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Critiques de Owen Matthews (52)
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Richard Sorge : Un espion parfait

Après quelques pages , j'ai vite décroché, j'ai perdu le fil du récit, trop de détails, un personnage noceur, alcoolique, séducteur, avec lequel je n'ai pas eu beaucoup d'empathie.

La vie de Richard Sorge est bien confuse, né dans l'empire tsariste, il s'engage dans l'armée allemande en 1914, blessé, il profite de sa convalescence pour lire Marx, adhère à l'idéologie communiste , part à Moscou, revient à Berlin, devient un agent de l'Abweh et en même temps espionne vraiment pour le compte du  NKVD soviétique, on le retrouve à Tokyo. Toutes ses déambulations, tous ses périples sont assez contraignants à suivre.

L'histoire de cet espion est intéressante , ses efforts d'espion ne seront pas toujours appréciés à leur vraie valeur puisque le maître l'URSS, Staline, n'a pas toujours cru à la véracité des informations communiquées, et pourtant Richard Sorge passe pour être un espion hors pair, un des plus fameux du XXème siècle.

Je pense que je reprendrai cette biographie avec un autre auteur.
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Richard Sorge : Un espion parfait

Une biographie très intéressante sur Richard Sorge. De sa naissance à sa mort en 1944 au Japon.

L'auteur a fait un travail de fourmis recoupant les différentes sources à sa disposition pour établir sa biographie. Il revient sur les événement historique qui ont façonné l'homme espion.

Malheureusement pour moi, les nombres références historiques expliquées et détaillées m'ont perdu dans ma lecture et parfois j'ai du relire des passages voir des chapitres entiers afin de bien comprendre le contexte.

L'auteur s'est donné beaucoup de mal pour documenté son roman, les notes et références sont très nombreuses.
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Les enfants de Staline

A travers l'histoire de sa famille, Owen Matthews raconte l'histoire de l'URSS. Le grand-père maternel d'Owen Matthews, Boris Bibikov, était un apparatchik du Parti. En 1937 il est arrêté et exécuté peu après, ce que sa famille ignora pendant des années. Quelques mois plus tard c'est sa femme, Martha, qui est arrêtée et internée au goulag où elle reste onze ans. La disparition des parents Bibikov laisse deux orphelines. Ludmila, la mère de l'auteur, n'a pas quatre ans, sa soeur Lénina en a douze. Elles sont envoyées dans un orphelinat. En 1941 c'est la guerre qui les sépare. Lénina est recrutée pour creuser des tranchées, Ludmila et les autres enfants sont évacués vers l'est. De déplacements en déplacements ils arrivent dans la région de Stalingrad en 1942. En 1944 les deux soeurs se retrouvent par hasard et sont recueillies par leur oncle Iakov, frère de leur père.



C'est cette première partie du livre que j'ai le mieux aimé. A travers l'histoire terrible de cette famille on retrouve tous les grands drames de l'URSS stalinienne. J'ai d'ailleurs dans ma PAL l'histoire de la bataille de Stalingrad par Anthony Beevor et ça m'a redonné envie de le lire. Les deux soeurs envoyées à l'orphelinat après la liquidation de leurs parents me font aussi penser à Enfant 44 sauf que Les enfants de Staline est sacrément mieux écrit et passionnant.



Owen Matthews raconte ensuite l'histoire de ses parents. En 1963 Ludmila est devenue une jeune femme quand elle rencontre Mervyn Matthews, un Anglais russophile installé à Moscou. Les jeunes gens vivent neuf mois d'idylle mais au moment où ils décident de se marier Mervyn est expulsé d'URSS. Suivent alors cinq années de séparation pendant lesquelles ils vont s'écrire jusqu'à plusieurs fois par jour. Toute cette correspondance a été conservée et l'auteur s'est en partie appuyé sur ces lettres pour raconter cette période. Pendant ces cinq années Mervyn se bat pour faire venir Ludmila en Angleterre, il y parvient finalement en 1969.



