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Critiques de Patrick Weil (26)
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De la laïcité en France

Très bel ouvrage, bref mais dense, qui revient sur la naissance de la loi de 1905 et éclaire le terme de « laïcité » qui dissimule les grands principes républicains formulés par le législateur. Un retour à l’esprit, une philosophie politique et sociale, grâce à un exposé simple et circonstancié des termes de la loi, de son application par l’administration et les juges. On y redécouvre une histoire oubliée mais fondamentale, celle de la construction du projet républicain libéral qui a nécessité l’émancipation de l’Etat de la tutelle de l’Eglise. L’auteur regrette que nous ayons perdu de vue la philosophie de la loi de 1905, qui garantit avant tout la liberté de chaque citoyen.



Une lecture historique et juridique extrêmement intéressante.
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La France et ses étrangers. L'aventure d'une ..

Un essai remarquable sur l'histoire de l'immigration en France, richement documenté et accompagné de nombreuses analyses. Si ce sujet reste toujours autant d'actualité et revêt un caractère particulièrement sensible, la lecture de cet ouvrage (qui date de 1997) permet de mieux appréhender le phénomène et comprendre les enjeux d'aujourd'hui avec un regard éclairé.
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De la laïcité en France

Je n'ai jamais eu jusqu'à présent "un livre de chevet"

Ce livre pourrait bien le devenir, tant l'exposé de ce qu'est la laïcité, et surtout ce qu'elle devrait être, est limpide.

Il conforte l'idée, auparavant confuse pour moi, que la laïcité est une chance.

Que d'intelligence a présidé à l'écriture de cette loi qui est d'une actualité stupéfiante!

Où l'on voit que l'exception française appliquée à differents domaines et qui me paraît souvent ridicule, à moi qui vis à l'étranger, est là parfaitement justifiée.
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De la laïcité en France

L’auteur nous livre dans cet essai, une rétrospective historique de la fameuse loi de 1905, de sa création, qui ne s’est pas faite sans mal, et avec beaucoup d’opposition de la communauté catholique. La contribution décisive d’Aristide Briand aidé par Clemenceau est bien décrite et la vie et les vicissitudes de cette loi, mal comprise et souvent remise en cause au cours du vingtième siècle sont étayés par les avatars qui la poursuivent. Un décryptage salutaire pour tenter de remettre les pendules à l’heure .
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De la laïcité en France

J‘ai écouté une émission sur France Inter où Patrick Weil parlait de son livre. Ce terme de laïcité, ou ce que l’on en fait actuellement m’interpelle et, le livre fut entre mes mains.



Assassinat de Samuel Paty est le départ de son livre.



« La laïcité, a-t-on dit aux élèves, c’est la liberté de conscience, la fraternité ; ainsi que la neutralité de l’État, l’obligation de se conformer aux règles communes de l’Ecole de la République, par exemple le droit de chaque professeur de traiter toutes les questions au programme et l’interdiction de signes religieux ostensibles. Elle permet aussi l’exercice de la citoyenneté »



Oui, mais voilà, comment les jeunes et nous comprenons cela ? J’ai l’impression que certains comprennent cela comme une interdiction d’exercer leur religion comme ils le souhaitent alors qu’il s’agit de laisser la liberté aux gens de croire ou ne pas croire et je me demande si le problème n’est pas là, laisser la liberté aux gens de croire ou ne pas croire.



Patrick Weil part du début, de la naissance de la loi de séparation de l’église et de l’état. Une loi qui n’est pas tombée du ciel. « Deux ans d’examen approfondi d’un projet de loi par une commission de trente-trois membres… Le débat à la Chambre des députés est si riche et fouillé, le texte voté si ciselé, que le Sénat l’adopte sans aucun amendement. »



La loi affirme la liberté absolue de conscience ; le droit de manifester des croyances, sans pression, et la liberté du culte, dans le respect des lois .



