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Critiques de Nina Bouraoui (516)
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Beaux Rivages

"Beaux rivages", c'est en quelque sorte l'autopsie d'une rupture. A., la narratrice, est quittée par Adrian. Elle commence alors à analyser et disséquer leur histoire d'amour pour comprendre ce qui a conduit à la rupture, si elle était prévisible, et pourquoi, alors, elle n'en a pas vu les signes précurseurs. Elle se questionne, se tourmente, ne mange et ne dort quasiment plus. Mais elle doit se faire une raison : le couple est mort. Elle commence ainsi un véritable processus de deuil, à travers un tourbillon de sentiments entremêlés : déni, tristesse, colère, jalousie. Une description presque ethnographique de la rupture et de ses conséquences.
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Beaux Rivages

Un très bon livre/roman j ai beaucoup aime
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Garçon manqué

Presque illisible : un style sans narration, des phrases courtes, si courtes qu'elles perdent leur sens. Pas de plaisir de lecture.
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Garçon manqué

Un des meilleurs livres de Nina Bouraoui.
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Garçon manqué

J'ai beaucoup aimé ce premier livre de Nina Bouraoui qu'il m'est donné de lire. Dans la première partie du livre, Nina (abréviation de Yasmina) vit avec sa famille en Algérie, près d'Alger. On devine qu'elle a entre 12 et 15 ans. On est une dizaine d'années après l'indépendance de l'Algérie. Son père, Rachid, est algérien, il a fait de hautes études en France et travaille désormais pour le compte d'organismes internationaux ce qui l'amène à voyager très souvent. Nina vit donc le plus souvent avec sa mère, Maryvonne ou "Méré", bretonne (Rachid et Méré se sont connus à l'Université de Rennes), sa soeur qui a quelques années de plus qu'elle et sa grand-mère paternelle. Elle fréquente le lycée français et ne connait que quelques rudiments d'arabe. En dépit de cela et de sa difficulté à s'intégrer car perçue comme étrangère par les autochtones, elle éprouve un amour viscéral pour ce pays, pour ses paysages, la mer, les plongeons depuis un rocher sur la plage et pour Amine, son ami, qui symbolise à lui seul tout cela. Dans la deuxième partie du livre, l'auteur nous raconte des vacances en Bretagne chez ses grands-parents avec sa soeur et plusieurs cousins. Certes elle aime ces vacances, mais elle lui font aussi ressentir qu'une partie d'elle est en Algérie et qu'elle ne peut partager cela avec ses cousins français.



A cette thématique d'une identité culturelle déchirée entre les deux rives de la Méditerranée, se superpose pour Nina Bouraoui une recherche de son identité sexuelle. Avec Amine, elle joue à inverser les rôles : elle, qui a une carrure masculine, serait le garçon tandis qu'Amine endosserait un rôle féminin. Rien n'est aussi clair que cela. Beaucoup de choses sont seulement esquissées et l'auteur nous laisse combler les vides entre ses phrases sèches, ultra-courtes, qui sonnent comme des coups sur une enclume ou parfois comme des gifles en pleine figure.



Après une cinquantaine de pages, j'ai craint de me lasser de ce style violent, presque barbare, mais j'ai trouvé au fil des pages qu'il se mettait particulièrement bien au service de cette double déchirure dont ce livre veut rendre compte, pour éloigner toute tentation de pathos et pour nous faire sans doute mieux percevoir la révolte intérieure de l'auteur. Un livre très original qui je pense résonnera longtemps en moi.
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Garçon manqué

Dans "Garçon manqué", Nina Bouraoui nous emmène au coeur de l'Algérie, de son enfance, de son trouble, de son questionnement sur son identité (nationalité et genre).

Le style est incisif. J'ai lu ce récit le cœur battant, la respiration haletante, on est pris dans le tourbillon de son humeur, de ses sentiments, de ses questions, de sa vie.

C'est magnifique, poignant, un joli coup de cœur.
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Garçon manqué

Ponctué de nombreuses anaphores, ce récit autobiographique se rapproche d’une scansion autour de questions sur l’identité, sur le genre, sur la peur, des territoires, la souffrance et l’amour. On sent là un besoin urgent de dire, de laisser sortir les souffrances et les déchirements d’une fille qui se cherche : femme – homme « garçon manqué » – française – algérienne, mais qui a, avant tout, ce besoin d’être elle-même.

