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3.98/5 (sur 225 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Suresnes , le 10/12/1955
Biographie :

Frédéric Pajak est un dessinateur, écrivain et éditeur franco-suisse.

Rédacteur en chef de plusieurs journaux culturels et satiriques, notamment le mensuel culturel Voir, il publie également des dessins dans ses journaux, gagne un prix du scénario à Locarno pour un film en préparation.

En 1987, il publie un roman "Le bon larron" publié chez Bernard Campiche éditeur. "L'Immense solitude", paru en 1999, est l'ouvrage qui le fait connaître. Pour ce livre, il reçoit le Prix Michel-Dentan 2000.

Au printemps 2006, il publie un roman chez Gallimard, "La Guerre sexuelle".

Il a également lancé de nombreuses revues dont "L'Imbécile" et il édite chez Buchet Chastel la collection "Les Cahiers dessinés", dans laquelle il rassemble des peintres, des dessinateurs et des auteurs de bande dessinée.

Il remporte le prix Médicis essai 2014 pour le troisième tome du "Manifeste incertain". En 2015, il obtient le Prix suisse de littérature. Frédéric Pajak remporte le Goncourt de la biographie 2019 pour le 7e tome de sa série "Manifeste incertain" paru aux éditions Noir sur blanc en 2018.

Il est le fils de l'artiste peintre Jacques Pajak (1930-1965). Marié à la dessinatrice romande Lea Lund, il passe son temps entre Lausanne et Paris. Il illustre régulièrement pour le Temps.


Il remporte aussi en 2021 le Grand Prix suisse de la littérature pour l'ensemble de son œuvre[7].

En 2022, il réalise un film sur la vie de Mix & Remix, intitulé L'Ami. Portrait de Mix & Remix

En 2023 il se voit décerner le prix Gustave Flaubert.


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Source : Wiki
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Lecteur, écrivain, dessinateur, Frédéric Pajak déploie son imaginaire depuis 2012 dans un livre sans fin, "Le Manifeste incertain " : au rythme d'un volume par an, cette entreprise littéraire s'achève cette année avec la parution de son 9e volume "Avec Pessoa". Si chaque volume est consacré à la biographie d'une figure que L Histoire a longtemps malmené, ils tissent entre eux une toile plus vaste, l'incertitude comme fil rouge.

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Citations et extraits (279) Voir plus Ajouter une citation
16 mai 1890 --- Après un peu plus d'un an d'internement, Vincent quitte enfin l'asile de Saint-Paul-de-Mausole. Il se rend à la gare de Tarascon, où il prend le train pour Paris. Il a laissé de nombreuses toiles au Dr Peyron qui ne les estime guère --- et qui laissera son fils en faire des cibles pour s'exercer à la carabine. Un photographe de la région, peintre à ses heures, en récupérera quelques-unes ; à l'aide d'un grattoir, il effacera la peinture et utilisera la toile pour lui.
p 225
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« L’art est long et la vie est courte », écrit-il à Theo. Avant de conclure : « Pour faire du bon travail, il faut bien manger, être bien logé, tirer un coup de temps en temps, fumer sa pipe et boire son café en paix. » Sage philosophie. Par moments, devant cette nature, il éprouve une « lucidité terrible » : il ne se « sent plus », si bien que le tableau s’accomplit comme dans un rêve. Et ce qu’il redoute - avec une lucide prémonition -, c’est la mélancolie qui succédera fatalement à l’euphorie.
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Il n'a jamais cru en son talent --- il reconnaissait en être à peu près dénué ---, mais il croyait en son destin. Mieux : il savait qu'à force de persévérance, il percerait un des secrets de la peinture, à savoir la couleur. Il la soumettrait, cette insoumise, l'obligerait à batailler ton contre ton dans cette guerre des complémentaires que nul avant lui n'avait mené si loin. L'oeuvre d'un fou ? Non, l'oeuvre d'un homme parfaitement raisonnable, qui a su se défaire des égarements décoratifs de la peinture de son temps. p 11-12
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La télévision est hiérarchisée comme n'importe quelle entreprise, sauf que c'est l'audience qui fait la hiérarchie. C'est son seul critère. Un trublion peut dire n'importe quoi, tant qu'il fait de l'audience.
Tout le monde ne regarde pas la télévision, mais elle occupe une grande partie du temps de loisir. Après la Seconde Guerre, dès que le téléviseur est entré chez les gens, il a occupé leur vie. C'est bien d'une occupation qu'il s'agit.
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Témoignage de Micaël, dessinateur

