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Citations de Olivier Fillieule (15)


Je me suis reconstruit loin du politique. Quand je regardais Walking dead je pensais au PS. Sans doute parce que les zombies sont encore capables d’avancer même avec le cerveau grillé.
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La période post-68 est généralement identifiée comme celle de la « mouvance féministe de la seconde vague » définie par Laure Bereni comme « l’ensemble des collectifs ayant émergé ou ayant substantiellement redéfini leurs objectifs militants au début des années 1970. Elle se caractérise par un certain nombre de ruptures avec le féminisme dit de la première vague, qui marquent l’affirmation d’une dimension plus contestataire : centralité de certaines questions (notamment les questions sexuelles, la “politisation” du privé), promotion de nouveaux répertoires d’action (plus anti-institutionnels), de nouveaux objectifs (renversement du “patriarcat”) etc. ». Sans entrer dans les enjeux de définition, nous retiendrons celle-ci qui, œcuménique, permet d’envisager sur un continuum les mouvements les plus radicaux comme les plus réformistes, les plus organisés comme les plus nébuleux, tout en soulignant la rupture entre ce qui s’invente à partir de 1970 et les mouvements féminins des décennies précédentes.

Si la césure retenue ici paraît pertinente, il convient toutefois d’en atténuer le caractère abrupt. Au-delà des apparences, le féminisme des années 1970 fait fond sur cette première génération de groupements, bien des ressources matérielles, politiques et culturelles dont bénéficie la seconde vague étant capitalisées dans la période ante-68.
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SYNDICALISME

Les syndicats sont loin d'exprimer toute la conflictualité présente dans le monde du travail, une grande part des formes prises par celle-ci (débrayages, grèves sur le tas, rassemblements, pétitions, délégations dans les bureaux de la direction, etc...) échappant à toute médiation organisationnelle. Certains syndicats n'existent plus qu'au travers d'activités de consultation et de négociation, s'inscrivant de temps à autre dans des appels à des journées d'action, mais ne réalisent pas ou plus un travail de mobilisation.
(...)
Leur faible capacité à construire des solidarités concrètes se traduit dans la reproduction, sur le plan organisationnel comme dans leur composition, des clivages existant au sein du salariat (entre précaires et statutaires, entre hommes et femmes, jeunes et plus anciens, etc...) et dans la quasi-absence de réponses face à l'usage de ces clivages par les entreprises. (...) Le discours syndical, très tourné vers l'interne et très codé, se révèle également poreux face aux offensives libérales dans un secteur où la force du contre-mouvement patronal contribue à délimiter les possibles de l'action et à restreindre l'horizon des luttes.
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Comment dans un pays qui se targue d'avoir " inventé " le maintien de l'ordre , en tout cas d'en détenir une science consommée , a pu s'opérer depuis le début des années 2000 un tel glissement vers une gestion autoritaire et éloignée de l'esprit comme de la lettre du droit de la manifestation ?
A y bien regarder , ce glissement , a des airs de " marche arrière ..... Le préfet de police se livre à une reconstitution grandeur nature d'un maintien de l'ordre typique de la toute fin du 19° siècle : tolérance zéro à partir du moment où des sommations ( même abusives ) ont été faites , conformément à la loi du 7 juin 1848 sur les attroupements ; pratique de la " louvoyante " consistant à intervenir après les premiers heurts , même minimes , en lâchant des petits pelotons d'agents tous azimuts pour disloquer les groupes et procéder à des arrestations .
Le préfet Lallement , nommé en mars 2020 , voit sans doute trop grand lorsqu'il se dit l'héritier de Gaston de Gallifet , le boucher de la semaine sanglante pendant la commune de Paris ( mars 1871 ) . Mais son action , remonte le temps .
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Samedi 16 novembre 2019 à Paris . Dûment déclarée par Priscilla Ludovski et Faouzi Lellouche , une manifestation anniversaire du mouvement des gilets jaunes doit partir de la place d'Italie à 14 h . Le service d'ordre mis en place sous l'égide de la préfecture de police témoigne d'une conception de la gestion des foules qui aurait interloqué n'importe quel fonctionnaire de police de la même maison dans les années 1990 . L'objectif ce jour là n'est à l'évidence pas de " maintenir l'ordre " en permettant aux manifestants de se déployer en sécurité , mais plutôt de punir les personnes présentes , arrivées sur la place , pour une bonne part , dès le matin et qui attendent le départ du défilé . Jusqu'à 13 h 45 , le dispositif ne se compose que de forces non spécialisées dans la gestion des manifestations ( brigades anticriminalité , compagnies de sécurisation et d'intervention et brigades de répression de l'action violente motorisées ) , dispersées en petits groupes au contact des manifestants . Plusieurs heures durant , ces escouades harcelèrent la foule par des charges et des vagues de refoulement simultanées à différents endroits de la place , créant des paniques que les nappes de gaz lacrymogènes et les grenades utilisées de manière intempestive ne font qu'amplifier .
Pourtant , seules quelques dégradations ont été commises par de petits groupes vêtus de noir . Dans une seconde phase , une nasse hermétique est mise en place autour de la place par des forces spécialisées ( gendarmes mobiles et CRS ) , ne permettant , en l'état actuel des connaissances de cette journée , aucune voie de sortie .......
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La manif du 16 novembre 2019 ( anniversaire de la mouvance " gilets jaunes " ) n'est pas une aberration dans un paysage qui serait par ailleurs marqué par une pacification tendancielle de la violence dans les manifestations de rue . Elle constitue plutôt le parangon d'un processus de brutalisation du maintien de l'ordre à l'œuvre depuis le milieu de la décennie 2010 , qu'attestent les chiffres effarants des blessés et des tués .
Qu'on songe aux débordements de la COP 21 à Paris en 2015 ou à ceux du mouvement " nuit debout " en 2016 ou encore à ceux survenus lors de l'opposition à la loi El Khomri .
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La manifestation de rue constituait un répertoire de contestation légitime, un outil de "démocratie continue" consacré par le conseil constitutionnel
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Tous les individus auxquels nous nous sommes intéressés n’ont pas directement vécu la crise de Mai certains ont suivi les événements à distance, d’autres étaient trop jeunes pour y participer.
La majorité d’entre eux n’en a pas moins été profondément affectée par la remise en cause des formes d’autorité produite par l’événement. La plupart des mouvements sociaux desannées1970 ont poursuivi la critique des rapports de domination qui trament l’ordinaire de la vie sociale, ce que Boris Gobilledésigne comme une “rupture des allégeances".
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...la manifestation d'un grand nombre vient contrebalancer ou compléter l'expression d'une majorité issue des urnes
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Barricade

