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Citations de Patricia Vergauwen (36)


«Il ne faut jamais croire, pas même une seconde, que tout passe, que l’on se lasse de penser à eux. Un jour, un mois, un an, dix ans : tous les jours, c’est le lendemain de leur mort. 
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J’aperçois une masse sombre couchée sur le trottoir.
Victor
Victor
Mon Vic.
Je pourrais rejoindre Patricia et Alice et les aider.
Mes jambes ne me portent plus.
Je me traîne à deux mètres.
Devant la façade de la maison voisine.
J’observe ce qui se passe.
Lâche, impuissant, brisé, bombardé, éventré.
Les ambulanciers sont arrivés.
J’entends des mots, des phrases, des appels.
Je m’effondre.
On essaye de me relever.
Je vois des souliers d’hommes et de femmes.
Je suis incapable de garder la tête droite et de découvrir celui ou celle qui essaye de m’aider.
Je ne tiens plus debout.
Je n’existe plus, je ne veux plus exister.
Victor, Victor, Victor
J’entends au loin les cris du marché.
Des gens boivent, rient, s’amusent.
Qu’ils se taisent tous.
Vos gueules.
Le papa d’Ernest arrive. Il tente de me relever. Je n’ai plus de jambes, plus de bras. Je ne suis plus qu’un cœur en morceaux. Je regarde ses chaussures et je pense que ce sont des Church’s. Détail dérisoire. Il me parle, me serre dans ses bras. Mon beau-frère. Mon frère.
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Je suis en overdose de ton absence.
 
Tout de toi me manque. Cet espace que tu prends dans la maison, ce volume d’air que tu déplaces, toutes les traces de ton passage.
 
Quand je rentre à la maison, je sens que tu es là. Un manteau qui traîne, une boîte de céréales ouverte, ton cartable, un livre ouvert sur la table.
 
Cette sensation merveilleuse de savoir que son enfant est là ou tout simplement qu’il est passé là où je passe, je l’ai perdue.
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Mon questionnaire « États d’âme » veut que je l’entraîne sur sa vie spirituelle. Il répond. Dieu, Marie. Oui, il prie. Puis nous parlons de la mort…
« Qu’y a-t-il après la mort ? » Il répond : « Je ne sais pas. Quand j’y serai, je vous le dirai… »
Spontanément, sans réfléchir, de manière incontrôlée, je réplique :
« Vous direz bonjour à mon fils… »
Il se fige. Me fixe de ses yeux bleus intenses. Je ne sais plus que dire, que faire. Il s’avance vers moi et me prend la main. De l’autre, il caresse mon avant-bras. Personne ne dit rien. Je sens sa main fraîche, je me dis que je n’aurais pas dû.
« Quel âge avait-il ? Avez-vous d’autres enfants ? Racontez-moi… »
Je sens monter en moi un océan de larmes. Il le voit. Serre ma main plus fort. Je raconte en quelques mots. Il ne lâche pas ma main. Comme s’il voulait prendre une partie de mon immense chagrin. L’homme qui cherche à m’aider n’est plus la légende du cinéma français, c’est un père. Tout simplement. 
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Je suis le reflet de son chagrin, elle, le miroir de ma souffrance. Nous sommes unis pour toujours. Parfois distants. Parfois si proches. Je ne sais jamais. Une parole et tout s’allège. Une autre et tout se brise.
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Le temps qui passe est mon pire ennemi. Je ne veux pas que tu grandisses dans cet ailleurs où je ne suis pas. Tu auras toujours treize ans. Je te revois souffler tes treize bougies, un peu mal à l’aise devant tout ce monde autour de toi qui danse et trinque à tes belles années à venir. Je te vois vraiment heureux. Tu avais dit à ton papa quelques semaines plus tôt : « Tu sais, je suis vraiment content de grandir, pas seulement en taille, mais globalement. » J’adore ce « globalement » qui dit ton attention aux autres, ton intérêt grandissant pour tout ce qui n’est pas toi et qui n’est pas nous, ce monde que tu découvres peu à peu et qui te tend les bras comme jamais.
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La communion des âmes ne connaît pas de séparation.
François Cheng
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Je suis le reflet de son chagrin, elle, le miroir de ma souffrance. 
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Tu es seul là où tu es et moi je me sentirai toujours seule sans toi. 
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Chaque fois que je verrai ces lettres froides sur la pierre, je penserai à cette solitude que je partage avec toi. 
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Victor, la vie, la victoire, l’or, tout est dans ton prénom. 
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J’aime t’entendre parler de tes lectures. Entre les lignes, c’est toi que je lis. 
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Certains pensent qu’il vaut mieux se taire, ne pas remuer les souvenirs douloureux. Il n’y a rien à remuer. Tout est là. Comment penser qu’un jour quelqu’un puisse me rappeler de penser à toi ?
Toutes les mamans qui ont perdu un enfant ont envie de parler de lui.
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«Six mois après ta mort, un homme m’invite à déjeuner. Nous ne parlons ni de toi, ni de moi, mais de lui. Avec cet homme, c’est toujours comme cela. J’ai l’habitude. Au dessert, il m’explique pourquoi il ne s’est pas manifesté plus tôt : « Tu comprends, me dit-il, j’avais peur de l’impact que ta peine allait avoir sur moi. »
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Étonnant de sentir cette proximité qui ne vient pas forcément des plus proches. Rassurant de voir comme finalement, l’être humain, quelle que soit sa culture, sa situation sociale, son éducation, peut être bon. Juste. Comme il peut donner par sa présence. Comme il peut soulager par un regard. Merveilleux comme on peut se sentir apaisé parce que quelqu’un qu’on connaît à peine nous serre dans ses bras. Merveilleux comme certains comprennent. Merveilleux d’avoir nos amis autour de nous, là, tout le temps là, encore là, hier, aujourd’hui, demain.
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Parfois, j’ai autant envie de vivre que de mourir. Je choisirai toujours de vivre, c’est ma nature, ma force de vie, celle que ma mère m’a donnée. Mais pour une raison que je ne m’explique pas, je me projette quelques fois dans ma propre mort, je la prépare, sans doute pour mieux la refuser, l’éloigner. Car je veux vivre. Je déteste la vie sans toi, je ne la supporte pas. Et pourtant, je choisis la vie.
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Certains pensent qu’il vaut mieux se taire, ne pas remuer les souvenirs douloureux. Il n’y a rien à remuer. Tout est là. Comment penser qu’un jour quelqu’un puisse me rappeler de penser à toi ? Toutes les mamans qui ont perdu un enfant ont envie de parler de lui. Toujours. Pour toujours. Pour toute cette vie sans leur enfant. Parler de lui, lui rendre hommage, éternellement.
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« Si je n’ai que mes pensées à vous offrir, sachez qu’elles seront tendrement complices de votre souffrance. Si je n’ai que mon cœur à vous offrir, sachez qu’il est bouillant et gigantesque. Si je n’ai que mes bras à vous offrir, sachez qu’ils sont suffisamment grands pour vous enlacer tous les six à la fois. »
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Ton impatience grandit chaque jour plus. Parfois tu te décourages. Tu la retrouves avec un immense bonheur. Tu la vois peu mais tu adores passer du temps avec elle. Je t’entends dire un jour : « Si Sophie est heureuse, moi aussi. »
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Pourquoi tenir ?
Parce qu’il y a une force de vie en moi.
Parce qu’il y a nos autres enfants. Qui souffrent eux aussi, chacun à leur manière. Pour eux, par eux, à travers eux, je continue à vivre. Ils sont ma force, mon avenir. Ma vie.
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