Patrice Duhamel

« Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent. » Cette petite phrase poursuivra Edgar Faure jusqu’au bout de sa longue carrière politique. Une saillie comme il les aimait, un humour corrosif qu’il s’appliquait souvent, ce qui est rare, à lui-même.

Rivarol au sujet de Mirabeau :
Mirabeau est capable de tout pour de l'argent, même d'une bonne action.

Cette allocution du 23 avril 1961, c'est un grand moment politique. Ma génération avait connu jusque là un De Gaulle civil, qui organisait l'Etat, refondait les institutions, réglait politiquement la crise algérienne. Et là, soudain, ce 23 avril 1961 à 20 heures, on voit à la télévision le Général en uniforme, un véritable chef de guerre. On le devine à la fois solitaire, drapé dans sa dignité et solennel. Il ne s'adressait pas à nous les citoyens mais à l'armée, pour mettre fin à une sédition et mater "un quarteron de généraux en retraite".

Jean de Boishue

Je suis fasciné par cette rencontre, et par cette photo. Au-delà de leurs tailles respectives, ce sont deux géants de l'Histoire. Ils ont sauvé leur peuple et leur nation. Ils ont libéré leur territoire, créé ou recréé un Etat. Et ils partagent une conviction : un Etat, c'est d'abord une armée. Pour eux, un Etat sans armée n'est pas un Etat, une nation sans armée n'est pas une armée. Et ils ont eu le même courage dans l'épreuve. En juin 40, De Gaulle a été le seul officier français à avancer réellement face aux Allemands. Et Ben Gourion étonnait son état-major par le goût qu'il avait de la bataille et de l'offensive. De Gaulle et Ben Gourion, c'est également la même solitude, celle qui entoure leurs décisions et celles qu'ils connaissent après leur départ.

François Léotard

Cette photo témoigne d'un événement diplomatique mémorable : du 5 au 8 avril 1960, la reine d'Angleterre reçoit en visite d'Etat le général De Gaulle et son épouse. Pour Elisabeth II, il s'agit d'honorer le courage de celui qui a refusé la défaite, et d'évoquer l'association franco-britannique pendant la guerre, parfois complexe et tendue, mais essentielle dans la victoire.

Jean des cars

A travers cette photo, je lis l'émotion de ces deux hommes de se retrouver face à face. Leurs regards plongés l'un dans l'autre comme pour se dire ce qu'aucun mot ne pourrait traduire. Mais ce qui me bouleverse le plus, ce sont ces quatre mains qui se tiennent, qui s'accrochent. On y devine toute l'admiration, oserais-je dire la tendresse, que le grand Général et le prix Nobel ressentent l'un pour l'autre. Le sauveur de la France, face à celui qui est toujours resté exemplaire aux heures les plus sombres. Ces mains... En regardant cette image, j'aimerais y apposer les miennes, pour y puiser de leur force, de leur courage.

Léa Wiazemsky

1952, c'est une période intermédiaire pour De Gaulle. Depuis l'appel du 18 juin, in incarne la liberté et la Résistance. C'est, avec Churchill, l'un des deux grands hommes du siècle. Mais six ans plus tôt, en 1946, il a démissionné du gouvernement, refusant le jeu des partis. Il a quitté le pouvoir et les honneurs, mais ses fidèles sont encore innombrables. Il est là, en famille, plus droit encore que d'habitude. Il semble apaisé. Il a pour sa famille un regard doux et généreux.

François Baroin

La raison pour laquelle j'aime cette photo est particulière : le Général De Gaulle va dire non aux trois hommes qui l'entourent. Les attitudes sont révélatrices. Roosevelt ignore De Gaulle et n'a d'yeux que pour le général Giraud. Il faut dire qu'il est son choix, et celui de Churchill, pour conduire les affaires en Afrique du Nord, sous contrôle américain bien sûr. mais De Gaulle n'a pas accepté de venir ici, au Maroc -- qui plus est territoire français à l'époque -- pour s'entendre dire par les Américains et les Britanniques que Giraud règnera à Alger. Pour l'homme du 18 juin, c'est comme si les Alliés s'en remettaient à Vichy. Donc il dit non. Mais il démontre un grand sens politique et feint d'accepter un compromis. Sur le papier, il partagera le pouvoir avec Giraud. A terme, ce compromis lui sera entièrement favorable. Car De Gaulle sait Giraud bon soldat, mais incapable d'action politique. Les Américains, eux, pensent avoir marginalisé De Gaulle. Ils en seront pour leurs frais. En effet, quatre mois plus tard, le Général De Gaulle s'installera à Alger,et, en très peu de temps, présidera seul le Comité français de libération nationale. Maintes fois De Gaulle s'est dressé.

