AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Nina Wähä (40)


Tu peux faire ce que tu veux dans la vie, disent les parents en admirant leur petite merveille. C'est faux. Un enfant peut faire beaucoup de choses, mais pas ce qu'il veut. Pas tout. Dès la naissance, les portes commencent à se fermer.
Commenter  J’apprécie          100
L’amour est un luxe que seuls les riches peuvent se payer. Pour les pauvres, il n’a aucune valeur, ne cause que des tracas, fait obstacle à ce qui importe, à ce qui a du sens – manger à sa faim, survivre à tout prix. D’ailleurs, pourquoi veut-on survivre à n’importe quel prix ? Pourquoi une vie de merde vaut-elle la peine d’être vécue ?
Commenter  J’apprécie          90
Elle empochait les billets, reconnaissante, et se sentait riche comme Crésus, car elle savait que l’argent était à elle, rien qu’à elle, et elle avait l’impression que la vie lui donnait une deuxième chance.
Cette liberté l’enivrait. Longtemps, peut-être depuis toujours, ou du moins depuis qu’elle était devenue adulte, elle s’était sentie dépossédée de sa vie, appartenant d’abord à ses parents, puis à son mari ; elle avait presque abandonné tout espoir qu’elle lui appartienne un jour, mais voilà qu’à présent on la lui avait rendue.
Commenter  J’apprécie          60
Rentrer chez soi est quelque chose de particulier. Cela peut nous plaire ou nous déplaire, mais on n'y est jamais indifférent.
Commenter  J’apprécie          50
nous n'avons pas de comptes à rendre au passé, mais nous avons le devoir de témoigner, de ne jamais oublier ce qui a eu lieu, ce que nous savons, de le raconter pour que les enfants nés, les enfants à naître et les enfants qui vivront bien après notre départ puissent partager notre testament.
Commenter  J’apprécie          40
« Ta fille te ressemble, déclara Mika un soir en se rhabillant.
[…]
– Oui, ou plutôt, j’imagine que tu étais comme ça plus jeune.
– Comme ça ?
Il s’arrêta et lui sourit.
– Oui, sauvage, libre et intelligente comme elle.
Siri secoua la tête. C’était trop à digérer pour elle, qu’on puisse utiliser tous ces adjectifs pour qualifier sa fille, que ce soit en plus des attributs positifs, et enfin qu’il veuille aussi lui prêter ces qualités. »
Commenter  J’apprécie          40
Les jeunes gens rêvent d'amour. Ils n'ont pas le choix. Ils sont obligés d'être aussi fous. Pour eux, la vie doit être un point d'interrogation heureux. Rien à faire, ils sont conditionnés par leurs gènes. Les hormones s'emballent, les corps veulent se mêler à d'autres corps, s'approcher, fusionner, s'unir, jouir.
Commenter  J’apprécie          30
Helmi, qui n'avait jamais été très scolaire, se mit tout à coup à lire. Des romans d'amour, mais tout de même. Allongée sur son lit, elle dévorait les livres l'un après l'autre et, parfois, après avoir lu un passage particulièrement intense, elle était obligée de basculer sur le dos et demeurait ainsi, à fixer le plafond en soupirant - car ah ! quelle puissance que celle de l'amour !
Son but dans la vie devint de vivre ça un jour.
Commenter  J’apprécie          20
Tous les frères et sœurs s'attroupèrent comme d'habitude autour d'Annie, curieux non seulement des cadeaux de Noël exotiques et luxueux dissimulés dans son sac, mais aussi de son ventre rond. Très vite elle sentit ses épaules se détendre, put reconnaître qu'elle avait été inquiète, maintenant qu'elle ne l'était plus. Elle s'assoupit sur la banquette-lit de la cuisine, repue après le petit-déjeuner, le pain de seigle, le café bouilli, ces saveurs familières qui faisaient partie de son code génétique, ces éléments constitutifs de son être absents de la grande ville. Ce n'est qu'en les ragoûtant ici qu'elle avait pris conscience qu'ils lui manquaient, là-bas. Parce qu'on trouve beaucoup de choses à Stockholm, mais pas le pain de seigle de Siri.

Elle resta allongée sur la banquette à observer la pièce, la maison, qui faisait toujours partie d'elle ; elle connaissait la moindre latte du plancher, la moindre marche grinçante de l'escalier menant à l'étage qu'ils avaient construit l'année des neuf ans d'Annie, l'année de la naissance d'Hirvo.

Elle se souvenait de la sensation de gravir l'escalier à pas de loup, jusqu'à la chambre des parents ou Siri reposait avec Hirvo au sein, les cheveux étalés autour de sa tête, le regard doux, ouvert, heureux. Heureux, oui. La plupart des souvenirs étaient teintés de mélancolie, ou de quelque chose d'autre, plus sombre, mais Siri avait toujours semblé intouchable lorsqu'elle venait d'accoucher. Comme si la vie prenait une dimension supérieure à ce moment-là, pendant la première année des enfants. Et des premières années, il y en avait eu beaucoup dans la famille Toimi.