Donc, l’État n’interfère pas dans le monde cultuel. Il est neutre.



N’allez pas croire que la chose fut aisée. Des hommes d’église sont allés en prison parce qu’ils, entre autre, refusaient l’école publique contre leur école qui qualifiait de libre. Terminologie qui perdure de nos jours.



Cette loi est garante de notre liberté. Un français est français sans que l’on ait à apposer juif, musulman. Il est français, un point c’est tout, d’ailleurs l’on ne dit pas français catholique, protestant. Le changement doit venir des deux côtés, vraiment des deux côtés. Surtout aucune pression, le choix religieux doit être libre



« Vos parents vous ont transmis leur croyance ou leur non-croyance par rapport à l’existence de Dieu. Et vous, vous avez le droit de faire maintenant votre chemin par vous-mêmes, en toute liberté. Avant tout, vous avez une liberté de conscience et la loi vous protège. Si une personne fait pression sur vous, où que ce soit chez vous à la maison, dans la rue, à l’école, où que vous soyez, elle peut avoir une forte amende, et même aller en prison. Comme vous-mêmes, si vous faites pression sur quelqu’un ».



C’est ce que dit Patrick Weil lorsqu’il se rend dans des établissements scolaires. Mais la réalité est tout autre car si la loi de 1905 a séparé l’église de l’État français, il n’en va pas de même dans beaucoup d’autres pays et pas seulement dans les pays arabes, le président américain ne jure t-il pas sur une bible?



Il ne faut rien lâcher, la séparation de l’église et de l’État est garante de notre liberté de penser.



Lire « De la laïcité en France » fait découvrir l’historique de cette loi, de la ténacité du gouvernement contre celle de l’église. La Commission qui a géré cette loi a fait preuve d’une grande maturité, d’une énergie qui ne fut pas celle du désespoir mais de l’espoir. La pédagogie, l’examen der tous les points ont été menées avec une grande intelligence.



Alors, que cette loi soit explique dans toutes les écoles, avec, comme support ce livre, serait une bonne chose. Savoir permet de comprendre et d’accepter « La connaissance de cette histoire qui nous fait compatriotes est aussi une condition de la laïcité ». L’histoire de France doit être apprise sans se voiler la face, sans se donner le beau rôle.



Merci Monsieur Patrick Weil pour ce livre didactique. Il va circuler dans la famille, chez mes petits-enfants.



Un livre à mettre entre toutes les mains très facile à lire et à comprendre.



Coup de cœur pour la clarté du langage et des explications.
Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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De la laïcité en France

On le sait l'histoire ne se répète, ni ne bégaie ; même pas sous forme de farce après la tragédie, comme le suggérait Karl Marx pour Louis Napoléon Bonaparte après le 1er du nom. En revanche, il est possible de trouver dans le passé, avec les sujets d'aujourd'hui, sinon des concordances, du moins des résonances. Ainsi, la façon dont les débats qui ont précédé et suivi la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État résonnent avec les nôtres est au cœur du dernier livre de Patrick Weil, comme aussi les différences, et parfois, les discordances. Un détour par l'histoire qui permet aussi de soigner l'hystérisation croissante -que l'auteur appelle la "polarisation mortifère"- des débats sur la laïcité. On peut aussi dégager de ce "moment 1905" des leçons à l'usage d'un exécutif qui se comporte sur la laïcité comme une gallinacée qui aurait trouvé un couteau suisse.



Première leçon, la laïcité n'est pas née avec la loi de 1905, mais s'est imposée à l'issue d'un long processus qui a commencé dès le début de la troisième République, quand elle se fut affranchie des tentations monarchistes et versaillaises, qui lui même plonge ses racines dans les valeurs issues de la Révolution française, avec l'affirmation des libertés de conscience et d'expression.



