Citations de Otto Weininger (86)
Entre la judaïté et la christianité, entre les affaires et la culture, entre la femme et l’homme, entre le genre et la personnalité, entre la non-valeur et la valeur, entre la vie terrestre et la vie supérieure de l’esprit, entre le néant et la divinité, l’humanité a à nouveau le choix.
Les hommes dominés par l’idée de l’accouplement sont des Juifs qui s’ignorent ; et c’est là, en définitive, le point de rencontre le plus frappant qu’on puisse relever entre la féminité et la judaïté.
Il ne s’agit pas de vouloir faire de la femme une sainte, il ne s’agit que de savoir si elle va être capable de se faire une idée de sa propre existence et de prendre conscience de sa responsabilité. Si elle veut même la liberté. S’il y a la moindre chance de la voir un jour se pénétrer d’un idéal, suivre son étoile, en un mot rendre vivant en elle l’impératif catégorique.
Car c’est ainsi seulement qu’on pourrait parler d’émancipation des femmes.
Jamais peut-être aucun livre n’aura tant honoré la femme que celui-ci.
Le problème de la femme et le problème du Juif se ramènent à celui de l’esclavage et doivent être résolus de la même manière. Il n’est permis d’opprimer aucun être humain, même qui ne serait heureux que sous l’oppression.
Le Christ était juif, mais il ne le fut que pour surmonter en lui-même entièrement la judaïté. Car qui a vaincu le plus grand doute est aussi le plus croyant, qui s’est élevé au-dessus de la négation la plus désolée de toutes les valeurs, l’homme capable de les affirmer le plus positivement. La judaïté a été le péché originel du Christ ; la victoire qu’il a remportée contre elle, ce qui le rend plus grand que le Bouddha, Confucius et les autres grands maîtres spirituels.
Le christianisme est héroïque, alors que le Juif, n’étant jamais tout entier dans ce qu’il fait, est toujours lâche et représente l’antithèse même du héros.
Aucun problème n’existait véritablement pour Spinoza, en quoi il apparaît comme authentiquement juif. […] Le système de Spinoza, dans son monisme et son optimisme absolus et dans son harmonie parfaite dont Goethe a fait son remède, est le contraire d’une philosophie d’homme fort : c’est une philosophie de fermeture, une philosophie d’homme malheureux cherchant le bonheur et ne le trouvant pas, par manque total d’humour.
Spinoza fait preuve dans toute son œuvre du plus pur esprit juif et fait voir en même temps clairement quelles en sont les limites : je pense ici à son incompréhension de l’idée de l’Etat et à son adhésion à cette idée hobbesienne selon laquelle l’état primitif de l’humanité aurait été un état de « guerre de tous contre tous » qu’à son incompréhension encore plus grande du libre-arbitre […].
Que le besoin de l’accouplement soit chez le Juif organique, cela est bien montré déjà par l’incompréhension que rencontre chez lui tout ce qui est ascèse ; mais ce besoin est encore encouragé par les rabbins, qui spéculent sur la perpétuation de la race, et par le style même de la tradition orale, qui exige la procréation pour fonctionner […].
L’idée de citoyenneté est pour le Juif absolument transcendante ; c’est pourquoi il n’y a jamais eu au sens véritable du mot d’Etat juif et ne saurait y en avoir.
On ne hait que ce dont on est proche, et l’autre n’est ce cas qu’un révélateur Celui qui hait l’âme juive la hait tout d’abord en lui-même : s’il la traque chez autrui, ce n’est que pour se donner l’illusion d’en être libre. La haine est, comme l’amour, un phénomène de projection.
La femme n’est rien d’autre que l’objet que s’est créé le désir de l’homme, l’image hallucinée dont il essaye éternellement de se saisir dans sa folie, elle est une objectivation de la sexualité masculine, le sexe incarné, le péché fait chair.
La femme représente le néant, le pôle opposé de la divinité, l’autre possibilité en l’homme.
Le lecteur qui m’aurait suivi jusqu’ici n’hésitera plus, sans doute, à se demander si les femmes sont encore pour moi des êtres humains et si ma théorie ne m’oblige pas à les ranger bien plutôt dans la catégorie des animaux ou des plantes ? […] [La femme] n’a pas plus de réalité métaphysique qu’eux, elle n’est pas davantage, elle est, tout comme eux, apparence et non pas chose en soi.
Je ne puis reconnaître une faute que dès l’instant où je ne la commets plus, et ne la commets plus dès lors que je la reconnais. C’est pourquoi il m’est impossible de comprendre la vie aussi longtemps que je suis moi-même en vie, et tant que je vis dans le temps, tant que je suppose le temps, le temps reste une énigme contre laquelle je bute.
Toutes les grandes visionnaires de l’Histoire furent hystériques et Sainte Thérèse, la plus célèbre d’entre elles, a même été appelée non sans raison « sainte protectrice de l’hystérie ».
Il est faux de dire que les femmes mentent, car cela supposerait qu’elles puissent dire la vérité.
Mais plus un homme s'est élevé haut, plus il peut retomber bas ; l'état de génie est une victoire remportée sur une nuit, un néant, une ténèbre, et sa dégradation et sa disparition ramène une nuit d'autant plus noire qu'elle succède à un jour plus brillant. Quand le génie se change en folie, c'est que l'homme de génie ne veut plus de son génie, il veut en lieu et place, de la moralité, le bonheur.
L’hystérie de la femme hystérique est une conséquence de sa soumission. Le type de la femme hystérique est, au sens de l’esprit, la servante ; son opposé, le type même de la femme absolument non-hystérique, est la mégère. C’est là encore un principe de division fondamental qui vaut pour la totalité des femmes.
L’HYSTERIE EST LA CRISE ORGANIQUE DE LA DUPLICITE ORGANIQUE DE LA FEMME.