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Critiques de Norman Maclean (50)
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Et au milieu coule une rivière

Cette nouvelle est centrée sur la famille Maclean qui vit dans le Montana au début du 20è siècle. Une passion commune pour la pêche à la mouche réunit Norman, le fils aîné et narrateur, son turbulent frère Paul, et leur père John, un rigoriste pasteur presbytérien qui a élevé la pêche à la mouche au rang de religion.

Ce récit très largement autobiographique nous raconte les relations des deux frères et est un hommage à la mémoire de Paul mort de façon tragique qui fit de la pêche un véritable art. Au-delà des éléments personnels, ces descriptions détaillées de parties de pêche sont une ode à la nature, telles qu'on les connaît dans la littérature anglo-saxonne. Le sentiment d'appartenir à la nature est habilement associé à des réflexions philosophiques, métaphysiques, et parfois même religieuses. Même si vous n'êtes pas amateur de pêche, vous aimerez ce livre dense et poétique.
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La Rivière du sixième jour

" La Rivière du sixième jour est un livre de soleil et d'ombre, de doute et de certitude. Soleil de ces heures passées dans l'intimité d'une nature qui s'offre à qui l'aime et la connaît. Même ceux qui, a priori, ne sont pas séduits par le charme discret de la pêche à la ligne, se laisseront prendre à la poésie de ces parties de lancer où l'homme, devenu danseur au-dessus des torrents, joue comme au premier matin du monde avec l'eau, ses rêves, les leurres et les truites au dos noir dont il connaît le langage et les rites. "(Michèle Gazier - Préface) ... Pour ce qui est de l'ombre, je vous laisse découvrir par vous-même.



Vibrant hommage à la région de Missoula dans le Montana, à la nature, à la pêche à la mouche, et à l'amour fraternel, ce livre est avant tout une halte merveilleusement reposante, une oasis de dépaysement, une pause dans les souvenirs de l'auteur que la patine du temps préserve comme un trésor malgré l'érosion.



Norman Maclean, le narrateur, se souvient avec une tendre nostalgie de sa jeunesse, de sa famille, de son frère, qu'il admire sans parvenir à le comprendre, de leurs parties de pêches. Dans cette famille, pas très communicative, la pêche se vit comme une religion, une passion, un art de vivre et un art tout court. Truites arc-en-ciel et truites brunes s'y disputent la vedette dans un paysage majestueux au coeur des Rocheuses.



Il faut aimer les histoires aux rythmes immobiles, un peu hors du temps, qui semblent parler de tout et de rien (et de pêche à la mouche!), alors qu'elles ne parlent finalement que de l'essentiel. Beaucoup de petites réflexions sur la vie se cachent dans la quête et les gestes du pêcheur, et les descriptions de la nature.



Un récit très court d'une simplicité confondante. Des mots tout aussi simples, qui vibrent d'amour, enveloppent les silences, écoutent le temps qui s'écoule, se ressourcent dans les rivières, pour notre plus grand plaisir. Pour le mien en tout cas. Un étonnant et pur moment de détente arraché à la frénésie du temps.



Paru en 1976, ce livre, devenu un classique de la littérature américaine, a également inspiré en 1992 la très belle adaptation cinématographique réalisée par Robert Redford "A river runs throuh it" /"Et au milieu coule une rivière".



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La Rivière du sixième jour

Au Montana, la pêche à la mouche est plus qu’une passion et aussi sacrée qu’une religion. Elle a ses codes, ses honneurs et ses cérémonies… et la sacralité de son silence. Elle exige patience et persévérance, elle nécessite d’être à l’écoute de soi, de la nature et des poissons. Et pour le roman de Norman Maclean, c’est tout pareil. Il a besoin de calme pour ressentir toute la beauté des lieux, pour contempler le cours de la rivière, pour apercevoir ces dos argentés ou multicolores. 147 pages dédiées uniquement à la pêche à la mouche ! Une simple histoire de famille et de fraternité dans les années 30, mais dans cette contrée proche de Missoula, cela devient tout simplement beau. Un roman zen et contemplatif où la seule action consiste dans le moulinet du poignet, les allers-et-retours de la ligne qui telle un lasso virevolte au-dessus de la rivière de façon à intriguer le poisson, à l’appâter avant de le faire mordre et le ramener dans sa besace… Des chapitres entiers consacrés au lancer, des paragraphes complets sur « comment choisir sa mouche », des réflexions philosophiques dans le style, « faut-il avoir une mouche générique, ou bien s’équiper de mouches spécifiques pour s’adapter à toutes les situations possibles et imaginables du poisson dans la rivière »… Et qu’est-ce que cela fait du bien, dans notre vie speed et mouvementée, de se poser quelques instants au bord d’une rivière, de passer une journée à pêcher à la mouche avec les deux frères Maclean, cela repose, cela calme et c’en est d’autant plus émouvant et magique. Un hommage à la lenteur et à la beauté.
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Et au milieu coule une rivière