Deuxième leçon, la loi de 1905 est le résultat de la conjonction d'un travail préparatoire approfondi, et largement consensuel, et d'un incident diplomatique entre la France et le Vatican, quand celui-ci s'est avisé de condamner dans une note adressée aux souverains européens catholiques que l'un d'entre eux (et oui), le Président de la République Française, se soit rendu à Rome pour rencontrer le roi d'Italie sans avoir préalablement demandé l'autorisation au pape Pie X (qui d'ailleurs l'avait refusé aux autres souverains) ; note que le prince de Monaco s'est empressé de faire fuiter à Jean Jaurès, qui l'a publié en une de l'Humanité. Cela a précipité le vote d'une loi de séparation, qui avait été tellement bien préparée que le Sénat l'a voté dans les mêmes termes que le texte qui avait été adopté par l'Assemblée, ce qui a évité une navette qui aurait pu se prolonger longtemps sous la troisième République.



Troisième leçon, malgré ce travail préparatoire, et malgré l'accord implicite du parti catholique, la loi s'est trouvée confrontée à une opposition de principe du même pape, d'un pape qui "ne conçoit qu'un seul type d’État, catholique, rendant "un culte public à Dieu"", opposition à laquelle ses promoteurs, Aristide Briand et Georges Clemenceau, ne s'étaient pas préparés et qui a failli plonger la France dans la guerre civile.



Quatrième leçon, les deux promoteurs ont su réagir en alliant fermeté vis à vis des clercs -et beaucoup d’ecclésiastiques se sont retrouvés condamnés par les tribunaux au titre de la police des cultes instituée par la loi de 1905-, et main tendu vis à vis des catholiques en évitant de les empêcher de pratiquer leur religion. Ils ont résisté tant à la tentation de la persécution des croyants, qu'à celle de céder à une Église catholique prête à en découdre pour maintenir son imperium sur les consciences et sur la société française.



Cinquième leçon, l’Église romaine n'a jamais accepté le cadre démocratique des associations cultuelles posé par la loi de 1905 (le compromis s'est fait, avec la réconciliation qui a suivi la grande boucherie de 14-18, sur des associations diocésaines qui ne sont ni démocratiques ni compétentes pour le culte), et a tenté, avec le régime de l’État français de rétablir son imperium. Ce n'est qu'après la Libération que les catholiques, du moins ceux qui s'étaient illustrés dans le Résistance, se sont réellement ralliés à la laïcité, qui est devenu à ce moment principe constitutionnel, et ce n'est qu'avec Vatican 2, soixante ans après la loi de 1905 que l'institution en a réellement accepté les principes.



Il y a bien des choses intéressantes dans ce livre, notamment sur la place des cultes dans l'espace public, ou sur, au delà des sensibilités et des histoires différentes, la proximité juridique entre la France et les États-Unis, qui sont davantage connues. Mais les cinq leçons que je dégage de sa lecture me semblent les plus utiles pour aborder les débats d'aujourd'hui, non pour les transposer mais pour s'en inspirer, même si c'est avec une autre religion, l'islam, et dans une société profondément sécularisée.
Lien : http://www.daniel-lenoir.fr/..
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Être français - Les Quatre piliers de la natio..

Les questions relatives à la nationalité, notamment à son acquisition, reviennent régulièrement depuis presque 40 ans sur le devant de la scène médiatique. Rattachée à des sujets comme l'immigration (sans-papiers) ou la radicalisation (déchéance de nationalité), la nationalité se limite, pour certains, à l'obtention d'une carte plastifiée.

Or, « être français », c'est d'abord une série de principes juridiques trop souvent oubliés, délibérément ou non, par nos parlementaires et nos élus en général.

Dans son petit livre d'à peine trente pages, Patrick Weil aide le lecteur à y voir plus clair en cette période de marasme idéologique. Il fait un rappel très instructif sur la nationalité française. Il considère, à juste titre, que cette nationalité repose sur quatre piliers: l'égalité (un principe, lui aussi, trop souvent oublié); la langue française (écorchée par bon nombre de dirigeants politiques); la mémoire de la Révolution française (je garderai de cette fresque historique, la date du 04 août 1789. Nos parlementaires ne s'y réfèrent plus); et enfin la laïcité (un principe vertueux transformé en arme idéologique).

