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Citations de Paolo Sorrentino (25)


A présent, essayez d’imaginer que du quatrième étage un lave-linge vous arrive droit dessus. C’est ce qui me tombe sur la tronche, à moi, un lave-linge avec des doigts. Une baffe, à la vitesse d’une navette spatiale, qui me fait tourner la tête en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Mon élégante tempe ridée s’en va heurter un traité de droit rédigé en son temps par un brave copiste ottoman.
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Mais bon, comme disait mon père, tu as la vie devant toi. Dommage que tu ne sois pas capable de la comprendre, à dix-huit ans, cette phrase toute simple : « la vie devant soi ». Ton rapport au temps est déformé. [...] La sale vérité, c’est qu’au moment où tu comprends ce que ça voulait dire, avoir la vie devant soi, elle est déjà largement positionnée derrière.
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Je parle de mon beau-frère là. Un mètre cinquante-six de stigmatisation. Des autres à son égard, bien sûr. Soixante-dix kilos. Trente-cinq pour le tronc et les cuisses, et les trente-cinq kilos restants pour une tête aussi grosse qu’une tortue des Galapagos. Le corps comme une grosse boîte de tomates pelées, la tête large comme un vieux Téléfunken. [...] Il a donc toujours été traité comme une merde. L’être humain ne pardonne pas le défaut physique. Et on parle de progrès. Et on attend le communisme. Alors que seul l’instinct parle, comme un ventriloque, il ne ment jamais, l’instinct, il ignore la démocratie. Il avance comme un mulet avec ses œillères et inutile de le raisonner, il ne connaît pas la raison. Il connaît juste le chemin. Jonché de sourires en coin sur le passage du mari de ma sœur.
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... il faut savoir s’en contenter, quand on a plus les dents blanches et que l’expansion des masses adipeuses non désirées a fait de vous le modèle rêvé pour un peintre malade comme Bacon ou Picasso.
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Ces vieilles chansons que je gueulais encore en mimant la passion étaient vraiment vieilles. Comme le Colisée. Bonnes maintenant pour les Japonais, les seuls à donner satisfaction. Les seuls encore capables de s’étonner de tout. Vierges, les Japonais, on les croirait arrivés sur terre avant-hier.
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J’ai été ému, comme la fois où j’ai vu mon père se mettre à pleurer au volant de sa voiture, tout à coup.
Il avait éprouvé le poids de la circulation embouteillée en même temps que l’absence totale de sens de l’existence.
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Loin de tout véhicule sexuel, mon habitacle préféré, je me suis retrouvé cultivant avec Rita quelque chose qui ressemblait à l’amitié avec une femme. Bien sûr, j’avais entendu parler de la chose mais, fétichiste comme je suis de la petite culotte, je ne l’avais pas retenue comme une voie praticable.
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« La première qui vient est la fille. Mick lui explique, pendant que les autres écoutent. « Maintenant, regarde. Tu vois cette montagne en face? » – Oui, elle a l’air tout près. – Exact. C’est ce qu’on voit quand on est jeune. On voit tout très près. Et ça c’est l’avenir. Maintenant viens avec moi. Il la prend par la main et l’invite à regarder dans la longue-vue, mais par l’autre bout. La fille observe les visages de ses jeunes amis qui, dans la lentille inversée, apparaissent très éloignés, bien qu’ils soient à deux mètres d’elle. « C’est ce qu’on voit quand on est vieux. On voit tout très loin. Et ça c’est le passé. La fille est émue. Et elle ne peut pas voir, parce que dans la lentille inversée il est trop loin, que le garçon avec lequel elle se dispute tout le temps est ému lui aussi. Tous restent sans voix. »
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Se sentir comme les chats, qui vivent heureux parce qu’ils n’en ont rien à foutre de personne, et que la seule chose qui compte pour eux c’est de trouver la position parfaite, la plus satisfaisante sur leur territoire. C’est ce qui les rend haïssables, les chats. Ils ont résolu le problème sans même savoir qu’il y en avait un. Privilège inaccessible aux humains.
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Depuis sa chaise longue, étudier les manœuvres d’approche des garçons autour des filles et des filles autour des garçons. Et là, je ricane, avec le sourire du déjà-vu. Indulgent et supérieur. Ils n’ont que le sexe dans la tête, ces mômes, et ils n’ont pas tort. Pourtant, à travers la gymnastique la plus populaire de l’histoire, ce qu’ils espèrent c’est tomber amoureux, être heureux, rire, ne plus se sentir seuls. C’est bouleversant, la masse d’espoir que les jeunes peuvent placer dans le sexe. Cette idée, souvent déçue, que c’est une panacée pour tous les mal-être, quand c’est juste de l’adrénaline qui pompe pendant sept minutes à trois mille tours et qui te fera peut-être oublier ton rhume pendant ces minutes-là, mais tout retombera, comme avant, voire légèrement pire, puisque tu n’as pas l’autonomie nécessaire pour remonter immédiatement sur le manège.
