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Critiques de Olivier Truc (822)
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La Montagne rouge

Au sud de la Laponie, dans l’enclos de la Montagne rouge au moment de l’abattage annuel des rennes, les éleveurs Sami découvrent des ossements humains sans tête. A cette époque, forestiers et éleveurs de rennes sont en procès pour un conflit permanent lié au partage des terres pour la nourriture des rennes et à l’abattage des arbres. Qui était là, sur ces terres, avant l’autre et quand ? Les forestiers ou bien les Sami (ou Lapons) ? Un couple d’enquêteurs de la police des rennes va chercher à faire avancer la recherche. Il va découvrir un trafic d’ossements humains anciens …

Quelle est la part de vérité sur l’ethnologie raciale et la stérilisation des femmes dans cette partie du monde ?



J’ai dévoré cette œuvre passionnante et me laisserais volontiers tenter par les autres écrits de cet auteur que j'ai eu la chance de rencontrer en accompagnant une Babeliote ;-)
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La Montagne rouge

Je découvre Olivier Truc avec ce roman, grâce à une opération avec rencontre de l'auteur organisée par Babelio et les éditions Métailié, merci à eux !



Il s'agit d'un roman qui se passe en Laponie (ou Sampi), en Suède, autour des tensions entre éleveurs de rennes et paysans, issus de deux ethnies différentes. L'auteur adopte un point de vue policier, avec des enquêteurs de la police des rennes et des mystères, mais l'ambiance ne tient clairement pas que du polar.





L'anthropologie (et l'anthropomorphisme) et ses méthodes - actuelles et passées est le thème au centre de ce roman. Beaucoup de questions éthiques sont soulevées. C'est un thème complexe et rarement abordé et traité ici avec finesse, il me semble. J'ai découvert plein de choses, et le livre permet de se créer une opinion - à étayer par d'autres sources ! - sur le sujet.





Les enjeux sont assez globaux, une question de droits aux terres d'une ethnie en fonction de leur ancienneté dans la région, donc pas forcément aussi haletant que dans des thrillers plus classiques. Si le rythme n'est pas toujours effréné, une alternance des points de vue et des éléments personnels - contenant également leur part de mystère - permettent de ne pas s'ennuyer. Les personnages sont variés et pour certains très originaux (je pense notamment au "couple" de vieux) par rapport à ce que je peux lire d'habitude.





On est pas perdu en lisant ce tome sans avoir lu les précédents, même si on sent des références à des éléments passé, et que l'on ne comprends pas forcément tout l'impact dramatique des scènes relevant de la vie personnelle des deux personnages principaux.





L'écriture est fluide et agréable, le paysage, présent sans plus au début, se fait plus important en fin de roman. Contrairement à ce que l'on pourrait croire après les premières pages, c'est très peu gore. On relate par contre des réalité difficiles, plus quotidiennes que des crimes sanglants.





J'ai globalement aimé La montagne rouge, et j'ai maintenant terriblement envie de découvrir les premiers tomes de la série ! Son thème original est sa grande force, sa petite faiblesse serait peut-être un léger manque de suspens en milieu de roman, pour du polar.
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La Montagne rouge

Merci infiniment aux éditions Métaillié et à Babélio pour m'avoir permis de découvrir le dernier ouvrage d'Olivier Truc La Montagne rouge, et par la même occasion l'univers si cher à cet auteur que je ne connaissais pas.

C'est la première fois que je rencontre Klemet et Nina, coéquipiers de la patrouille P9 de la police des rennes. Deux inspecteurs qui ne m'ont pas laissé indifférent.

L'intérêt de ce livre, jamais ennuyeux, est l'impressionnant apport de connaissances qu'il constitue pour le lecteur, sur la thématique de l'intégration, ou plutôt de la désintégration, des populations autochtones dans les pays scandinaves.

Les Lapons (terme politiquement incorrect remplacé par le terme Sami) ont été traités comme des sous hommes, tant en Norvège qu'en Suède, et depuis le XIXème siècle, leur culture et leurs traditions considérées comme des freins au progrès et au développement de ces pays. Frein à la déforestation, frein à l'exploitation du sous sol, frein à l'expansion des villes.

De plus, les théories eugénistes, s'appuyant sur des données contestables , mesures de crânes, d'ossements, taille et morphologie des individus pour "mesurer" leur développement intellectuel, justifient leur exclusion et leur confinement.

Loin d'un exposé fastidieux, le récit s'appuie sur des histoires individuelles qu'il replace dans leur contexte pour démontrer que la force du prétendu «progrès» est de faire douter ses «victimes».

Petrus Eriksson, l'éleveur de Rennes, s'interroge sur le bien fondé de sa quête. Chef d'une collectivité d'éleveurs, il les représente lors d'un procès à la Cour Suprême devant laquelle a été porté le conflit, d'occupation de surfaces forestières ou broutent les rennes, qui les opposent aux forestiers et au puissant syndicat des agriculteurs soucieux d'une meilleure exploitation des forêts.

Le conflit est relancé par la découverte d'ossements humains dans un enclos d'élevage qui permettrait peut-être de prouver la légitimité de la présence ancienne des Samis dans la région, et leur doit ancestral à occuper ces terres.

Petrus est intimement persuadé d'être dans son droit, mais la procédure judiciaire qui doit suivre des étapes obligées le trouble et l'éloigne de ses troupes qui trouvent que tout cela ne va pas assez vite et à l'instar de Per Persson sont prêtes à en venir aux mains.

De plus, à la surprise du Président de la cour, il a choisi de se passer des services d'un avocat.