Owen Matthews croise l'histoire de ses parents avec la sienne propre. Lui-même a vécu en Russie où il était journaliste dans les années 1990. Au moment où une nouvelle société émerge des décombres de l'URSS, il participe à la frénésie qui s'empare des nouveaux Russes. On comprend bien que la rédaction de ce livre (qui lui a pris près de dix ans) a été pour lui un cheminement vers la maturité et lui a permis de mieux comprendre son père et d'entrer avec lui dans une relation plus apaisée.



Voilà un livre qui m'a beaucoup intéressée et que j'ai trouvé agréable à lire et bien écrit.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Moscou Babylone

Un livre surprenant a propos de la Russie des années 90.

mais que nous raconte "Moscou Babylone"

Un voyage au coeur de l'âme russe à travers le récit de Roman Lambert, un jeune Anglais élégant qui arrive à Moscou en 1995, déterminé à profiter de la démesure postsoviétique. Sa rencontre avec Sonia précipite une métamorphose qui l'amène bientôt à commettre l'irréparable.

Un livre qui dénonce un système oligarchique sans pitié tout en expliquant la mentalité russe qui ne manque pas d'attraits mais aussi de contradictions. Certains diront Que cela est restrictif mais cela mérite d'être lu.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Moscou Babylone

Années 90. Fin de l'union soviétique. Roman Lambert, de père anglais et de mère russe, s'ennuie à Londres et décide de s'aventurer dans la jungle moscovite. Moscou, capitale d'un empire déchu, où règne la corruption, le fatalisme et le non-sens. Le peuple russe bercé d'illusion depuis des décennies se confronte aux réalités d'un monde impitoyable et désenchanté où l'argent est roi. Le personnage principal découvre cet univers dans lequel il est un privilégié. Il explore les milieux branchés de Moscou et profite de ses orgies, de son luxe, de ses excès, ... Il réussit professionnellement, tombe amoureux d'une fille russe, ... mais va brusquement et violemment tout perdre. Par ce roman, l'auteur tente de nous dévoiler sa perception de l'âme russe. Il a lui-même été un expatrié anglais d'origine russe à Moscou ce qui renforce sa vision de la Russie des années 90. Il est simplement dommage que l'intensité du récit apparaisse seulement dans ses dernières pages.
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Richard Sorge : Un espion parfait

Un bon livre d'espionnage réservé aux amateurs du genre, basé sur la biographie de Richard Sorge un fameux espion soviétique, mais quand même moins bon qu'un vrai « John le Carré ». La partie sur l'histoire secrète du Japon pendant la guerre 39-45 est même à la limite du pensum. Ce qu'il faudrait plutôt retenir de ce livre, c'est la puissance des médias d'image : un film et une série d'émissions à la télé russe dans les années 70 ont fait donner la lumière sur cet espion, qui du statut d'inconnu du grand public, est passé à celui de héros romantique du communisme. Sans cela, Richard Sorge serait resté à la poussière comme nombre de ses coreligionnaires du secret. Sans cela pas de livre et alors pas de présente critique.
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Les enfants de Staline

Une biographie familiale bien documentée. On remonte depuis les premières purges staliniennes de la famille maternelle de l'auteur avant la la seconde guerre mondiale. Tout y passe : les accusations sans fondement, une société paranoïaque, un état super fliqué. Dans tout cela, un jeune british parti de rien et devenu étudiant 3ème cycle, atterrit dans les années 60 dans une Russie qu'il a idéalisée. Le père de l'auteur. Malheur à lui : il tombe amoureux d'une femme russe qui a souffert toute son enfance pour être la fille d'un soi disant ennemi de la révolution.
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Les enfants de Staline

Roman émouvant et très personnel évoquant la saga vraie d'une famille russe depuis l'époque de Staline. Cette période inhumaine est très bien décrite et documentée.

