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Critiques de Nikolaï Leskov (51)
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Le Paon

M. Hofmann nous dit dans Histoire de la littérature russe que Leskov est à peine un populiste et que cela explique son peu de succès de son vivant et même assez longtemps après sa mort (1895), il avait alors 65 ans. Ecrivain de très grand talent, il a été réhabilité depuis et le doit à Réminof ..
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La Lady Macbeth du district de Mtsensk

Une nouvelle très bien construite et bien finie autour des thèmes de l'ennui et de la passion, le vocabulaire est précis et on entre directement dans le vif du sujet. Je l'ai lue suite au magnifique film The young lady qui en est l'adaptation à l'anglaise, version très bien réussie qu'il faut visionner pour comparer avec la version russe un peu différente.
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Psychopathes d'autrefois

« Trois personnages sortis du tréfonds de la sainte Russie », voilà comment l’éditeur annonce ce recueil de trois nouvelles typiques du style et des intérêts de Leskov pour le skaz et la vie d’hommes justes issus du peule comme de despotes cruels.

Idée-Fixe, 48 pages, l’histoire d’un fonctionnaire honnête qui refuse les pots-de-vin (du jamais vu qui « perturbe la tradition administrative » !), devient sergent de ville incorruptible pour finalement prendre la fonction de maire tout en restant fidèle à ses principes (et à son habit « le même bechmet maculé et complètement élimé »). Il doit recevoir le gouverneur de la région et ça promet d’être un scandale, mais va savoir…

L’artiste en postiches, 34 pages, parue en 1883 mais qui a marqué les esprits en Union Soviétique lors d’une réédition en 1922. C’est également la seule des trois qui apparaisse dans la compilation de La Pléiade. L’histoire se passe à Oriol, ville natale de Leskov, et bien sur a été raconté à l’auteur à son adolescence par la gouvernante de son frère cadet, ancienne actrice de théâtre, qui a bien connu Arkadi, coiffeur visagiste avant l’heure, esclave du comte Kamenski qui ne l’autorise à exercer son art qu’avec les actrices et un seul homme, lui-même. Mais il va falloir répondre aux attentes du frère du comte, qui est « encore plus laid que celui-ci » et réclame Arkadi pour le raser… « Celui d’entre vous qui pourra me rendre l’égal de mon frère, le comte Kamenski, recevra deux pièces d’or ; mais je pose les deux pistolets que voici sur la table pour celui qui me coupera ». Pas facile, la vie d’un honnête coiffeur trop doué…

Enfin, Psychopathes d’Autrefois, 63 pages, qui donne son titre au recueil et nous fait rencontrer Stepane Ivanovitch Vichnievski, digne représentant ukrainien du despotisme absolu d’un noble sur ses serfs et les régions qui lui appartiennent, adepte du divin marquis avec les fillettes du peuple que sa femme lui fournit pour son bon plaisir, et mangeur de viande d’ours à l’exclusion de toute autre… et rien de mieux que de faire fouetter les représentants du pouvoir légal lorsqu’ils viennent mettre leur nez dans ses affaire : « Il n’était pas plus un démocrate ou un populiste au sens où on l’entend aujourd’hui » (=favorable à l’éducation du peuple). Charmant portrait…

Trois nouvelles de très bon niveau, à découvrir sans modération.
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Gens d'Eglise

Je ne peux qualifier ce livre que de « chef d’œuvre ». Pour mon opinion, c’est un livre aussi important pour le XIXè siècle russe que Anna Karenine ou Les idiots. Le talent de conteur de Leskov est à son apogée quand il part à la rencontre de personnages d’église (et autres) du village de Stargorod. L’archiprêtre Tuberosov, son vicaire Benefactov et son diacre Achille sont les principaux protagonistes d’un récit qui, sans en avoir l’air et prétextant, comme souvent chez Leskov, simplement rapporter des faits connus de longue date par récits au coin du feu, va nous transporter dans la russie profonde et traditionnelle du milieu du XIXème siècle.

« Le doyen Sabel Tubérosov, prêtre éclairé, avide d'apostolat, mais condamné par la bassesse des temps à une inaction déprimante, et qui, pour échapper à l'enlisement, se réfugie dans le « martyre » ; le vicaire Zacharie Bénéfactov, ce « doux agneau » ; enfin, le diacre Achille Desnitsyne, ce cosaque manqué, exubérant, batailleur et fanfaron, au demeurant le meilleur cœur du monde. » (Nicolas Brian-Chaninov)

C’est un roman, il fait 330 pages que l’on ne voit pas filer et qui, aux heures des repas familiaux (« on maaange ! ») vous amènera peut-être comme moi à vous réfugier aux WC pour ne pas être dérangé. Si Leskov est surtout connu pour ses nouvelles et l’usage du skaz comme style d’écriture, il ne faut pas rater ce livre, typique du récit skaz, dont les caractères sont presque physiquement présents (on croit entendre leurs intonations de voix) et dont la narration est un régal.

