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Critiques de Paul Bedel (13)
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Nos vaches sont jolies parce qu'elles mange..

C'est avec les mots simples mais tellement pertinents de Paul Bedel que Catherine Boivin nous livre un bout de vie et de pensées d'un paysan (au sens réel du mot : "personne qui vit à la campagne et s'occupe des travaux de la terre") du Cotentin.

C'est avec beaucoup d'intelligence, du cœur et de l'esprit, que Paul Bedel nous parle de sa vie et de ses réflexions sur le monde. Il a su garder l'authenticité et les valeurs du respect de la Nature ainsi que sa liberté par rapport à la modernisation et ce qu'elle entraine de destruction des sols, des paysages et des rapports humains.

Catherine Boivin a retranscrit les paroles de Paul Bedel telles qu'ils les a énoncées, c'est un peu "en vrac" mais les mots et les sentiments de ce Monsieur sont d'un grande profondeur.

Il est admirable d'avoir su garder foi en ses valeurs de travail et de vie alors qu'il était moqué et discrédité.

Après la médiatisation de sa biographie, dans un film documentaire et dans les livres, Paul Bedel s'est vu reconnu et soutenu par des personnes ayant la même vision de la nature et a même servi de modèle à certains jeunes. Une belle leçon de vie !

A noter : la postface de Pierre Bergounioux.
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Paroles d'un paysan

Une vraie surprise que ce livre et une heureuse surprise. Sobrement préfacé par Serge Joncour, la prose de Paul Bedel se déploie peu à peu en miroir de photos de son univers de paysan (Arthur son tracteur, la laiterie, les murets ancestraux qu'il redresse patiemment, et ses carnets épéhémérides qui attestent d'une attention permanente aux vents et à la météo du jour).

Paul Bedel, paysan de la Hague, a repris la ferme de ses parents avec ses deux soeurs, n'a jamais quitté son pays de terre et de mer, ne s'est jamais marié. Il a connu une célébrité tardive gràce à un documentaire cinéma "Paul dans sa vie" que personellement je n'ai pas vu.

Paul est parti pour l'autre monde en septembre 2018 et ce recueil de ces pensées est un hommage autant qu'un testament. Il est le fruit des années d'écriture de Paul, rassemblées avec brio par Catherine Ecole-Boivin.

La simplicité de Paul touche, son rapport à la nature et au monde aussi. Sa sagesse de paysan affleure souvent, mais plus encore c'est la poésie de son regard qui au fil des pages achève de nous transporter.

Les écrivains sont souvent des pionniers, les artistes nous rendent familiers des idées qui sont encore des bulles de l'esprit, nous poussent à franchir nos limites par leur esprit aventurier, Paul Bedel est tout l'inverse, c'est un gardien. Un gardien de la mémoire, un gardien des murs en pierre, un gardien du travail des mains. Mais c'est indéniablement un écrivain. D'abord car il a écrit toute sa vie, et d'autre part car son oeil n'est pas celui du commun. Sa voix toute en douceur nous dévoile le monde, son monde.

'Les rochers devant chez moi ne m'ont jamais trahi" écrit-il, une image que n'aurait pas renié le poète René Char. Cette parole d'un paysan nous offre quelque beau diamant brut, je vous la conseille, come un témoignage mais aussi comme une oeuvre littéraire à part entière. Paul Bedel n'est certes pas un écrivain des contrées inexplorées, mais en matière de contemplation, c'est un Maître.
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Nos vaches sont jolies parce qu'elles mange..

Voici le témoignage d'un monsieur qui a peu d'instruction au sens scolaire, mais qui a appris à vivre en adéquation avec son milieu ou plutôt qui a reçu son milieu comme un patrimoine à faire fructifier. Il est étonnant de bon sens, même si parfois, on sent que son rapport à la nature n'est pas loin d'une certaine pensée magique.

Il n'en reste pas moins un témoin qu'on aurait tord de prendre à la légère, d'un temps hélas disparu. Cela rend ce témoignage incommensurablement précieux car il contient des valeurs et des manières de faire que nous avons perdu, sans en connaitre le sens profond. Non, nos paysans d'autrefois n'avaient pas fait le lycée agricole, mais leur pratique était patinée par les siècles. Ce n'était pas des technocrates, mais ils avaient un profond respect de ce qui leur avait été transmis et de ceux qui les avaient précédés.