De même, Klemet, le policier de la patrouille P9, fils d'un Sami, éleveur de Rennes qui a abandonné le métier, mais cherche à retrouver ses racines, subit avec difficultés les sarcasmes de ses collègues et du procureur Magnus Thunborg (un arriviste qui voit dans l'enquête en cours un dossier : «Explosif, oui, on aurait les journalistes qui rappliqueraient de Stockholm, c'est garanti. Vous devriez creuser ça, Nango, allez-y à fond, on s'emmerde ici, mon vieux.»).



le récit s'appuie sur une documentation constituée par Olivier Truc, spécialiste des pays nordiques pour le Monde et libération, au cours de précédentes enquêtes dans ces régions. Les remerciements en fin de roman témoignent de la qualité de ces recherches.

Par ailleurs, le récit est servi par une galerie de personnages qui valent le détour, et dont l'histoire personnelle recoupe celle de la Suède :

Les universitaires Gustaf Rogaberg et Oskar Filius prêts à tout pour légitimer leurs thèses. le premier défend le concept d'une invasion Sami, après que les Suédois aient occupé la Laponie. «Comme le racontent les fouilles que nous et nos aînés avons réalisées de longue date, les Sami sont arrivés du nord dans ces régions méridionales du Jämtland au XVIIIè siècle, repoussant progressivement les paysans suédois qui étaient implantés là depuis toujours.»

Le second est plus proche de la culture Sami, mais cette position ne lui sert qu'à faire valoir ses intérêts : «vous verrez, on me tissera une légende d'aventurier prêt à braver l'interdit et le scandale pour le bien de la science.»

L'ancien SS Bertil Vestling qui s'est reconverti dans l'antiquité et plus particulièrement le trafic de crânes Sami récupérés le plus souvent par des moyens douteux.

Justina Lyckberg, la vieille femme un peu folle et son groupe de marche nordique «bouts d'acier, rien à cirer» écument la région pour faire les vides greniers et alimenter la boutique de Vestling.



Le passé trouble de la Suède et des pays scandinaves pendant la deuxième guerre mondiale éclaire l'action des personnages et le récit d'une lumière trouble, réminiscence d'autres romans qui ont également évoqué ce sujet (Lune noire de Steinbeck, La cité des jarres de Arnaldur Indridason, le retour du professeur de danse d'Henning Mankell pour ne citer que ces trois-là).

Les tenants des théories eugénistes, en Suède et en Norvège, ont vu dans les populations Sami, une justification de leurs croyances.

«...un article signé par deux professeurs d'Uppsala qui disaient l'importance de limiter autant que possible la reproduction des individus inférieurs et d'augmenter la natalité chez les autres.

Les préceptes mis en oeuvre par les nazis par la suite;

Ils ne s'intéressent pas qu'aux Sami si ça peut te rassurer, là ce sont les gens atteints d'épilepsie qui en prennent pour leur grade.»



L'enquête de Nina et Klemet devient une course contre la montre. La Cour Suprême accorde un délai contraint aux deux policiers qui doivent démontrer l'origine ancienne des ossements retrouvés dans l'enclos d'élevage. Retrouver les crâne manquant dans les collections de crânes Sami existant en Suède, mais aussi en France et ne Russie. Les universitaires jouent un jeu trouble. L'antiquaire Bertil Vestling ment, tout comme Justina Lyckberg et ses copines. Ils ne sont pas certains d'avoir l'appui indéfectible des éleveurs. Ils se débattent avec leurs propres problèmes. La recherche de son identité Sami pour Klemet, la relation conflictuelle avec son père vieillissant pour Nina.



Je le redis, on ne s'ennuie pas à la lecture de ce roman qui nous entraine de surprises en rebondissements pour aboutir à une fin dont je ne vous révèlerai pas la teneur.



Un dernier mot. Ce roman résonne de façon étrange avec notre actualité. La question de notre identité. de nos ancêtres. de notre vivre ensemble dans une société inexorablement multiculturelle. La leçon que l'on peut en retenir est que l'on n'efface jamais les marques de l'histoire, quelles qu'elles soient. Bonnes ou mauvaises. Contraires ou conformes à nos convictions. Elles ont à tout jamais contribué à faire de nous les individus que nous sommes.



La Montagne rouge, un livre à lire ! Et pour ceux qui comme moi n'avaient jamais rien lu d'Olivier Truc, précipitons-nous sur le dernier lapon, et le détroit du Loup.
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La Montagne rouge





Merci pour la découverte de cet auteur et de son dernier ouvrage.

Je le classerai volontiers dans la série polar -ethnologique.

Intrigue en Laponie, région et non pays, de Suède, Norvège et Finlande , après une découverte d’ossements humains. Éternel conflit des éleveurs de rennes, nomades et forestiers détruisant arbres et lichens, en opposition depuis la nuit des temps. Les Samis étaient-ils là avant les Suédois ?? questionnement philosophique et sociologique. Le verdict d’un procès en cours pourrait être décisif. Nous sommes plongés dans les arcanes archéologiques, les trafics antiquaires , rivalités, secrets, théories d’une secte protestante et surtout le quotidien de tous ces Lapons en difficile cohabitation sur une terre aux paysages fascinants. Certains personnages attachants, impressionnants, et autres plus ambigus ..



Bon polar, malgré le côté trop touffu, trop de détails qui nous égarent et le rythme n’est pas soutenu .

Bons moments de lecture, de découverte .