Si vous n’avez jamais lu Leskov, très bon choix pour découvrir, si vous avez lu en partie Leskov, n’hésitez pas une seconde (il est dans la compilation de la pléiade avec Saltykov, facile à trouver en bibliothèques).

5* parcequ’il n’y a pas 6 !
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Le Paon

LE PAON de NIKOLAÏ LESKOV

Découverte pour moi de cet écrivain contemporain de Tolstoï il a beaucoup écrit sur les questions sociales. Une belle plume une triste et magnifique histoire si vous êtes intéressé par la littérature russe lisez ce très beau récit.
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Le Voyageur enchanté (précédé de) Le Raconteur

le plaisir de retrouver un auteur de la Grande époque russe, t hélas avec une traduction qui date ce qui m’a un peu gâché le plaisir, car certaines tournures étaient trop énigmatiques,. Sinon, on a affaire à un personnage rocambolesque qui a vécu 1000 vies, vraies ou fausses, qu’importe, le tout est de se laisser emporter. Contrairement à certains de ses contemporains, il sait faire parler les petites gens ce qui apporte un autre éclairage sur l’époque. une belle évasion.

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Vers nulle part

Paru en 1864 et connu également sous le titre souvent traduit Sans issue ou bien L'impasse (Nekuda), ce livre fait partie des tentatives de Leskov de convaincre politiquement de l'incapacité des progressistes ou nihilistes de mener la Russie vers l'avenir. Qualifié de "roman médiocre" dans l'Encyclopedia Universalis, absent du volume de la Pléiade consacré à Leskov, et lui ayant valu à l'époque l'étiquette de réactionnaire qui ne le quittera plus, il a eu le mérite de l'orienter vers la magnifique production littéraire qui suivra, détachée d'engagement politique - en grande partie - ce dont personne ne se plaindra.

Il faut dire que, paru 3 ans après l'abolition du servage et dans un contexte où une partie non négligeable de l'aristocratie russe avait suivi le tsar dans sa tendance progressiste, il est, comme d'ailleurs le médiocre La Falaise de Gontcharov - bien plus tard -, caricatural et à contre-courant de l'évolution inéluctable qui devait faire sortir la Russie de son Moyen-Age.

Ressorti dans cette version remaniée (avec un nouveau titre... pour effacer la mauvaise presse du premier?), l'ouvrage est sans aucun doute réservé à ceux qui souhaitent faire une lecture très exhaustive de l'auteur.
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Le Paon

Pavline Petrovitch, ancien serf, a acheté sa liberté et est entré au service d’une propriétaire d’un immeuble moscovite, Anna Lvovna, comme majordome. Il assume son rôle avec une rigueur psychorigide, jusqu’à faire retirer les fenêtres des locataires mauvais payeurs puis mettre ces derniers à la porte sans autre sommation s’ils ne s’acquittent pas rapidement de leur loyer. Sa vie va basculer le jour où une famille de la noblesse appauvrie emménage dans un des appartements. Trois femmes la composent : une grand-mère, une mère et une fillette. Les deux femmes finissent par mourir, laissant la petite, Liouba, orpheline. Pavline propose de la prendre à sa charge.

La structuration de ce court récit n’a pas été sans me rappeler Stephan Zweig et 24 heures de la vie d’une femme (1927). Tout comme Zweig, Leskov utilise ici un personnage secondaire pour raconter l’histoire de Pavline à un groupe d’inconnus. Le récit est centré sur sa vie et celle de Liouba, sans fioritures, sans aucune description de l’environnement. Les évènements, rien que les évènements, de manière factuelle et un brin psychologique.

J’ai été étonnée par la richesse de ce court récit. La séparation des classes en est un élément essentiel. Pavline Petrovitch est issu de la servitude, puis devient majordome, « suisse » comme se plait à le nommer Anna Lvovna. Toute sa vie, il conservera cette étiquette gravée sur son front. Elle lui dictera son humilité, justifiera le piédestal sur lequel il place Liouba, expliquera son refus de se déclarer lorsqu’il tombe amoureux de sa pupille. Anna Lvovna et Liouba le lui rendront bien, d’ailleurs, l’une en se servant de lui dans ses desseins personnels, l’autre en le méprisant pour ce qu’il accepte d’être.

