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Citations de Otto Weininger (87)


Ce qu’il y a de nouveau dans ma vision est que l’homosexualité ne correspond plus à une régression ou à un arrêt prématuré du développement, n’est plus une anomalie, un résidu d’indifférenciation, mais fait partie, en tant que sexualité propre aux formes sexuelles moyennes, de la chaîne ininterrompue des sexualités intermédiaires correspondant aux formes intermédiaires qui sont les seules réelles, les formes extrêmes n’étant qu’idéales.
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La loi par laquelle j’ai proposé d’expliquer l’attraction sexuelle […] montre déjà que du fait qu’il existe un nombre infini de formes sexuelles intermédiaires, il se trouvera nécessairement toujours deux êtres pour se convenir parfaitement l’un à l’autre. Cela seul justifie le mariage et condamne l’ « amour libre » ; d’un pur point de vue biologique. Pour ce qui est de la monogamie, la question est sans doute passablement plus compliquée, du fait qu’interviennent là un certain nombre d’autres éléments, comme par exemple la périodicité […] ou encore les changements qui s’opèrent avec l’âge dans le goût.
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La mémoire rend les événements de la vie intemporels, elle est, ne serait-ce que dans son concept, victoire sur le temps. L'être humain ne peut se rappeler son passé parce que sa mémoire le libère de l'emprise du temps, et alors que partout ailleurs, dans la nautre, les événements en sont FONCTION, les élève dans l'esprit AU-DESSUS de lui".
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Le « principe d’individuation », autrement dit le fait que tout ce qui vit ne vit jamais qu’en tant qu’individu, est identique au fait de la structure.
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Lorsque deux individus dont la formule que nous avons posée permettrait de dire qu’ils se conviennent mal mutuellement s’unissent et que, plus tard, le complément réel de l’un des deux apparaît, la tendance qui surgit chez ce dernier et qui le pousse alors à rejeter ce qui, à ce moment précis, se révèle subitement n’avoir été pour lui qu’un pis-aller, a le caractère de nécessité d’une loi de la nature. C’est là qu’est l’adultère, celui-ci survenant alors comme quelque chose qui se produit au niveau le plus élémentaire et se présentant donc comme un pur phénomène naturel, tout comme, lorsque FeSO4 entre en combinaison avec 2KOH, les ions SO4 se séparent des ions Fe pour rallier les ions K.
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L'attitude qu'il convient d'adopter pratiquement en ce qui concerne l'ensemble de ce phénomène [le mouvement féministe], sans pour autant que cette règle (ne serait-ce qu'en considération de son caractère fluctuant) doive ou puisse même ici servir de base pour l'édification d'un véritable système de lois, devrait par conséquent être la suivante : laisser toute liberté, de manière à ce qu'aucun obstacle ne se dresse sur leur route, à celles dont les besoins psychiques réels, lesquels au demeurant ne varient qu'en fonction de ce qu'est leur complexion physique, les portent à des activités d'homme, et qui sont donc celles qui présentent des traits de l'homme, mais refuser toute création de PARTI, toute idée de RÉVOLUTION, qui ne saurait avoir AUCUN FONDEMENT, c'est-à-dire en un mot tout le MOUVEMENT féministe, qui, chez un si grand nombre de femmes, est la cause d'un effort contre-nature, artificiel et, en fin de compte, mensonger. Et, dans le même sens, qu'on nous épargne aussi les habituelles inepties au sujet de la prétendue "égalité totale" ! L'être féminin même le plus proche par sa complexion de l'homme n'est jamais guère, il faut l'avoir bien présent à l'esprit, qu'un être, possédant environ 50% de H [c'est-à-dire de "substance masculine", ce qui regroupe tous les caractères masculins chez un être], et c'est à cette seule proportion, à ce seul taux, de H, précisément qu'il doit tout ce qui fait ou mieux tout ce qui pourrait faire, qu'on lui accorde de l'attention.
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C’est toujours là où il y a entre les parents l’affinité sexuelle la plus grande que la fécondation a lieu avec le plus de succès.
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Tout porte à croire que les individus entre lesquels a lieu l’attraction sexuelle la plus forte sont, comme chez l’homme, ceux qui sont dans une relation telle entre eux que l’un possède autant de H que l’autre de F.
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Les différences de degré dans la caractéristique sexuelle originaire alliées aux variations de la sécrétion interne […] sont ce qui détermine l’apparition des formes sexuelles intermédiaires.
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Chaque cellule de l’organisme est (disons pour l’instant) caractérisée sexuellement, ou encore a une note sexuelle bien précise, en se hâtant d’ajouter que cette caractérisation […], en vertu du principe qu’il n’y a que des formes sexuelles intermédiaires, pourra être plus ou moins accentuée.
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La classification des êtres vivants en « mâles » et « femelles » apparaît comme insuffisante à rendre compte de la réalité. […]
La différenciation sexuelle n’est en effet jamais complète. Toutes les propriétés du sexe masculin se retrouvent chez le sexe féminin à un état de moindre développement, et vice versa. […]
On définira donc un individu A ou un individu B non plus comme un « homme » ou une « femme », mais comme un composé de masculin et de féminin […].
[...] Aucun être vivant ne peut être défini sans autre unisexuellement. La réalité offre plutôt l’exemple d’une oscillation entre deux points extrêmes, eux-mêmes parfaitement idéaux.
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Quel homme énigmatique, rare, ce Weininger ! Né coupable, comme moi !