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La Montagne rouge

J'ai eu la chance de rencontrer Olivier Truc et de lire ce livre. Merci beaucoup aux éditions metailie, points, a Babelio et l'auteur. Ce récit est le troisième tome d'une trilogie ayant pour cadre la suede, la laponie et deux enqueteurs de la police des rennes. Ne cherchez pas ici un roman policier sanglant, il y a du sang mais on est loin des policiers horrifiques avec des boyaux arrachés, des têtes coupées... Ca fait du bien un peu de douceur, de fraicheur et de dépaysement. Dans cet ouvrage, il est question de minorités ethniques, de la reconnaissance d'une minorité au sein de la société suédoise. J'ai appris des choses sur les lapons(samis) sur la Suède et c'était très intéressant. Les policiers enquêtent sur les restes d'un squelette découvert sur la montagne rouge. On découvre la société suédoise,et des personnages aux caractères riches et fouillés. Ce livre peut être un peu ardu à lire, a priori il est plus facile a lire après le premier et le second tome. Je vais d'ailleurs m'empresser de lire le tome 1 qui nous a été généreusement offert par l'auteur et les éditions points. Au niveau de l'ambiance donc on est plus du cote du roman historique et d'une enquête a la Agatha Christie ou Amelia Peabody(Elizabeth Peters). Les éleveurs de rennes (samis) s'opposent aux propriétaires terriens (fermier, bucheron) à coup d'expertise archéologique lors de procès. Ce qui peut etre truculent parfois. Bref il s'agit d'une enquête humaine et originale, très instructive comme un bon documentaire.



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La Montagne rouge

La Montagne rouge est submergée par des trombes d'eau. Le déluge ralentit l'abattage annuel des rennes. Les éleveurs du clan Balva travaillent dans des conditions dantesques. L'enclos est traversé par des coulées de boue et de sang. Mais la découverte inopinée d'ossements humains va stopper la tuerie. Klemet et Nina de la police des rennes sont chargés de l'affaire. L'enquête entrave le travail d'abattage mais les éleveurs vont très vite y voir une opportunité. Ces Sami disputent le partage de ces territoires aux forestiers. Les deux partis s'affrontent dans les cours de la justice suédoise à coups d'arguments juridiques et archéologiques. Celui qui prouvera qu'il occupait ces terres en premier l'emportera devant la justice suédoise.



L'intrigue policière est originale puisqu'il s'agit de retrouver un crâne vieux de plusieurs siècles, élément qui permettra de dater avec certitude les ossements et déterminera la décision des juges. Klemet et Nina vont mener leurs recherches dans les archives, les musées et chez les brocanteurs. Leur enquête rencontre l'hostilité des spécialistes. Les preuves de la présence originelle des Sami sur ces terres annihileraient certains principes de l'histoire officielle du royaume. Et l'enquête fait aussi remonter un pan sombre de l'histoire suédoise : des scientifiques ont mené des études officielles cherchant à démontrer que les Sami étaient une sous-race.



Cette histoire exotique permet de connaître une Suède moins lisse qu'en façade. Mais je ne me suis malheureusement pas passionné pour cette enquête. Le récit s'enlise dans ses répétitions et sa densité documentaire. C'est dommage car le roman est très bien écrit et structuré, les personnages sont parfaitement dessinés et le sujet est original. Le parallèle posé entre ce débat sur le "premier arrivé" et l'accueil des migrants est pertinent. Et enfin, j'ai apprécié de découvrir ce peuple aborigène d'Europe qui lutte pour la sauvegarde de ses traditions. Un roman plein de qualités qui souffre d'un défaut, celui d'être poussif par moments.

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La Montagne rouge

Le troisième tome de la police des rennes vient de débarquer dans votre librairie. Petrus Eriksson, le meneur de rennes, est phagocyté par la Cour Suprême, alors que les rennes vont entrer en période de rut...

Olivier Truc n’est pas seulement un auteur reconnu et titré de nombreux prix pour son premier tome sur La police des rennes. Il est aussi journaliste depuis trente ans et documentariste. Ses publications sur Le Monde (et Libération auparavant) concernent les pays nordiques, sa spécialité. Il appréhende son métier à la possibilité de partager avec ses lecteurs des moments, des événements inconnus.

J'ai eu l'honneur de rencontrer Olivier Truc. Sa rencontre vous réchauffe le coeur tout en faisant voyager dans les pays nordiques.

La fondatrice des éditions, Anne-Marie Métailié, est l’une des premières fans de cet auteur français parti découvrir le nord de l’Europe. Son partage de la trilogie (pour le moment) de La police des rennes avec les lecteurs est grandement apprécié en France et en Laponie.
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La Montagne rouge

Lecture laborieuse malgré l’attrait d’une rencontre avec l’auteur.



J’avais depuis longtemps envie de lire un roman d Olivier Truc. La Laponie est pour moi une terre mystérieuse. Alors des enquêtes menées dans ce pays lointain ne pouvaient que m’intéresser.

J’ai donc commencé ma lecture avec enthousiasme mais vite freinée par les trois premières pages, macabres et qui ne permettent pas d’entrée de comprendre ce qui se passe.

Puis l’histoire se met en place. L’opposition entre les Sami, éleveurs de rennes qui ne peuvent prouver leur présence ancestrale et les forestiers qui peuvent justifier que les terres leur appartiennent.

Le côté anthropologique est très intéressant et permet de poser des questions encore d’actualité.

Mais je ne suis parfois ennuyée, ce qui me contrarie car le sujet est passionnant.

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La Montagne rouge

Alors que des éleveurs de rennes procèdent à l’abattage annuel, des ossements humains sont retrouvés dans l’enclos, au pied de la Montagne rouge et nous voilà plongés au cœur d’un conflit opposant le clan des Sami , seule population aborigène d’Europe aux forestiers et fermiers, conflit dont l’enjeu est le droit à la terre et qui tente de se résoudre dans un procès à la Cour suprême de Stockholm. Une question centrale : qui était là le premier ?

Côté enquête, la police des rennes est chargée de l’identification du squelette rendue difficile par l’absence de crâne. Commence alors une enquête pour le moins semée d’embûches et assez déroutante auprès des universitaires, des musées et des institutions.

Toute une galerie de personnages gravite autour de Klemet, empêtré dans ses questions d’identité, et Nina, sa coéquipiers de la patrouille P9 : des archéologues qui s’affrontent, Petrus, le chef sami, Bertil l’antiquaire au passé douteux, Justina son acolyte octogénaire adepte de la marche nordique et du bilbingo. Bref un polar dépaysant d’une facture plus qu’originale qui aborde de nombreux sujets avec un réel plaisir de dépasser la difficulté de la lecture au début ! Merci à Babelio pour cette découverte d’un vrai conteur.



