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Citations de Patrice Duhamel (50)


Ce 31 décembre 1998, juste avant 20 heures, Laurent Gerra crée l'événement.

Pour le 31, tout naturellement, il imite Jacques Chirac présentant ses vœux aux Français.
Effet garanti, exercice réussi.

Ce qui n'était pas anticipé, c'est l'absence de publicité, ce jour là avant 20 heures.
Laurent Gerra a prévu de terminer son sketch par...
La Marseillaise.
Tout de suite après, c'est...
La Marseillaise présidentielle, sur l'image de l'Élysée, puis l'intervention du chef de l'État.
La séquence est irrésistible de drôlerie...
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C'est un cliché historique réalisé par un grand reporter photographe, mon ami Henri Bureau, décédé en 2014. Un coup de chance, car c'est en circulant sur le boulevard périphérique, attiré par le mouvement des hélicoptères et par la présence surprenante de la voiture du patron des "gorilles" du général De Gaulle, Paul Comiti, qu'Henri Bureau s'est approché et a réussi à pénétrer dans l'héliport. Et soudain, il voit le président, Yvonne de Gaulle et l'aide de camp François Flohic sur le tarmac, prêts à monter dans un hélicoptère. Dans les circonstances de ce 29 mai 1968, en plein chaos, Henri Bureau comprend tout de suite qu'il s'agit d'un scoop exceptionnel. Ses photos font l'événement. Partout en France, c'est un coup de tonnerre. De Gaulle n'était pas apparu en public depuis plusieurs jours. Et personne ne sait où son hélicoptère va le conduire. Dans les rédactions, cette photo fera l'effet d'une bombe.

Christian Brincourt
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Cette photo représente un des moments les plus forts et les plus émouvants de ma vie. J'ai l'honneur et la lourde tâche d'accompagner le Général aux obsèques du président Kennedy. Plus de deux cents dirigeants du monde entier assistent à la cérémonie. Pour la procession, de la Maison Blanche jusqu'à la cathédrale St Matthew, le protocole a fixé la place de chacun. Le Général se voit assigner le quatrième rang, derrière les têtes couronnées et certains chefs d'Etat. De toute évidence, cette disposition le contrarie. Mais il n'en dit rien et se laisse guider à sa place. Sauf qu'il est de Gaulle et que tout le monde tient à le saluer. Je comprends alors que le Général a décidé d'en tirer parti. Il me fait signe de lui ouvrir la voie et il s'avance en distribuant les "Bonjour,cher ami" et les "Bonjour Altesse"... jusqu'à se retrouver en tête du cortège. Sa vraie place, où il restera. Ne nous y trompons pas : ce n'était pas le caprice d'un président français. Le message était tout autre : le général De Gaulle en uniforme, donc la France, saluait la mémoire du président des Etats-Unis. En pareille circonstance, la France, allié le plus ancien de l'Amérique, ne pouvait qu'être au premier rang.

Raymond Sasia
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La politique , c'est les femmes".
Talleyrand
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Le rapport entre cet homme pétri de traditions, sur la plage avec son costume trois pièces et son chapeau de feutre, et cette petite fille blessée par la vie qui a les yeux dans les yeux de son père, est extraordinairement touchant. La fragilité d'Anne crée entre eux un lien unique de tendresse. Et quand on pense au contraste entre la destinée historique de l'un et l'extrême vulnérabilité de l'autre, cela donne un éclairage singulier sur la personnalité du père, mais aussi sur la nature humaine. A l'instant s'efface la raideur bourgeoise et militaire du Général : la vérité de l'âme est dans le regard qu'échangent le père et la fille, également meurtris.