Nos élus gagneraient beaucoup à méditer cet opuscule qui remet les idées au clair sur un sujet qui fait l'objet d'alarmantes dérives.
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Liberté, égalité, discriminations

Cet ouvrage, paru en 2008 dans le contexte du débat sur « l'identité nationale », aborde d'un point de vue historique quelques étapes qui ont caractérisé l'élaboration de la politique d'immigration et de la nationalité en France, ainsi que les conséquences mémoriales traumatisantes de certains actes et paroles politiques. Les notions de racisme, racialisme et discriminations sont ici entendues au sens strictement juridique des inégalités devant la loi inscrites dans les textes relatifs à la citoyenneté, du fait de l'origine ethnique, de l'appartenance religieuse et du sexe.



Le premier chapitre, « Racisme et discrimination dans la politique française de l'immigration : 1938-1945 / 1974-1995 », a trois jalons : l'ordonnance du 2 novembre 1945 et le contexte qui l'a précédée ; celle du 3 juillet 1974, interrompant l'immigration de nouveaux travailleurs étrangers, et toutes les politiques successives, en particulier la tentative échouée du rapatriement des Algériens par Giscard d'Estaing dans la période 1978-1980 ; et la réforme du code de la nationalité de 1993.

Au cours de ce XXe s. des politiques migratoires françaises, une tension constante apparaît entre la tendance égalitaire, soucieuse du quantitatif, des aptitudes professionnelles et des capacités d'adaptation individuelles des migrants, et la tendance racialiste, convaincue de « l'inassimilabilité » de certaines origines, souhaitant opérer un choix selon la « qualité ethnique » établie d'après une hiérarchie raciale-raciste. Il s'en fallut de très peu que l'ordonnance de 1945 s'inspirât de ce dernier principe, tant étaient encore nombreux et influents dans la haute administration étatique les « spécialistes » en ethnographie, tels Georges Mauco, qui conservaient l'état d'esprit et les certitudes de Vichy, notamment en matière d'antisémitisme et autres racismes (aversion pour les Slaves, Méditerranéens, Arméniens et Arabes en ordre croissant), lesquels « spécialistes », au passage, s'étaient avérés bien plus zélés quant aux dénaturalisations et déportations que n'en demandait l'occupant nazi. L'ordonnance de 1945 ne distingua pas selon l'origine ethnique de l'immigré et c'est sans doute ce qui lui valut une si grande longévité, encore que « l'État de droit a[it eu] un double, l'État acteur », sous forme d'Office national d'Immigration (ONI) (p. 72).

La période 1978-1980, puis 1993, sont de nouveaux moments racistes de l'action publique, fondés sur le préjugé de l'inassimilabilité. Et l'auteur de conclure le chapitre par ce paradoxe :

« […] la France est finalement singulière ; seul pays à avoir mis en place des règles prémonitoires ; mais aussi seul pays où ces règles formellement égalitaires, adoptées depuis partout, ont fait l'objet chez elle, de la part du pouvoir exécutif, d'une tentative de mise en cause fondée sur le préjugé d'inassimilabilité d'une partie des immigrés installés légalement, eu égard à leur origine. » (pp. 87-88).

