Dans cet essai, Pascal Dibie aborde la question du télétravail tellement expérimenté cette année. Il nous explique qu'il ne s'agit pas uniquement d'un changement de décor pour les travailleurs mais bien d'une énorme révolution pour notre civilisation. Car cette question du lieu où l'on travaille, où l'on retrouve ses collègues, où l'on est sous la surveillance de son chef aussi, est centrale. C'est la base de l'organisation de toute notre société et c'est un enjeu de pouvoir.
Depuis quand allons-nous "au bureau" ? Quelles questions posent la fin du "contrôle" possible de notre temps de présence face à notre ordinateur ? D'où vient la peur qu'on ne travaille pas quand on n'est pas au bureau ? Un essai essentiel pour comprendre notre cadre de travail actuel et s'inscrire dans ses futurs possibles.
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Dans son nouvel essai l’ethnologue Pascal Dibie se penche sur un endroit du quotidien dont il débusque les complexités : le bureau dans Ethnologie du bureau. Brève histoire d’une humanité assise
Quand un professeur émérite à l’Université Paris-Diderot se lance dans un tel travail forcément ca vole haut. Il raconte notamment comment l'histoire de notre espace de travail, coeincide avec la posture assise qui a permis à l’homme d’asseoir son pouvoir.
Le propos est interessant dommage que les exemples et le style soit trop érudit et universaitaire pour toucher vraiment le grand public.
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Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Métailié pour m'avoir permis de lire #Californiadream.
L'ethnologue Pascal Dibie nous propose le récit d'un de ses séjours aux Etats-Unis en 1980 au sein de communauté hippie. Son objectif est d'écrire un livre autour du concept d'“écologie humaine” et il sillonne la Californie, entre Berkeley, Big Sur et San Fransisco. Il noircit quelques carnets de voyage qui lui permettront, 40 ans plus tard, de nous raconter son périple fait de rencontres, de situations cocasses, de liens plus ou moins furtifs, de musique et de recherches documentaires.
Le sujet m'intéresse beaucoup et j'étais curieuse de découvrir le récit d'un universitaire au milieu de hippies, j'en attendais un certain recul de penseur et une plume travaillée. Je me suis malheureusement rapidement ennuyée dans l’enchaînement des courts chapitres. Même si l'auteur fait plusieurs rencontres intéressantes, j'ai eu du mal à m'accrocher aux péripéties minimes qui jalonnent le récit de cette épopée au cœur de l’Amérique hippie des années 1980. Malgré quelques sursauts poétiques, j'ai trouvé le style assez pauvre pour un écrit d'universitaire, ponctué de quelques tournures malhabiles, un peu trop redondant à mon goût et pas suffisamment original pour accrocher durablement mon attention. J'ai aussi eu quelques soucis avec des ponctuations manquantes ou gênantes... J'ai tout de même noté quelques très beaux passages inspirants au sujet de la philosophie "Peace and Love" et de la musique. Heureusement que les chapitres sont souvent courts (leur taille est inégale, au même titre que l'écriture...) et qu'il n'y a finalement que deux personnages principaux : le narrateur-auteur et Glaïeul, la femme qui l'accompagne, le conduit, l'introduit auprès des communautés et qui lui permet de découvrir ce milieu particulier.
Le thème principal, à savoir l'écologie humaine à travers le mouvement Hippie, n'est finalement traité que de manière sporadique et superficielle, hormis de rares réflexions plus profondes et des références intéressantes (surtout à Henry Miller et H.D Thoreau), dont une liste est fournie en fin d'ouvrage. Pascal Dibie raconte surtout ses multiples rencontres avec des penseurs, gourous, astrologues, pratiquant.e.s de disciplines diverses d'ouverture au monde... et il relate quelques théories plus ou moins fumeuses avec un humour suffisamment caustique pour faire sourire (et le privilège des quarante années ayant donné raison ou non aux un.e.s et aux autres) ! Par cet aspect, j'ai souvent trouvé que ce livre se rapprochait plus du récit de développement personnel que de l'essai d'un universitaire sur un thème si riche d'enseignements.
#Californiadream #NetGalleyFrance
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La télévision a du bon parfois : c'est ainsi que j'ai découvert ce livre lors d'une émission littéraire en 2012 et que j'ai souhaité l'acheter tout de suite, tellement l'auteur m'a semblé intéressant et tout à fait singulier.
Pascal DIBIE est professeur d'ethnologue à l'Université Diderot. Ce n'est donc pas un petit auteur. Il a d'ailleurs écrit d'autres ouvrages qu'il sera par la suite intéressant de découvrir.