Ce roman aux allures de récit autobiographique et de guide pour pêcheur à la mouche aborde la relation entre deux frères qui se considèrent comme des hommes forts, Norman fort de son expérience dans la nature et Paul fort de sa capacité à ne pas se soumettre à l’autorité. C’est l’éducation religieuse et l’amour fraternel qui poussent Norman à tenter d’aider Paul.



Norman raconte Paul, son frère cadet, son amour pour les paris depuis son plus jeune âge. Ceux-ci s’exerçaient sur les parties de pêche tout d’abord, puis dans les cercles de poker, un milieu beaucoup moins naturel et bien plus délétère.

Deux frères, une enfance baignant dans les sermons du père, pasteur presbytérien, et l’apprentissage de la pêche à la mouche ; une initiation hautement artistique où la technique doit être maîtrisée avant d’aller sur le terrain. Cette passion se déploie poétiquement sur les pages ; tremblements de la canne, mouche qui file à la surface de l’eau, grâce et précision du lancer qui ne doit pas partir trop en arrière. Une pratique en quatre temps d’où la nécessité du métronome qui quitte alors le piano de la mère.



Deux frères, deux êtres si différents, évoluant dans deux univers distincts. Une fois adultes, de loin en loin, une partie de pêche les relie et, du côté de Norman, une envie de tendre la main, d’aider ce frère un peu trop bagarreur, trop porté sur la boisson. Mais, pour préserver leur entente, ne pas dire ouvertement les choses, les évoquer par quelques allusions indirectes. Comment alors comprendre ce frère qui dérive, comment l’aider ?

« Pourtant, même plongé dans la solitude de ce canyon, je savais qu’il existait d’autres types qui, comme moi, avaient un frère auquel ils ne comprenaient rien mais qu’ils auraient voulu aider. »

Pour tout le monde, une partie de pêche permet de se remettre dans le droit chemin, de trouver sa voie, son équilibre. C’est ainsi qu’à l’été 1937, les deux frères se voient confier le beau-frère de Norman, pour lequel ils n’ont aucune sympathie.



L’attachement profond au Montana, à son canyon au fond duquel serpente la Big Blackfoot, imprègne tout le récit. L’auteur nous fait comprendre la rivière au courant puissant, à la voix assourdissante qui gronde dans certains canyons prisés par Paul devenu « maître dans l’art de la pêche au fouet ». Et de pêche, il en sera question ! Il nous fera guetter la truite à l’ombre des saules, craindre le branchage trop fourni, ennemi du pêcheur à la mouche. Paul est littéralement immergé dans le cours de la rivière, il pense en poisson, observe la nourriture potentielle que ceux-ci guettent afin de trouver l’appât et la technique parfaite pour sortir les poissons les plus magnifiques. Les observateurs sont unanimes, subjugués par son talent, sa technique.



Ce beau récit, tout en retenu, évoque la difficulté du contact, de la communication, même au sein de la cellule familiale. Norman se retrouve impuissant face à un frère qui ne demande finalement rien.

C’est peut-être la découverte des limites de l’altruisme, on essaie de se mettre à la place d’un autre mais avec notre propre vision des choses car on ne connait jamais vraiment une autre personne. Il arrive qu’en voulant aider, on dérange.





Dans ce tableau familial autour de la pêche, une chose m’a tout de même étonnée. Malgré une éducation religieuse, l’esprit de compétition transparaît entre Paul et Norman puis entre le père et Paul. Ils ne sont pas juste là pour savourer leur passion, il faut atteindre le quota et si possible que l’autre capture moins de poissons ou des plus petits.