Il y a toujours une part de mystère qui émane de ses dessins. Et de son écriture aussi. Mais pour moi, , c'est à travers son dessin qu'on a tout Frédéric Pajak. Ainsi, l'union si caractéristique du noir et de la lumière est représentative de ce qu'il est, quelqu'un de très profond, donc forcément de sombre,et d'absolument lumineux en même temps. (p. 130)
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Vincent peint quelque soit le temps. Il peint vite, amplement, se détourne de plus en plus de la lumière des impressionnistes pour ne chercher que la structure du paysage, à coups d’« oppositions des rouges et des verts, des bleus et des oranges, du souffre et du lilas », disposées presque en aplats. Il ne veut rien savoir de l’évanescence des choses : il s’attache à leur densité.
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(Les premières pages du livre)
Depuis mes dix-sept ans, Friedrich Nietzsche D ne m'a pas quitté. J’ai d’abord été séduit par son nom illisible : un z mal placé, et un sche imprononçable. Je l’ai lu pour la première fois en découvrant son poème excessif, son évangile à l’envers, Ainsi parlait Zarathoustra, auquel je n’ai rien compris. Mais j'en ai savouré l’éloquence, la cadence, la démesure. Par la suite, j'ai lu Par-delà bien et mal. Le titre me plaisait; il parlait à celui que j'étais, au plus profond de moi, adolescent échoué sur le sable gris des adultes, offert sans réserve aux tourments de l’âme: je me sentais concerné. Et puis, j'ai fini par lire son œuvre complète, assis sur un tabouret dans une chambre d'étudiant à Pékin. Je me suis enivré de celui qui avait fini par signer ses lettres « Dionysos». Très vite, je compris que je n'avais pas affaire à un philosophe, mais à un artiste, un poète considérable. Son style m’emportait, me faisait tourner la tête, par ses intuitions, ses clameurs tournées en dithyrambes. J'y retrouvais aussi l'élégance et l’ironie des moralistes français, à commencer par Vauvenargues, La Rochefoucauld, Chamfort et Joubert, que je chérissais. Nietzsche écrivait en français, avec des mots allemands. Dans ses phrases, j’entendais distinctement une authentique musique, piano, cordes, Cuivres et percussions.
J'ai donc tout lu tout, puis je me suis égaré dans d’autres littératures. J’ai avalé la tiédeur des livres inutiles ou accessoires. Je n’ai pas réussi tout à fait à me désennuyer.
Un jour, par curiosité, J'ai écouté une petite pièce pour piano composée par Nietzsche. J'ai été ému par ces notes claudicantes, ces harmonies presque inachevées qui cherchent sans détour à vous arracher des larmes, Cette musique innocente, mélancolique à souhait, d’une inspiration ô combien juvénile, il l'avait rêvée dionysiaque, musique de danseur et de satyre surgie de la nuit du monde. Il n’en fut rien: ces frêles compositions n’annoncèrent pas le grand renouveau de la grande musique allemande. Mais le dilemme du philosophe musicien, écartelé entre sa délicatesse romantique et ses rêves d’Antiquité, me bouleverse toujours. J’ai aussi longuement médité sur son rapport parricide à Wagner; j'ai entendu son aversion pour cette musique trop «teutonne », obéissant avant tout aux injonctions du théâtre. Et j'ai ressenti sa blessure, faite d’amertume et de colère froide.
Enfin, j'ai admis que la rencontre de Nietzsche ne se limitait pas à la seule lecture: il s'agissait d’une expérience totale, en partie philosophique, mais surtout esthétique, c’est-à-dire poétique et musicale. Nul n’en sort indemne, pas même ceux qui ont porté l’auteur aux nues dans leurs folles années, avant de se montrer désabusés. Ils lui tiennent rancœur de les avoir étourdis. Ingrats, ils voudraient l’oublier, mais Nietzsche ne s’oublie pas: sa pensée tourbillonnante, paradoxale, polémique, à la fois désespérante et gaie, nous hante. À le lire et à le relire, on s’aperçoit que la musique imprègne son écriture: ses phrases sont toujours musicales, ses livres sont des symphonies. Nietzsche est musicien avant tout; la musique ne l’a jamais quitté. Sa vie se lit à livre ouvert dans les quelques partitions qu’il nous a laissées, et qu’il faut entendre pour ce qu’elles sont : des promesses.