Michel Charasse

Cette relation avec Anne apporte à la figure historique de Charles de Gaulle une vérité, une profondeur et une humanité que l'histoire ne lui pas toujours reconnues. Ainsi, à travers cette photo, l'être hiératique, dont le regard s'élevait au-delà des siècles de l'Histoire, portait en lui le plus fragile et le plus émouvant des destins. C'est évidemment pour Anne que de Gaulle a cheté la Boisserie. Il voulait pour elle un univers protégé, défendu, intime. L'extrême fragilité d'Anne, il l'a toujours portée comme une blessure, mais peut-être encore comme l'échelle de toute chose...

François Bayrou

Les photographies ici rassemblées sont célèbres, peu connues, ou totalement inédites. Elles portent la marque de l'instantanéité -- le Général n'aimait pas poser. Elles sont l'oeuvre de grands photographes de presse ou proviennent plus modestement de collections familiales. Chacune montre De Gaulle sous un jour différent et souvent inattendu. Dans les cérémonies officielles ou les moments de la vie de famille, dans son rôle de soldat ou de souverain, dans celui de mari, de père, de grand-père, au gré des humeurs contrastées que révèle son regard, Charles de Gaulle apparaît dans son incomparable dimension humaine, et pour tout dire sa sensibilité. nous voici à d'autres hauteurs.

« Pourquoi avez-vous donné le droit de vote aux femmes ? », allusion à l’ordonnance du 21 avril 1944 prise depuis Alger par le Comité français de libération nationale. Selon plusieurs témoins, de Gaulle hésite entre la surprise, le rire et la colère. Il choisit l’humour. « Je me suis en effet demandé si je n’avais pas commis une erreur. Mais je crois qu’il y en a eu une pire encore : c’est quand j’ai décidé de laisser le droit de vote aux militaires !

chacun se souvient des propos prêtés jadis à Charles Pasqua : « Quand on est emmerdé par une affaire, il faut provoquer une affaire dans l’affaire et, si nécessaire, une autre affaire dans l’affaire de l’affaire. Jusqu’à ce que personne n’y comprenne plus rien. » Tout est dit.

Frapper, cogner, taper, cabosser, critiquer, tabasser, enfoncer, esquinter : c'est la traduction, selon plusieurs dictionnaires, du verbe to bash et de sa déclinaison, le bashing.

Un des lecteurs les plus attentifs du cardinal de Retz fut François Mitterrand, qui avait confié - et prouvé... - qu'il appréciait particulièrement cette pensée : "On ne sort de l’ambiguïté qu'à son détriment."

Chateaubriand dira de Talleyrand : « Quand il ne conspire pas, il trafique » et, après la chute de Napoléon, rapportera dans ses Mémoires d’outre-tombe la vision qu’il eut le 6 juillet 1815 à l’abbaye de Saint-Denis, alors qu’il attendait d’être reçu par Louis XVIII : « Tout à coup une porte s’ouvre. Entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime, M. Talleyrand soutenu par M. Fouché.

Le dernier président de la IIIe République fut Albert Lebrun, que ses yeux constamment humides, rougis par la myopie et les crises de conjonctivite avaient fait surnommer « le sot pleureur ». C’est le général de Gaulle qui, dans ses Mémoires de guerre, en fit le plus bref et le plus cruel des portraits : « Comme chef de l’Etat, deux choses lui avaient manqué. Qu’il fût un chef, et qu’il y eût un Etat. »

Plus tard, lors de la première cohabitation, en 1986, le Président restera toujours blessant. Conversations avec Jacques Attali : « Quand Chirac vient me voir à l’Elysée, il monte le perron avec ses idées et il redescend avec les miennes. […] Il parle comme il serre les mains. […] Il court tellement vite qu’il peut oublier qu’il a franchi la ligne. »

Giscard était en réalité étroitement associé à cette consultation, puisqu’il avait été chargé de rédiger le texte du traité. L’occasion, assez rare, de jouer, au choix, selon l’interprétation, la carte de l’autodérision ou de l’autosatisfaction : « Ce texte est facilement lisible, limpide et assez joliment écrit. Je le dis d’autant plus aisément que c’est moi qui l’ai rédigé. » Il y a enfin quelques superbes perles. Et notamment celle-ci, à propos de sa défaite de 1981, qu’il qualifiait en privé de « non-victoire » : « Aucun roi de France n’aurait été réélu au bout de sept ans. » Une manière très giscardienne d’évoquer la campagne et la polémique des derniers mois de son septennat sur la « dérive monarchique ».

Giscard n’a jamais voulu affronter frontalement et brutalement le Général quand il était hors du gouvernement, entre 1966 et 1969. En revanche, il a multiplié les flèches et les « cactus ». De « l’exercice solitaire du pouvoir » au « oui mais », qui lui valut une réponse cinglante du Président en Conseil des ministres, « on ne gouverne pas avec des mais

Mr Emmanuel Macron dispose de beaucoup d’atouts.Il a su renouveler le paysage politique.Saura-t-il de la même manière moderniser l’economie,les relations sociales sociales et certaines structures poussiéreuses de la société politique,technocratique et administrative française?Son Vrai succès est à ce prix.
🥂 monsieur Emmanuel Macron président de la France au nord l’état de la France et mes hommages