Finalement, l’impression qui reste et qu’il est plus facile de comprendre la rivière et les poissons que les hommes.

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La Rivière du sixième jour



Je préviens d’ores et déjà les lecteurs (imaginaires), que cette critique adopte le second degré : le titre initial du livre de Norman Maclean était non pas « la rivière du sixième jour » mais : « sexe, mort et pêche à la mouche » mais avait été retoqué par la censure, trois gros mots à la suite , c’était vraiment trop :

Sexe, bon, on le fait mais à la condition expresse de ne pas en parler.

Mort, il y en avait eu assez durant la guerre du Vietnam, 1976, on vient juste de la finir, mieux vaut éviter, mieux vaut parler des nouvelles machines à laver.

Enfin., pêche, quelle soit au gros, à la mouche, ou melba, pour des lecteurs assidus de la Bible, non. Non et non.

Pourtant, malgré la censure, et en changeant non seulement le titre mais aussi tout le sens de sa nouvelle, puisqu’il ose décrire un homme rigide, lisant la Bible, et cependant initiant ses fils à la pêche à la mouche, Norman Maclean, en évoquant le sixième jour de la création( Genèse1), où l’homme doit dominer les poissons et les bestioles, arriva à ce que son écrit soit adapté au cinéma.



C’est en consultant les archives, qui avaient été compulsées d’ores et déjà par notre ami Pascontent, et sur exhortation de mon coach Sylviedoc, ( à ma connaissance, il n’y a personne mieux placée qu’elle, concernant ces sujets sensibles,) que je peux affirmer que la nouvelle de Norman Maclean redessine un nouveau monde, qu’on lit derrière les mots d’autres concepts beaucoup plus aigus, qu’on y apprend la liberté d’être soi ( et pas un autre), qu’ il faut croire au sexe, à la mort et à la pêche à la mouche, non pas l’un sans les autres, mais les trois ensemble.



Bien entendu, Redford ne s’y est pas trompé, lui même a déclaré au New York Herald : « le sexe, sans la mort, est peu de chose. Si l’on ne comprend pas que la pêche à la mouche (leurre pour attraper les poissons de rivière, Redford préférait les truites, selon notre ami Pascontent) est le complément inséparable de ces deux éléments, on ne comprend rien à la vie elle-même. »

A lire en apnée.

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La Rivière du sixième jour

Je ne suis pas pêcheur, d'ailleurs je ne mange pas de poisson. Alors que dire, les premières pages ne m'ont que très peu intéressé, voire même un brin rebuté, pourtant il faut reconnaître à l'auteur un certain talent pour raconter les histoires.

Je n'avais pas fait le rapprochement en le sélectionnant à la bibliothèque avec le film "et au milieu coule une rivière", choisissant mes livres plus au hasard qu'à de longues recherches.

J'ai dû faire abstraction des scènes de pêches pour entrer pleinement dans ce livre, qui a pour but de nous raconter une tranche d'histoire de 3 mecs passionnés de pêche, le père, pasteur, et ses deux fils. C'est une ode à la nature, à la lenteur, au vrai sens de la vie, au dépaysement, aux étoiles qui scintillent dans la rivière tourbillonnante, aux poissons qui virevoltent entre les pierres, aux techniques de pêche à la mouche ; pas celle des asticots bonne pour les citadins.

Des éléments déchainés, un cadre grandiose, le Montana, et l'homme tout petit au milieu de tout ça. Un vrai cadre pour méditer, pour ressentir la puissance, pour être au contact.

Oui trois étoiles seulement, trop de massacres d'animaux, c'est un peu comme l'hameçon, ça me reste en travers de la gorge.

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La Rivière du sixième jour

Ce roman est un vrai hymne à la nature, à la vie rurale et à l'authenticité humaine. Ici, personne ne triche, tellement le lieu; le Montana sauvage est criant de vérité. Dans ces immensités de montagnes, forêts, rivières et bourgades de l'Ouest américain du début du siècle dernier, on vit encore comme au moment de la conquête de l'ouest avec cet esprit de liberté inaliénable et cette rudesse brute au contact des éléments et des gens. Cet émouvant récit, est aussi un appel inconditionnel à la liberté, album d'images pris sur le vif d'une famille unie dans l'amour de la nature, de la pêche à la mouche, des traditions rurales.