Nina Bouraoui écrit page 10 « Ma vie algérienne est nerveuse. Je cours, je plonge, je traverse vite. La rue est interdite […] la rue est derrière la vitre de la voiture. Elle est fermée, irréelle et peuplée d’enfants. La rue est un rêve. Ma vie algérienne bat hors de la ville. Elle est à la mer, au désert, sous les montagnes de l’Atlas. Là, je m’efface enfin. Je deviens un corps sans type, sans langue, sans nationalité. Cette vie est sauvage. Elle est sans voix et sans visage. » Et il en va ainsi de son écriture : sauvage, pas encore domptée comme elle le sera dans certains romans à venir comme Satisfaction par exemple.

Elle se confronte à ses questionnements que le regard des autres soulève à tout moment. Ainsi, en parlant du contrôleur dans le train l’amenant à Rennes : « comme il ne sait rien de cet amour que je viens chercher à Rennes. Pour ma mère. » (p.100) Effectivement, l’amour et la reconnaissance de ses parents fait également partie de la quête de l’auteur. Plus loin, elle nous explique qu’elle est le fruit de leur silence, de leur choix : « c’est la mémoire de nos parents qui est importante. De leur souffrance. De leur humiliation. Notre berceau. Ce qui nous attendait. Le contexte. Ce qui a été fait. Ce qui a été dit. Leurs blessures transmises. Cet héritage-là. » (p.134) Alors Nina Bouraoui écrira que c’est cela qui l’amènera à l’écriture : « Et mon silence toujours. Parce que ma voix n'est rien. Elle s'échappe comme du vent. Bien sûr qu'il ne fallait pas répondre. Je trouverai mieux. Je l'écrirai. C'est mieux, ça, la haine de l'autre écrite et révélée dans un livre. J'écris. Et quelqu'un se reconnaîtra. Se trouvera minable. Restera sans voix. Se noiera dans le silence. Terrassé par la douleur. »

Il est des douleurs qui transcendent, c’est ce qui nous permet de lire Nina Bouaroui aujourd’hui. Ces douleurs qu’elle tisse et partage au fil de son œuvre : un moyen de nous aider dans la vie aussi !
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Garçon manqué

Nina Bouraoui de nouveau , cette fois dans le cadre d'une autobiographie. Dans celle çi elle aborde la thématique du racisme ordinaire , béte et méchant . Le racisme elle y a était confrontée toute petite , c'est hélas un vieux compagnon qu'elle ne connait que trop bien. La force de son récit c'est justement les moyens de lutte qu'elle a trouvée contre cette manifestation de la bétise la plus crasse . Ne tombant jamais dans le piége de l'auto fiction elle entraine le lecteur dans une course pour le droit d'étre soi dans un monde qui vous rejette. Son talent naturel fait toute la différence avec des soits disants auteurs qui n'on au final aucun talent et jouent sur la corde sensible et les penchants voyeuristes des lecteurs . Pas de cela chez Nina Bouraoui qui elle est un auteur , et un sacré bon qui plus est .
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Garçon manqué

Captivant. Étourdissant. Désarçonnant.

Seul hic: La réconciliation et l’apaisement intervenus sans savoir comment.
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Garçon manqué

Le thème de l'identité est évoqué dans ce livre . Elle a grandit dans deux cultures algérienne et française. La guerre d'Algérie est évoquée aussi, ainsi que le racisme le regard porté sur les algériens dans la France des années 70. Elle est de père algérien et de mère française, elle est métisse. Elle le vit comme quelque chose de très violent.

"Je parle français. J'entends l'algérien. Mes vacances d'été sont françaises. Je suis sur la terre algérienne." Elle ne parle pas l'arabe, la langue de son père "C'est une langue qui s'échappe."

Elle est partagée entre deux cultures. Elle voudrait être un garçon, l' Algérie est le pays des hommes, son père l'appelle Brio. il suffit de porter cheveux courts et pantalon pour décider de son genre.