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La Montagne rouge

Un livre que je vous conseille vivement si vous avez envie de découvrir ou d’en connaître davantage sur la Suède, la Laponie et les conflits entre les éleveurs de rennes appelés les (plus couramment dénommés en France les Lapons) et les forestiers.



Si vous n’avez aucune connaissance, tout comme moi, sur le sujet vous rencontrerez quelques difficultés à la lecture de ce livre. Mais n’hésitez pas à relire certaines phrases et vous serez surpris d’être empoté par ce livre.



Le livre « La montagne rouge » même s’il est présenté comme « Une enquête de la police des rennes » n’est pas un livre policier comme on l’entend. On a à la fois la rencontre avec des policiers certes, mais aussi avec la Cour suprême de Stockholm, les éleveurs de rennes et des forestiers.



L’enquête trouve sa source autour d’un crâne qui a disparu alors que des ossements ont été découverts. Archéologues, antiquaires, anthropologues… sont mis à contribution afin d’aider la police à retrouver ce crâne.

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La Montagne rouge

J'ai retrouvé avec énormément de plaisir dans ce 3e tome la police des rennes, la patrouille P9 composée de Klemet et de Nina que l'on commence à bien connaître. Une fois encore, Olivier Truc nous emmène dans un endroit différent de Laponie, en l'occurrence ici en Suède. Cela apporte à chaque fois un souffle nouveau à ses romans, des pans encore inconnus de l'Histoire des Sami que l'on découvre avec grand intérêt. J'aime vraiment beaucoup apprendre et comprendre par le biais de la lecture, un pays, une communauté, une histoire que je ne connais pas. C'est passionnant. J'avoue que depuis « le dernier Lapon » je m'intéresse et je m'attache aux Sami, à ces contrées inhospitalières mais terriblement belles dont l'auteur se fait l'écho. Et grâce à Olivier Truc qu'on sent humainement impliqué et engagé, je m'insurge devant les inégalités et les injustices faites aux Sami qui étaient pourtant là bien avant les Suédois, ou les Norvégiens ou les Finlandais, puisque la Laponie s'étend sur tous ces pays. le problème d'identité et de droit à la terre est au centre de « La montagne rouge ». Des Sami tentent de démontrer au coeur d'un procès qui les écrase qu'ils étaient là avant l'arrivée des Suédois. le dénouement de ce procès leur donnera peut-être enfin le droit de pouvoir continuer à élever leurs rennes sur leurs terres, en Sampi, et de les emmener sur leurs terrains de pâturage ancestraux. Ils sont en procès contre les bûcherons qui exploitent les forêts et détruisent la toundra où broutent les rennes. Dans ce roman, on découvre aussi comment les Suédois se sont comportés comme de véritables nazis à l'encontre des Sami et d'autres pans de la société suédoise qu'ils jugeaient inférieurs et nuisibles à leur nation au 19e et 20e siècle. Ces pratiques nauséabondes, cachées ressurgissent avec toute leur horreur. Certains personnages permettent à Olivier Truc de nous conter cette partie de l'Histoire particulièrement cruelle et abjecte. Mais il leur donne aussi une part d'humanité, en tout cas pour certains, car ils sont à la fois bourreaux et victimes. J'avoue que je ne savais pas tout cela, et j'ai été particulièrement choquée. On imagine la Suède comme un pays exemplaire, en tout cas actuellement… Mais on relativise les choses, enfin c'est mon avis perso, quand on découvre sur quelles pratiques cela repose.

J'ai aimé retrouvé l'écriture agréable d'Olivier Truc, parfois traversée par une poésie et un amour de ce pays et de ses personnages. le roman n'est jamais ennuyeux à lire mais terriblement documenté. Il faut dire qu'Olivier Truc est journaliste à la base et vit depuis plus de 20 ans en Suède et s'intéresse tout particulièrement aux Sami. Dites-bien Sami et non Lapon qui je l'ai appris dans ce roman, est devenu un terme péjoratif.

A lire absolument ! et si vous n'avez pas encore lu les 2 premiers romans de la police des rennes, il faut vite rattraper cet oubli !!


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La Montagne rouge

A priori dernier tome de la trilogie consacrée à la police des rennes, c'est moins une enquete policiere cette fois ci qu'un roman ethnographique sur les samis ou lapons qui font face a des expropriations de terrain par les fermiers et les bucherons. les recherches menées par Nina et Klemet doivent prouver ou pas la permanence des samis sur une frange de la Suéde or comment faire en l'absence de tradition écrite? En recherchant des sépultures et des squelettes. On en apprend moins sur nos deux héros cette fois ci, si ce n'est que Nina n'arrive pas à communiquer avec son pére et que Klemet communique très bien avec une gentille masseuse, certains sujets sont effleurés (la stérilisation de certaines personnes menée après guerre), et auraient mérité plus de développements mais cela reste un bon livre. Il vaut mieux avoir lu les précédents...Quand même.
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La Montagne rouge

Lapon à la moutarde



La moutarde monte vite aux nez des gens du Nord… Eleveurs de rennes et bûcherons s’opposent sur la gestion et l’utilisation des terres et des forêts, les uns ayant besoin de pâturages pour faire paître les rennes et les autres voulant ratiboiser la forêt pour obtenir du bois. Cette opposition « économique » se fait aussi sur fond d’identité, oserai-je rajouter « nationale » ?, et d’origines.