Par-delà sa fonction d'autodéfense contre les charges policières, elle a pour principal effet de ressuciter un imaginaire romantique, où révoltes et révolutions se confondent : "guérilla-Gavroche", "Sorbonne-Potemkine". Pour les situationnistes, elle autorise une rupture initiatique dans l'ordre existentiel et devient la forme, par excellence, du refus social, un espace de liberté, de transgression, de non-loi, propre à ébranler le "système tout entier". Ces fantasmes confèrent à la barricade une épaisseur et une efficacité inégalées depuis 1944, premettant le fameux "la barricade ferme la rue, mais ouvre la voie".
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Introduction. Une enquête sur 68 et ses vies ultérieures, par Olivier Fillieule

I. Les syndicalistes

1. Des années de conquête au temps du repli : des parcours syndicaux au long cours, par Sophie Béroud

2. Villes et bastions ouvriers : les grandes mutations ?, par Tristan Haute et Séverine Misset

3. Des ouvriers au centre de toutes les attentions, par Annie Collovald et Karel Yon

Portrait. Gérard Meyer : quand sociabilités professionnelles et militantes cheminotes se confondent, par François Alfandari

4. Dans la marmite syndicale : tombés dedans petits ?, par François Alfandari et Charles Berthonneau

5. Se politiser par le travail, par Sophie Béroud et Florence Johsua

6. Les syndicalistes ont-ils une vie privée ?, par Émilie Biland, Maëlle Moalic-Minnaert et Karel Yon

Portrait. Gaëlle Miroir : une militante syndicale à la croisée des combats, par Clémentine Comer

7. « Bravo les filles ! La classe ouvrière a les yeux rivés sur vous ! » Des luttes de femmes en pratique et en mémoire, par Eve Meuret-Campfort, Clémentine Comer, Bleuwenn Lechaux et Maëlle Moalic-Minnaert

8. Y a-t-il une vie professionnelle après le syndicalisme ?, par Jean-Gabriel Contamin et Séverine Misset

Portrait. Régis Vandevelde : comment un « employé modèle » se retourne contre son patron, par Karel Yon

9. Par-delà la crise : dissidences et fidélités paradoxales à la CFDT, par Sophie Béroud et Séverine Misset

II. Les gauches alternatives

10. Les gauches alternatives vues de province, par Isabelle Sommier

11. Les genèses enfantines des humeurs contestataires, par Laure Fleury, Lilian Mathieu et Mathilde Pette

12. Les enfants indociles de la massification scolaire, par Tristan Haute, Lilian Mathieu et Sophie Orange

Portrait. Muriel Hardy à bonne école : figures féminines et bancs de la laïque, par Alice Picard

