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Citations de Patrick K. Dewdney (290)


Pour être courageux, il faut être libre. Alors que l'obstination appartient aux esclaves, et à ceux qui ne voient pas leurs propres chaînes.
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Il faut avoir quitté quelque chose pour savoir à quel point cela compte.
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Patrick K. Dewdney
Je m'évertuais pourtant à savourer le moindre moment que nous passions ensemble, même si ce plaisir était paradoxal et chargé de peine, même si nos frôlements ressemblaient parfois à de petits deuils. Je dormais à côté d'elle, sur une natte confortable qui avait été installée au pied de son lit, et son souffle accompagnait mes méditations obscures.
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La déesse l'avait gratifié d'une vision similaire des années auparavant, lorsque il m'avait trouvé. Depuis, elle n'avait jamais cessé de la lui rappeler. Elle n'avait cessé de la mugir, de la chanter, d'en inonder les rêves du peuple Ketoï. J'en vins mieux comprendre la déférence dont j'étais l'objet et à amircer le début d'une acceptation. Pour la première fois ma méfiance avait été écartée et mes échanges avec le roi des Ormes s'était même coloré d'une complicité bourgeonnante. Nous avions comparé nos impressions alors que la nuit nous enlaçait comme une nappe de velours. Nous avions troqué des évanescences et évoqué des possibles.
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J'acquiesçai lentement et vidai ma timbale avec méthode sous la surveillance des autres, leur visages éclaboussés par l'ombre du grand chandelier qui pendait au milieu de la salle. La moindre de mes réactions étaient épiée par l'assemblée, capturée puis dégustée. Je trouvais cela obscène, sans parvenir à leur en vouloir réellement. Je laissai couler la cervoise dans mon gosier en conjurant le souvenir de mon enlèvement par les contrebandiers...
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Lors des rares accalmies, mes pas se répercutaient en écho, et j'entendais le frottement de la fibre, le feutre épais de la cape rouge qui crissait sur la surface rugueuse du conduit. Il m'arriva de faire halte à plusieurs reprises, parce que je croyais percevoir une résonance différente ou une variation dans le courant d'air, et je reprenais alors ma route avec prudence, l'enjambée hésitante, le pied tendu à la recherche d'abîmes obscurs ou de passages dérobés. Je regrettais souvent de ne pas avoir de torche ou de lanterne, même si je doutais qu'une flamme puisse tenir dans le courant d'air. Lorsqu'enfin la luminosité changea devant moi, je compris que j'arrivais à l'issue du souterrain. Un carré sombre se découpait, enchâssé dans la noirceur plus impénétrable du roc. Dehors la neige pâle m'attendait dans la nuit, de plus en plus visible en dépit de la couverture nuageuse.
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Les mots de Uldrick, prononcés dans la forêt vauvoise des années auparavant, m'étaient revenus à l'esprit, "L'homme sage est capable de discerner les nuances entre ce qu'il sait et ce qu'il croit, parce que la croyance est la plus dangereuse des ignorances. J'avais cru. J'avais cru des années durant, parce que cette fable que je m'étais racontée avait su ordonner le labyrinthe que je portais en moi et m'avait empêcher de sombrer. J'avais cru, et je m'étais trompé. L'erreur m'appartenait à moi, et à moi seul.
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J'avais des vivres en abondance et du soleil,pas d'ennemis en vue, et l'espoir que j'entretenais à l'idée de revoir Brindille était une braise, un souffle que je portais en dedans pour le protéger du monde.
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Comme la mienne, son existence avait été estropiée par le cours du monde et elle ne s'en était jamais remise.
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Là-bas, j'ai entendu dire que ce serait à cause d'un enfant qui l'aurait tué, ou d'un sorcier qui l'aurait trahi. Mais un homme m'a aussi raconté que par devoir il avait brisé son propre cœur.
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« Personne n’a jamais vécu ce que tu t’apprêtes à vivre. Alors il m’est impossible de te répondre. Peut-être qu’en un seul baiser elle t’offrira la vie éternelle. » J’ouvris la bouche pour parler, puis je me saisis de ses paroles comme on empoigne ses chaînes et je pris à la place une grande inspiration. Mon regard se braqua sur la silhouette chétive de Brindille. Je me rappelai, à cet instant, à qui ma loyauté allait vraiment.