L'histoire d'amour des parents de l'auteur est particulièrement touchante. Mais "avec le temps va, tout s'en va"

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Les enfants de Staline

Témoignage / enquête touchant sur la séparation et les retrouvailles; de deux êtres qui s'aiment et de deux mondes qui s'aiment peut être...
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Moscou Babylone

Roman très bien écrit et passionnant mais qui dresse un portrait lugubre et cynique de Moscou dans les années 1990 tout juste après le démantèlement du communisme. Roman Lambert (d'origine cosaque par sa mère et anglais par son père) s'installe à Moscou et mène une vie où se mêlent jeunesse désabusée, cortège de mafieux, argent sale, capitalisme sauvage et excès en tous genres. C'est aussi la confrontation d'une vision occidentale à celle d'une Russie qui se cherche et dont les codes sont très différents. Ce roman me laisse une drôle d'impression car assez sombre et loin de mes propres valeurs.
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Les enfants de Staline

Avec « Les enfants de Staline », Owen MATTHEWS tente d’écrire à la fois l’histoire de sa famille russe et celle de la Russie de Staline avec sa collectivisation forcée, ses goulags et sa bureaucratie, et la Russie d’aujourd’hui avec sa capitale à la vie débridée.



Dès le prologue de ces presque 400 pages, l’auteur introduit son lecteur de plain-pied dans l’histoire sombre des années Staline avec la lecture du dossier d’accusation de son grand-père Boris Lvovitch Bibikov , fusillé par la police secrète de Staline en 1937.



Dans le grenier de ses parents Owen Matthews prend connaissance des centaines de lettres échangées entre son père, Mervyn Matthews, jeune professeur d’université et sa mère, Ludmilla Bibikova, jeune étudiante moscovite. Grâce à cet abondant courrier, l’auteur raconte avec une précision d’entomologiste la rencontre à Moscou entre son père anglais et sa mère russe et l’amour insensé qui en découle. Ils durent attendre six longues années avant d’être à nouveau réunis. Leur odyssée nous est contée comme un roman avec, en toile de fond, l’histoire terrible de la Russie au début du XXème siècle : les purges et les condamnations à mort, les projets de grandeur d’un dictateur et la famine de 1930, responsables de milliers de morts, les goulags. L’auteur fait ressurgir aussi la vie quotidienne des gens de sa famille, de leurs amis et de la vie simple dans les datchas durant l’été.



Owen Matthews, russophile, a parcouru en sens inverse le chemin suivi par ses parents et, avant eux, ses grands-parents. Il a retrouvé sa tante, ses cousines et leurs amis. Il a connu les folles nuits de Moscou et a même été approché par le KGB qui tentait de le recruter.

Le passé patiemment reconstitué se mêle tout naturellement à ses errances d’aujourd’hui en quête de son histoire.



Ce livre est à la fois une grande fresque historique, l’histoire de trois générations et le reportage enquête de terrain que nous livre O. Matthews. C’est écrit avec un véritable talent de romancier, un romancier qui sait nous émouvoir sans mièvrerie et nous surprendre sans cesse, un conteur qui sait faire ressurgir sans rancœur ni regrets un passé troublé. Et c’est ce qui donne tant d’humaine épaisseur à ce document et le rend aussi passionnant.



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Les enfants de Staline

Trop de détails et une écriture assez sommaire m'ont éloignée de l'histoire, pourtant vraie, riche en rebondissements et en drames...

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Moscou Babylone

Un étrange roman/témoignage/intrigue policière... Inclassable, comme l'est cette aventure.
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Moscou Babylone

Découvrir la vie réelle des gens en suivant les personnages , Sonia, Katia, Bondarenko, Popov, ...vus par le personnage central, un jeune anglais qui vient s'installer à Moscou en 1995.

Il y travaille, y vit, jusqu'à la dérive et s'y perd, pour y survivre.

Ouvrage bien conçu et intéressant comme reportage romancé.

Nous découvrons à travers ce témoignage les difficultés de la vie à Moscou et en Russie à cette époque charnière.
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L'ombre du sabre

Au début des années 90, Alexeï, jeune journaliste moscovite, est envoyé en Tchétchénie pour couvrir le conflit qui oppose le petit état du Caucase à la Russie. Installé avec les soldats russes d'occupation dans une caserne aux pieds des montagnes, il découvre la vie de garnison, la camaraderie, mais aussi la peur des attaques ennemies et les missions dans les villages rebelles. A Chatoï, non loin du camp russe, le journaliste rencontre Zéliha, la belle institutrice. C'est le coup de foudre, la passion, des moments volés à la guerre et aux traditions. Mais quand les rebelles tchétchènes attaquent, l'armée russe riposte et ne fait pas de quartier. Zéliha est arrêtée, Alexeï est exfiltré et renvoyé à Moscou, laissant derrière lui cet amour éphémère.

