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Citations de Olivier Mak-Bouchard (101)


« Bbbaaahhh, ça schlingue là-dedans, ai-je dis en me bouchant le nez. Ça-ça pue la mort, t-tu veux dire. Là- là-dedans, y a un ca-ca, ca-ca… » essayait de dire Jean-Jean. Il était tout rouge, tout excité, je ne l'avais jamais vu comme ça. « Y a un caca dans la cabane ? » l’ai-je coupé pour arriver à lui faire cracher le morceau. (Avec lui, hein faut pas être pressé, vous m'avez compris). C'était dégueulasse, y a vraiment des malpolis partout. Non seulement les gens n'avaient pas le droit de rentrer dans la cabane super secrète, mais ils avaient encore moins le droit d'y faire la grosse commission. Elle est où, hein, la politesse ?!
« N-non, y a un ca-cadavre là-dedans », il a répondu avec des yeux grands ouverts et des étoiles dedans. Quand je vous ai dit qu'il finirait policier, j'ai pas exagéré.
« Le cadavre de quelqu'un qui est mort ? »
Pendant un moment, on s'est regardés sans rien dire. Un mort, c'est pas rien.
(p.75)
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Si le lecteur veut comprendre le fin mot de ces trois histoires, il faut tout d'abord le mettre au courant d'une vieille légende.
Selon les croyances, un chat a la capacité d'absorber la malchance qui s'abat sur son maître. Quand le mauvais sort vous conduit à la mort, votre chat pourra renoncer à l'une de ses sept vies pour vous sauver.
Si votre chat vient à mourir, cela signifie qu'il aura déjà sauvé sept vies au cours de son existence et qu'il se sacrifie une dernière fois pour vous protéger.
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Un homme sans défauts est une montagne sans crevasses.
René Char
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C’est la réalité des photos qui sont sur mon cœur
que je veux
Cette réalité seule, elle seule, et rien d'autre
Mon cœur le répète sans cesse comme une bouche
d'orateur et le redit
A chaque battement
Toutes les autres images du monde sont fausses
Elles n'ont pas d'autre apparence que celle des fantômes

Guillaume Apollinaire
(p.215)
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"Ce vent n'est pas un vent comme les autres, c'est le mistral, c'est le Maître-Vent", dit enfin une voix anonyme qui n'est déjà plus là.
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Si les temps revenaient, les temps qui sont venus !
- Car l'Homme a fini ! l'Homme a joué tous les rôles !
Au grand jour, fatigué de briser des idoles
Il ressuscitera, libre de tous ses Dieux,
Et, comme il est du ciel, il scrutera les cieux !