13. Au carrefour des gauches alternatives : le PSU, par Annie Collovald, Julie Pagis et Vincent Porhel

14. « Au service de la classe ouvrière » : quand les militants s’établissent en usine, par Laure Fleury, Julie Pagis et Karel Yon

15. Vivre un double combat, mais à quel prix ? Les rapports « contrariés » des femmes gauchistes au féminisme,par Clémentine Comer et Bleuwenn Lechaux

16. Quand le « je » s’oppose au « nous » (et vice versa), par Bleuwenn Lechaux et Isabelle Sommier

Portrait. Noëlle Sabot : rencontres improbables et ouverture des possibles, par Eve Meuret-Campfort et Annie Collovald

17. Militantisme et brouillage des destins socioprofessionnels, par Olivier Fillieule, Alice Picard et Pierre Rouxel

18. Déprises. Logiques du désengagement et évaluations rétrospectives, par Olivier Fillieule et Isabelle Sommier

Portrait. Benoît Beaupré : des devenirs professionnels et militants qui s’entremêlent, par Mathilde Pette

19. Le devenir des utopies, par Mathilde Pette et Isabelle Sommier

III. Les féministes

20. Féminismes. Un mouvement mosaïque, par Camille Masclet

21. Les féministes à la conquête de l’espace, par Lucie Bargel, Bleuwenn Lechaux et Camille Masclet

22. Les mobilisations pour l’avortement libre. De la convergence des luttes à leur extension, par Lucile Ruault, Lydie Porée et Olivier Fillieule

23. Recompositions du mouvement féministe. L’émergence des associations de lutte contre les violences faites aux femmes, par Marie Charvet, Olivier Fillieule et Lucia Valdivia

Portrait. Martine Carrère : une trajectoire de notabilisation dans une ville socialiste, par Marie Charvet

24. Les espaces politiques locaux, laboratoires de l’institutionnalisation du féminisme ?, par Lucie Bargel et Camille Masclet

25. Le travail, lieu d’une pluralité d’engagements féministes ?,par Clémentine Comer et Eve Meuret-Campfort

26. Engagement féministe et devenirs professionnels, par Olivier Fillieule, Bleuwenn Lechaux et Eve Meuret-Campfort

Portrait. Lucienne Cloarec et le militantisme lesbien comme découverte d’une communauté de vie politique, par Clémentine Comer

27. « Le privé est politique. » Des sexualités, conjugalités et maternités féministes ?, par Camille Masclet, Lydie Porée et Lucie Bargel

28. Quand l’amitié donne des « elles ». Une camaraderie militante à la croisée des combats féministes, par Clémentine Comer, Helen Ha et Lucile Ruault

Portrait. Monique Blanc : un « long et douloureux deuil » du mouvement des femmes, par Lucie Bargel

29. Rester féministe ? Reflux, transformations et maintien des engagements, par Camille Masclet, Helen Ha et Lucia Valdivia

Conclusion. Portrait de famille(s), par Olivier Fillieule
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Les catégories de pensée de l’économie et celle de l’analyse matérialiste en particulier sont le plus souvent absentes des énoncés relatif au patriarcat, très fortement associé en revanche aux notions d’idéologie, de croyances, de valeurs, de normes, de coutumes, de religion.
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invisibilisation dans les luttes elles-mêmes, d’abord, où les femmes, pourtant présentes, sont reléguées dans les coulisses, et où les hommes prennent bien souvent le relais dès lors que les causes émergentes semblent devoir se développer ; invisibilisation ensuite par la manière dont se construisent les histoires officielles des mouvements ; invisibilisation enfin du fait que sciences sociales sont restées longtemps androcentrées et manifestement incapables d’identifier et de reconnaître les mécanismes genrés de division et de hiérarchisation produits par et dans les collectifs militants.
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nous nous donnons le moyen de mesurer la place de l’événement dans les trajectoires biographiques comme dans les recompositions ultérieures des espaces militants locaux
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Et, là encore, les résultats vont à l’encontre du sens commun, en révélant des vies affectives et familiales moins négativement affectées qu’on a pu l’écrire ici ou là, des carrières professionnelles plutôt ralenties voire stoppées par le militantisme, alors que seule une fraction des enquêtés trouve dans l’engagement le moyen d’une mobilité sociale ascendante ; le maintien de tant de convictions et de valeurs politiques acquises dans les années 68 que de divers formes de participation politique au long des cinquante dernière années
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