Elle est née en 1967, et la guerre d'Algérie est présente en elle via son oncle Amar tué à la guerre. La guerre entre les français et les arabes. La mort de son oncle Amar l'interroge, la travaille elle se pose des questions concernant son identité. La France est le pays de sa mère. Elle passe ses vacances chez ses grand-parents à Rennes et à Saint -Malo seul avec sa grande sœur, dans les années 70. Ces parents se sont rencontrées en 1960 à l'université de Renne.

La mer a son rôle dans son récit et elle est différente aussi. En Algérie c'est la mer sauvage déchaînée chaude, et à St Malo la mer est froide, elle se retire.

Dans cette deuxième partie, Nina est différente, elle évoque ses souvenirs d'enfance accompagnés des odeurs qui va avec. Nina Bouraoui a une écriture très affirmé, le "Je " est ancré dans son récit. Mais la grande force de son style, c'est qu'à la lecture cela ma rappelé ma propre enfance, mes propres souvenirs de plage. La douceur de l'enfance et des vacances passés chez ses grands-parents et évidement mon identité n'a rien à voir avec celle de Nina. Cela est fort ...Les phrases s'enchaînent sans fin ne laisse aucun répit au lecteur." J’écrirai en français en portant un nom arabe. Ce sera une désertion. ". Ce sera surtout le moyen de réunir enfin ces deux identités, ces deux familles, ces deux histoires... qui ne font qu’une. L’histoire de Nina. Belle découverte, j'aime ce style qui s'affirme qui va à toute vitesse.
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Garçon manqué

Dans Garçon manqué, Nina Bouraoui nous parle d'un rapport entre deux nationalités, son récit est autobiographique. Elle aborde aussi la thématique du racisme auquel elle était confrontée toute petite.Nina Bouraoui est de mère bretonne et de père algérois. Elle a grandi entre deux pays et deux cultures et ce livre interroge donc son identité. Elle nous raconte sa vie en Algérie en 1970 et son racisme. Elle est aussi très proche de son ami Amine qui lui est algérien. Elle avait le sentiment de n'avoir aucune véritable nationalité. Ce livre est composé uniquement de phrase courtes qui se répètent souvent , c'est ce qui m'a gêné pour la lecture car il n'y avait pas de phrases longues pour décrire quelque chose . Ce livre ne m'a pas forcément plu pour la lecture mais le sujet de ce livre est très intéressant.
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Garçon manqué

Dans Garçon manqué, Nina Bouraoui nous parle d’un rapport ambigu au genre et à la nationalité. À ce qui fonde, dans les grandes lignes, l’identité. Jusque-là, sur le papier, ça a tout pour m’intéresser. Mais… mais je n’ai pas réussi à accrocher, à comprendre où elle voulait nous emmener.



Il me paraît toujours compliqué de critiquer un ouvrage mâtiné de quête identitaire. Qui suis-je pour parler d’une vie – et d’un monde – que je ne connais pas ainsi que des mots que l’auteur a choisis, qui entrent en résonnance avec son vécu ? Mais (bis)… mais lorsque les phrases font en moyenne trois mots pendant 189 pages, il est difficile de trouver les connecteurs logiques.



En bref, j’ai tourné les pages rapidement, pour arriver au bout, en saisir le tout, éventuellement l’apprécier. Ça n’a pas été le cas. Mais (ter)… mais peut-être que ça vous parlera mieux qu’à moi !
Lien : https://auxlivresdemesruches..
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Garçon manqué

Je crois que je ne suis pas fait pour aimer les biographies.



C'est un livre que j'ai emprunté à la bibliothèque pour un cours de littérature comparée sur le thème des héroïnes dans la fiction (pas la drogue). Si mon cours était intéressant, malheureusement je ne peux pas en dire autant de ce livre.

En fait, je n'ai presque rien d'intéressant à dire, tellement ma lecture fut tiède. Pourtant l'autrice aborde des thèmes intéressants. Mais je n'ai rien retenu et je n'ai pas ressenti grand chose non plus.