Les éleveurs, Sami d’origines, revendiquent l’usage de certaines terres que les bûcherons leur refusent sous prétexte qu’ils étaient là avant. La belle affaire ! La grande affaire ! Qui se déroule d’ailleurs au tribunal. Avec l’intervention d’experts, partisans pour certains d’un rejet de la primauté des Samis sur la région qu’ils revendiquent, partisans pour d’autres de la préséance des Samis, peuple non sédentaire par métier.



Tout commence par la découverte d’un squelette sans tête dans un enclos à rennes. D’où vient ce squelette ? De quand date-t-il ? Que fait-il ici ? Peut-il prouver la présence ancienne des Samis dans la région ? Où est le crâne qui permettrait de retracer l’histoire de ce squelette et peut-être changer le cours du procès ?



Autant de questions auxquelles le lecteur ne pourra donner de réponses qu’en patientant jusqu’au bout des troisièmes aventures (non, je n’ai pas lu les deux premières !) de la brigade des rennes.



Olivier Truc rajoute à cette trame identitaire, dont les résonances dans nos sociétés occidentales sont nombreuses au premier rang desquelles les problématiques d’identité et d’intégration que nous connaissons en France, une trame historique tout aussi prégnante avec les notions de races supérieures et parfaites, de pureté de la race : les pratiques nazis avaient également cours en Suède, malgré la neutralité affichée de ce pays. Mesures des crânes et tentatives d’établissement d’une cartographie morphologique des races aryennes, trafics de crânes, stérilisation des personnes jugées inaptes à la perpétuation de la race supposée supérieure et parfaite… tout cela ressurgit à l’aune de la querelle entre les éleveurs et les bûcherons, au fond assez proches dans leurs modes de vie : pénibilité du travail, proximité avec la nature, protection corporatiste…



Et pourtant on ne peut s’empêcher de trouver qu’au milieu du livre, l’auteur tourne un peu en rond : l’histoire peine à avancer comme s’il doutait un temps du cours que doit prendre son récit, comme s’il hésitait sur les pistes à privilégier… laissant un peu le lecteur de côté avant de le reprendre par la main pour le remettre sur les rails de son histoire et enfin faire avancer son intrigue. Passé ce moment en roue libre, la trame du récit d’Olivier Truc reprend son rythme de croisière, celui qu’il n’aurait jamais du abandonner.



A noter aussi de la part d’Olivier Truc un vrai travail sur les personnages. Payant, au demeurant, puisqu’on se passionne pour tous les personnages sans exception, des personnages récurrents des romans d’Olivier Truc à ceux qui ne font que passer dans cette histoire. Ni angélisme, ni diabolisation, aucun personnage n’est caricatural et chacun présente ses forces et ses faiblesses, ses zones d’ombres et de lumière. Une très grande réussite à ce niveau.


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La Montagne rouge

Un Ethno-polar étonnant, dépaysant et fichtrement instructif ! J’adhère !!

Un GRAND MERCI à Babelio et aux Editions Metailié Noir pour l’envoi de ce livre que j’ai littéralement dévoré. Je vous le dis tout de suite ! Que du bonheur à la lecture.

Ce livre vous emmène sur des terres inconnues et c’est un fort beau voyage en Suède et un dépaysement total que nous propose Olivier Truc. Il maîtrise son sujet, c’est évident. Sachez qu’Olivier Truc est journaliste et correspondant Libération pendant quelques années et puis pour Le Monde et du Point encore aujourd'hui à Stockholm. Il a fait des reportages dont un sur la fameuse « police des rennes ».

L’histoire est a priori plutôt banale : on trouve un squelette et bien sûr on souhaite savoir d’où et qui il est … Oui mais voilà, c’était sans compter sur le contexte historique exceptionnel où va se passer cette histoire : les terres des Samis (ou Lapons même si ce terme ne doit plus être utilisé …) et c’est donc l’étonnante « police des rennes » qui mène cette enquête. Ce peuple Sami à cheval sur trois pays (Finlande, Suède et Norvège) qui a fait fi des frontières pendant des siècles survit aujourd'hui et son histoire est vraiment intéressante et j’avoue qu’Olivier Truc m’en apprend énormément. Et moi, pour ceux qui me suivent, apprendre sans m’en rendre compte, J’adore !!

J’ai eu quelques retours d’autres lecteurs qui trouvaient le livre trop « scientifique », trop lourd en « investigations ». J’avoue que cela n’a pas été le cas pour moi qui pour le coup l’ai trouvé très complet, passionnant grâce à toutes ces recherches anthropologiques, ethnologiques et scientifiques.

Sachez qu’Olivier Truc est également l’auteur du « Dernier Lapon » qui lui a valu beaucoup de prix en 2012.

Et pour finir, je ne peux m’empêcher de vous donner un mini-extrait que je trouve irrésistible … car oui, il y a aussi de l’humour dans ce polar !

-Je suis professeur à l’Université d’Uppsala, archéologue spécialiste de la Scandinavie

- Retraité ou toujours en exercice ? demanda le président ?

- Mon expertise n’a pas d’âge, répliqua sèchement le professeur
Lien : http://ideeslivres.jimdo.com..
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La Montagne rouge

Un squelette sans tête et un procureur avide de publicité vont lancer Klemet et Nina à la découverte des noirs dossiers de la très neutre et très propre Suède.



La Montagne rouge fait suite à l’excellent roman précédent, le dernier lapon, avec les personnages attachants de Klemet et Nina de la police des rennes. Ce roman documenté ou un documentaire romancé nous fait entrer dans l’âme noire de la société suédoise sur fond de conflit territorial ou de mode de vie avec un énième procès entre éleveurs de rennes, lapons ou sapmi, nomades plus ou moins sédentarisés et paysans mécanisés, indigènes et les forestiers et paysans, mécanisés, suédois, blonds, colons.



Aussi bien écrit que le précédent, le lecteur parcourra avec nos héros des centaines de kilomètres, s’heurtera aux institutions, aux habitudes, aux préjugés et saura enfin trouver la tête du squelette et déboucler ce nœud de mystères soigneusement agencé par Olivier Truc.