[August Strindberg]
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Weininger se considère lui-même comme un criminel ; ce qu’il dénonce : le mensonge, la duplicité, la cruauté, le meurtre, le sexe, il le porte en lui, il le voit en lui, il ne voit même plus que cela. Et, juste avant de se donner la mort, l écrira : « Je me suicide pour ne pas avoir à tuer quelqu’un. » Il vit dans l’obsession de tuer.

[préface de Roland Jaccard]
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Il [Otto] donnait toujours l’impression d’arriver d’un voyage en chemin de fer de plus de trente heures –sale, fatigué, des habits froissés, avec un air gêné et un sourire oblique…

[Stefan Zweig]
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[Otto] ne plaisante jamais, sourit rarement, n’a aucun sens de l’humour ; c’est l’anti-Viennois par excellence, l’anti-juif également. Le Prussien.

[Préface de Roland Jaccard]
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Je voudrais que l’on commençât par s’estimer soi-même : tout le reste découle de là.

[Avant-propos de Roland Jaccard]
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Par nos concepts, nous nous défendons contre le monde.
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Notre temps, qui n’est pas seulement le plus juif, mais le plus féminin de tous les temps ; ce temps pour lequel l’art n’est plus qu’un moyen d’exprimer les humeurs, qui a vu l’origine du besoin artistique dans les jeux d’animaux ; ce temps de l’anarchisme le plus crédule, ce temps auquel ni l’idée de l’État ni celle du droit ne disent plus rien, ce temps de la conception historique la plus plate qu’on ait jamais imaginée, le matérialisme historique, ce temps du capitalisme et du marxisme, ce temps pour lequel l’Histoire, la vie, la science ont été réduites à l’économie et à la technique ; ce temps qui a cru pouvoir expliquer le génie comme une sorte de folie, mais qui ne possède plus un seul grand artiste ni un seul grand philosophe, ce temps si peu original alors qu’il recherche tant l’originalité ; ce temps qui a remplacé l’idéal de la virginité par le culte de la demi-vierge : ce temps a également la gloire douteuse d’être le premier à avoir non seulement affirmé le coït comme une valeur et l’avoir adoré, mais encore à en avoir fait un devoir : non dans l’idée de se perdre, comme le Romain ou le Grec dans les bacchanales, mais dans celle de trouver et de donner enfin un contenu à son propre vide.

Mais ce nouveau judaïsme appelle un nouveau christianisme ; l’humanité attend le nouveau fondateur de religion, et le combat va vers une décision comparable à celle qui a eu lieu en l’an un de notre ère. (p. 268)
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La relation de l’homme à la femme n’est autre que celle du sujet à l’objet. C’est à la perfection même de l’objet que la femme cherche à atteindre. Elle est la chose de l’homme ou la chose de l’enfant et ne veut être en tout et malgré tous les déguisements dont cette volonté se couvre considérée que comme une chose. On ne saurait méconnaître plus gravement ce qu’est la volonté profonde d’une femme qu’en prêtant intérêt à ce qui lui arrive, en essayant d’entrer dans ses espoirs et dans ses sentiments, de pénétrer sa vie et son être. La femme ne veut pas être traitée comme un sujet, son but est la passivité, qui ne fait qu’un avec la féminité même ; elle veut pouvoir sentir qu’une volonté est dirigée sur elle et se soucie peu qu’on la craigne ou qu’on la ménage : elle ne veut pas compter. Son besoin est d’être désirée comme un corps, possédée comme un bien. De même que la sensation pure n’acquiert de la réalité qu’au moment où elle est conçue, c’est-à-dire où on la pose en face de soi, la femme ne vient à exister et à avoir le sentiment de son existence qu’au moment où elle est élevée au rang d’objet par ces sujets que sont l’homme ou l’enfant, c’est-à-dire que dans la mesure où elle reçoit cette existence d’autrui.

Ce qu’exprime, sur le plan de la théorie de la connaissance, cette opposition du sujet et de l’objet est ce qu’exprime ontologiquement l’opposition de la forme et de la matière. Celle-ci n’est que la traduction de celle-là du langage de la transcendantalité dans celui de la transcendance, du langage de la critique de l’expérience dans celui de la métaphysique.

