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EAN : 9782070448067
144 pages
Gallimard (20/09/2012)
3.17/5   15 notes
Résumé :
«Vous savez, vous, que la rue existe par ceux qui la vivent. Par leur présence, leur passage, leur empreinte. Le tracé le plus raide, le béton le plus dur, l’esplanade la plus carrée, se transforment parce qu’un pékin s’y est posé. Vraiment posé. Le temps d’une cigarette, d’un coup d’œil, d’un sandwich. Le coin de rue naît du geste. Simple, évident, quotidien.»
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'ai un petit faible pour cette collection d'inédits des Petits éloges à 2€ chez Folio. Certes tous ne se valent pas mais l'on tombe aussi sur des pépites.

C'est le cas avec ce Petit éloge des coins de rue de Patrick Pécherot. Ça commence dès la couverture avec ce chat aux yeux intrigants. Et ça se poursuit avec une voix qui m'a enchantée tout au long de ces 120 pages. Une voix, oui car j'ai vraiment eu l'impression d'écouter ce livre plutôt que de le lire. Patrick Pécherot use ici d'un style taillé pour l'oralité. Enfant des années 1950, il fait revivre dans ces pages un Puteaux qui n'existe plus, des métiers disparus (remmailleuse de bas par exemple), des bruits et un jargon qui renvoie vers Audiard. Ça sent bon l'argot et le pavé parisien.

Point de "nostalgisme" (désolée pour ce néologisme) à outrance, ni de "c'était mieux avant". Patrick Pécherot ne nous entraîne pas seulement dans une balade spatiale. Les rues remontent et défient le temps sous sa plume. On y rencontre aussi bien un verdurier d'antan qu'un jeune danseur de hip-hop.
De même, figures illustres et illustres inconnus s'y croisent. Il y a Cahuzac, pas celui de l'Affaire, mais un boucher à Puteaux, et Arletty, Abdallah et sa femme et Céline (à contre-coeur) et Fréhel.

Ce livre peut se déguster d'un trait, de façon linéaire, ou en piochant un passage ou deux. C'est un régal d'instantanés de ces coins de rue, même les plus droites. Jours des encombrants, rupture du jeûne du Ramadan, les tableaux de Jürg Kreienbuhl (une découverte complète, lui), etc. Dans chaque partie, l'auteur y célèbre l'humanité dans toutes ses facettes. Un soupçon de nostalgie, une pincée d'humour et une pointe d'amertume, telle est la recette de ce merveilleux opuscule à promener avec soi. Même si l'on n'est pas de Paris ou de Courbevoie.
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À partir d'un détail du paysage, d'un lieu ou d'une rue, Patrick Pécherot crée un petit récit et imagine les vies qui peuvent s'insérer dans ce cadre. Il fait appel une grande mémoire culturelle, rappelle quelques grands noms d'hommes ayant vécu à Puteaux ou y ayant laissé une trace, évoque des chansons, des films parfois. Par ce biais, il emmène le lecteur en balade dans ces quartiers, entre les années 30 et aujourd'hui, dans des rues urbaines, bien peu villageoises. Selon lui, « la rue existe par ceux qui la vivent. Par leur présence, leur passage, leur empreinte. » [p. 210] Cela explique son choix de s'attarder davantage sur les gens que sur les rues en elles-mêmes : cela se défend et est un bon point de départ, mais m'a donné la sensation de m'éloigner du sujet annoncé par le titre de l'éloge.

Au-delà de cette déception quant au sujet, j'ai surtout regretté de ne pas me retrouver dans cet univers déployé par l'auteur : les trop nombreuses références que je ne partageais pas et ne comprenais donc pas non plus, l'atmosphère très urbaine, voire banlieusarde, ainsi que le regard tourné vers le passé m'en ont tenu éloignée. Je me suis beaucoup ennuyée en lisant ce petit éloge, mais je ne doute pas qu'il plaise à un autre public, plus réceptif que moi à ces récits.


Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
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Sans être génial, ce petit éloge n'en est pas moins une très agréable balade aux côtés de Patrick Pécherot et de très nombreux protagonistes, de Fréhel à Léo Ferré en passant par Jean Amila ou Jean-Paul Clébert, dans les rues de notre capitale ou de sa banlieue. Une balade / ballade pleine de la gouaille qui convient aux lieux et qui n'est pas sans faire penser à Queneau, à Henri Calet, aux photos d'Atget, à l'infra-ordinaire et aux "je me souviens" de Perec, à Audiard...
Avec l'évocation de ces coins de rue, Patrick Pécherot va piocher dans ses souvenirs et les nombreuses références qui ont fait de lui l'auteur qu'il est, parlant tout autant au passage à l'imaginaire et au vécu des lecteurs.
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Certains d'entre vous connaissent déjà mon amour pour les textes courts. Alors oui, je le dis haut et fort du haut de mon mètre soixante-deux, « c'est pas parce que c'est court que ça envoie pas du pâté ». Et ce précepte s'applique pour le cinéma comme pour la littérature. Je vais donc m'essayer à la concision pour vous présenter le dernier livre dont je suis tombée amoureuse.

En un peu plus de cent pages, Patrick Pécherot nous emmène en promenade dans les rues de Paris. Il regarde les scènes qui s'y jouent, il sourit doucement et nous murmure au creux de l'oreille ses souvenirs et pensées. On a envie de s'asseoir en sa compagnie sur un banc que plus personne ne regarde et de se laisser porter par le moment, pendant que le reste du monde continue sa course folle.

Petit éloge des coins de rue. Un rayon de soleil. Un café à une terrasse. du Brel dans les oreilles. le bonheur.

Parce que vraiment, ça envoie du pâté!

Lien : http://lamediathequedebabel...
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J'ai adoré !
Déjà, j'ai une faiblesse pour les éloges et les recueils. Une nouvelle avant le sommeil. Ca se déguste comme une friandise et prête pour s'enfoncer dans les bras de Morphée.
Les coins de rue, c'est la chanteuse de ritournelles.
Les encombrants la veille au soir.
Les tags sur les murs.
Les chats sur les toits...
Un petit bijou à découvrir. Je l'ai lu et relu et je le relirai avec plaisir.
Lien : http://tatieva.canalblog.com/
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critiques presse (1)
Telerama
27 novembre 2012
A l'ombre de Carco, Bruant, Céline ou Arletty, ce « petit éloge » réunit toutes les couleurs de la ville, irrésistiblement nostalgique, divinement romanesque.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Abdallah rigole, il sourit encore en évoquant "la Mosquée des chrétiens", à Marseille. Notre-Dame-de-la-Garde, ils y sont allés, pour voir. Étonnés de pouvoir y entrer à l'heure de la messe, et contents.
- J'ai fait le signe de croix, en respect.
Il me montre, geste esquissé.
- Abdallah, on vous aura pris pour un orthodoxe, ils le font comme vous, de droite à gauche. Les catholiques se signent dans l'autre sens.
Je le fais à mon tour et nous voilà tout drôles, lui le musulman, moi l'agnostique.
Au coin des rues, Dieu a la douceur d'une datte et le parfum du thé.
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Puteaux. Il y a Cahuzac, le boucher, dont la mère tient la caisse, et le commis plutôt mal la bouteille. Il y a Détournay, le fromager, madame Delépine, la tripière et son étal qui évoque une table de dissection. Madame Turquetil, marchande de radios, lampes à pieds, suspensions, ampoules, tourne-disques et microsillons. Il y a les Conjour, épiciers crémiers dont la boutique, « ma ferme », évoque un passé rural, et le lait en bidon une chanson de Charles Trenet...
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Rue Barbès, un canapé. Pas vilain. Un gros convertible en Skaï vert bronze, ventru, les formes propices à l'engourdissement. Confortable, avec ce relâché accueillant qui appelle la mollesse. Le temps est à l'hiver, on a choisi un Maigret dans la bibliothèque, du chocolat à portée de main. On s'allongera pour lire. Le darjeeling infusera à l'heure du thé et le malt donnera au soir venu la senteur tournée des bruyères. La journée sera langueur angora, vieux jean et pull d'Irlande.
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Sur la couverture du dico, une femme qui ressemblait à la Dame du lac soufflait le savoir aux quatre vents. J'en ai reçu ce que j'ai pu, j'ai toujours aimé le vent.
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Puteaux. Il y a Cahuzac, le boucher, dont la mère tient la caisse, et le commis plutôt mal la bouteille.
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Videos de Patrick Pécherot (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Pécherot
Rencontre avec Patrick Pécherot au Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale 2018 à Arras, le 1er mai. Dernier roman : Hével. La Série Noire/Gallimard
Médiation : Tara Lennart Captation : Colères du Présent
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