Nietzsche lui-même, dans ses derniers écrits, semble s’être souvent davantage intéressé à ce que ses idées pouvaient avoir de choquant qu’à ces idées elles-mêmes. Il est souvent le plus futile où il paraît le plus grave. Vanité du miroir, qui se complaît dans le refus des complaisances.
Ce désir [sexuel] correspond chez [la femme] à une disposition naturelle permanente et ne prend pas naturellement fin, comme chez l’homme, avec la détumescence que la contrectation appelle. […]
L’être de la femme est tout entier sexuel. La vie sexuelle, la sphère de la copulation et de la reproduction, qui comprend le rapport à l’homme et à l’enfant, absorbe F entièrement, remplit son existence, tandis que H, tout en étant sexuel, est autre chose encore. […]
Alors que la sexualité tient pour ainsi dire F sous son empire, H connaît la guerre et le jeu, la société et les réjouissances, les débats d’idées et la science, les affaires et la politique, la religion et l’art.
La vraie libération de l’esprit ne peut venir d’aucune armée, si nombreuse et si combative soit-elle. L’individu doit y atteindre par lui-même et pour lui-même, au terme d’un combat solitaire. Et contre qui a-t-il à livrer ce combat ? Contre lui-même, ou plutôt contre ce qui s’oppose à cette libération en lui. Le plus grand, le seul, ennemi de l’émancipation de la femme, est la femme.
Je n’ai pas en vue le désir, chez la femme, d’être traitée extérieurement sur le même pied que l’homme, mais bien plutôt la volonté qu’elle peut avoir de ressembler intérieurement à lui, d’atteindre à la même liberté dans la pensée et la morale, de prendre un même intérêt aux mêmes choses, de montrer la même force créatrice.
La loi par laquelle j’ai proposé d’expliquer l’attraction sexuelle […] montre déjà que du fait qu’il existe un nombre infini de formes sexuelles intermédiaires, il se trouvera nécessairement toujours deux êtres pour se convenir parfaitement l’un à l’autre. Cela seul justifie le mariage et condamne l’ « amour libre » ; d’un pur point de vue biologique. Pour ce qui est de la monogamie, la question est sans doute passablement plus compliquée, du fait qu’interviennent là un certain nombre d’autres éléments, comme par exemple la périodicité […] ou encore les changements qui s’opèrent avec l’âge dans le goût.
Les différences de degré dans la caractéristique sexuelle originaire alliées aux variations de la sécrétion interne […] sont ce qui détermine l’apparition des formes sexuelles intermédiaires.