François Bayrou
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Quel symbole, quelle revanche et quel épilogue! Le général De Gaulle remettant la croix de la Libération à Sir Winston Churchill, c'est le point d'orgue d'une relation héroïque et tumultueuse entre deux grands hommes, l'âme de la France et l'âme du Royaume-Uni, l'irréductible général français et l'indomptable Premier ministre britannique. Entre eux, les relations n'ont pas toujours été faciles, tant s'en faut. Deux personnalités écrasantes, deux caractères altiers, fiers et dominateurs. Deux tempéraments d'airain, décidés à ce que tout plie devant eux. la Grande-Bretagne a été l'hôte de la France Libre, son premier refuge. Les deux personnages ont été des alliés farouches, chacun étant bien décidé à ne pas plier devant l'autre. Entre eux, il y a eu de l'admiration réciproque, des orages et un côte à côte grinçant. Ce 6 novembre 1958, le Général vient de retrouver le pouvoir après douze ans de traversée du désert, il est encore le dernier président du Conseil de l'agonisante IVe République avant de devenir le premier président de la Ve République. C'est l'heure de la revanche. Sir Winston Churchill, lui, a quitté la tête de son ultime gouvernement depuis trois ans. Il a alors 84 ans, sa santé vacille et il s'est retiré de affaires publiques après une glorieuse, une inégalable trajectoire. En choisissant de le faire compagnon de la Libération, l'ordre qu'il a créé au pire moment de l'Histoire de France, le général De Gaulle lui rend honneur et le situe pour toujours à ses côtés. Il consacre en somme la place que l'Histoire leur fait à tous deux, bien au-delà des tensions et des éclats de jadis.

Alain Duhamel
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Ce jour-là De Gaulle et Adenauer font basculer l'Histoire. Leur accolade est d'autant plus forte que ces deux personnalités, l'homme du nord de la France et le Rhénan, ne sont pas connus pour leur goût des effusions. Après la signature du Traité, De Gaulle s'est levé et, spontanément, il étreint Adenauer et l'embrasse. L'image et les photos feront le tour du monde.

Gérard Saint-Paul
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Il y avait de la confiance entre De Gaulle et son Premier ministre. Pompidou ne parlait jamais devant ses collaborateurs de ses entretiens avec le président. D'une discrétion exemplaire, il était comme un catholique qui ne parlerait jamais de Dieu.

Jean-René Bernard
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Je vois, dans ces regards croisés, l'éternel combat entre la désespérance et l'espérance, qui toujours finalement triomphe par l'amour et le don de soi. peut-être est-ce la métaphore de toute une vie. Et c'est pourquoi son ombre portée n'a pas fini de parler au coeur des hommes.

Hervé Gaymard
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Les témoins ont du mal à s'accorder sur le nombre exact, mais c'est bien à l’Élysée, au cours d'une réception, que de Gaulle lance à ses interlocuteurs : " Comment voulez-vous rassembler un pays qui compte 265 sortes de fromages ? " (Certains ont entendu " 300 ", d'autres " 350 ".) Les fromages inspirent-ils une aversion particulière au Général ? On peut se poser la question en constatant qu'il n'hésite pas à les faire supprimer des menus pour éviter que les repas ne s'éternisent - au-delà de quarante minutes, c'est non seulement insupportable, mais indigne de la table d'un militaire.
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Dès son retour en France, le Général impose sa légitimité d'abord aux Alliés, notamment aux Américains, qui voulaient, eux, imposer leur administration et leur monnaie. Et il impose cette légitimité qui est celle d'un gouvernement provisoire de la République française (GPRF) sans demander la permission à personne. Il y parvient sans difficulté, car sa légitimité le 16 juin 1944 est indiscutable aux yeux du peuple français. Elle procède tout entière de son appel du 18 juin 1940 à continuer le combat après la demande d'armistice formulée par Pétain. De Gaulle assimile celle-ci à une trahison car elle est contraire à l'honneur mais aussi à l'intérêt du peuple français, indissociable de celui des démocraties (discours du 22 juin 1940). C'est dans cet acte de résistance initial, héroïque et quasi sacrificiel, que réside la capacité de De Gaulle à remettre la France à son rang.

Jean-Pierre Chevènement
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A Colombey, on est au coeur de la géographie gaullienne. Pour nous, les Troyens, ce lieu symbolique correspond à notre identité, à notre fidélité. La figure et la mémoire du Général ont irrigué toute la région, de la vallée de la Seine à la plaine de Troyes. Depuis la Boisserie, et particulièrement depuis son bureau, De Gaulle a sous les yeux un horizon pour l'éternité. La vue est sublime. On devine qu'il puise là sa force, sa sincérité, sa solidité. Il trouve à Colombey une forme de paix, même s'il a toujours envie et besoin d'agir. Colombey, c'est Charles de Gaulle dans sa simplicité et dans sa grandeur.

