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Citations de Patrick Coupechoux (35)


L’urgence trouve […] sa légitimité dans les failles du système.
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En replaçant […] la question de la souffrance psychique au cœur de la question politique, on ouvre une autre porte : celle de la réflexion sur la façon dont nous voulons vivre ensemble, sur le projet de société qui doit être le nôtre.
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Psychiatriser les problèmes sociaux, c’est finalement rendre crédible l’idée que ceux-ci ont des causes individuelles et non pas sociales et politiques.
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Robert Castel […] fait remarquer qu’en fait ce nouveau système constitue une entorse au principe de la séparation des pouvoirs : « Il n’y a plus d’un côté l’administration, courroie de transmission du pouvoir exécutif et gardienne de l’ordre public, et de l’autre la magistrature, garantie des libertés parce qu’elle possède le monopole des décisions qui peuvent la suspendre. Un troisième pouvoir, médical, est légitimé et assure le nouvel équilibre entre les deux autres ».
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La folie n’étant pas un délit, il faut donner à la répression qui va la concerner un autre fondement : il sera médical. Pour inventer un nouveau système et le dégager de l’absolutisme dont l’ancien était porteur, pour lui donner une nouvelle légitimité, on va faire appel à la médecine.
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Il n'est plus question de psycho-, d'organo-, ou de sociogenèse, mais de gènes ou de traceurs biologiques. Il n'est plus question de poésie ouvrant des chemins vers la rencontre, mais de "projet de vie" pour des citoyens qu'il faut responsabiliser. Il n'est plus question de soin, mais de traitement. Il n'est plus question d'humanité de la folie, mais de "troubles" du comportement qu'il faut traiter le plus efficacement. Il n'est plus question de relation mais de réhabilitation. Il n'est même plus question de folie du tout. Le fou n'existe plus, noyé dans l'immense cohorte des citoyens en souffrance dont il faut s'occuper afin de les rendre plus performants, dans une version positive de la santé mentale, source indispensable d'un bonheur préalablement codifié et normalisé. A moins qu'il ne soit dangereux, bien entendu, auquel cas il entre dans la catégorie des populations à risques qu'il faut savoir gérer. La situation du fou est donc, comme toujours, bien dans l'air du temps.
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Lacan : Le fou dit quelque chose, mais il le dit dans son langage. Cela change tout, tout notre regard sur la folie, toute notre relation à elle, selon le mot de Lucien Bonnafé nous faisons reculer le "démon". Jacques Lacan y revient : nous avons affaire là à la valeur humaine de la folie et celle-ci n'est pas
" séparable du problème de la signification pour l'être en général, c'est-à-dire du langage pour l'homme".
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...l'incapacité de notre époque à répondre aux questions posées à Bonneval - qu'il y ait de fait un recul de notre connaissance de la folie, puisque tout ce qui concerne la psychogenèse ou la sociogenèse a été évacuée au profit unique d'une conception biologique, mécaniste, qui finalement est en échec.
(...) Ce vide ouvre donc un boulevard à la pensée magique, parce qu'il ne donne pas les outils pour la combattre, et l'on voir resurgir, avec une intensité que l'on n'avait pas connue depuis longtemps, la peur du fou, pire, la croyance naturelle, comme allant de soi, que celui-ci est intrinsèquement dangereux...
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"si nous pensons, que, dans la folie, il y a un noyau irréductible d'inconnaissable, c'est parce que nous portons toujours sur elle un regard magique, c'est parce que nous croyons - plus ou moins consciemment - qu'il existe en elle une part étrangère à la nature humaine. Pour Lucien Bonnafé, il n'y a rien de plus urgent que la lutte "contre ce cercle magique qui nous enferme", même s'il admet que la psychiatrie a tout de même quelques excuses, elle qui est confrontée au "caractère vertigineux des problèmes de la folie".
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On pourrait alors dire qu'un artiste fou est d'abord un artiste - ce qui n'est pas permis à tout le monde - avant d'être fou, mais que sa folie, intimement liée à son être, participe de cet aspect création de sa personnalité. Comme n'importe quel homme au fond.
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Le surréalisme au contraire entend libérer le langage (...). En libérant le langage, la poésie libère l'imaginaire (...). Or sans imaginaire, il n'y a pas de psychiatrie. Sans imaginaire peuvent "se déchaîner les pressions utilitaristes de la société" pour reprendre une expression quasi prophétique de Bonnafé. Sans imaginaire, il n'est pas possible de débusquer l'oppression dont est victime l'autre, et la possibilité de l'en soulager. Sans imaginaire, pas de liberté, pas d'émancipation, seulement la bureaucratie dévorante.
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[L’approche qui] consiste à agir pour soulager une population qui en a le plus grand besoin […] ne règle aucun problème sur le fond et pose de surcroît une question récurrente : à vouloir panser les plaies, ne permet-on pas au système de se reproduire ?
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Il est bien difficile d’évoquer la cité, dans laquelle les fous auraient vocation à retourner, en faisant l’économie de l’analyse de ce qu’elle est devenue à un moment donné.
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Pour que l’enfermement des pauvres -et parmi eux les fous- ait été rendu possible, il a fallu que le regard sur la misère évolue lui aussi. Au Moyen Age, refuser l’aumône à un pauvre, c’est craindre de repousser le Christ lui-même.
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En fait, le malade n'a pas à se justifier de son état intérieur parce que le délire légitime celui-ci. "Et puisque le patient se reconnaît dans son identité délirante en tant que telle, il surmonte, grâce au délire, une longue histoire intérieure faite de doutes sur lui-même, qu'il s'en trouve au bout du compte 'libéré', élu ou mortellement menacé. Dans le délire, il a trouvé une auto-assurance d'être, qui n'est plus symbolique mais qui, pour lui, est réelle."
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