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Dans l’obscurité, je m’émerveillais du fait que ces survivants déracinés trouvaient encore la force de célébrer quoi que ce soit. Leurs terres étaient brûlées, leurs familles mortes ou déchirées, et ils parvenaient à puiser dans la nuit quelque chose d’autre que des larmes et des lamentations. Je comprenais leurs refrains, qui trouvaient souvent prise en moi. Il s’y tapissait en substance ce qui avait hanté les regards de Seu-Lanthé, et aussi les murmures des esclaves d’Iphos. Je crois, avec le recul, que tous les hommes chantent l’espoir pour ne pas l’oublier. Même quand il a abandonné la chair depuis longtemps, on ne désespère jamais de conjurer son écho.
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Soudain, l’astre surgit.
Tout fut éclipsé. La mer n’avait pas disparu, mais il m’était désormais impossible d’en discerner quoi que ce soit. J’étais terrifié. Je n’avais pas oublié cette présence – comme l’aurais-je pu –, mais de me trouver à nouveau face à ce que le pérégrin nommait Déesse fut une épreuve terrible. J’étais un chien à l’échine courbée. J’étais un gibier acculé. Je n’étais rien. J’eus l’impression de fixer le soleil, sans pouvoir m’en détourner. Ses premières modulations crépitèrent, me surchargeant d’un émoi si gigantesque que je doutais pouvoir l’accueillir. J’eus peur de mourir d’amour. Les salves tonitruantes me secouaient, me ballottaient comme un fétu. Elle m’aimait. Elle m’aimait d’une puissance qui aurait ravagé le monde entier. Elle me voulait.
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Tout à coup, aussi hâtivement qu’elles s’étaient précipitées à ma rencontre, les facettes disparurent, remplacées par une autre. Elle pulsa contre moi. Je reconnus immédiatement sa luisance, pour l’avoir visitée si souvent au cours de mes réminiscences. J’éprouvais pour elle autant de curiosité que de méfiance, et je l’avais attendue trop longtemps pour ne pas savoir la nommer. Le pérégrin m’avait retrouvé.
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Ici, seul l’esprit existait. Les tangibilités relevaient de l’émotion, et elles s’affinaient au point d’en devenir concrètes. On ne voyait pas, on n’entendait pas, il n’y avait rien à toucher, pas davantage à goûter. Il n’y avait pas vraiment d’espace, mais puisqu’il faut bien en dire quelque chose, alors il y avait moi, et il y avait une mer d’étoiles.
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Les mots n’ont pas tellement de sens, dès lors qu’il s’agit de décrire le songe comme quelque chose de physique. Il faut tenter d’imaginer une myriade d’émotions prendre corps pour délimiter des frontières. Des choses enfouies et lointaines qui se matérialisent tout à coup, qui s’interpénètrent et remplacent tous les autres moyens par lesquels on a coutume d’appréhender le monde. Toute esquisse en est forcément incomplète. Toute image est condamnée à être médiocre et tâtonnante.
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Tout à coup, l’homme sauta avec légèreté depuis le haut de la butte, pour atterrir sans un bruit sur l’humus en contrebas. La pluie avait cessé, et les limbes s’épaississaient de plus belle, pourléchant les contours de sa cape. […] « Et pour ta gouverne je n’ai jamais été pérégrin. Pas même avant que je ne foule ces bois. Je suis Trasca, le roi des Ormes. » Sur ces mots, l’homme me tourna les talons et fut avalé par la brume.
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Je voulais me livrer volontairement à la douleur, et les vociférations retombèrent peu à peu pour laisser place à un silence expectatif. Lorsque les Carmides m’avaient entaillé le visage, je n’avais pas cillé. Il en fut de même ce soir-là, quand ma chair grésilla autour du fer brûlant. On me regarda différemment par la suite.
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Thurle avait eu raison à propos de l’espoir. Il me semblait que chaque homme, chaque femme et chaque enfant de Seu-Lanthé avait souffert d’une grande soif. Lorsque la rumeur du renouveau s’était déversée, chacun s’était précipité à même les pierres pour y lécher la moindre goutte.
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Je savais qu’il me faudrait tôt ou tard accepter de prendre la mesure de tout ce qui ne reviendrait pas. Mes souvenirs d’enfance, que j’avais étreints à bras le corps durant ma captivité, s’étaient cristallisés au point d’en devenir fragiles. Il me semble que j’avais mieux su me préserver de la contagion du néant que la plupart, sans doute parce que j’avais eu la chance de connaître d’autres vies et d’avoir accès aux mots, au combustible intellectuel pour y résister.
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