Ici Paul Bedel nous livre ses réflexions, un peu en vrac, mais on est réellement surpris de leur profondeur.
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Testament d'un paysan en voie de disparition

Ignorant tout de Paul Bedel, qui semble, je l'ai découvert ensuite, avoir eu son moment de gloire avec un premier livre et un film, j'ai fait deux ou trois tours sur moi-même et j'ai plongé dans la lecture.

sur le site de l' éditeur

« Paul Bedel pensait que sa vie n’avait servi à rien, puisqu’il n’a pas de descendance. Depuis quatre ans il est invité à des conférences et a accueilli plus de 7 000 visiteurs chez lui. À 79 ans ce sage nous offre son testament avec humour et clairvoyance. »

Et c'est sans doute ce qui m'a surtout plu en lui, ce bonheur qu'il a à transmettre, lui qui, après deux déconvenues sentimentales, à cause d'un certain amour de sa terre, et de la mer toute proche, si proche qu'on la voit des champs, parce qu'il y avait ses soeurs célibataires aussi, était resté avec elles, gardant les habitudes de culture apprises, sans trop de matériel, comme autrefois, y trouvant une sagesse (« Le vrai silence, comme là avec toi, ça te porte à l'apaisement de solitude, la réflexion donc. T'as la brise légère, elle te souffle sur le corps, tu entends beaucoup de choses dans l'air »), qui se disait « j'allais vieillir seul, sans même apprendre à personne mon métier. » et voilà que :

« ma descendance ce sont les gens qui viennent me dire merci, c'est une grande satisfaction, pas une fierté.

Ta fierté tu l'emmènes avec toi dans le trou, la satisfaction tu 'emmènes avec toi partout dans la vie. »

Au début, une petite gène de ne pas savoir ce qui, dans ce que je lisais, était sa voix, ses mots (malgré ses carnets qu'il évoque à la fin) et au premier chapitre je sentais que cela passait par Catherine Ecole-Boivin, qui, bien que bienveillante et familière de la région, n'est pas exactement de ce monde, assez démuni, même si les mots de patois sont repris abondamment. Mais cela s'oublie vite (et à la fin on a droit à un certain nombre de phrases recopiées des carnets)

Il y a, comme je m'y attendais, un plaidoyer pour ses méthodes (dont je ne suis pas certaine qu'elles puissent être totalement reprise par des jeunes soucieux de payer leur terre et de sortir d'une médiocrité assumée) - refusant de se voir comme « écolo » mais l'étant parfaitement - sans doctrine, avec de belles phrases, la dureté du travail, mais un plaisir presque sensuel.

« Un grain nature sous la dent ça ramollit comme un bonbon ; un grain de l'INRA ça te casse une dent !»

« Si tu abîmes une poignée de terre, c'est comme une cicatrice, tu t'en sors mais ça prend des années pour réparer ».

« Le fumier, tu sais qu'il est bon tellement il sent bon sur tes mains, tu en mangerais mais personne ne viendra te le voler, c'est pratique ».

alors si : « J'suis resté à la traîne du progrès ça pesait lourd parfois » il y a la fierté d'être reconnu et de recevoir des classes et de transmettre.

« Je serais juste content qu'ici des jeunes continuent à cultiver les cailloux ».

Il y a aussi l'habitude de tout faire soi-même, y compris une barrateuse à partir d'un moteur récupéré, parce qu'en vieillissant on n'est plus capable de battre le beurre aussi longtemps et régulièrement qu'il le faudrait.

Et puis il y a, et j'y ai trouvé autant de plaisir que lui, qui le raconte pendant un premier tiers du livre, la mer qui est là à côté et vers laquelle il s'évade pour la pêche à la main, au casier, à la ligne, et ses endroits cachés qu'il tient de son oncle, et « manger la mer », les homards, avec leurs petites pattes et le « goût très prononcé du fond de l'eau,"les poissons, (et les femmes s'occupent des crevettes). Et puis c'est bien puisque « les vents bons pour la terre ne sont pas bons pour la mer » et le contraire.

Et la mer, ses jeux sur les rochers, la pêche la nuit sont si bien dits que j'en étais heureuse avec lui et que c'est pour ces pages que pour moi le livre mérite d'être lu.
Lien : http://brigetoun.blogspot.com
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Paroles d'un paysan

Ce livre est une petite merveille d'humanité, de délicatesse, d'authenticité, de poésie et de bon sens paysan, une expression trop souvent employée péjorativement. Un témoignage joliment illustré de photos, et des propos de Paul Bedel, qui pourraient passer pour des maximes !

Un bel album pour les amoureux de la nature et les nostalgiques d'un temps que les moins de vingt ans...
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Testament d'un paysan en voie de disparition

En regardant la couverture du livre, j'ai l'impression de voir mon grand-père.

Paul raconte sa vie de modeste paysan, au sens noble du terme. Il parle très bien de "sa " terre, qu'il préserve pour ceux qui arriveront après lui.

C'est un sage. Il incarne le bon sens, le développement durable, le respect de l'environnement.

C'est un ambassadeur de son pays qui est le bout du Cotentin.

Lorsque j'ai terminé ce livre, j'ai eu envie de rencontrer ce bonhomme. En allant sur le net, je me suis aperçu que beaucoup d'autres avant moi avaient eu la même envie.
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Testament d'un paysan en voie de disparition

Paul Bedel, soixante seize ans, paysan depuis toujours dans le Cotentin qu'il n'a jamais quitté. Agriculteur, éleveur et même pêcheur, l'homme nous raconte ses souvenirs se sentant peu concerné par le monde d'aujourd'hui et cette société de consommation qu'il a du mal à comprendre.

