Citations de Nine Gorman (1484)
Les points d’exclamation et les émojis que je choisis pour mes messages sont comme un costume, un maquillage de scène, une performance de joie que je m’efforce de rendre convaincante pour qu’il ne perçoive pas la peine cachée derrière ces artifices. C’est encore plus facile que face à face.
Au fond, les gens ne voient que ce qu’ils veulent voir.
Et quand sera venu le temps pour nous de mourir,
Recommençons tout dans le ciel ensoleillé
Je vois le ciel. Il disparaît.
Je vois le ciel. Il s'évanouit encore.
Je vois le ciel. Puis, aussitôt après, la terre...
Les chaînes de la balançoire grincent à chacun de mes mouvements. Je me dis que si me propulse assez fort, je pourrais effleurer les nuages du bout de mes pieds. Je savoure ce moment d'apesanteur, cette seconde où, juste avant de redescendre, j'ai la sensation que mon corps flotte, qu'il est léger... léger. Je voudrais m'envoler, nager dans les airs, et apercevoir maman.
Mon septième ciel se trouve dans le bleu de ses iris.
J’ai peur que le soleil ne se lève plus jamais sur ma vie. Si je suis le ciel, alors je suis un ciel nocturne…
Ne laisse pas la noirceur du monde t'engloutir. Fais confiance aux gens, aime-les. Certains te décevront, mais d'autres seront de belles surprises
Là où devrait battre mon cœur, je ne sens qu'un trou énorme.
Quand je reviens sur ma vie il y a un an maintenant, je me dis qu'il peut s'en passer des choses, en trois-cent-soixante-cinq jours. On pense ne jamais pouvoir remonter la pente, on compare son existence à un immense terrain vague que seules des épaves recouvrent et où l'herbe ne pousse plus. On apprend à ne plus avoir d'espoir, à tenter de supporter le quotidien, à accepter de vivre chez son oncle à peine plus âgé de dix ans que soi. Je pensais que seule la mort voudrait de mon terrain à la con comme maison, puis je me suis rendu compte que des tas de choses pouvaient s'y écraser par mégarde. Des rencontres, des problèmes des imprévus... De merveilleux imprévus.
Puis l'herbe se remet à pousser.
- Je t’ai toujours choisi, Thomas.
- Qu’est-ce qui t’a pris de te soûler au collège ? Dans la chapelle, qui plus est ? Je pensais t’avoir mieux éduqué que ça, tu me fais honte.
Je ressens ses mots plus que je ne les entends. Ce sont des larmes sous ma peau, qui me lacèrent à l’intérieur.
Son visage est impassible, comme si elle était imperméable à toute émotion, comme si ce qui venait de traverser n’était rien - absolument rien. Mais je ne suis pas dupe. Grand-mère est simplement très douée pour dissimuler ce qu’elle ressent.
- Tu crois qu'il y a un monde, dans le multivers, où on se serait choisis ?
Quand j'appuie sur «lecture», ça met mon cerveau sur «pause».
- Parfois, je voudrais juste avoir une machine à remonter le temps et pouvoir revenir en arrière, quand tout était plus simple.
Mais s’il est perdu, je serai son phare.
Je le regarde droit dans les yeux, l’espoir et la conviction brûlant au fond de mes iris.
S’il dérive, je serai son ancre.
Je le saisis d’une main derrière la nuque et je le retiens près de moi quand il essaie de se dérober, jusqu’à poser mon front contre le sien.
- Très bien, alors…
Et s’il a raison, si deux ados ne peuvent rien faire contre le système, nous leur prouverons à tous qu’ils ont tort.
- Alors, on s’enfuira tous les deux, s’il le faut, Ash. Mais jamais je ne te laisserai. Tu te souviens : ensemble pour la vie.
Accepter de l'aide, ce n'est pas une faiblesse, c'est même une grande force.
Mon existence ne ressemble plus à un terrain vague, à présent. L'herbe n'a pas simplement poussé pour cacher les épaves qui y étaient cachées. Le soleil y a fait éclore des fleurs qui l'ont parsemée de couleurs. Les imprévus qui se sont écrasés là par mégarde quelques années auparavant ont rendu mon existence plus douce.
- On apprend tous les jours comment vivre, ma petite. Tous les jours. On apprend l’absence, et on avance.
Être, évidemment, est plus effrayant que devenir, car il ne s’agit plus de planifier mais d’agir.
Et soudain, ça me prend. Cette envie de pleurer sans raison. Je respire un grand coup avant de trouver un prétexte pour aller dans la réserve. Je reviens quelques minutes plus tard, comme si ne rien n’était, en forçant un large sourire, et je me remets au travail.