Venons-en à notre livre : depuis le début de l'humanité, les hommes se bornent à mettre un obstacle entre l'intérieur et l'extérieur, la plupart du temps pour se protéger aussi bien du froid que de tout ennemi potentiel : bêtes, insectes, ennemis. Quand il ne s'agit pas non plus de démons ou de sorciers, susceptibles de jeter un sort aux habitants du lieu, ou le plus ouvent à un nouveau né. Les coutumes les plus ancestrales, comme d'autres plus proches de nous, nous apprennent que dans certaines régions de France (comme ailleurs) les enfants morts nés ou les foetus étaient enterrés sous le seuil de la porte, pour conjurer le mauvais oeil.
Mais cet exemple n'en est qu'un parmi des centaines d'autres à travers les siècles et tous les continents toujours variés et parfois farfelus, le plus souvent liés aux coutumes ou à la superstition. Le lecteur s'étonnera pratiquement à toutes les pages, soit en riant, soit en fronçant les sourcils, soit en se rappelant ce qu'il a pu déjà lire ici ou là, dans des livres d'histoires des civilisations, ou bien encore dans la Bible.
Pourquoi s'enferme-t-on ? diverses réponses, selon les lieux, les époques. Mais plus encore : à l'intérieur même d'une maison, il y a la porte du cabinet de toilette, du w.c. très exactement. Sait-on qu'à l'époque de Louis XIV la pudeur n'était guère en vigueur et que l'on satisfaisait ses besoins un peu partout, au vu de tous, les hommes baissant leurs pantalons sans vergogne, et chose plus fâcheuse, la plupart des courtisans du Louvre faisaient leurs besoin n'importe où, dans le château du Roi, au point qu'il fallut bientôt trouver des solutions pour faire face aux puanteurs qui devenaient irrespirables. C'est ainsi que la pudeur faisant peu à peu son apparition dans les maisons, on prit l'habitude de se cacher pour faire ses besoins, et qu'une porte vint mettre à l'abri des regards des autres membres de la famille celui qui se soulageait, enfin tranquille dans son petit cabinet ! Je n'invente rien ! (voir page 195)
Pascal Dibie a fait un véritable recensement de toutes les portes et de toutes les coutumes, la France bien sûr y est plutôt privilégiée (on s'amuser à lire les complications liées aux serrures et clés emportées par des locataires, au grand agacement des propriétaires qui, à partir de 1780, durent avoir recours aux portiers pour surveiller leurs portes. Notons qu'à cette époque, il était encore bien difficile de trouver une personne, car les portes n'étaient pas numérotées, et porter une lettre relevait d'une foule d'indications où l'entourage faisait office de "guide". Un fleuriste, un chapelier, un cabaret, tout cela figurait sur l'enveloppe destinée á la personne, afin qu'elle puisse recevoir son courrier. L'étage, même, y était porté !
En Afrique, en Asie, en Océanie, les portes jouent un rôle symbolique, tantôt ouvertes et bienveillantes, parfois en simple papier, tantôt représentant une sorte d'arc où passaient jadis les esclaves, comme si le fait de repasser en dessous rappelait le souvenir, ou bien pouvait le faire oublier.
Résumer 400 pages n'est pas facile, tant les détails fourmillent, fascinent, à tel point qu'on se plaît à relire plusieurs fois les mêmes passages.
A la fin du livre, le lecteur trouvera une table où sont énumérés tous les types de portes, leur devenir, leur utilisation, leur localisation.
Le lecteur ainsi finit par se demander comment, aujourd'hui, il en est arrivé à se trouver comme fermé à double tour derrière sa porte ou ses portes. Plus l'on est protégé, semble dire Dibie, plus l'on est ou l'on croit être en danger.
La leçon philosophique est claire, et il semblerait que nous gagnerions beaucoup à ouvrir notre coeur en laissant plus ouvertes nos portes, notre porte, quitte, peut-être, à risquer. Mais ouvrir sa porte reste une invitation au partage et à la confiance, et si cet état de fait semble, pour la plupart d'entre nous une disposition délicate, difficile et inhabituelle, on peut considérer qu'il serait idéal de pouvoir, un jour, arriver à ne plus mettre de clé à sa serrure, voire à ne plus avoir de porte du tout. Mais cela, c'est une autre histoire !
