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Citations de Patrick K. Dewdney (290)


Des mots que Uldrick m’avait adressés peu avant que je ne dompte ma rage me revinrent en mémoire. « Pour être courageux, il faut être libre », m’avait-il dit, et je trouvai cela juste.
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La nuit était venue subitement. Cousue de motifs étoilés, elle avait déployé ses ailes ténébreuses sur le monde.
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La souffrance n'est pas l'amie du guerrier-var. La mort qu'il donne est propre et rapide.
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- Aubergiste ! rugit le Var, et le rouquin accourut, un sourire contraint sur les lèvres, qui s'effaça au fur et à mesure que le guerrier parlait. "Nous serons de retour dans l'heure. Je veux des vivres pour une lune. Du pain. Des tubercules. Des haricots et des pois. De l'orge, un fromage à sécher si vous arrivez à en trouver, et je paierai bien. Que mes bêtes soient chargées et sellées ! S'il manque quoi que ce soit à mes affaires, je reviendrai prendre des mains.", conclut-il férocement.
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La veuve était seule, misérablement seule, mais je crois qu'elle préférait la solitude aux commisérations de ses semblables.
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Je ne compte plus le nombre de fois où je chute, mais la musique de l’eau me relève, m’entraîne irrésistiblement vers l’avant.
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Le vent se lève encore davantage, caracole en bouffées tièdes dans la tranchée découverte. Les mas­sifs de callune m’arrivent parfois jusqu’à la poitrine. Je les repère de loin, ce sont des taches obscures qui paraissent flotter dans la nuit.
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Ces silhouettes abandonnées, qui contrastent autant avec l’herbe pâle que l’obscurité du cabot, me rappellent ma propre solitude.
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Je m’épuise malgré tout, malgré l’énergie liquide et le breuvage de la terre. Cela part du ventre, c’est exacerbé à chaque fois que je croise la blancheur fantomatique d’un bouleau solitaire, ou l’écorce rêche des pins sylvestres, enroulés dans la tourbe comme des reptiles gigantesques.
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Et je m’interroge encore. S’agissait-il d’une sagesse violente ? Une manière barbare, mais juste, de maintenir l’équilibre ? Ou un simple reflet de cette condition terrible qui semble affliger l’humanité entière ? Cette maladie de mort que l’on répand et dont on se repaît, depuis toujours. »
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Oui, en cette nuit chaude et sensuelle, c’est la question du sang qui reflue le plus souvent. Ce sont ces comptes là qui nourrissent les pulsations aléatoires du cabot. Les crânes broyés et les artères frissonnantes. Les ruisseaux d’hémoglobine qui ont dû éclabousser ces pierres.
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Je me demande ce que les Anciens ont bien pu faire de ces rochers noirs entre lesquels je descends. Quels contes fantastiques ont dû dire l’histoire de leur naissance. Quels héros oubliés en ont fait le décor de leurs exploits. Et combien d’âmes, combien d’âmes les druides y ont offertes aux esprits du ciel et de la terre.
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J’abandonne derrière moi les hauteurs, un panorama caché par l’obscurité, et balayé par la tiédeur des bourrasques. La fatigue de la digestion peuple la nuit environnante de fantômes éthérés
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(...) trouer ce monde et tout noyer.
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Il emprunte la glaise des sous­-bois. À l’heure qu’il est, on est probablement à ses trousses
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J'espérais qu'il y en aurait d'autres. La pioche et moi, nous avions creusé. Avec avidité, nous avions exposé les débris des morts, fouillé la terre comme on fouille une amante. À grands coups, lorsqu'il n'y avait plus rien à blesser, mais délicatement, surtout.

Par effleurements spasmodiques. Je m'étais rendu complice des ouvrages, comme je l'avais toujours fait, sans savoir que ce serait la dernière fois.
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Quand ils ont mis au jour les tumulus gaulois, figés par des siècles de déliquescence, j'avais aidé. J'ai commis près d'ici mon ultime profanation. J'espérais qu'il y en aurait d'autres. La pioche et moi, nous avions creusé. Avec avidité, nous avions exposé les débris des morts, fouillé la terre comme on fouille une amante. À grands coups, lorsqu'il n'y avait plus rien à blesser, mais délicatement, surtout. Par effleurements spasmodiques. Je m'étais rendu complice des ouvrages, comme je l'avais toujours fait, sans savoir que ce serait la dernière fois.
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Ma mâchoire était restée serrée tout le long, et en leur langue musicale ils avaient loué la bravoure de cette chose qui saignait, comme on loue la valeur d'un chien courageux. Je n'étais plus tout à fait un homme à leurs yeux, ni plus tout à fait aux miens, parce que mon sang gouttait dans la neige blanche et que je ne ressentais rien.
Deux lunes plus tard, la moitié des prisonniers d'Aigue-Passe étaient morts de froid ou de maladie. Les neiges tardives nous avaient enfin permis de franchir la frontière, par un défilé sinueux et étroit, au travers des corniches escarpées du Mur carmois. A Iphos, ceux qui restaient furent vendus à un consortium marchand pour soixante drogmes par tête. Alors que les pièces d'argent changeaient de main, pour la première fois depuis la débâcle, j'avais souri. J'avais souri, parce que je valais seize couronnes d'or de l'autre côté du Mur, et aussi parce qu'ils avaient payé pour du vide, pour du néant qui avait pris forme de Syffe. Ce n'était pas grand-chose que ce rictus, à peine un plissement. Un rien de chair soulevé par les vestiges de quelqu'un, comme un vent mourant peut gonfler une voile. Puis ils m'envoyèrent aux mines, où les sourires servent de parures aux fous et de linceuls aux morts.
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"Rejoindre un vaïdroerk, c'est le plus grand honneur et le plus grand sacrifice qu'un Var puisse faire", m'avait-il affirmé par une fin d'après-midi, alors que nous nous faufilions entre les pieux de la limite est. "Nous ne rentrons jamais vraiment chez nous. Nous nous battons pour une idée changeante, qui fluctue pendant que nous sommes loin. Puis nous mourrons, à l'écart, respectés mais incompris. Étrangers à tous ces gens pour lesquels on a donné sa vie. Certains même ne nous approuvent pas, et je crois que je les comprends, de plus en plus." J'avais reniflé et craché parmi les flocons qui tombaient doucement. "Pourquoi avoir choisi ça alors ?" lui avais-je demandé après un temps. "Pourquoi ne pas être resté chez toi ?" Uldrick avait souri en lissant sa barbe poivre et sel, un sourire espiègle et amer à la fois. "Je te retourne la question", avait-il répondu.
Je bafouillai, en cherchant mes raisons, qui ressemblaient davantage à des contraintes. "Je vais te dire", fit-il lentement. "Il faut avoir quitté quelque chose pour savoir à quel point cela compte."
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Il y eu un concert de cris en face et, en guise de réponse, le silence terrifiant des Vars, le silence de trente guerriers prêts à faire ce pour quoi ils étaient nés.
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