonais pendant la 2eme guerre
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