Un peu déçue par cet ouvrage où l'aspect un peu thématique m'a gêné et m'a freiné dans ma lecture. Les souvenirs sont plus ou moins rangés et de ce fait, j'ai ressenti parfois un effet de liste. Cependant, il y a des réflexions intéressantes sur le sens de la vie.
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Testament d'un paysan en voie de disparition

Un livre de sagesse paysanne proche de la nature et des plaisirs simples, amoureux de sa terre et de la pêche en bord de mer. Un roman du terroir et des plaisirs authentiques de la nourriture bio sans pesticide et fier de ses vaches qui mangent des fleurs il nous livre plein de justes réflexions sur la vie
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Testament d'un paysan en voie de disparition

Un roman du terroir, tout en nature. Paul relate sa vie, simplement, naturellement, avec ses habitudes, ses anecdotes et ses recettes. On aime car cela nous ramène à la nature. Il nous rappelle simplement que le naturel est ce qu'il y a de mieux pour vivre.


Lien : http://carnetslecturesophie7..
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Testament d'un paysan en voie de disparition

Paul Bedel est de la génération de mes grands-parents, paysans eux-aussi. Cette génération, qui gamin, a connu l'atrocité de la guerre et l'occupation de leur maison par l'envahisseur. Je suis assez nostalgique de cette époque, que je n'ai pas connue évidemment, mais qui m'a été contée par mes grands-parents, que j'ai eu la chance de connaître longtemps... Pas de la guerre évidemment - personne n'aimerait connaître ça - mais de ce temps où on aimait sa terre, où on aimait ses bêtes, où la famille était un véritable clan, où l'argent ne représentait pas tant ... Le travail de la terre, j'y ai participé petite, traire les vaches aussi ... Forcément ce témoignage me touche. J'apprécie la mentalité de ces gens, le bon sens, la sagesse. C'est fou comme en une centaine d'année l'agriculture a profondément été bouleversée, et pas vraiment dans le bon sens. La modernité, le toujours plus, n'est pas toujours pour notre bien.



Bref, Paul nous raconte ici sa vie, son travail de la terre et de la mer. Son témoignage est finalement parfois assez technique quand on n'y connait rien à la culture, à la pêche ou à la campagne. C'est un témoignage qui devrait compter, que les futurs agriculteurs devraient lire et réfléchir quant à leurs aspirations, à la vie qu'ils choisissent et à la terre qu'ils légueront ensuite à nos enfants ...
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Testament d'un paysan en voie de disparition

Un homme qui nous raconte sa vie de labeur.Malgré les difficultés il n'a pas abandonné ses valeurs.Ce livre est un hommage au monde rural.
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Testament d'un paysan en voie de disparition

Paul Bedel est paysan à La Hague, au bout du Cotentin. Paysan à l'ancienne. Il n'a jamais utilisé d'engrais chimiques (sauf une année mais il l'a regretté par la suite), a toujours son vieux tracteur et est heureux. A 79 ans, il raconte dans ce livre des morceaux de sa vie, sa conception de l'agriculture, ses vaches, son amour de la terre et de la nature.

Sur un ton direct et plein d'humanité, il explique ses choix. Il a renoncé à se marier pour ne pas quitter sa terre et tenir la promesse faite à son père, prendre ses mains et marcher sur ses pas, pour reprendre l'exploitation. Il raconte la pêche à pied, la culture des champs, ses vaches et le beurre fabriqué par ses deux soeurs. Il dénonce aussi la course au profit qui détruit la terre, par l'utilisation des engrais et autres pesticides. S'il reconnaît qu'il est resté trop en arrière, il dit que le monde est allé trop loin et trop vite en avant.

Il insiste également sur l'importance de la transmission, du savoir venant des ancêtres. Lui qui n'a pas de descendance pour reprendre après lui, il reçoit de nombreux jeunes, élèves agriculteurs, pour leur expliquer sa vie et son métier à l'ancienne.

Je ne connaissais pas du tout Paul Bedel avant de lire ce livre. Il avait déjà fait l'objet d'un livre et d'un film documentaire.

Même si certains chapitres sont un peu techniques (sur la pêche à pied, la culture des pommes de terre), j'ai beaucoup aimé ce livre. Paul se livre avec franchise, humour et humilité. Sans jamais être moralisateur, il est toutefois plein de bon sens. Cela fait du bien de voir que l'on peut vivre heureux avec peu de choses, en respectant les autres et la nature.
Lien : http://carnets.over-blog.fr/
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Testament d'un paysan en voie de disparition

Un drôle de bonhomme bien drôle qui voit la vie sous un angle plutôt drôle...

On le lit comme s'il nous racontait toute cette vie en confidences, c'est assez surprenant et insolite. Il me fait vraiment rire, on l'imagine devant son poêle à charbon, avec toute son authenticité si touchante. Il observe la nature et vit au gré des vents, des marées.

Catherine École-Boivin nous raconte si bien la Hague à travers ce brave Paul, homme vrai qui aime la vie comme on la connaît si peu aujourd'hui. On s'amuse drôlement à lire cette histoire et on l'imagine nous envoyer (avec l'accent) : "Ch'est ben vrai t'y".
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