La matière, l’absolument non-individualisé, ce qui peut recevoir toute forme sans posséder soi-même aucune qualité définie et durable, est aussi dépourvue d’essence que la sensation pure, matière de l’expérience, l’est d’existence. Ainsi l’opposition sujet-objet est-elle une opposition d’existence (en ce que la sensation n’acquiert de réalité que comme objet et par rapport à un sujet), tandis que l’opposition forme-matière est une opposition d’essence (la matière non encore informée étant absolument dépourvue de qualités).
(…)
C’est abaisser Platon au niveau d’un penseur superficiel que de vouloir assimiler ce non-étant à l’espace, comme on le fait souvent. Jamais un philosophe n’aura l’idée d’accorder à l’espace une existence métaphysique, mais jamais non plus il ne l’identifiera au non-étant en soi. Il est même caractéristique du bavard insolent et ignorant de voir dans l’espace vide un « rien du tout » ou un « néant » et sa réalité n’est perceptible et n’apparaît comme un problème qu’à partir d’un certain degré de réflexion.
(…)
Ainsi, cette dualité de l’homme et de la femme se révèle être en fait un dualisme, celui de la vie supérieure et de la vie inférieure, du sujet et de l’objet, de la forme et de la matière, du quelque chose et du rien. Tout être métaphysique, tout être transcendantal est un être logique et moral. La femme est alogique et amorale. Elle n’est pas négation, elle est néant, elle n’est pas oui, mais elle n’est pas davantage non.

L’homme a en lui la possibilité et de l’absolu quelque chose et de l’absolu néant et toute son action orientée soit dans un sens, soit dans l’autre. La femme, elle, ne pèche pas, car elle est elle-même, le péché, comme possibilité en l’homme. L’homme absolu a été fait à l’image de Dieu, qui est l’absolu quelque chose ; la femme, et aussi bien la femme dans l’homme, est le symbole du rien. C’est là la signification de la femme dans l’univers, ce qui fait que l’homme et la femme se complètent et se conditionnent l’un l’autre.
(…)
Tout ce que la femme a de qualités se rapport à son non-être, à son défaut d’essence : c’est parce qu’elle n’a pas de vie vraie et inaltérable, mais une vie uniquement terrestre, qu’en tant qu’entremetteuse elle se met au service de la procréation et de la propagation de l’espèce et que l’homme qui a de l’ascendant sur elle la transforme et la modèle. (pp. 238 & 241-242)
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L’idée de Hume (et de Mach), selon laquelle il n‘existe que des « impressions » et des « pensées » (A, B, C… et α, β, γ…) et qui a conduit aujourd’hui à bannir entièrement de la psychologie rien de moins que la psyché précisément, ne réduit pas seulement l’univers à un jeu de miroirs et à un kaléidoscope, à une sarabande des « éléments » dépourvus par là-même de toute signification et de tout fondement ; ne fait pas que nier la responsabilité d’atteindre à un point d’appui stable pour la pensée ; ne détruit pas seulement le concept de vérité et par là justement la réalité même dont elle prétend pourtant être la philosophie ; elle est la première responsable de la misère de la psychologie actuelle.
(…)
La psychologie qui est la nôtre actuellement est une psychologie éminemment féminine.
(…)
Plus l’on est psychologue, plus l’on ressentira l’ennui mortel des psychologies d’aujourd’hui. Car toutes sans exception reposent sur l’ignorance la plus complète de l’unité dans laquelle tout événement psychique a son fondement, et cela jusque dans leurs conclusions sur l’harmonie dans le développement de la personnalité. Cette unité, qui est la seule véritable infinité, on a voulu la construire à force de déterminations partielles, la « psychologie expérimentale » s’étant trouvée devant la tâche absurde de devoir tirer ce qui est condition de l’expérience de l’expérience elle-même !

L’entreprise échouera éternellement et n’en sera pas moins éternellement renouvelée, tant il est vrai que l’esprit propre au positivisme et au psychologisme existera aussi longtemps qu’il y aura de petites intelligences, incapables de penser quelque chose jusqu’au bout. Qui, adoptant le point de vue de l’idéalisme, refuse de sacrifier l’idée de la psyché doit renoncer à la psychologie ; qui veut au contraire accorder à la psychologie des droits tue la psyché. Toute psychologie veut dériver le tout des parties et, ce faisant, pose le tout comme conditionné ; toute réflexion approfondie conduit à reconnaître que les parties dérivent du tout et y ont leur origine.

La psychologie nie ainsi la psyché, et la psyché nie à son tour, d’après son concept même, toute théorie de la psyché, c’est-à-dire toute psychologie (pp. 175-177)
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