Des années plus tard, alors qu'il est installé à Istanbul avec femme et enfants, il tombe par hasard sur Zéliha, elle aussi mère, d'une adolescente rebelle qui ne sait rien de ses origines et fréquente une mosquée radicale. Quand, imprudent, Alexeï raconte un peu du passé de sa mère à la jeune fille, celle-ci s'enfuit et s'enrôle dans le djihad, décidée à se venger. Eperdue d'angoisse, Zéliha supplie le journaliste de lui ramener sa fille. En souvenir de son amour pour elle et pour compenser sa lâcheté d'antan, Alexeï s'envole pour l'Ukraine où ses anciens amis soldats ont repris du service.



Un roman intense, violent où si l'amour et l'amitié font de brèves apparitions, ils sont vite balayés par les horreurs de la guerre. La Tchétchénie vue par les yeux d'un jeune journaliste russe est un pays en ruines où subsiste l'étincelle de la rébellion. Lui a peur, peur des tchétchènes, peur des russes, peur de mourir. Sa relation avec Zéliha est une parenthèse enchantée dans les combats, un amour impossible sur lequel il tourne la page en retournant à Moscou. Il la laisse aux mains de l'ennemi sans avoir eu le courage de la protéger, de la sauver. Reste un immense sentiment de culpabilité. Pour se racheter, il veut sauver sa fille et pour cela il doit quitter sa famille et retourner à une vie plus aventureuse, encore une fois au cœur des combats, en Ukraine cette fois. Un autre lieu, une autre guerre mais la même violence, les mêmes soldats, la même opposition à la présence russe.

Dans un tel contexte, les personnages d'Owen Matthews tentent de survivre aux traumatismes. Ni bons, ni mauvais, ils partagent le même sentiment de culpabilité. De retour chez eux, les soldats ne peuvent oublier leurs exactions. Leur seul choix est de se rejeter dans l'enfer de la guerre. Le journaliste est pris entre deux feux : témoigner de ce qu'il a vu, raconter une vérité qui ne plaira pas au pouvoir ou encore une fois se taire et trahir. Tous sont juste des hommes et des femmes incapables de se comprendre, pris dans le cours d'une vie qu'ils ne maîtrisent pas.

Le roman se termine là où il a commencé, dans la haine et le sang, le pardon impossible, la mort. Puissant et sans concessions.
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L'ombre du sabre

Nous sommes en Tchétchénie, dans les années 1990. Alexei n'est alors qu'un jeune reporter, couvrant l'occupant d'un village des montagnes par l'armée russe. Il partage le quotidien de l'armée, que ce soit pour les repas, les sorties ou les discussions. Un jour, Alexei va rencontrer l'institutrice du village, une femme forte appelée Zeliha et qui n'hésite pas à tenir tête aux soldats. Il va vivre avec elle une histoire secrète, jusqu'au jour où des rebelles tchétchènes bombardent le camp russe... Les soldats mènent une expédition punitive, n'hésitant pas à recourir aux pires châtiments.

Quelques années après ces événements, Alexei vit à Istanbul, et rencontre tout à fait par hasard Zeliha et sa fille Dilara, une adolescente rebelle et attirée par le Djihad. Dilara profite de la présence de ce vieil ami de sa mère pour découvrir l'histoire de sa mère, ce qui la conduit à s'enfuir pour tenter de venger sa mère et d'apaiser son propre mal-être. Pour se faire pardonner, Alexei accepte de partir à la recherche de la jeune fille.