François Baroin
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A la fin de cette balade de la mémoire et du regard, où l'histoire se sera enrichie des souvenirs de chacun, nous n'oublierons pas la profonde vérité exprimée par le jeune résistant. de l'allure et de la tenue. Ainsi se distinguait De Gaulle. Et si d'aventure les mots de Pierre Delanoë chantés par Gilbert Bécaud viennent en tête au promeneur de ces pages, il verra mieux encore avec quelle force s'impose à nos yeux "cet homme légendaire au milieu des vivants".
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J'ai un immense respect pour le courage de ces hommes qui ne se sont jamais résignés. Dès l'annonce de l'armistice, ils ont décidé de résister. Ce sont des hommes d'âge mûr, expérimentés, avec une vraie conscience de la nation et de l'Etat, de son rôle, de ses valeurs.

François Baroin
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Michel Charasse, ancien ministre socialiste du Budget, était sénateur lorsque le maire de Bègles, Noël Mamère, célébra en 2004 un mariage homosexuel, alors qu’aucune loi ne l’autorisait encore. « Ça pourrait faire un film, commenta Charasse. J’ai même le titre : Mamère Noël est une ordure. »
A l’orée de l’année 2005, un proche de Jacques Chirac, conseiller à l’Elysée, affuble le remuant Nicolas Sarkozy d’un sobriquet que le Président ne désapprouve pas… « Bonainparte ».
Avant l’élection présidentielle de 2012 ont fleuri quelques appellations peu encourageantes pour les candidats. C’est une tradition dans ces périodes, mais qui prend une saveur particulière lorsqu’elles viennent du propre camp du candidat. Les Verts imaginèrent pour Eva Joly ce calembour – assez pauvre – en forme de défaite annoncée : « Eva dans le mur. » Heureusement, le surnom donné à François Hollande par l’entourage de Laurent Fabius, « Guimauve le Conquérant », releva (encore que…) le niveau dans la catégorie « petites vacheries entre amis ».
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Ce sera, pour la première fois dans la bouche d'un président en exercice [Jacques Chirac], la dénonciation claire et net du rôle de l’État français sous l'occupation. Et cette phrase, qui restera dans l'histoire : " La folie criminelle de l'occupant a été, chacun le sait, secondée par l'état français. La France accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à ses bourreaux. "
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Sur le chemin du Roy, le long du Saint-Laurent, on en parle encore!
Quarante ans plus tard, de Québec à Montréal, de village en village, à bicyclette, j'ai refait la route avec quelques amis québécois.
Jusqu'à l'hôtel de Ville de Montréal et son balcon d'où fut lancé, le 24 juillet 1967, à l'adresse d'une foule en délire, l'appel inoublié : "Vive le Québec... libre!".

Alain Juppé
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Bouleversant est le regard que porte De Gaulle sur sa petite Anne. Et touchant est celui de sa fille, comme ancré dans celui de son père. Elever une enfant handicapée transforme forcément de l'intérieur. On sent cet homme attentif, ému et aimant.

Hervé Gaymard
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Si l'appel du 18 juin ne toucha qu'un petit nombre d'auditeurs, De Gaulle fut d'abord une voix. Longtemps on ne connut de lui que ce timbre singulier qui semblait venir des profondeurs de l'Histoire de France. Le Général était-il de droite? Etait-il de gauche? La question n'est pas là. Devant le micro de la BBC, il affirmait la permanence d'un pays en proie à la servitude, la nécessité du combat, l'espoir surtout de la Libération et de la victoire. Cela suffit à beaucoup pour se rallier à la France Libre.

Eric Roussel
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"Il suffisait de le voir pour comprendre pourquoi nous étions avec lui." Cette réflexion est celle d'un jeune résistant qui eut 20 ans en 1940. Que faut-il en retenir? Qu'il est difficile, et peut-être impossible, de parler de De Gaulle sans avoir vu la haute silhouette et la démarche qui signent l'allure, créent le style, et expliquent l'homme qui s'était donné à la France, ne se sentait chez lui que dans l'action, de préférence héroïque, et ne transigeait ni avec la grandeur ni avec la liberté. Mais pour répondre vraiment à la question, ne faut-il pas apprendre à voir Charles de Gaulle?
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