À une demi-heure de Leipzig, au milieu d’une campagne verdoyante piquée de coquelicots, se dresse le petit village de Röcken, aujourd’hui menacé d’être détruit par le projet d’exploitation d’un gisement de lignite. La maison est imposante, avec son toit immense percé de trois larges fenêtres, comme des yeux mi-clos. C’est là que Friedrich Nietzsche est né le 15 octobre 1844, et c’est là qu'il passe ses premières années dans une heureuse insouciance. Viennent une sœur, Élisabeth, et un frère, Joseph. La mère, Franziska, couve littéralement le petit Friedrich; elle le surveille sans cesse, s’inquiétant de ses moindres faits et gestes, au point qu’il ne parvient pas à parler comme les enfants de son âge. Il faut l’intervention du médecin de famille pour qu’il accède à la parole.
Après des mois de maladie, Ludwig Nietzsche, le père adoré, meurt d’un ramollissement du cerveau.
Il a trente-cinq ans, et son fils aîné en a cinq. Ce fut un pasteur résolument luthérien, lui-même fils de pasteur, doublé d'un excellent pianiste, féru de grande musique. Le dimanche, dans son église, on chantait, on composait même quelque lied à l'occasion d'un anniversaire ou d’une veillée de Noël.
Le jour de ses obsèques, en début d’après-midi, on entendit une grande sonnerie de cloches jusque loin à la ronde. Ce «glas caverneux » ne quittera plus les oreilles de Friedrich, lequel frémira longtemps au souvenir de la sombre mélodie du choral chanté dans l’église: Jésus mon refuge.
Quelques mois plus tard, après une courte maladie, c’est au tour du petit frère de trouver la mort. Friedrich restera à tout jamais meurtri par ces deux disparitions.
Privé de son père, privé de son frère, il grandit dans une société composée entièrement de femmes: la mère, la sœur, la tante, la demi-sœur de Ludwig et la vieille domestique. Toutes ont vu en lui un futur pasteur, digne de son père et de ses grands-pères, puisque sa mère descend elle-même d’une lignée de pasteurs. Le destin est déconcertant, qui fera de ce petit garçon entouré d’une famille pieuse le grand ennemi du christianisme et de la religion réformée.
Très tôt, il se met au piano; il passe pour un élève doué, apprend à lire la musique et à déchiffrer des œuvres symphoniques qu’il joue dans leur transcription pour clavier.
Friedrich, par ses manières affectées, sa politesse excessive et son élocution d’ecclésiastique, devient la risée de ses camarades qui le surnomment «le petit pasteur ». Il délaisse l'emploi du dialecte pour ne plus parler que dans la langue classique.
Il ressent pour la musique une attirance profonde. Sa mère s’attache à ce qu’il suive une instruction musicale poussée. Elle prend elle-même des cours de piano afin de pouvoir jouer avec lui et le voir progresser. Il étudie les traités d’Albrechtsberger, et acquiert suffisamment de connaissances en matière de composition et d’harmonie pour se mettre à écrire d'innombrables fugues.
À l’âge de quatorze ans, il compose différentes pièces pour piano, notamment des fantaisies et des mazurkas. Il note: «Si Dieu nous a donné la musique, c'est d’abord pour qu’elle nous aide à nous élever plus haut. Elle possède tous les pouvoirs; elle peut nous exalter, nous divertir, nous rasséréner, ou briser le cœur le plus rude par la douceur mélancolique de ses accents. Mais sa destination principale est de diriger notre pensée vers ce qui est au-dessus de nous, d’élever notre âme et même de nous ébranler. [...] Si la musique ne sert qu’au divertissement ou à la vaniteuse ostentation, elle est coupable et nuisible. Ce double défaut est pourtant très fréquent; toute la musique moderne en est envahie. »