En commençant L'ombre du sabre, j'étais attirée d'abord par la (très belle) couverture, mais aussi, évidemment, par le résumé, qui promettait un récit fort en émotions. Plus qu'un récit sur la guerre ou sur le Djihad, Owen Matthews nous parle surtout de personnages forts, en proie à des émotions violentes. Alexei se débat avec les souvenirs horribles qu'il a vu pendant la guerre et l'occupation, avec la culpabilité d'avoir fuit et d'avoir laissé tant de choses derrière lui ; Zeliha lutte avec ses souvenirs pour qu'ils n'envahissent pas sa vie actuelle avec sa fille ; mais les secrets et les non-dits poussent Dilara à faire des choix douloureux.

L'ombre du sabre est un livre vraiment percutant, souvent très dur, et qui aborde des thèmes difficiles...

(Mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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L'ombre du sabre

Ce roman commence par deux chapitres surprenants qui prennent tout leur sens à la lumière du récit. J’ai éprouvé le besoin de les relire après avoir fini le livre et je confirme que cette relecture est vraiment indispensable pour saisir la globalité de l'histoire.



Alexei est un journaliste russe qui vit à Moscou. En mars 2000 il accepte de couvrir l'évolution du conflit en Tchétchénie où il est nommé comme correspondant dans ce pays, il y fait équipe avec Youri un photographe aguerri.

Il découvre un pays devenu un tas de ruines et arrive dans un camp militaire russe dans les montagnes près d'un village tchétchène. Il y rencontre Zeliha une jeune femme tchétchène au port altier. C'est une institutrice grave et sérieuse, fille du chef du conseil du village elle est musulmane non pratiquante. Ils vivent une brève histoire d'amour.



Le jour où des rebelles tchétchènes prennent des soldats russes dans une embuscade, il s'ensuit de terribles représailles de la part des soldats russes lors d'une nuit de pluie et de violence, Zeliha est capturée et Alexie reste impuissant pour la défendre lorsqu'elle implore son aide. Il en éprouvera de la culpabilité et de la honte. Il ne pourra pas se résoudre à accuser des officiers qui lui ont sauvé la vie lors de l'attaque ni révéler à sa rédaction ce qui s’est passé pour ne pas nuir à Zeliha.



Nous retrouvons Alexei en 2014 à Istanbul, marié et père de famille. Un jour il rencontre Zeliha accompagnée de sa fille Dilara, adolescente de 14 ans. Dilara fragilisée par sa quête identitaire, en butte au refus de sa mère de lui révèler l'identité de son père devient la proie des frères musulmans. Quand elle comprend le secret de sa mère elle rejoint aussitôt le djihad pour la venger.



" Rendre justice, c'est punir les méchants et récompenser les justes. Pour vous les chrétiens, la justice n’est pas pour ce monde, mais pour celui d'après. Pour nous, les musulmans, c'est très différent. Il est écrit que "les portes du paradis sont situées à l’ombre des sabres""



Alexei, toujours tenaillé par la culpabilité de sa lâcheté, se sent redevable envers Zeliha, il lui promet de récupérer sa fille grâce aux nombreux contacts qu'il a gardés en Tchéchénie.

Commence alors une traque pour retrouver Dilara et l'empêcher de commettre l'irréparable. Alexei va alors replonger dans sa vie d’aventures, se sentir tiraillé entre la nostalgie de l'aventure et l'envie de fuir pour retrouver le confort de sa vie de famille.



Ce roman parle de culpabilité, de difficulté pour les journalistes de comprendre les peuples dans leur intimité, des cas de conscience qui se posent aux journalistes, de la difficulté pour les soldats à vivre avec le souvenir des atrocités commises, des insomnies et cauchemars qui hantent les témoins pendant des années "Il en sait trop sur le monde des hommes. Ce savoir pesant le cloue au sol."



J'ai trouvé l'écriture très fluide et les descriptions suffisamment précises pour nous plonger dans une atmosphère de guerre, dans le quotidien d'un reporter de guerre qui essuie son baptême du feu.

Le récit nous entraine de Moscou à la Tchétchénie puis à Istanbul et en Ukraine à la rencontre d'un monde d'hommes rudes qui trouvent souvent refuge dans l'alcool et la violence dans une atmosphère tendue et hostile.