Cette saga familiale ancré autour de la rivière qu'ils adorent et vénèrent, montre l'attraction que peut avoir un endroit naturel sur les hommes, au travers de sa beauté, pureté et simplicité. Constatation évidente que la vie peut être belle avec peu et surtout pas avec les démons des sunlights de la ville, absorbant les penchants addictifs des ruraux en quête parfois d'action, d'exaltation tapageuse. Danger mortel qui menace la cohésion d'un clan, semblant pourtant protéger dans son petit coin de paradis, ou coule une si belle rivière sauvage. . .

Robert Redford en fera une magnifique adaptation au cinéma sous le titre : et au milieu coule une rivière.
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La Rivière du sixième jour

Au milieu coule une rivière, un père et ses deux fils pêchent la truite arc-en-ciel. Nous sommes dans le Montana, aux pieds des "rocheuses". Une histoire lente qui prend le temps de nous décrire le paysage (et la technique de la pêche à-la-mouche).Un père pasteur presbytérien. On parle peu chez ces gens là car la parole donnée vous engage, tout est pudeur, non-dits.

Personnellement j'ai adoré cette plongée, avec ces deux "frangins", dans ces rivières fraîches,ces paysages magnifiques. Un livre pour les amoureux de la nature...mais pas seulement. Un très beau livre de la littérature américaine.
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La Rivière du sixième jour

Une histoire simple, qui parle de la nature, des hommes et de leur rapport avec cette nature ; qui parle de la famille et de tout ce qui rend les rapports entre les membres d'une même famille si simples et si compliqués. Une économie de mots et un style épuré pour parler de sujets essentiels de notre vie d'homme.

Parfois la littérature c'est simple... et ça fait du bien !
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Montana, 1919

Laissez-moi le temps de retrouver mes esprits, de rassembler mes pensées et de trouver mes mots. Je vais vous raconter une vieille histoire de jeunesse, celle de l’été de mes dix-sept ans. A l’époque, je m’étais engagé dans le Service des Eaux et Forêts pour surveiller, guetter serait le mot exact, la forêt. C’était avant tout une autre époque, les canadairs n’existaient pas encore (et oui, je suis encore plus vieux que vous ne le pensiez), encore moins les pompes pneumatiques ou les moyens de communications développés. Le modernisme n’était pas encore à son ère technologique et si mon rôle était de surveiller la moindre fumée s’élevant des collines avoisinantes, on ne m’avait pas mis à disposition de quoi éteindre un quelconque début d’incendie. Et puis n’oubliez pas : je n’étais pas encore un homme, tout juste un adolescent boutonneux d’un mètre soixante-dix et dix-sept printemps. De toute façon, si je me retrouvais en plein désarroi, il me restait la prière (mon paternel était pasteur, alors la foi me connait).



Alors me direz-vous, à quoi servais-je là-haut, tout seul dans ma montagne, bien au-dessus des chèvres et au milieu des serpents à sonnettes. Peut-être espérai-je secrètement que me rejoigne la fille du coupeur de joint. Les rêves sont plus accessibles au sommet des cimes que dans les grands bleds de cette région. Parce que j’ai le sentiment de les effleurer, ces rêves. Ils font partie de mon imagination, mais quand la solitude du bucheron vous prend, ils vous accompagnent et chaque rêve est symbolisé par une étoile scintillant dans cette nuit noire et profonde. Et, cela devient une expérience inoubliable quand on est un jeune con de dix-sept automnes.



Inoubliable et magique. Ce job d’été, payé quelques cents la journée, apporte tant : des rêves, des hommes, des rencontres, des étoiles et de la poésie. J’y forge mes muscles, mais aussi mon âme. Là-haut, elle devient presque pure. J’oublie ma misérable existence, mon manque d’entrain et d’ambition. Tout ce que je veux, c’est me retrouver au milieu de la nature, de dominer cette forêt ancestrale et de rencontrer quelques gueules cassées, des bucherons, des hommes, de vrais pas comme ces hommes de ferme, des soi-disant cow-boys au large chapeau noir. Et ces bucherons quand on a vécu que dix-sept hivers, ils sont impressionnants.