Sur le plan historique

L’on retiendra que créant dès 1922 l’Institut de biologie raciale à Uppsala, la Suède fut certes neutre militairement mais pas idéologiquement. D’une part les résistants norvégiens, syndicalistes allemands, réfugiés juifs se côtoieront dans les camps d’internement tandis que les déserteurs allemands étaient rendu à Adolphe son sympathique partenaire commercial payant en or volé le fer du nord. D’autre part eugénisme, stérilisation (1935-1975) et théories raciales furent mises en œuvre par les gentils sociaux-démocrates.



Sur le plan identitaire

Klemet s’interroge. Son identité lui est nécessaire comme à tout un chacun qu’elle soit complexe, construite ou héritée.



Pour l’anecdote, mangez du bouleau

Les Lapons ou Sapmi récoltaient l’écorce de bouleau en Juin alors qu’elle est le plus riche en sucre et en nutriment. Séchées cette pâte était mêlée à leur soupe de poisson. C’est ainsi qu’ils évitèrent le scorbut sans légumes à disposition dans le grand nord. Lire le détail ici


Lien : http://quidhodieagisti.over-..
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La Montagne rouge

Troisième aventures de la police des Rennes en Laponie. On retrouve avec plaisir notre duo de choc Klemet et Nina qui se retrouve a enquêter sur un squelette sans crâne. Roman brillant et passionnant, qui nous plonge dans l'histoire sombre de la Suède. On pourrait ergoter sur le fait que ce livre ne soit pas réellement un polar car ici point de meurtre, ni de cadavre mais c'est un remarquable roman sur l'identité et sur les minorités. L'auteur nous fait découvrir les dessous de la société Suédoise avec ses querelles ethniques et que sous ce qu'on appelle le modèle suédois se cache beaucoup d'ombre et d'horreurs. L'autre point fort de l'auteur est de réussir a camper des personnages d'une grande vérité avec leurs fêlures et leurs quêtes.On ressent une vraie empathie pour eux et on se surprend même a ressentir une certaine compréhension pour les personnages les plus antipathiques.



A l'image de la trilogie ce livre est une réussite totale qui sous le couvert de roman nous rappelle que l'identité est une chose importante mais qu'il ne faut pas faire n'importe quoi et qu'identité nationale ne doit pas signifier repli identitaire.



Comme c'est une trilogie, pour bien comprendre les relations entre les personnages récurrents il vaut mieux commencer par "le dernier lapon" continuer par "le détroit du loup" avant d'attaquer celui ci.
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La Montagne rouge

Les romans d'Olivier Truc, dont l'action se déroule dans le nord de la Norvège en Laponie, ne sont pas de simples"policier". Dans chaque ouvrage il aborde de nombreux sujets concernant notamment les rapports souvent difficiles entre le peuple Sami de Suède et les suédois.



Dans ce troisième ouvrage il traite d'un conflit entre un collectif de propriétaires terriens et le sameby Balva. Les rennes viennent paître l'hiver sur des terres que le collectif considère comme siennes. Un procès a lieu sur le sujet à Stockholm.



Lors de l'abattage annuel, sous une pluie battante, le squelette d'un homme est découvert. La tête a disparu. Après analyse il s'agirait du squelette d'un homme ayant vécu au XVIIe siècle. Klemet et Nina de la police des rennes sont chargés par le Procureur de retrouver le crâne afin de connaître l'origine de l'homme : s'il s'agit d'un sami cela signifiera que les samis étaient les premiers occupants des terres objet du litige. Alors que l'archéologue, conseil du collectif, souhaite l'échec de la recherche du crâne, un deuxième archéologue, plus jeune, pousse Petrus Eriksson, chef du samedy Balva, à rechercher des sites archéologiques qui viendraient confirmer la préexistence des samis sur les terres objet du litige.



De nombreux personnages traversent l'histoire, concernés à des degrés divers par la recherche du crâne mais qui surtout permettent à l'auteur d'aborder d'autres sujets. Outre le trafic des crânes, particulièrement ceux des samis, il est question de phrénologie : au début du XXe siècle des chercheurs notèrent des séries de mesures sur les corps des samis de Kautokeino.

Malgré la neutralité de leur pays lors de la deuxième guerre mondiale certains suédois ont basculé dans le nazisme, Vesling, l'antiquaire octogénaire, raciste et collectionneur de crânes, s'est engagé en 1941comme volontaire dans la waffen-SS.

Justina, "chef" du groupe "bout d'acier", victime de l'eugénisme, fut stérilisée l'épilepsie dont elle était atteinte ayant été considérée comme une expression de la folie.

la question de l'immigration est également abordée: Hou Chi, le cousin de Changounette compagne de Nil Ante, doit être expulsé, les services de l'immigration ayant fixé son âge à 18 ans et 2 mois.

Enfin sont rappelés les problèmes des plongeurs en mer de Barents, traités dans le "Détroit du loup" avec Todd, le père de Nina.



Pour mettre un peu de légèreté dans son récit, l'auteur nous conduit à plusieurs reprises sur un parking pour assister au bilbingo (jeu auquel je n'ai strictement rien compris),organisé par Justina et ses trois compagnes et auquel participent Petrus Eriksson et les autres éleveur de rennes.



En conclusion ce roman est loin d'être le récit d'une simple enquête de la police des rennes. C'est un ouvrage très dense non seulement par les sujets abordés mais également par le nombre, la personnalité, l' histoire individuelle et commune des nombreux protagonistes.



Pour apprécier au mieux "la montagne rouge" je conseille aux futurs lecteurs d'avoir lu au préalable les deux précédents ouvrages de l'auteur.