J'ai aimé l'intrigue très bien construite et les rebondissements qui font de ce roman un vrai page turner.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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L'ombre du sabre

Owen Matthews est un écrivain né à Londres, dont le père est anglais et la mère, russe. Ce qui explique que la Russie puisse le hanter et l’habiter au point d’occuper une place prépondérante dans son œuvre. Dans Les enfants de Staline (que je n’ai pas lu), il dépeignait à travers l’histoire de sa propre famille la période soviétique de ce pays ; dans Moscou-Babylone, il brossait avec brio le tableau de l’ère Eltsine, au moment où, après la Glasnost, une nouvelle caste s’emparait fiévreusement du pouvoir dans un écoeurant étalage de richesse. Avec ce nouveau roman, Owen Matthews nous plonge dans la Russie du XXIe siècle, alors que le conflit avec la Tchétchénie fait rage et que d’anciennes républiques cherchent à arracher armes à la main l’indépendance que leur refuse l’implacable Poutine.



Le roman s’ouvre sur une scène très brève, qui voit son héros Alexei, reporter de guerre, assister dans un paysage apocalyptique à la mort brutale d’un couple, avant d’être lui-même violenté par des soldats. Nous sommes en Ukraine en septembre 2014. Qui sont l’homme et la femme qui viennent de perdre la vie ? Quel est le rôle d’Alexei ? Existe-t-il un lien entre ces personnages ? Pour le savoir, il nous faut revenir quatorze ans en arrière, en mars 2000. Alexei est alors un tout jeune homme qui s’apprête à embrasser la carrière de journaliste. Il est envoyé en Tchétchénie, où Youri, photographe expérimenté, lui apprend les ficelles du métier. Alexei est alors encore bien tendre. Il va connaître la peur, le sentiment d’impuissance... et l’amour. Mais tomber amoureux d’une femme issue des rangs des rebelles lorsqu’on se trouve du côté de l’armée russe, c’est s’aventurer sur un terrain plus que dangereux... Aussi, lorsque Zeliha est capturée par les soldats russes, Alexei ne peut lui porter secours sans risquer d’y perdre la vie. De la terreur qui le paralyse alors naît un sentiment de culpabilité dont il ne parviendra jamais à se déprendre, tandis que les halètements qu’il perçoit venant de l’homme qui viole la jeune femme ne cesseront de le poursuivre...



Retour au printemps 2014. Lorsque Zeliha et Alexei se croisent par hasard à Istanbul, ils se reconnaissent immédiatement. Zeliha est parvenue à survivre, mais elle en a payé le prix fort. Aujourd’hui elle a besoin d’aide et Alexei ne peut la lui refuser. Il doit alors retrouver les protagonistes du front tchétchène et revenir sur les traces du douloureux passé...



Si les fils de l’intrigue que noue Mathews apparaissent tout d’abord assez flous, il faut néanmoins accepter de le suivre et se laisser immerger dans le chaos de la guerre. Chaque élément finit en effet par trouver sa place et, lorsqu’on referme le livre, on est tenté de relire les premières pages qui apparaissent alors dans toute leur netteté. Entretemps, Owen Matthews nous aura à nouveau offert une peinture de cet incroyable pays qu’est la Russie, un portrait sans concession qui, malgré sa violence, laisse transparaître aussi ce qui fait la grandeur de ce peuple et de sa culture.


Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Nicolaï Rezanov : Le rêve d'une Amérique russe

Owen Matthews a quinze ans lorsque, se rendant à Moscou en 1986, chez une tante il assiste à la représentation d'un opéra rock "Junona i Avos" : "... l'intrigue débute par l'arrivée en Californie espagnole de Nikolaï Rezanov, bel aristocrate russe et intime du tsar, à la tête des deux navires qui donne son titre à l'oeuvre ...." p 22-23

Cette première rencontre de Owen Matthews avec Nikolaï Rezanov a fait son chemin et abouti à ce livre volumineux de 400 pages qui, s'il n'a pas le romantisme de l'opéra-rock n'en est pas moins passionnant. L'auteur s'est lancé sur les traces de Nikolaï Rezanov personnage très peu connu, artisan de la création de la Compagnie Russe d'Amérique. Pour cela il s'appuie sur une abondante documentation (journaux de Rezanov et d'autres voyageurs et explorateurs, et correspondances) et mets également ses pas dans les siens.