Cet été-là, j’avais 17 ans. Non, je ne radote pas, je me souviens juste de cet été-là, celui où j’ai bu mon premier whisky. Une bonne rasade et cela vous construit un homme, mon frère. Cette brulure le long du gosier reste un moment intense qui marque une vie, MA vie. Celle d’un apprenti bucheron qui a des rêves et des étoiles plein la tête, celle d’un petit gars qui découvre la vie d’un homme du Montana, car cet été-là je l’ai passé dans les montagnes du Montana, un été de 1919.



Mais les souvenirs qui parlent du Montana qui parlent de bagarre, de whisky et de putes, je me demande bien qui cela peut intéresser – à part un vieux bison grisonnant…



[...]
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Montana, 1919

Pour le troisième été d'affilé, Norman, 17 ans rejoint le service des Eaux et forêts des Etats Unis pour y débroussailler une piste. Auprès de Bill Bell, le chef d'équipe un colosse fort en gueule mais pas très fin, le cuistot antipathique et d'autres compagnons, le jeune Norman apprend à vivre au grand air, à se frotter à une nature pas toujours très sympathique mais également à partager avec ses compagnons les corvées quotidiennes. le cuistot, lui bénéficie d'un traitement de faveur, protégé par tous, à la grande incompréhension de Norman. Quand, sa mission accomplie et sous l'impulsion de Bill, la petite bande, entreprend de faire une descente en ville, c'est bien pour utiliser les talents de tricheur aux cartes du cuistot et tous sont motivés pour faire main basse sur l'argent que jouent les saisonniers dès leur paye en poche. Un nouvel épisode dans la vie de Norman...



Dans Montana, 1919, Norman Maclean relate son expérience de travailleur saisonnier en montagne, l'occasion pour le jeune de gagner un peu d'argent mais surtout, avec le recul, de se forger une vie en commun avec des hommes simples pour certains, bons, taiseux pour d'autres, ou simplement antipathiques. Ce roman d'apprentissage permet d'évoquer les expériences de jeunesse qui seront fondatrices ainsi que des personnages parfois attachants avec lequel le narrateur va partager quelques aventures marquantes.

J'ai apprécié le cadre du roman mais je n'ai pas retrouvé dans ce récit le souffle lyrique d'un Ron Rash ou l'hymne à la nature que j'avais tant aimé dans Indian Creek : Un hiver au coeur des Rocheuses de Pete Fromm, j'ai ri quelquefois, j'ai aimé quelques descriptions de la nature mais j'ai trouvé que le style narratif manquait un petit je ne sais quoi qui aurait pu le rendre plus pêchu, d'où une petite déception.

Montana, 1919 est une lecture sympathique mais qui me laissera pas un souvenir inoubliable.
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La Rivière du sixième jour



Petit manuel du parfait pêcheur à la mouche, avec des passages assez techniques et très détaillés, le récit autobiographique qu’offre Norman Maclean est avant tout un hommage à son jeune frère, pêcheur surdoué, passé maître dans l’art du lancer, et qu’il admirai visiblement beaucoup. Seulement celui-ci cachait aussi des failles...

« Il y a dans tout pêcheur quelque chose qui tend à faire de l’univers de la pêche un monde parfait, un monde à part. »

Issus d’une famille écossaise presbytérienne, la pêche chez les Maclean est une religion. Mais si Norman est d’un naturel conciliant, Paul, lui, est plutôt du genre bagarreur. Gamin en colère, buveur matinal accro aux paris, il mourra très jeune, rattrapé par ses frasques.

Dans les paysages sauvages du Montana, sur les rives de la Blackfoot, où fraient les truites arc-en-ciel et les géantes brunes, Norman Maclean raconte son amour pour ce frère adoré, disparu trop vite, dans un très beau récit aux accents mystiques.

« À la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. »

Un roman de nature writing comme je les aime, lumineux, immersif, émouvant.

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Et au milieu coule une rivière

Norman Maclean va nous offrir ici, dans un court récit de toute intensité, un hommage vibrant à sa famille et à la nature. Tout au long des pages, il va remonter le fil de ses souvenirs. De journées de pêche en réflexions personnelles, l’auteur livre un texte d’une grande authenticité.



Que je suis heureuse d’avoir enfin découvert ce petit bijou de la littérature américaine dont j’ai tant entendu parler. Je ressors très touchée par ce court récit, dans lequel l’auteur, avec beaucoup de simplicité et de générosité, nous narre les moments heureux vécus auprès de sa famille, et en particulier auprès de son frère.