Le ch. 2, « Histoire et mémoire des discriminations en matière de nationalité française » part du constat suivant :

« Depuis qu'en 1875 la république est le régime politique de la France, quatre catégories de Français ont subi, en matière de nationalité, des discriminations inscrites dans la loi : les femmes, les musulmans d'Algérie, les naturalisés et les juifs. » (p. 92) Pour les premières, à part le droit de vote acquis tardivement, il était question de la perte de la nationalité française par mariage avec un étranger, jusqu'en 1927, entraînant éventuellement une perte d'emploi dans la fonction publique et même pour certaines le droit au divorce ; pour les musulmans d'Algérie jusqu'à l'indépendance, leur statut ressemblait à celui de l'indigénat, et la nationalité pleine pouvait être acquise par une procédure de naturalisation instituée par un sénatus-consulte ; pour les naturalisés, jusqu'en 1984, des incapacités professionnelles et électives ont perduré ; pour les juifs, on connaît les dénaturalisations (666594 dossiers) intervenues entre 1940 et 1944 ainsi que leurs conséquences. Il se trouve que les conséquences mémorielles de ces discriminations ont disparu pour les femmes et les naturalisés, mais ont persisté pour les deux autres groupes. La thèse de ce texte, qui s'appuie sur des notions psychanalytiques, est que deux événements postérieurs ont réactivé le traumatisme : pour les juifs, il s'agit d'un malencontreux discours du général de Gaulle, prononcé le 27 novembre 1967 au sujet de la guerre des Six Jours ; pour les jeunes descendants de migrants algériens, il s'agit de la réforme du code de la nationalité de 1993, détruisant symboliquement les espoirs de reconnaissance nés de la « marches des beurs » de 1983.

Le ch. 3, « Politique de la mémoire : l'interdit et la commémoration », identifie ces deux composantes comme les invariants des politiques de la mémoire. Sont traités en particulier la mémoire de l'abolition de l'esclavage (1848) désormais établie par la loi Taubira de 2001 ; les péripéties de la célébration du 14 Juillet ; les commémorations et interdits à propos de la Shoah et en moindre mesure du génocide arménien (peut-être parce qu'il est controversé, peut-être parce que la France n'y fut pas directement impliquée ?) ; la reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité, implicitement faite en 1848, qui brille par l'absence de célébration... Ce chapitre m'a beaucoup moins intéressé que les précédents.

Enfin en annexe, on trouve deux articles inspirés par l'actualité et préalablement publiés dans Le Monde : « Politique d'immigration : le dessous des chiffres » et « 2002-2008 : comment Nicolas Sarkozy a viré de bord » qui dressent un bilan implacable des politiques de l'ancien ministre de l'Intérieur puis président de la République en matière d'immigration, actions politiques caractérisées par la contradiction, la falsification, le populisme et le mépris de l'État de droit. On peut également consulter des diagrammes extraits d'un sondage effectué par des centres de recherches américains sur les attitudes racistes comparées selon différents pays du monde ; d'après ce sondage, les interviewés français sont parmi les moins racistes... - la conclusion sur la différence entre les opinions des peuples et les actes de leurs responsables politiques y est suffisamment évidente pour ne pas être énoncée.

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Le sens de la République: essai

Une réflexion étayée et un récit vivant du passé, du présent et de l'avenir de la République en France.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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De la laïcité en France

C'est un livre essentiel pour tout lecteur qui souhaite s'informer sur l'esprit et la lettre de la loi du décembre 1905 sur la séparation de l'état et des églises. Patrick Weil, historien précis et documenté, explique le contexte de naissance de la loi, ce qu'on souhaité les législateurs. Il rappelle en détail la difficulté à imposer cette loi à l'église catholique romaine. Il montre que ce sont les dispositions juridiques et la jurisprudence qui ont permis la mise en place de la loi et son effectivité.