Je pose juste cet avis ici pour me rappeler un jour que j'ai lu ce livre. Et c'est déjà bien.
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Garçon manqué

Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre...si j'ai aimé ? je ne sais pas..si j'ai détesté ? je ne pense pas ! Mais alors où placer ce livre ? La non plus je ne sais pas ! Nina Bouraoui a sa façon d'écrire qui m'a bousculé ! Des phrases courtes voir très courte ! Honnêtement je n'ai pas toujours compris le message qu'elle voulait faire passer...et je n'ai pas compris où était sa maman dans l'histoire ! Bref ce livre ne fut pas un coup de coeur !
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Garçon manqué

Récit d'une enfance toujours entre-deux, ce court roman autobiographique pose la question de l'identité des enfants métisses. Nina Bouraoui est de mère bretonne et de père algérois. Elle a grandi entre deux cultures, entre deux pays. Comment se construire une identité dans cette dualité permanente ? Dans le mépris et l'incompréhension qui l'entoure en-dehors du cercle familial ? C'est même une double crise d'identité que raconte l'auteure : Algérienne ou Française ? Fille ou garçon ? Elle raconte ses souffrances, elle raconte l'Algérie des années 1970, son amitié à Alger avec Amine, l'amour qui l'unit à sa sœur, les longues absences de son père, la force de la mère, le racisme en Algérie, le racisme en France, ce sentiment de n'avoir aucune véritable nationalité. Pas vraiment Française, pas vraiment Algérienne, jamais à sa place. Elle raconte son refus de la conformité, son refus de la féminité, puis la réconciliation, enfin.



Le roman se divise en trois parties, trois espaces, trois villes : d'abord Alger, puis Rennes, pour finir à Tripoli, là où elle se réconciliera enfin avec elle-même. Un roman court qui en dit long pourtant, dans un style piquant, un texte uniquement constitué de phrases courtes, voire très courtes, cinglantes, parfois violentes, qui se répète souvent, qui multiplie les anaphores pour donner encore plus de force à ce qu'il raconte, comme une longue litanie qui laissera une marque indélébile dans l'esprit du lecteur.
Lien : http://excalibri.blogspot.fr..
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Garçon manqué

Des phrases courtes qui crépitent, qui claquent pour dire la difficulté de se savoir algérienne ou française, la volonté de décider d’être un garçon plutôt qu’une fille.

Oui, les phrases sont courtes, très courtes, souvent un seul mot. Et au fil des pages elles disent toutes la même chose. Le poids de ces dualités.

C’est répétitif certes, mais ça traduit bien toute cette souffrance engrangée depuis l’enfance, de ne pas savoir où est sa place, de ne pas savoir qui elle est.

Heureusement, il y a Amine, son ami, il y a sa sœur.

Nina Bouraoui avait certainement une grande nécessité de faire sortir tout cela par les mots, et elle l’a bien fait.

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Grand Seigneur

Au moment où son père décède, notre autrice raconte ce qu'elle a partagé avec cet homme-modèle, sa vie politico-diplomatique secrète aussi. Et surtout comment elle envisage cette future perte. Comment on fait, dans quel état on est quand il s'agit de choisir le dernier costume ? Comment on dit au-revoir quand on envisage l'inévitable. De belles phrases, mais globalement un témoignage très personnel. Voilà voilà !
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Grand Seigneur

En mai 2022, le père de Nina est admis en soins palliatifs au centre Jeanne-Garnier, dans la chambre 119 ; il est entouré de sa femme et de ses deux filles et il va y séjourner pendant une dizaine de jours.



Cela va induire une réflexion de Nina sur la souffrance, la maladie, la mort, le deuil mais en parallèle les souvenirs d’enfance remontent à la surface. Elle évoque ainsi cet homme brillant et cultivé qu’est son père, l’exil, car il a dû quitter son pays natal, l’Algérie, au moment où sévissait la violence.



Elle évoque aussi ses absences, elle guettait ses retours avec impatience, car comme elle le dit si bien il était « l’homme de sa vie », et ce sera le seul en fait, celui qui l’a aidée à se construire. Elle faisait tout ce qu’elle pouvait dès le plus jeune âge pour qu’il soit fier d’elle, même s’il l’a élevée en garçon.



Nina Bouraoui parle de ce « grand seigneur » avec tendresse et respect, évoquant au passage l’exil, le déracinement, le couple qu’il formait avec sa mère, Bretonne, la double culture, et également son homosexualité et comment il la percevait.



Elle livre dans ce récit intimiste la progression vers la fin de vie, la manière dont son père est devenu l’ombre de lui-même, rongé par la maladie, ainsi que ses réactions vis-à-vis de la mort qui approche, ainsi que toutes les démarches qui accompagnent : choisir « la tenue » organiser le grand départ.