Je dois avouer malgré tout que les nombreuses descriptions de la pêche à la mouche n’ont pas toujours été aisées pour moi. Mais c’est si bien écrit et l’auteur arrive à rendre le tout d’une manière si visuelle, que j’ai fini par me laisser porter par les aventures des deux frères lors de leurs journées de pêche.



J’ai beaucoup aimé la relation privilégiée qui unit les deux frères, et ayant pour trait d’union la passion de la pêche que leur a inculquée leur père. Les sentiments sont décrits avec beaucoup de générosité. J’ai été très émue.



La plume de l’auteur est somptueuse. La nature y est décrite dans toute sa splendeur, et le style est très visuel. Ici, pas de découpage de chapitres. C’est un roman qui peut être lu d’une traite.



Un court récit dans lequel l’auteur égrène ses souvenirs familiaux autour de la pêche, et dans lequel la nature a toute son importance. Un roman à découvrir sans hésiter.
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Et au milieu coule une rivière

Je ne sais pas si vous avez vu le film, ‘Et au milieu coule une rivière’, réalisé par Robert Redford en 1992. Un film qui m’a beaucoup marqué, avec dans le rôle de Paul, un magnifique Brad Pitt avec son sourire ravageur ! C’est d’ailleurs ce sourire que j’ai vu tout au long du livre. Et puis cette région, c’est juste wouaw !



L’histoire bien que romancé est tiré de la vie de l’auteur, Normal Maclean. On voyage ici dans le magnifique paysage des Rocheuses, le Montana, ces rivières sauvages et sa pêche à la mouche. J’avoue ne pas être une passionnée de pêche, mais ce livre a failli miraculeusement me faire aimer ce sport, surtout la pêche à la mouche qui m’a l’air d’être tout un art et que, forcément, l’auteur nous décrit à la perfection.

Ce livre n’est pas une simple histoire, j’ai eu le sentiment que c’était bien plus que cela !

On ressent très fort l’amour pour la famille ainsi que son frère.



J’ai vu le film avant de lire le livre, et je dirai heureusement parce que ça m’a permis de visualiser l’art de manier la pèche à la mouche, que sans ça je n’aurai pas pleinement visualisé et donc moins apprécié. Le film est très bien adapté du livre et pour moi les deux sont des chefs d’œuvres à leurs manières !

Bon maintenant il faut dire ce qu’il en est, je ne suis pas impartiale à la base, du fait d’avoir été bouleversé et marqué une première fois par le film, pour par la suite en être rebouleversée par le livre, je l’ai refermé avec les larmes aux yeux… voilà bien longtemps qu’un livre ne m’avait plus fait un effet pareil.



En conclusion, un livre d’un autre genre de ce que je lis habituellement, qui ne comporte peut-être pas beaucoup de pages (174) et qui n’a aucun chapitre, mais qui ne vous laissera pas indifférent, que ce soit pour sa nature ou pour sa sensibilité ! Pour moi un coup de cœur !

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Et au milieu coule une rivière

Dans ce récit largement autobiographique, le narrateur et donc l'auteur nous fait découvrir les Rocheuses, son enfance auprès d'un père pasteur presbytérien, la pêche à la mouche et la relation avec un frère qu'il a parfois du mal à comprendre mais avec lequel il est le plus proche canne à la main et pieds bien ancrés dans la rivière.





C'est cette relation qui est au coeur d'un récit empreint de poésie, privilégiant la narration au dialogue. Les descriptions de la nature sont très belles, marquées d'une certaine mélancolie pour ces jours passés à pêcher. Cependant, le rythme est très lent et les (trop ?) nombreux détails sur la pêche à la mouche ont eu parfois tendance à me faire sortir du récit. Du coup, je me suis laissée porter sans véritablement comprendre quel était le but du voyage que j'avais entamé, où j'allais, où l'auteur voulait m'emmener exactement. J'ai apprécié la beauté du texte sans réellement saisir ce qu'il me disait, et ça m'a souvent dérangé. Ce n'est qu'avec les toutes dernières pages que j'en ai finalement compris le sens, cet hommage touchant à un frère disparu tragiquement.
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Montana, 1919

Excellent récit autobiographique de l'auteur Américain Norman Maclean (1902-1990).