Subtilement, un autre sujet d’importance vient se rajouter au récit : la religion. Toute la vie de Pavline est dictée par des préceptes religieux. Ce n’est pas perceptible au début, tant le zèle du serviteur prime sur sa nature propre. Mais plus il se libère de la servitude de vassal pour tomber dans la maritale, plus ses actes sont charitables. Une charité de la plus belle eau, faite de dévouements et de sacrifices. Pavline reste dans l’ombre, mais de cette ombre il agit et transfigure ceux qui lui sont liés par le destin.

Je découvre Nikolaï Leskov avec Le paon. D’après ma recherche bibliographique, le clergé semble être un élément important de son univers littéraire. Dans certaines de ses œuvres, il en dénonce le vide et l‘absence de charité. Ici, c’est la débauche qui est dénoncée au contraire et la religion est vue comme l’unique moyen de rédemption.

Intéressant petit ouvrage qui renoue mon intérêt pour la littérature russe.
Lien : https://akarinthi.com/
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Cheramour

Dans « Cheramour » (1879), le romancier russe Nikolaï Leskov (1831-1895) met en scène un antihéros étrange et attachant. Cet exilé politique aux convictions floues, inadapté socialement, ne s’intéresse qu’à la nourriture. Mais cette gourmandise est le masque d’une profonde générosité.
Lien : https://www.marianne.net/cul..
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À couteaux tirés

À couteaux tirés de Nikolaï Leskov : À couteaux tirés est le deuxième roman de Nikolaï Leskov et, comme dans son premier livre, Sans issue, il fait la critique acerbe du nihilisme. Leskov connaît bien cette nouvelle pensée révolutionnaire devenue l’apanage de la jeune génération puisqu’il l’a lui-même pratiquée pendant sa jeunesse avant de s’en détourner. Il envisage le nihilisme comme une doctrine vide, sans fondement qui devient, sous sa plume, un calembour. En effet, il transforme le terme « nihilisme » en « néguilisme ». Ce néologisme est construit sur négua, qui signifie le désir, la volupté et sur guil qui désigne la nullité de toute chose en général et des valeurs sociales et politiques en particulier. De ce fait, cette nouvelle forme de pensée devient la négation des conceptions autrefois défendues par les nihilistes puisqu’il s’apparente davantage à l’hédonisme. Il en ressort les maximes : « Avale les autres pour ne pas être avalé » et « Chacun pour soi ». Leskov discrédite donc totalement le nihilisme et montre toutes ses contradictions. Dans son histoire, il dresse les caricatures des anciens et des nouveaux nihilistes qui courent après l’argent et la gloire. Cette œuvre a souvent été comparée aux Démons de Dostoievski puisqu’elle fut éditée dans le même journal, la même année et traite des mêmes faits divers. Néanmoins, le traitement et la dénonciation du nihilisme sont très différents car, chez Dostoievski, cette pensée est un vice spirituel, une déformation morale alors que chez Leskov, comme nous l’avons vu, c’est une bouffonnerie et un charlatanisme.

A couteaux tirés est in fine un roman insolite, foisonnant et baroque qui mérite de sortir de l’oubli. Plus je découvre l’œuvre de Leskov et plus je suis admirative du travail qu’il accomplit dans ses critiques sociales qui se veulent d’un grand réalisme ou, dans ce roman, d’un brillant détournement. Ainsi, même si j’ai été davantage fascinée par les Démons de Dostoievski, À couteaux tirés est également un grand roman qui mérite d’être lu!
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À couteaux tirés

J'ai beaucoup aimé l'écriture de ce livre. Les descriptions surtout étaient parfaitement dosées, assez longues pour que le lecteur puissent imaginer mais pas trop longue pour pas que le lecteur s'ennuie. L'histoire a proprement parler du livre mets du temps à démarré, il faut lire beaucoup de pages avant de comprendre l'histoire mais cela ne m'a pas poser de problème car en attendant l'auteur a décrit tous les personnages ainsi que leur histoire. Les descriptions étaient si complète que j'avais l'impression de connaître les personnages pourtant assez nombreux. Le petit bémol, et encore cela vient du fait qu'il s'agit d'une culture que je ne connais pas, vient du nom et surnom des personnages. Par exemple Alexandra sera aussi appelé Sacha. Mais au final, j'ai finis par m'y habituer. Au final, il s'agit d'un livre ainsi qui parle lentement d'une histoire russe.
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