J’ai été touchée par sa pudeur aussi, quand elle n’ose pas le toucher ou quand elle lui parle, ainsi que la relation qui se noue avec Georges dont la sœur occupe la chambre d’en face et ne veut plus se battre.



J’ai beaucoup aimé ce livre qui m’a permis de découvrir la plume de Nina Bouraoui et je vais rester dans la même thématique avec « Kaddour » de Rachida Brakni.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions J.C. Lattès qui m’ont permis de découvrir ce livre et la plume de son auteure.



#GrandSeigneur #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Grand Seigneur

Nina Bouraoui nous livre un récit très intime, celui de son vécu et de ses sentiments face aux événements ayant mené au décès de son père.

Très personnel, ce livre est une façon pour l'autrice de décrypter et de comprendre les derniers mois avec son père, de l'évolution de sa maladie, à sa prise en charge dans un centre de soins palliatifs, jusqu'à son décès. L'écriture est cathartique ; elle lui permet de réaliser et de s'y confronter. L'espoir, l'amour, les doutes, l'appréhension, l'incompréhension, le déni, les souvenirs et la nostalgie s'y mêlent.

Cette confidence nécessaire à l'autrice est émouvante mais trop personnelle à mon goût. J'ai été gênée par cette lecture, trop intime ; je l'ai lue avec difficulté, ne souhaitant pas me confronter à ces émotions que chaque personne ayant perdu un être proche a un jour ressenti.

Malgré la qualité indéniable de la plume, de par son thème, cette lecture sera vécue différemment par chaque lecteur : ceux qui comme moi trouvent cette lecture difficile et ceux pour qui cette confession est un écho apaisant à leur vécu.



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Grand Seigneur

Dès les premières lignes, les mots de Nina Bouraoui bouleversent de sincérité et de tendresse. Son père est placé en soins palliatifs, cette “antichambre de la morgue, elle-même antichambre du cimetière “.



Et, pendant une dizaine de jours, lui et sa famille vont ensemble partager des moments d’une extrême intensité. L’écrivaine les évoque en même temps que les souvenirs ressurgissent !



Jeanne-Garnier a un étage particulier, le Sacré-Cœur. Non, rien à voir avec un quartier chargé d’histoire ! Juste un étage d’une maison médicale et surtout une chambre, celle du numéro 119, qui est devenue le lieu de l’agonie d’un homme, une chambre de souffrance et de douleur pour sa famille.



Les écrits de Nina Bouraoui s’attachent généralement aux thèmes du déracinement, de l’enfance et de l’homosexualité. Ayant hérité d’une double culture, algérienne par son père, bretonne par sa mère, l’écrivaine s’attache souvent par l’autofiction à analyser ses rapports au monde.



La perte d’un père

Au début, j’ai eu peur que les mots de Nina Bouraoui soient trop difficiles, ravivant des images qui font encore mal certains jours, ou, qu’ils ne soient présages de séparations redoutées. Et, puis, quelques bribes entendues sur une radio m’ont convaincue de ne pas faire l’impasse devant un tel texte. Alors je me suis plongée dans cet océan de signes !



Cet écrit où une écrivaine prend les seules armes qu’elle maîtrise pour apprivoiser la mort de son père m’a saisie. Je l’ai lu presque d’une traite, m’enfermant dans une coquille pour en goûter toutes les nuances. Difficile d’en décrire la portée générale, puisque chacun le recevra avec son intime singularité.



Pourtant, par l’amour des mots, Grand seigneur entraîne vers ce lien invisible et pudique entre une fille et son père en décrivant leurs histoires, leurs expériences et leurs vécus. Car, Nina Bouraoui réussit à nous hisser, hors de nos histoires.



Remerciant la virilité que cet homme lui a donnée, cette agonie lui permet de faire un travail de mémoire qu’elle partage. Car l’homme de plus en plus décharné, devenu mutique au fil des jours, ne ressemble pas à l’homme qu’il fut. Et ce sas, représenté par cette chambre, lui permet de rechercher d’autres images, d’autres souvenirs, d’autres présences qui lui ressemblent vraiment.
Lien : https://vagabondageautourdes..
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