On est en 1919, l'auteur a 17 ans, et travaille pour le service des Eaux et Forêts dans le Montana, avec une bande de joyeux bûcherons, pas si joyeux que cela. D'abord 1) ils ne parlent pas, et 2) ils sont mauvais perdants aux cartes. Mais chacun a son talent, l'un parle aux chevaux, l'autre sait comment les bâter sans les blesser, un autre est dynamiteur, et le dernier est le roi du marteau-piqueur (à l'ancienne - voir technique décrite dans le livre).



Jusqu'au jour où ils découvrent que le cuistot est joueur de poker professionnel (entendez par là, un tricheur particulièrement doué) et qu'ils décident tous ensemble de se venger des habitants de Hamilton, des arnaqueurs de première qui ratiboisent les éleveurs de moutons et les bûcherons dès que ceux-ci reçoivent leur paie à la fin de l'été. La partie de poker et la bagarre générale qui en découlera sera un moment mémorable pour le jeune Norman.



J'ai beaucoup apprécié ce récit, très dépaysant, à l'atmosphère rude et rustique. 1919, c'est une autre époque. Tout est fait à la main, il n'y a pas pas d'électricité ni d'outils électriques. Les chevaux, mules et mulets sont précieux, les charger de façon équilibrée avant de se mettre en route est tout un art. Une charge mal équilibrée blesserait la monture. Les incendies sont redoutables et redoutés. Les guetteurs n'ont que peu de moyens pour alerter les hommes et pas beaucoup plus de moyens pour combattre l'incendie une fois qu'il est lancé.



Le récit est très bien écrit, l'auteur a du talent. Et l'humour accompagne tout le récit.



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La Rivière du sixième jour

Roman relativement célèbre de par son adaptation cinématographique, je voulais découvrir ce que le texte original renfermait.

Le récit démarre en racontant l'enfance du narrateur, son contexte familial et permet de situer l'ambiance, c'est-à-dire l'Amérique profonde des années 30.

Le récit oscille ensuite entre parties de pêche à la mouche, merveilleusement décrites, avec le contexte naturel majestueux, parfaitement retranscris. avec les choix personnels que doit faire le héros. Le contexte familial est en effet compliqué, et c'est la pêche qui va faire le trait d'union entre les différentes personnes. Il faudra néanmoins se parler...

La rivière, la pêche, les grands espaces : tout ceci est délicatement exprimé, avec les lots de sentiments et de souvenirs qui y sont rattachés. Vient se greffer par dessus un récit initiatique de vie qui apporte une dimension tragique à l'ensemble, ce qui en fait le scénario que l'on connaît à l'écran.
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La Rivière du sixième jour

Le roman est devenu un classique de la littérature de l’Ouest, et a été somptueusement porté à l’écran par Robert Redford en 1992 sous le titre Et au milieu coule une rivière.



Il est en large partie autobiographique et conte les relations de la famille McLean à Missoula dans le Montana à partir des années 30.



Norman et son jeune frère Paul vivent dans un famille unie régie par une pratique sacrée, enseignée par leur père, pasteur presbytérien : la pêche à la mouche. Cette activité, élevée au rang d’art, est le lien qui unit cette famille. Norman et fort différent de son frère, qu’il aime mais sans parvenir à le comprendre vraiment. Leur complicité et leur affection ne sont jamais plus visibles que lorsqu’ils se tiennent tous deux au bord de la Blackfoot à mettre en pratique les conseils de leur père, cherchant à atteindre la perfection.



Norman est un jeune homme sensé, mature et responsable, son cadet est un peu la tête brûlée de la famille, charmeur, joueur et buveur invétéré, n’ayant pas toujours de bonnes fréquentations.