Ce livre dense m'a permis de découvrir toute l'effervescence qui accompagnent au cours des XVIIIe et XIXe siècles la lutte pour la domination et la colonisation de terres autour du Pacifique de la part de la Russie, de l'Angleterre, de la France et de l'Espagne ; foisonnement d'échanges commerciaux et appétit de découvertes, appât du gain et désir de conquérir des terres inconnues, d'ouvrir de nouveaux marchés qui entraînent de violentes rivalités.

De plus il m'a fallu regarder la carte du monde de manière entièrement nouvelle vu d'en haut avec la Russie et l'Amérique face à face séparée par seulement 90 km et le Japon qui se trouve dans la prolongation des îles Kouriles qui apparaissent comme autant de petits pavés le reliant à la Russie. Et l'on comprend alors qu'envisager une domination de la Russie sur le Pacifique n'est pas seulement une utopie mais découle logiquement de sa position géographique privilégiée.

Des comptoirs commerciaux et des compagnies russes existaient avant que Nikolaï Rezanov ne pense à la création d'une Compagnie Russe d'Amérique mais elles n'avaient pas l'efficacité et l'organisation nécessaires pour faire face à la concurrence.

Le plus de Rezanov est qu'il a su durant des années, en sachant trouver des appuis, se faire une place à la cour en particulier dans le cercle de Zoubov, le jeune et dernier favori de l'impératrice Catherine, qui "attirait aventuriers, crapules et opportunistes." p 112

Rezanov ne cherche pas à s'enrichir. " Rezanov raisonnait à plus long terme. Il se servait de cette période au service de Zoubov pour étudier de près les mécanismes du pouvoir et les divers moyens --- flatterie , lobbying ou corruption --- par lesquels obtenir de l'avancement. p 114



C'est cette connaissance des intrigues de la cour et son habileté à les utiliser qu'il va mettre au service d'un marchand venu y demander soutien, Grigori Chelikov.

Rezanov, chargé par Zoukov de vérifier si les accords passés avec le marchand sont bien respectés se rend à Irkoutsk terminus des routes russes. Et là il réalise que l'avenir est dans le commerce maritime, et non terrestre. "Si les Hollandais pouvaient commercer avec le Japon à Nagasaki et les Anglais avec la Chine à Canton, pourquoi la Russie, plus important empire d'Asie, ne pourrait-elle pas elle aussi profiter des échanges transpacifiques -- ou même les dominer, d'ailleurs ?" p 134-135

L'aide financière et les connaissances du marchand de fourrures Chelikhov auquel il se liera en épousant la plus jeune de ses filles, Anna, lui permettra de faire aboutir ses efforts et son projet qui ne se concrétisera pourtant, après bien des contre-temps, que sous le règne du Tsar Paul Ier, lors de la signature le 4 juillet 1799 de la Charte créant la nouvelle Compagnie Russe d'Amérique "sous la protection spéciale de Sa Majesté".

Les périples maritimes de Nikolaï Rezanov débutent sous le règne d'Alexandre Ier qui décide d'envoyer une ambassade autour du monde et nomme Rezanov comme ambassadeur.

"Au petit matin du 26 juillet 1803, le hiéromoine Gidéon vint chanter un Te Deum sur le gaillard d'arrière de la "Nadejda" avant de rejoindre ses quartiers sur la "Neva". A huit heures après minuit, sous une brise fraîche soufflant à douze verstes à l'heure, les deux vaisseaux quittèrent doucement l'abri de l'île fortifiée de Krondstadt, à l'embouchure de la Neva pour gagner la pleine mer. Derrière eux, la flèche dorée de la forteresse Pierre et Paul continuait de luire au soleil telle une aiguille de feu, même après que la capitale eut disparu dans la fine brume matinale. Nikolaï Rezanov ne reverrait jamais sa ville natale." p185

Mais à bord de la Nadejda ses talents de courtisan ne seront d'aucun secours à Nikolaï Rezanov qui va se heurter à un équipage hostile et à une lutte de pouvoir avec Krusenstern qui avait eu l'idée de monter cette circumnavigation et n'acceptait pas sa nomination par le tsar. Tout le voyage sera pourri par leur animosité réciproque et le rejet que fera naître le caractère belliqueux de Rezanov.