Dans une deuxième partie, il analyse les questions actuelles de laïcité et montre que la loi de 1905 n'est pas suffisamment appliquée. Qu'elle peut, grâce aux dispositions de police des cultes, jouer un rôle important et dépassionné sur l'équilibre entre religion et vis sociale. C'est un texte bref et essentiel dont la lecture permet de garder la tête froide face aux tensions entre communautés.
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Le sens de la République: essai

Suite aux attentats de janvier 2015, le journaliste Nicolas Truong pose à Patrick Weil, spécialiste de l'histoire de l'immigration, de la nationalité et des politiques publiques afférentes, 11 questions inspirées par cette actualité :

1. L'immigration est-elle la cause de tous les maux ou « une chance pour la France » ?

2. Enjeux de la bataille sémantique entre les termes : « assimilation », « insertion », « intégration », « nationalité », au regard de l'Histoire ;

3. Les débats idéologiques sur la Mémoire, le racisme et l'antiracisme, la « concurrence des victimes » ;

4. Quelle histoire de France faudrait-il enseigner dans les écoles ?

5. Qu'est-ce que l'identité de la France ? [Réponse en quatre piliers : le principe d'égalité, la langue française, la mémoire de la Révolution, la laïcité]

6. Où se situe la laïcité la plus conforme à nos principes, mais également la plus adaptée à la nouvelle donne sociale et à la mondialisation de la religiosité ?

7. Que répondre à ceux qui disent : « Je hais la France et les Français » ?

8. Comment expliquer le retour de l'antisémitisme ?

9. La religiosité se développe-t-elle, et faut-il résister ou s'adapter à ses nouvelles revendications ?

10. Comment lutter contre les discriminations ?

11. Ouvrir ou fermer les frontières ?



Les circonstances et le « format » (journalistique) qui président à la naissance de ce texte, la manière dont les questions sont posées et la brièveté des réponses (à peine 15 p. chacune en moyenne), le ton même des réponses font de ce livre un ouvrage de vulgarisation susceptible de décevoir le connaisseur de ces thèmes ; pourtant ce sont ces mêmes caractéristiques qui font que celui-ci souhaite le mettre dans les mains du plus grand nombre.

En particulier, les six premiers chapitres, qui sont de nature plus historique, ou se prêtent mieux à être ainsi abordés, sont certainement les plus instructifs, car c'est le spécialiste qui y parle, mais ils présentent de nombreux éléments connus lorsque l'on est familier des travaux scientifiques de l'auteur ; quand aux cinq derniers, on a le sentiment que l'on est tout aussi légitimé à être en désaccord avec l'auteur, puisqu'il se situe dans un registre de défenseur d'une opinion de profane. Il s'y trouve cependant des anecdotes savoureuses, une agréable légèreté à la lecture, des références bibliographiques récentes et intéressantes, et aussi la bienveillance humaniste à laquelle on s'attend d'un chercheur en sciences sociales, doublée de la sensibilité provenant de l'identité collective d'un groupe longtemps persécuté.
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Le sens de la République: essai

Très bien argumenté avec des faits historiques, Patrick Weil (historien de l'immigration et de la nationalité) nous explique l'immigration, l'identité française, la laïcité. Enfin de vrais arguments et des faits sur ces questions qui font tant débat en ce moment !



En revanche, cela semble être une retranscription écrite d'une interview menée à l'oral et Patrick Weil nous perd parfois un peu dans ses explications, et parfois ne répond pas directement à la question posée par Nicolas Truong.
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De la laïcité en France

Ce livre arme par la connaissance la citoyenne que je suis amoureuse de la laïcité.

De l'histoire de comment la laïcité en France s'est forgée, s'est mise en place .

Que cette belle loi de 1905 comporte des réponses aux problèmes d'aujourd'hui. Il n'y a pas à la changer. Il y a juste à l'appliquer.
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De la laïcité en France

Le principe de la laïcité est paradoxalement aussi commenté que méconnu. Cet essai revient sur le détail de sa formulation légale et de son histoire.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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De la laïcité en France

(Ha bon juste mettre le lien, ce n'est plus possible ? C'est agaçant.)



[...]