Au fil du récit, tout en pudeur et délicatesse, Norman nous fait part de son amour pour sa famille et pour son pays, le Montana. Au creux des pages, on peut entendre le grondement de la rivière et voir le les rayons du soleil miroiter sur le dos des truites arc-en-ciel, deviner la peine d’un frère qui ne sait comment aider son cadet, visualiser la grâce infinie de ce dernier, au moment où il lance sa ligne et partager la peine de l’écrivain, qui sait si bien retranscrire l’incapacité à communiquer, le mal-être qui pousse un jeune homme doué à se brûler les ailes, et la puissance rédemptrice de la nature, composante essentielle de cette histoire nostalgique, à la fois leçon de vie et histoire d'amour fraternel.
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La Rivière du sixième jour

Quand j'étais ado, dans les années 90, j'ai eu une période « Je suis raide dingue de Brad Pitt et je regarde en boucle tous les films dans lesquels il joue » (Hum… cette période est passée depuis…) : c'est ainsi que je connais par coeur « Sleepers », « Seven », « Entretien avec un vampire », « Rencontre avec Jo Black »... mais les deux films de cette époque que je préfère, et que je regarde encore avec un brin de nostalgie, restent sans contexte « Légendes d'automne » et « Et au milieu coule une rivière ». Leur point commun (outre l'acteur principal) : les espaces verdoyants du Montana. J'étais, et je suis toujours, sous le charme de ces paysages sauvages du grand Nord américain que je rêve d'aller voir un jour.



Grâce au challenge Babelio « du livre au film », j'ai découvert que le film « Et au milieu coule une rivière » était tiré de ce roman de Norman Maclean et, en cette période peu réjouissante où nous sommes coincés à la maison, j'ai eu envie de faire une pause en m'évadant dans le Montana.



Le roman est très court et l'histoire est simple : deux frères, Norman et Paul, devenus adultes, continuent d'aller pêcher à la mouche et partagent depuis l'enfance cette passion que leur a insufflée leur père pasteur. le long de la Big Blackfoot et des rivières du Montana, ils pratiquent un art qui leur permet de s'évader et de se retrouver alors que leur vie d'adulte les a un peu éloignés. Comme l'intrigue est très brève, inutile d'en dévoiler plus (surtout si on n'a ni lu le livre, ni vu le film…), ce serait ôter le plaisir de la découverte.



L'auteur nous dévoile une partie de son histoire dans un style à la fois abordable et poétique. Les descriptions permettent de se plonger pleinement au coeur du Montana. Et ce roman autobiographique est une véritable histoire d'amour : l'amour du narrateur pour la rivière, véritable personnage à part entière, mais aussi l'amour fraternel qu'il porte à son frère, sans trouver les mots pour le lui dire, ni pour l'aider.



« Ceux avec qui nous vivons, qui nous sont proches, et que nous sommes censés connaître le mieux, sont ceux qui nous échappent le plus. » Comme la rivière que l'on connait qui s'écoule sans cesse, à la manière du temps.



Un roman magnifique qui donne envie, une fois de plus, de regarder son adaptation décidément très réussie.
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Et au milieu coule une rivière

À la base quand j’ai choisi de lire Et au milieu coule une rivière, je le voyais plus comme quelque chose qu’il fallait avoir lu, un genre de classique de la littérature américaine qui dégage une genre d’aura sacrée.

Et comme je me souvenais quasiment pas du film (hormis la petite gueule bien jeune et bien craquante de Brad Pitt), disons que j’étais à poil face à ce qui allait se déverser.


Si vous aimez Douglas Peacock et Rick Boss, Norman Maclean pourrait aisément graviter dans leur sillon ; grand défenseur de la nature, qui en parle comme d’une religion, trouvant toujours un prétexte pour balancer des vannes sur les citadins qui ne savant ni pister un animal ni faire un parfait lancé de canne à pêche.



Et au milieu coule une rivière, c’est un peu le pré Délivrance (sans le côté glauque ni le duel de banjos), c’est une nostalgie colorée par une poésie de la béatitude, contemplative, où la la Nature est le personnage principal et dont ceux qui écrivent dessus te rappellent que t’es qu’un pion dans tout ce cycle, peu importe ton envie/besoin de dominer. C’est également un roman sur la famille et sur le fait de mélanger deux verbes assez proches : aimer/aider.



Plutôt choisi comme une lecture à barrer sur la prochaine liste, j’me suis retrouvé coiffé au poteau sans que ce soit fulgurant pour autant.

Je crois que c’est une très bonne lecture pour calmer les nerfs et te faire marrer (tant que tu fais preuve d’auto dérision) de pas être foutu de savoir comprendre comment fonctionne cette nature.



En gros c’était chic, et ça demande pas qu’on se force beaucoup pour l’apprécier à sa juste valeur !



See ya !



- traduit de l’🇺🇸 par Marie-Claire Pasquier -


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