La rencontre de nombre de personnages aventuriers violents et grands buveurs, marchands entreprenants et audacieux mais aussi explorateurs qui rendent compte de la flore, de la faune et des coutumes des natifs des pays abordés m'ont particulièrement intéressée parfois plus que le destin tragique de Rezanov qui après bien des déceptions et des souffrances ne réussira finalement pas à établir durablement la suprématie russe sur la Californie et le Pacifique.



Merci aux Éditions Noir sur Blanc et à l'opération masse critique de Babelio qui m'ont permis de découvrir cette passionnante aventure dont je ne connaissais pas l'existence.

J'ajoute que toutes les illustrations qui accompagnent ce livre agrémentent et permettent de mieux l'apprécier ainsi que ceux qui y ont participé.







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Nicolaï Rezanov : Le rêve d'une Amérique russe

C'est dans le cadre de l'opération Masse Critique que j'ai reçu Nicolaï Rezanov : le rêve d'une Amérique russe. Je tiens donc à remercier chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Noir sur Blanc. Pour ceux qui ne connaissent pas cette maison d'édition, Noir sur Blanc est synonyme de qualité : Mariusz Wilk, John Vaillant, Samouraï William de Gilles Milton, Sur les traces du prêtre Jean de Nicholas Jubber et bien d'autres pépites composent leur catalogue.



Beaucoup de gens l'ignorent mais l'Alaska avant de faire partie intégrante des Etats-Unis a appartenu à la Russie. Ce n'est qu'en 1867 que le tsar Alexandre II vend cet immense territoire aux jeunes Etats-Unis d'Amérique contre la somme de sept millions deux cent mille dollars. Un homme symbolise ce rêve fou d'Amérique russe : Nikolaï Rezanov. Owen Matthews s'attache donc à nous restituer, de manière exhaustive et fidèle, ce pan de l'histoire russe (des balbutiements à la cession du territoire) à travers le portrait d'un homme.



On suit le destin de Rezanov, ancien officier et ancien juge, qui devient un homme de cour habile et précieux et se retrouve à Saint-Pétersbourg à travailler pour le puissant prince Zoubov, amant influent de l'impératrice. Très vite, le jeune Rezanov se trouve dans le sillage de Chelikhov, le plus riche des marchands de fourrures sibériens, qui souhaite installer des colonies russes en Amérique afin de développer son commerce. C'est comme cela que germe dans son esprit une idée qui ne le quittera plus : "dans sa vision, la société serait rebaptisée Compagnie Russe d'Amérique et elle aurait pour mission d'amener toute l'Amérique pacifique, de l'Alaska à la Californie, sous la couronne russe", s'inspirant de la Compagnie Britannique des Indes orientales. Mais son projet est colossal et il doit faire preuve d'ingéniosité pour convaincre trois monarques successifs de l'utilité de son entreprise. Les contre-temps sont nombreux comme cette mission diplomatique au Japon, qui se solde par un échec ou encore son union avec la belle Conchita Arguello (qui va de pair avec ses rêves de s'emparer de la Californie aux mains des Espagnols), qui ne verra jamais le jour car Rezanov meurt avant.

Cet homme excentrique, fin diplomate, détesté et jalousé, à la recherche de son passé glorieux s'est également révélé patriote, romantique mais surtout un grand visionnaire. L'histoire lui a donné raison "tant sur la promesse fantastique que renfermaient les terres de Californie et du Nord-Ouest pacifique que sur l'incapacité de son pays à se montrer à la hauteur du défi que représentaient le Nouveau Monde".



Ce livre est passionnant, on y apprend l'anecdote incroyable que la Juno de Rezanov se trouvait à moins de dix kilomètres de l'expédition de Lewis et Clark (p.321) ou encore l'origine de l'île d'Alcatraz (p.332 pour les curieux).

Un vrai coup de coeur !
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