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Je fis ce qu'aurait fait n'importe quel homme qui se retrouve avec son coeur dans sa main. Je l'attendis au bar de mon désir, qui était pour elle le bar de ses vacances (p.69
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« L’autre est surpris. « La prostate? » Vous n’avez jamais eu de problème de prostate. Et si vous n’avez jamais eu de problème, ce n’est sûrement pas maintenant que vous allez commencer. » Fred Ballinger lève les yeux vers le docteur. D’une manière tout à fait inattendue, il sourit. Il dit : » Donc, je suis vieux, mais on ne comprend pas pourquoi je suis vieux. » Le médecin sourit avec un voile de tristesse. » Fred se met à regarder par la fenêtre et aperçoit au loin, dans le jardin, la silhouette de la jeune masseuse, qui en blouse de travail, marche avec vivacité. Elle va, jeune fille, suave et rapide, et il l’observe en suivant sa veine habituelle de mélancolie, pendant que le médecin lui dit : « En somme, vous savez ce qui vous attend, là-dehors? – Non, docteur, quoi? – La jeunesse. »
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Maintenant c'est la peur à l'état pur, la peur comme Notre Seigneur l'avait sans doute imaginée, quand il la conçut en même temps que les dinosaures et les pierres précieuses. Et cette panique, vorace et marécageuse, se manifeste d'une manière très précise. Je sens comme des flamands roses qui me picorent le cul.
C'est ma prostate. Elle devient douloureuse.
Et on y est ! (p.56)
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« Jimmy est pétrifié. Il murmure : « Mais personne ne l’a vu, ce film! – J’ai beaucoup aimé l’échange de répliques quand ton fils te dit : » Pourquoi tu n’as jamais été un père? » et que toi tu réponds : » Je pensais que je n’étais pas à la hauteur. » À ce moment-là, j’ai compris une chose très importante. – Quoi? – Que personne au monde ne se sent à la hauteur. Et que donc il n’y a pas à s’inquiéter. »
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Finalement, je crois que la vie n’est qu’un fabuleux cassage de couilles. Mais sur quoi faut-il se concentrer ? Sur le cassage de couilles ? Ou sur le fabuleux ? Ceux qui ne s’en font pas restent au cassage de couilles, Ça les rassure. Comme le 20 heures à la télé. Les autres, tu les vois se catapulter dans la rue à pas d’heure, traverser la nuit, avides et névrotiques, perdus mais concentrés. Ils cherchent le fabuleux. Et ne le trouvent pas. Parce qu’ils l’ont déjà vécu. Mais ils font comme s’il allait y avoir un bis. Il n’y en a pas. Oui, mais on en n’est pas vraiment surs. Alors on essaie, sans relâche, comme des drogués. Et comme pour les drogués, la route est constellée d’intermèdes et arcs-en-ciel de trucs sordides, d’humiliations, de petitesses, d’aumones et de laideurs.
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Quand tu touches du doigt la douleur lancinante de l'amour, il n'y a plus d'avantages, pas de vaincus ni de vainqueurs. Juste la vie et la conjonction, ou la mort et l'arrachement.
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D'ailleurs, on ne connait jamais rien, ni les gens ni les choses, parce qu'on ne les voit jamais en totalité, regarder quelqu'un de face empêche de voir son dos, on a toujours une vision partielle, approximative de tout. Toutes nos vies ne sont qu'une tentative, faite à la va comme je te pousse.
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Tout ce que je ne supporte pas a un nom.
Je ne supporte pas les vieux. Leur bave. Leurs lamentations. Leur inutilité.
Pire, ceux qui essaient de se rendre utiles. Leur dépendance.
Les bruits qu'ils font. Nombreux, répétitifs. Leur besoin
compulsif de raconter des anecdotes.
Leurs histoires autocentrées. Leur mépris pour les géné-
rations suivantes.
Je ne supporte pas les générations suivantes non plus.
Je ne supporte pas les vieux qui gueulent pour qu'on
leur laisse la place dans le bus.
Je ne supporte pas les jeunes. Cette arrogance. Cet étalage de force et de santé.
La prétention à l'invincibilité et à l'héroïsme des jeunes,
c'est pathétique
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Ce n'est que justice. Certaines beautés doivent être punies, pour que la vie nous soit plus supportable, à nous autres.
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Détendue et tranquille, loin de tout le vacarme déchaîné par Peppino et les autres, ce qui la rendait à mes yeux plus supérieure encore. Plus up que n'importe quelle prévision. Mon coeur faisait ouah-ouah. Un caniche timide aboyait dans mes entrailles (p.68)
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