Extrait de Soleil et Chair
Arthur Rimbaud, 24 mai 1870
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J'ai pris mon vélo et direction Saint Saturnin, un bâton de réglisse entre les dents, histoire de faire comme Lucky Luke sur Jolly Jumper. Entre la serviette du Grand Bleu qui n'arrêtait pas de frotter contre la roue arrière, la passoire qui me tombait sur les yeux et mon glaive gaulois qui faisait dérailler la chaîne, ça n'a pas été de la tarte, mais bon. En plus, à la fin pour arriver au village, il y a une sacrée montée, ça fait les mollets. (p.49)
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Jean-Jean m’a demandé si je voulais un long ou un court, avec ou sans sucre. À vrai dire, ce n'est pas vraiment lui qui posait ces questions, c'était plutôt la machine à café, et Jean-Jean ne faisait que lire les instructions qui s'affichaient. Je me suis dit que ce n'était pas le moment de faire des simagrées, qu'il fallait prendre du café comme les Grandes Personnes. J'ai répondu un long, avec du sucre : ça aiderait à le faire passer.
Malheureusement, la machine a répondu qu'il n'y en avait plus : « T-tant pis, il va f-falloir faire sans » a grommelé Jean-Jean. Il s'est servi à son tour, et on est restés silencieux pendant un moment en touillant dans nos gobelets.
C'était complètement inutile, puisqu'il n'y avait pas de sucre : autant jouer au mikado avec les mains de Mickey Mouse. Mais bon, on touillait.
(p.275)
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« Tu pourrais faire des taraïettes... Plus personne n'en fait aujourd'hui dans la région. Je lis un bouquin là-dessus en ce moment, c'est complètement barré. Deux gars qui en déterrent dans un champ, mais en fait ce sont des vestiges de trompettes que les Gaulois utilisaient pour calmer le mistral. Des toutouros, ils appelaient ça », a dit Marjan.
(p.107)
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J'étais parti un petit peu en avance, histoire d'être sûr de ne pas arriver en retard. Résultat des courses, j'étais seul à table. À chacun de ses passages, le serveur ne regardait. « Le gros benêt, il va se prendre un lapin dans la vue, je te dis que ça », devait-il expliquer au cuistot, à chacun de ses retours en cuisine.
Je vous vois à nouveau en train de sourire, bien caché derrière votre marque-page : « Il a craqué, il a rappelé Marianne ». Et vous n'auriez pas tort : oui, j'avais craqué. Une pression savamment appliquée à tour de rôle par Tartempion et Doumé avait eu raison de mes états d'âme. On s'était mis d'accord pour ce soir, vingt heures, à la crêperie de la rue des Marchands.
(p.62)
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Un trotskyste qui se transforme en start-uppeur. On ne connaît jamais vraiment les gens, pas même son frère.
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Coucou chéri,
Kono-Hana était la fille du dieu des montagnes, Oho-Yama. Symbole de la délicate vie terrestre, elle est souvent associée au bourgeon de cerisier, le sakura, qui représente la renaissance de la vie immaculée après un long hiver. Elle avait rencontré au bord de l’eau son futur mari Ninigi, le fils du dieu soleil. Il avait demandé sa main à son père, qui avait refusé. Il lui aurait proposé au contraire sa première fille, Iwa-Naga, la princesse roche, qui était moins belle, mais qui était beaucoup plus stable, beaucoup plus posée. Le dieu des montagnes souligna que les humains seraient fragiles et éphémères, comme le sont les pétales de cerisier. Ninigi refusa tout de même, et devant son insistance, Oho-Yama finit par céder et donna la main de sa seconde fille. Kono-Hana tomba enceinte très rapidement: le lendemain de son mariage, elle annonça à Ninigi qu’elle attendait en effet un heureux événement. Ninigi fut pris de doutes: était-il vraiment le père, n’avait-il pas été joué dans l’histoire? Kono-Hana fut offusquée par les doutes de son épouse et eut recours à une solution extrême pour défendre son honneur. Elle s’enferma dans la maison de maternité et, toutes portes closes, y mit le feu, proclamant que si ses enfants étaient bien de Ninigi, alors ils vivraient. S ’ils étaient d ’une liaison adultère, alors ils périraient dans les flammes.
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Les mères ont le chic pour poser les questions qu'il ne faut pas au moment où il ne faut pas. Ce doit être un sixième sens qui leur vient juste après l'accouchement.
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Au tour suivant, quelqu'un que nous n'attendions pas est monté dans une auto tamponneuse. C'était Bateau-Ivre, il avait remisé l'autobus au dépôt, et était venu passer la soirée à la kermesse. C'était marrant de le voir assis ailleurs que dans son fauteuil de chauffeur, sous les néons électriques et avec l'odeur de la barbe à papa. Le volant paraissait tout petit dans ses grosses paluches. Pareil pour l'auto-tamponneuse. On aurait dit Donkey Kong dans son kart, il ne lui manquait plus que la banane.
Il nous a vu tous les trois en train de rigoler et a grommelé : « Allez les trois Mousquetaires, après tout ce temps que je vous balade dans tout le pays d'Apt, toujours intriqués comme cul et chemise, je vais vous claquer la bise à la manière Crash Dummies, moi, vous allez m'en dire des nouvelles ».
(p.135)
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Les yeux écarquillés, il était hypnotisé par leur défilé. il ne soupirait pas, mais de temps à autre, faisait un petit bruit du bout des lèvres, qui n'allait pas plus loin que le bout de ses moustaches. Ça n'était pas un miaulement classique,mais presque un couinement de souris, venant du fond des âges et de sa gorge.
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Septembre est le meilleur mois pour apprécier le Lubéron, ex æquo avec octobre. Les foules estivales ont déserté et les villages redeviennent des citadelles imprenables. Le thermomètre redescend. La lumière est plus douce. La nature s'enfonce à reculons dans la saison, elle ne sait pas trop quoi faire. Elle hésite entre lézarder encore un moment sur les pierres calcaires ou se préparer pour les rideaux de l'automne. Parfois, on voyait encore un morceau d'écorce s'accrocher à la vie, remonter les rainures du pin et se mettre à chanter : c'était une cigale qui refusait de s'enterrer et voulait accompagner le beau temps jusque dans ses derniers jours.
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C'est un usage hérité de mon enfance que je n'ai pas abandonné au fil des années: si tu as tout mangé, tu as le droit de saucer le plat. Ce privilège était l'objet d'âpres négociations avec mes deux frères, Franck et Andréas. Moi, je suis celui du milieu, la pire des positions. L'aîné a une autorité naturelle, donnant son avis sur tout, tandis que le plus jeune ne manque jamais de revendiquer son statut auprès des autorités parentales. Autrement dit, je n'ai pas eu souvent dans mon enfance l'occasion de saucer les plats et il me faut rattraper depuis le temps perdu.
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"Je suis physicienne de formation, et je peux vous dire que Dieu ne joue pas aux dés", elle a répondu en regardant les nuages dehors.
D'accord, ai-je pensé, mais peut-être que le petit Jésus jouait aux billes.
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Les amandiers étaient en pleine floraison. Des fleurs constellaient leurs branches et leurs troncs. elles scintillaient au soleil, de vraies étoiles végétales qui balisaient le sentier de la source. C'est par ici, c'est par là, tu y es presque, e lâche pas la route, plus que quelques mètre . J'avais l'impression d'être Ulysse, incapable de résister au chant des sirènes.
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... Les boucs se défient...
Je m'aperçois de mon erreur : le plus vieux n'est pas un bouc mais un mistouflon. On voit distinctement ses deux pattes supplémentaires, et les reflets bleutés sur ses poils. C'est la première fois que j'ai la chance d'en voir un, en vrai, pas une illustration dans les livres. Je croyais même qu'il n'y en avait plus, qu'ils avaient disparu du Luberon.
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