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La Montagne rouge



« La montagne rouge », Olivier Truc, Métaillé, 2016



Le troisième tome de la trilogie d’Olivier Truc est un peu difficile à lire. Un roman, oui, policier, oui, mais surtout un morceau d’ethnologie et d’histoire exceptionnelle.



Il s’agit d’histoire contemporaine (entendre très récente) assez perturbante.



Si j’ai bien compris Olivier Truc s’est appuyé, entre autres, sur un procès de février 2016, opposant éleveurs sami et propriétaires forestiers voulant exploiter leurs terres ancestrales.

Il aura fallu 30 ans de bataille pour que la Cour Suprême de Suède reconnaisse les droits fonciers d’une toute petite communauté same, aux alentours de Gällivare.

Cette décision symbolique est importante en Suède où la question des droits des Samis n’est toujours pas encore une priorité.



Ce roman nous plonge dans l’histoire, très troublante et inconnue, des théories eugénistes. D’abord par la création en 1922 d’un Institut de biologie raciale à Uppsala. La pureté de la race suédoise (entendre race germanique pure) était définie par des mesures crâniennes, par exemple, et des tables de mensurations. L’idée était d’éviter que des « êtres humains inférieurs » se multiplient !!!

De 1935 à 1976 (hier donc), 62 000 personnes ont été stérilisées, pas seulement des « lapons » mais des malades, des asociaux.

De cela les manuels d’histoire ne disent rien. La Suède et sa tradition de neutralité occulte ses relations avec l’Allemagne nazie. Comme la Suisse, par ailleurs, la Suède a accepté l’or des nazis, volé évidemment, qui leur achetait le fer (des mines de Kiruna par ex.). Pendant la seconde guerre mondiale, la Suède était neutre militairement mais pas idéologiquement.



J’avais appris ces faits lors de ma visite de l’exposition « Identités en mouvements », consacré à l’art sami contemporain, au centre culturel suédois, à Paris, en 2014. J’en avais été profondément choquée.

Par exemple, Katarina Pirak Sikku, posait la question : « La douleur peut-elle se transmettre de génération en génération ? » Elle y répondait dans un autoportrait et les fameux instruments et tables de mesures.









Pour en revenir à l’intrigue du roman : un procès entre éleveurs et forestiers, la découverte d’ossements humains sans crâne. Retrouver le crâne permettrait de prouver la présence ancienne des Samis dans la région et donc leur droit ancestral à occuper ces terres avec leurs troupeaux de rennes.



Voilà donc notre police des rennes, Klemet et Nina, en charge d’une enquête particulière, pas de meurtre, pas de crime. Juste associer un os à un crâne !!!

On découvre qu’il existe d’innombrables collections de dépouilles samis conservées dans plusieurs institutions dans un but scientifique. En Suède, en Russie et même à Paris. A noter que depuis 2007, les samis les réclament pour pouvoir les enterrer de nouveau.



Alors, retrouver la bonne tête qui va sur le bon corps !!! Ah ! quel travail.



La galerie de personnages d’Olivier Truc permet de mieux comprendre les enjeux.

Deux universitaires prêts à tout pour légitimer leurs thèses. Le premier est persuadé d'une invasion Sami, après que les Suédois aient occupé la Laponie. Le second se prend pour un aventurier proche de la culture same. Un vieil antiquaire, au physique rebutant, est un ancien nazi qui œuvre dans le trafic de crânes humains. Il est aidé par une équipe de vieilles femmes déjantées, dont l’une a été stérilisée de force !



Je passe sur les problèmes personnels de nos deux policiers : Klemet, un same, à la recherche de son identité (et de son ombre) et Nina à la relation compliquée avec son père, ancien plongeur dont le cerveau a disjoncté (à lire dans le tome 2). Cela fait simplement partie du liant du roman. Ils sont sympas ces deux qui bossent bien ensemble mais si différents cependant.



Outre l’hostilité de certains scientifiques, on revient sur d’autres pans de l’histoire de la Suède avec le sinistre (d’après moi !) Laestadius (10 janvier 1800 - 21 février 1861), ce pasteur, d’origine lapone, qui, toujours selon moi, aura fait beaucoup de mal à ces peuples. Ses principes moraux radicaux ne sont pas sans rappeler un certain « intégrisme catholique » actuel. Il s’était mis en tête d’évangéliser, en quelque sorte, les populations autochtones et de leur inculquer ses notions personnelles de puritanisme. Ce qui aboutira à une sorte de schisme avec l’église luthérienne suédoise et la création d’une forme de « secte ».



L’intrigue principale se passe dans un village du sud de la Laponie, près de la frontière norvégienne, mais je me doutais bien qu’on se retrouverait dans ce triangle « Kautokeino, Karesuando, Enontekio » où officiait principalement ce pasteur. Suite à la lecture du « Détroit du loup », j’avais eu envie de visiter cette région du Finnmark. Que cherchions-nous au cimetière de Kautokeino, je ne sais pas ?

Je pense que l’héritage « culturel » de Laestadius n’est pas innocent dans l’histoire du 20° et 21°s de la Suède.



Je me suis vraiment prise de passion, dans le 4e quart du livre, pour l’étude de tous ces crânes, du décryptage de ces « listings ». J’étais Nina à Paris. J’ai lu cela comme un vrai document d’anthropo-archéologie, je me suis passionnée pour cette recherche en même temps que j’apprenais avec Klemet à me servir des outils de mesures.

Passionnant ce que la science peut faire dire à un bout d’os, de crâne, une mâchoire, les isotopes qui peuvent révéler quelle eau il buvait. Passionnant.



Il y a tant d’autres choses à dire, plus proche de la nature. Par exemple, Petrus à la recherche lui aussi de ses racines, de l’arbre de son père, de sa marque, de son écorce, dans une nature si belle et si rebelle. Là, est la vraie vie, à la recherche de soi-même, au bout de ses limites.