En résumé, c’était un livre très intéressant à lire, qui même s’il ne raconte pas tout dans le détail en dit bien assez pour replacer les enjeux de la laïcité et la loi dans le temps, mais je regrette les silences plus ou moins profonds de l’auteur. Il reste sur des écrits, des faits, est analyse cela à distance comme si cela allait de soi, comme si tout se valait. En fait, par moment on pourrait penser que ce livre a été écrit par un gentil monsieur qui a bien appris sa leçon, bien fait ses recherches, bien analysé, mais qui pour autant manque d’esprit critique, d’information et de projection. Pourtant il est évident que le droit, même si c'est le droit, ne répond pas toujours aux réalités, d'où l'intérêt d'en sortir pour le faire évoluer. Bien que dans le même temps je reconnaisse à l’auteur des raisonnements justes, et que je lui dois même un changement de vision.

Effectivement, jusqu’à aujourd’hui je pensais que la laïcité - qui n’a jamais été écrite pour lutter contre l’islamisme - ne pouvait sauver la République. S’il est évident qu’elle ne suffira pas, il est également évident qu’elle peut finalement le contrer à condition de s’en tenir au texte, et discriminer en sus et au nom de la paix les fauteurs de troubles. En d’autres termes il faudra la laïcité, plus bien d’autres choses et du courage pour retrouver la sécurité et la paix. La question de ce qui est bien ou mal ne doit plus se poser lorsque l'on est en danger.




Lien : http://encreenpapier.canalbl..
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Etre français. Les quatre piliers de la natio..

Il faudrait que ce soit redit régulièrement dans tous les médias .
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De la laïcité en France

Un petit livre qui nous explique comment s'est installé la laïcité.

Un des points essentiels est que la laïcité c'est le droit de croire à une religion, et ce, de manière indépendante, sans pression. C'est l'expression publique de sa foi, pour ce faire, l'égalité des citoyens est donc essentiel.

L'État a pour objectif d'être neutre et d'installer une séparation avec toute religion.

Étant donné le passé de la France avec l'Eglise catholique, cette séparation se fait avec difficulté. "Le clergé n'admet pas, par exemple, qu'on enseigné aux enfants que le jour de la Saint-Barthélemy fût un jour de massacre des protestants par les catholiques. "

Ensuite, la police des cultes est créé afin de limiter la révoltes du clergé, des parents et enseignants refusant que l'école devienne public.



Au fil de la lecture, on se rend bien compte que ces dernières années, l'arbitrage entre la libéré de religion et la neutralité de l'espace de l'autorité publique est compliqué et flou (travail, école, crèche, lieu de vie, etc).

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De la laïcité en France

L’auteur explique la laïcité en fonction du droit et de l’histoire.

Le livre se lit vite et bien. Il est très pédagogique sur la loi 1905, sur sa création et sur la laïcité. Il faut continuer à se battre pour préserver la laïcité à la française. Aujourd’hui, en 2022, la loi 1905 aurait un mal fou à passer.
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Georges Clemenceau : Lettres d'Amérique

Le résumé de l'éditeur est juste. Je suis en train de découvrir plusieurs aspects méconnus de l'histoire des USA après la guerre de Sécession : les difficultés pour le gouvernement fédéral d'appliquer les lois supprimant l'esclavage et de la Reconstruction ; la première procédure d'impeachment envers Andrew Johnson, vice-président ayant succédé à Lincoln après son assassinat. Certaines manœuvres opportunistes des hommes politiques républicains ou démocrates sont intemporelles.

Les articles de Clemenceau s'adressent au public de son temps (1865-1870), il n'est pas facile de suivre et de comprendre les intérêts des différents protagonistes qui ne sont plus des familiers, mise à part quelques grands personnages connus.

La curiosité, la perspicacité et les analyses de Clemenceau sont étonnantes quand on sait qu'il n'avait que 24 ans et une formation de médecin.
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Le président est-il devenu fou ?

En 1930, le diplomate William Bullitt et Sigmund Freud dressent le portrait d’un étrange président. Patrick Weil a retrouvé leur manuscrit.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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