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Je suis depuis fort longtemps fasciné par les portes et les fenêtres que je photographie abondamment . Cet ouvrage m’a donc instantanément accroché. J’ai pris grand plaisir et intérêt à y retrouver les racines de ma fascination à travers des chapitres qui nous emmènent dan le temps de l’Antiquité à notre époque et à travers l’espace sur les cinq continents .Ecrit avec érudition et humour l’essai mérite vraiment la lecture.
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Le titre est séducteur, mais le livre ne peut pas passer pour le travail d’un ethnologue, digne de ce nom.
Comme l’annonce avec franchise la quatrième de couverture : « Traversée du monde, des civilisations, de l’histoire, Ethnologie de la chambre à coucher fourmille d’anecdotes et de récits édifiants. » et conclut prétentieusement : « Une encyclopédie passionnante. », l’étude se veut un panorama historique des civilisations de cette pièce, depuis l’époque préhistorique. Mais en vérité, cela apparait décousu, comme un fourre-tout plein de clichés. Le plus dérangeant est le voyeurisme de cet homme qui décrit, cite quantité d'auteurs, brasse beaucoup d'informations non sourcées, mais n’analyse pas vraiment.
Il n’a même pas de distance avec sa propre subjectivité. Je ne suis pas certaine que ses collègues apprécient son travail ainsi présenté.
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Après avoir écouté Pascal Dibie au cours d'une émission diffusée sur France Culture, j'ai souhaité lire un de ses ouvrages. Comme il avait cité à plusieurs reprises celui-ci, mon choix a été vite arrêté.
J'avoue avoir été déçue par le contenu pour au moins deux raisons. Tout d'abord, je trouve que le livre ne cerne pas de façon tout à fait stricte son sujet. La chambre à coucher, ou le lit, donne lieu à bien des digressions : les mortifications liées au couchage, l'éducation janséniste des petites filles de Port-Royal, les pieds bandés chez les Chinois, les estampes japonaises... Vous objecterez qu'il s'agit toujours de développements liés au lit, sans doute, mais le fil du propos se perd parfois et l'on a un peu de mal à s'y retrouver.
Second reproche que je formulerai, c'est le côté encyclopédique de l'ouvrage. Non seulement Pascal Dibie remonte au couchage des hommes des cavernes pour remonter ensuite le cours de l'Histoire humaine (approche verticale), mais il veut aussi décliner la chambre à coucher dans les différentes cultures : la culture inuit, africaine, chinoise, japonaise, hindoue... (approche horizontale). Cela aboutit à citer une foule d'auteurs, d'ethnologues pour – parfois – quelques trop rapides aperçus.
L'ouvrage brasse bien des choses au détriment d'une approche plus originale et mieux circonscrite de son sujet par l'auteur. On aurait aimé connaître l'analyse approfondie du sociologue sur notre chambre à coucher plutôt que de nous confronter à la dilution de son objet d'étude dans une présentation touche-à-tout.
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Bonjour, je remercie Netgalley pour l'envoi de ce livre en service presse numérique.
Je ne sais pas à quoi je m'attendais en lisant ce livre: j'avais bien lu le descriptif, je pensais avoir un document plutôt scientifique ayant pour réflexion: dès les années 80, la clairvoyance des sociétés Hippies de Californie face à l'écologie.
L'écriture est assez facile, le vocabulaire peut être soutenu parfois, mais aussi assez barré (comme dans un rêve). Des références à des écrivains, des scientifiques et des poètes, mais ma culture littéraire classique étant plutôt limitée, je n'ai certainement pas réussi à faire le lien entre l'auteur et ces écrivains.
C'est plutôt un récit des souvenirs de l'auteur lorsqu'il était parti faire des recherches pour son mémoire sur l'écologie humaine. Il nous raconte son aventure dans les années 80, au sein d'une communauté hippie en Californie, sur la cote pacifique autour de Big Sur. Il détaille ces journées, les personnes qu'il côtoie et rencontre, ses expériences et ses réflexions.
Je ne peux pas dire que je me soit ennuyée à cette lecture, mais je n'y ai pas trouvé la profondeur attendue et l'analyse scientifique qu'il aurait dû en découler. C'est une balade, agréable, détendue, dans une époque révolue n'ayant pas su changer le monde sur le sujet écologique.
California dream de Pascal Dibie édité par Metailie le 8 septembre 2023 - 208 pages
#Californiadream #NetGalleyFrance
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L'auteur s'égare dans de longues disgressions sur les moeurs, les coutumes, la sexualité des peuples dont il parle, de la préhistoire à nos jours, d'Europe, d'Afrique et d'extrême orient, entre autres. Cela donne un grand fourre-tout fort bien documenté mais bien trop dispersé.
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