Je remercie une fois de plus Olivier Truc de m’entraîner chaque fois un peu plus dans la découverte de ces contrées et leurs habitants. Il ne m’est pas possible d’expliquer pourquoi je me sens impliquée, étrange sentiment.



En reposant ce livre, en l’annotant, en me questionnant, en recoupant d’autres informations, je suis finalement un peu en colère.



La Suède d’aujourd’hui qui s’enorgueillît, à grand renfort de justificatifs, d’être le meilleur pays d’accueil des réfugiés, ne se donne-t-elle pas une bonne conscience par ce biais, alors qu’elle peine encore à reconnaître ses autochtones et à réviser ses manuels d’histoire ?

Quoiqu’il en soit, et comme pour tous pays, il est des faits qu’on n’efface pas et qui font de nous ce que nous sommes.



J’ai apprécié de réfléchir sur ce paradoxe « premier arrivé » les same et « dernier arrivé », les migrants du Moyen Orient ?



Me reste à visionner la série « Jour Polaire » qui, d’après ce que je sais à ce jour, fait étrangement écho aux propos d’Olivier Truc.



La montée de l’extrême droite en Europe ne va pas aider les minorités quelles qu’elles soient, hélas.



Christine - 18 décembre 2016











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La Montagne rouge

Sameby ?

"En sameby är en särskild juridisk person för renskötsel i Sverige. Samebyar får enligt den svenska rennäringslagen inte bedriva annan ekonomisk verksamhet än renskötsel....."

Au secours Google traduction au secours!

"Un village Sami est une entité juridique distincte pour les rennes en Suède. villages samis reçoivent en vertu de la Loi sur l'élevage du renne suédois ne se livrent pas à des activités économiques autres que l'élevage des rennes...."

Je ne suis guère plus avancée !!!



Kåta ?

"Kåta är den traditionella samiskabostaden. Det finns såväl flyttbara som stationära kåtor, vilket avspeglar att samerna ofta levt som nomader men också haft permanenta visten dit de återkommit år efter år....."

Au secours .....

"Randy est le Sami demeure traditionnelle. Il y a des cabanes portables et fixes, ce qui reflète que les Samis vivent souvent comme des nomades, mais aussi eu vist permanente ils y sont retournés, année après année."



Sápmi ?

"Sápmi in English commonly known as Lapland, is the cultural region traditionally inhabited by the Sami peuple, traditionally known in English as Lapps...."

Au secours....

"Sápmi en anglais communément connu comme la Laponie, est la région culturelle traditionnellement habité par le peuple Sami, traditionnellement connu en anglais comme Lapons."



Une fois précisées ces petites choses qui énervent un peu, (un lexique aurait pu être utile !),

Nous retrouvons avec un grand plaisir l'équipe de la police des rennes et le monde des Sami.

Le style est toujours aussi agréable, juste assez littéraire pour le plaisir de la lecture et juste assez journalistique pour éveiller notre intérêt.

L'intrigue policière est souterraine et mène à la découverte des valeurs du grand nord.

Les suédois n'ont pas intégré que leur pays à plusieurs histoires car les traditions d'un suédois de Stockholm ne sont pas les mêmes que celles d'un suédois de Kiruna.

Ces traditions diffèrent aussi de par les milieux sociaux professionnels, elles ne sont pas identiques pour les bureaucrates et les éleveurs de Rennes.

Constatations, je vous l'accorde qui ne sont pas propres à la Scandinavie !

Les conditions de vie dans ce grand nord font se télescoper des intérêts différents entre les propriétaires terriens le plus souvent forestiers et les populations Sami qui ne souhaitent qu'occuper temporairement leurs terrains mais il leur faut toutefois que cette terre reste utilisable par leur troupeau.

Alors il faudra que ces gens là apprennent à vivre ensemble et à se respecter !

Il faut aussi que la Suède regarde en face son passé, irréprochable ?

Comme un peu partout, il y a eu des collaborateurs, des victimes, des bourreaux plus ou moins repentis, des savants perdus dans leurs délires scientifiques prêts à tout sacrifier pour améliorer leurs connaissances.

Un petit clin d'œil tout particulier à mon histoire personnelle, je me retrouve confrontée au silence de mon père, alors j'ai été très émue à la lecture du passage où l'on découvre que "le temps des réponses est passé ", que "les vieillards ont parfois consommé leur part d'humanité, qu'ils sont fatigués de jouer à l'être humain, juste fatigués." Qu'il faut "peut être accepter de simplement profiter de leur présence sans chercher à obtenir des réponses ".

Merci à Olivier de nous faire retrouver le lieu où "la bruyère étouffe les souffrances, où les montagnes nourrissent la fierté et où les loups égorgent les espoirs ."

À bientôt pour le prochain voyage dans le grand nord.
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La Montagne rouge

Olivier Truc nous réinvite pour un voyage nerveux et politique chez les Sami, peuple dont l'existence et le mode de vie sont traditionnellement liés à l'élevage de rennes. On découvrira les conséquences sournoises d'un héritage ethnique compliqué par des intérêts financiers et politiques. Sur fond de manipulation, de secrets et de trafic de vestiges anthropologiques, Olivier Truc introduit une nouvelle intrigue avec une palette de personnages bien construits.



Il est très agréable de retrouver le duo de policiers Nina et Klemet de la police des rennes rencontrés dans le dernier lapon. Leurs personnages gagnent en épaisseur et s'étoffent. Ils se révéleront sensibles, paumés, mais dotés d'une énergie qui les pousse à tenter de faire la lumière sur les problèmes liés aux traitements réservés aux Sami et à leur droit à la terre.



La maîtrise du sujet et le travail de recherche exemplaire constituent un ethno-polar captivant qui tacle les erreurs commises par le gouvernement suédois et délivre un message lourd de sens par nos temps où s'accumulent les sombres nuages de l'intolérance et du sort réservé aux minorités.





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