Par terre jouaient les plus jeunes des frères, Arto et le benjamin, Onni, les seuls à ne pas avoir encore commencé l'école ; les autres avaient filé à peine le petit déjeuner avalé, s'employant déjà à vivre leurs propres vies (Hirvo dans les bois, ou personne ne savait ce qu'il faisait), occupés à leur besogne (Lahja), pour ensuite aller à la bibliothèque (Lahja), pour ensuite aller à la bibliothèque (Lahja à nouveau), en route vers Tornio (Valo), et la maison était alors redevenue silencieuse, plus silencieuse.
Commenter  J’apprécie          20
Ce qui n’est pas tout à fait vrai, car il y a toujours du travail, mais elle n’avait pas besoin de chercher un emploi rémunéré, et heureusement, car qui l’aurait embauchée ? Une femme de cinquante-cinq ans sans aucune formation et avec plus d’enfants qu’on ne pouvait en compter sur les doigts des deux mains. Non, elle s’en sortirait en cultivant son petit lopin et en tissant des tapis en lirette pour les voisins et les proches, ou les proches des proches qui en avaient eu vent et qui étaient prêts à payer.
Commenter  J’apprécie          20
Elle était comme la saison qui la vit naître : une explosion de fleurs diffusant la joie partout où elle allait. Elle chantait en aidant aux tâches ménagères, depuis son plus jeune âge, malgré les reproches incessants de sa mère. Elle ne parvenait pas à s’abstenir, les notes s’échappaient de sa bouche.
Commenter  J’apprécie          20
Toute sa vie ça la suivrait, cette peau brun sale, ces jambes squelettiques et ces hanches osseuses incapables de faire tenir un bloomer ; sa petite taille et sa maigreur représentaient un échec, l’échec de ses parents, ce qui expliquait peut-être l’aversion toute particulière que sa mère éprouvait envers elle.
Commenter  J’apprécie          20
Un enfant est conçu. C’est un miracle, vous êtes bien d’accord. Tant de paramètres doivent être réunis pour que cette petite vie soit créée, tant de composantes doivent concorder, convenir très précisément, ce n’est autre qu’un hasard divin, que l’on soit ou non religieux, une magnifique coïncidence.
Commenter  J’apprécie          20
Cela commença comme une sorte de gloussement ou un raclement de gorge, puis le rire parut lui sortir du ventre, avant de se transformer en hilarité. Helmi jeta un regard en biais à sa mère qui lui fit un signe de tête.
Siri savait qu’il était difficile pour Helmi de garder le silence. Ce n’était pas dans son caractère.
Pentti continua de rire. Il rit longtemps, combien de temps ? Plusieurs minutes ? Il gloussait comme après une histoire drôle, un peu cochonne mais pas trop, et il essuyait les larmes au coin de ses yeux du revers de la main. C’était typique ; pouvait-on attendre autre chose de sa part ?
Commenter  J’apprécie          20
Elle avait toujours dormi sur le côté mais à présent elle avait à peine le temps de s’endormir qu’elle était arrachée à son sommeil par des picotements dans les doigts. Ptit-Pasi était près d’elle dans le lit. Il avait le sommeil agité : la plupart des nuits, il roulait en dormant. Pasi avait l’habitude de dormir sur le canapé, surtout les soirs comme celui-ci où il rentrait après le coucher de sa femme et de son fils.
Commenter  J’apprécie          20
Certaines personnes semblent traverser la vie loin du mal. Elles flottent à quelques pas du sol, enveloppées par une lumière, complètement nues, le monde ne leur offrant aucune protection. Elles ne sont peuplées d’aucun sentiment haineux. Elles peuvent être peinées, voire parfois en colère, mais aucune méchanceté ne les habite. Esko était comme ça. Il était incompris de sa famille, et c’est peut-être ça qu’ils sentaient sans pouvoir mettre les mots dessus, l’absence de mal en lui. Ce mal qu’ils sentaient si clairement en eux, dans leur héritage et même, oui, dans leur ADN.
Commenter  J’apprécie          20
Si on a connu la faim durant une période prolongée, on sait à quel point elle affecte le psychisme. Les maux de tête, on apprend à vivre avec, mais il faut du temps pour cesser de s'étonner des conséquences sur le corps; il devient flasque, il cesse d'obéir. Les jambes, lourdes et engourdies, ne peuvent, ne veulent pas courir, même s'il s'agit de sauver sa peau. Cette indolence dans la tête, la brume qui enveloppe les pensées, qui se pose comme une couverture sur l'existence, qui empêche de formuler des phrases entières, qui empêche d'envisager un quelconque changement, parce que les idées n'arrivent jamais plus loin que la première courbe du cerveau et ensuite, le noir. Il est difficile pour les crève-la-faim d'aller à l'école, d'apprendre, quand on a l'esprit ailleurs.
Commenter  J’apprécie          10
On n’était pas libre de rêver à une autre vie. Certes, on ne peut pas réellement le savoir tant il était honteux de partager ses pensées les plus intimes, mais en Finlande on n’assista pas à la même émigration massive que dans le pays voisin, et ce n’est pas parce que l’on vivait dans la prospérité et l’abondance. Non, autre chose faisait défaut.
Commenter  J’apprécie          10
Elle était une fleur, la prunelle des yeux de ses frères. Les enfants ont de tout temps éprouvé cette curiosité pour la vie, et les frères de Siri n’étaient pas en reste. Ils adoraient la fillette et l’emmenaient volontiers avec eux partout où ils allaient.
Commenter  J’apprécie          10
Elle ne supportait pas de suivre ces pensées jusqu’au bout, comment elle finirait ses jours seule dans la maison vide avec cette folie qui semblait croître jour après jour en Pentti.
Mais elles gardèrent le silence. Avec tous les mots entre elles comme des fils emmêlés.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Nina Wähä (105)Voir plus

Quiz Voir plus

Mémoire et souvenirs dans les titres

Complétez le titre du roman d'Edmonde Charles-Roux qui a obtenu le Prix Goncourt en 1966 : Oublier ...

Florence
Palerme
Venise
Naples

10 questions
284 lecteurs ont répondu
Thèmes : mémoire , souvenirs , oubliCréer un quiz sur cet auteur

{* *}