Citations de Otto Weininger (87)
L’HYSTERIE EST LA CRISE ORGANIQUE DE LA DUPLICITE ORGANIQUE DE LA FEMME.
La femme, à travers l’amour, n’est qu’un moyen pour l’homme de se détourner du pur accomplissement de son devoir, elle est la branche qui s’offre pour lui permettre de parvenir plus facilement et plus rapidement au salut.
La sexualité se sert de la femme comme d’un moyen de parvenir au plaisir et d’avoir des enfants ; l’érotisme l’utilise comme un moyen de se hausser au niveau des valeurs et en vue de la création, c’est-à-dire de l’enfant spirituel.
La croyance au diable est immorale, étant une facilité par laquelle on évacue l’idée de la faute.
Schopenhauer ne comprenait pas l’érotisme supérieur et n’avait le sens que de la sexualité. Il est facile de s’en apercevoir. Son visage montre peu de bonté et beaucoup de cruauté […].
Kant a ignoré l’amour aussi bien que l’instinct sexuel, à un point où peut-être aucun homme ne l’a fait avant et après lui. Il était trop au-dessus de ces passions et trop pur pour s’exprimer sur elles avec autorité : la seule maîtresse dont il se soit vengé est la métaphysique.
Comment une femme peut-elle percevoir l’âme chez l’homme, elle qui n’en a pas, comment peut-elle juger de sa moralité, elle qui est amorale, comment, se faire une idée de sa force de caractère, n’étant pas une personne elle-même et étant dépourvue par là de tout caractère ?
Les bibliothèques de prêt sont fréquentées surtout par des femmes, et notamment par des femmes ayant suffisamment d’argent pour acheter plusieurs bibliothèques ; mais il leur manque d’avoir un rapport plus profond avec ce qui leur appartient qu’avec ce qu’elles empruntent.
Comme dans l’amour, la nostalgie qui est au fond de l’instinct de la connaissance est celle de l’unité.
Seul celui qui sent autrui comme étant également un MOI, une MONADE et UN CENTRE DU MONDE possède une sensibilité, une manière de penser, une vie, propres, ECHAPPE A LA TENTATION de l’utiliser comme un MOYEN en vue d’une FIN et saura reconnaître en lui, selon l’éthique kantienne, une personnalité […], le REVERER et non plus s’EMPORTER CONTRE LUI. LA PREMIERE CONDITION PSYCHOLOGIQUE DE TOUT ALTRUISME PRATIQUE EST UN INDIVIDUALISME THEORIQUE.
A la question de savoir en quoi consiste se comporter moralement envers autrui, il faut ainsi répondre : non à pénétrer dans sa solitude et violer les frontières qu’il a tracées autour de lui pour lui apporter une aide qu’il n’a pas demandée, mais à lui témoigner le respect par quoi ces frontières sont maintenues.
Un sentiment, c’est-à-dire quelque chose d’a-logique, peut éveiller la sympathie, mais ce n’est pas un objet de respect.
Il y a parallèlement au monde de la causalité, un monde de la finalité, qui est le domaine de l’homme.
C’est l’avènement du moi dans la conscience qui est à la racine de toute vision du monde, de tout regard porté sur le monde dans lequel celui-ci soit considéré comme un tout […]. Et si radicalement que puissent s’opposer les différentes visions du monde, elles ont toutes en commun […] cette croyance que tout grand homme possède, cette conviction de l’existence d’un moi, ou d’une âme, seule dans l’univers et devant lui, et contemplant le monde entier.
Philosopher ne consiste en rien d’autre que cette rencontre avec soi-même ; c’est une révélation de soi, un éveil du moi réel par le moi idéal. L’acte de philosopher est le fondement de toutes les autres révélations ; et au point de départ de la philosophie, il y a cette invite faite au moi réel à penser, à s’éveiller, et à devenir esprit.
La normativité de la logique fournit la preuve que la pensée de l’homme est libre et que son but est atteignable.
Là où cette conscience [de ce que la vérité est la valeur suprême de la logique comme de l’éthique] manque, on ne saurait parler d’erreur ou de mensonge, mais tout au plus d’égarement et de fausseté ; et non d’être immoral mais simplement d’être amoral. La femme est amorale.
Les femmes […], lorsqu’elles pensent à leur vie passée, non seulement ne se comprennent jamais, mais n’en éprouvent aucun besoin, comme on le voit déjà par le peu d’intérêt qu’elles accordent à ce qu’un homme peut leur dire sur elles. La femme ne s’intéresse pas à elle-même –d’où il n’y a pas de femme psychologue, ni de psychologie de la femme […].
Ni la profondeur inauthentique (Angelus Silesius, Philon, Jacobi), ni l’authenticité sans profondeur (Comte, Feuerbach, Hume, Herbart, Locke, Carnéade) ne sont le génie.
Avec son temps, le génie n’a, de facto, pas de rapport. Le génie n’est pas une création du temps qui le voit naître, il n’est pas un produit de ce temps et ne saurait être expliqué par lui, et ce n’est pas lui faire honneur que de vouloir excuser ses faiblesses par celles de son époque.