Dans la chorale du village, il a le sentiment d’être parfaitement intégré. Il chante à l’église, part pour des excursions avec ses camarades. Il se familiarise avec les œuvres de Schumann, Mendelssohn et Mozart, compose un petit chant de Noël sur ces paroles: « Ouvrez-vous toutes grandes, ô portes du monde, devant la gloire du Seigneur... »
En revanche, le dessin lui est un supplice. Il se montre absolument réticent à cet enseignement et ne parvient pas à accomplir le moindre exercice satisfaisant. On a conservé des croquis de sa main, notamment une bataille navale — pour le moins embrouillée. La peinture ne l'attire pas, malgré quelques velléités suscitées par la visite de différentes expositions; l'architecture non plus: son goût se porte très nettement vers la poésie, qu'il lit et écrit dès l’âge de neuf ans. Et vers la musique — l'oreille avant l'œil.
En souvenir de son père, il compose un arrangement pour quatre voix et des chorals, des messes, un oratorio de Noël, restés à l’état d’ébauches. Il parvient à achever un Miserere. La musique religieuse est pour lui le plus court chemin pour accéder au sacré. Écoutant La Passion selon saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach, il est ébloui: « Le christianisme, pour qui l’a totalement désappris, retentit ici véritablement comme un évangile. »
Il réclame sans cesse des feuilles de partition, surtout à l'approche de Noël — il ne peut imaginer cette fête sans nouvelles compositions. Il assiste à de nombreux concerts, à des récitals privés et à des séances de musique de chambre. II chante volontiers, mais c’est au piano qu’il s’exprime le mieux. Il aime improviser et ses auditeurs en sont durablement impressionnés. Ce goût pour l'inattendu, pour le jaillissement spontané des notes, des accords, des tempos ne l'abandonnera jamais.
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La poésie d’Emily Dickinson ressemble littéralement à un jardin secret. Si son auteur semble dédaigner la chair du monde extérieur, c’est pour mieux en recréer l’os. Émily n’a que faire du commerce des hommes, de leur médiocrité, de leurs gesticulations, car elle se tient au coeur même de la vie, là où l’âme s’ébat dans les tourments. Elle veut donner sa voix à l’indicible, car elle comprend que seule la poésie peut donner accès à cet « au-dedans » de la vie. Elle sait que les mots forment le parcours le plus direct pour l’atteindre. Elle sait aussi qu’en refusant les anecdotes et les formules convenues, elle prend le risque de se perdre et de perdre son lecteur chimérique dans l’obscurité des métaphores.
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Vincent ne croit qu'en la compassion, en l'amour désintéressé. Et puis, au plus profond de lui-même, il croit en l'art, en cette puissance indéchiffrable par laquelle le monde se créé se confond avec le monde à créer. Même s'il manque de confiance en soi, il se sent profondément créateur, investi d'un devoir auquel il ne se dérobera pas, car "seul celui qui a une religion, une vue originale de l'infini, peut être artiste". (p. 100)
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Vincent a trente ans, son front est ridé, ses mains sont crevassées, il en paraît quarante --- "Je vais au-devant d'une époque critique où l'eau monte, monte, elle arrivera peut-être jusqu'à mes lèvres, même plus haut encore : comment le savoir d'avance ?" Il se désole de sa jeunesse envolée et maudit son époque, avec ses usines et ces voies ferrées qui poussent partout, apportant avec elles leurs cortèges de misère. Il pleure devant les machines qui ôtent aux campagnes leur austère poésie. p 108
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