AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Paul Greveillac (134)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Art Nouveau

En 1896, le jeune Autrichien Lajos Ligeti, passionné d’architecture, quitte la majestueuse Vienne pour la bouillonnante Budapest, alors en pleine fièvre bâtisseuse. Apprenti au sein d’un grand cabinet d’architectes, il découvre les réalités du métier : la difficulté de séduire commanditaires et maîtres d’oeuvre, les rivalités et les manœuvres déloyales des concurrents, la nécessité de louvoyer et de pactiser avec les puissants … Il lui faudra des trésors de détermination pour percer et imposer son style, au cours d’une carrière qui lui fera connaître grandeur et décadence.





Classique et soigné, le récit ressuscite de façon vivante et crédible l’atmosphère optimiste et insouciante de la Belle Epoque, ces quatre décennies de paix qui ont favorisé la croissance économique et d’extraordinaires progrès techniques. Vienne, alors considérée comme l’une des plus splendides capitales d’Europe, affirme son prestige au travers d’une architecture devenue reine des arts, réinventée dans de nouveaux développements décoratifs en rupture avec l’académisme. Budapest, la seconde capitale dédaignée de l’Empire austro-hongrois, ville en profonde transformation, cherche à renforcer son identité nationale, et trouve également dans l’Art Nouveau un symbole de son affirmation et de son émancipation.





Dans cet âge d’or où se multiplient les grands chantiers publics, de nombreux architectes autrichiens et hongrois acquièrent une renommée internationale. Au milieu de ces personnages réels, l’auteur a imaginé l’apprentissage d’un jeune homme passionné et idéaliste, qui va tout sacrifier à son art. Et c’est presque dommage, tant la restitution soignée du cadre historique et le récit aux allures de biographie appelaient à la résurrection d’un de ces hommes aujourd’hui presque oubliés, plutôt qu’à l’invention romanesque d’un héros au final bien moins crédible et consistant que le riche univers pour lui si précisément recréé. Lajos Ligeti, peint dans son unique obsession professionnelle, manque globalement d’âme et d’émotions pour réellement s’incarner et convaincre.





Au bémol près de son personnage central un peu trop monolithique pour être à la hauteur du reste du roman, Art Nouveau restitue, avec force détails fascinants, un moment particulier de l’Histoire qui permit, en Europe Centrale bien plus qu’ailleurs, le bref fleurissement d’un art moderne et réformateur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          792
Art Nouveau

Allez, je vais le dire d'entrée de jeu, ce roman est une surprise. La quatrième de couverture m'a interpellé lors d'un passage en librairie notamment en raison de son thème principal qui porte sur l'architecture, thème finalement assez peu courant en littérature, du moins pas en tant que thème principal.



Paul Greveillac invite le lecteur à suivre les traces de Lajos Ligeti. Ce jeune homme qui habite Vienne est poussé par ses parents à reprendre la pharmacie familiale. Pourtant, son choix va être radicalement différent puisqu'il va décider de quitter Vienne pour Budapest afin de faire carrière en tant qu'architecte.



La carrière du jeune architecte va connaître des hauts et des bas. La construction du roman va suivre cette courbe et chaque partie va donc se rattacher à une phase de sa carrière. L'arrivée à Budapest, les débuts difficiles, le succès, le déclin... Je n'en dit pas plus pour ne pas dévoiler des éléments majeurs de l'intrigue.



J'avoue avoir eu un peu peur au début en me disant qu'un roman sur un thème aussi "spécialisé" pouvait vite devenir laborieux pour le lecteur. J'imaginais alors de nombreux développements très techniques sur l'architecture de certains bâtiments et sur l'histoire de l'architecture. Pas du tout, l'auteur arrive à doser subtilement son roman et il ne m'a jamais perdu au fil du récit. Ca parle évidemment de points un peu techniques par moment mais toujours d'une manière extrêmement pédagogique et il faut dire aussi que le style d'écriture agréable de l'auteur parvient à fluidifier tout ça.



L'architecture est bien évidement au centre du récit mais pas seulement. Le jeune personnage principal est juif et le sujet de l'antisémitisme est abordé tout au long du roman. Le contexte politique n'est pas non plus mis de côté dans cette histoire qui se déroule en plein dans la période de l'Empire Austro-Hongrois avec une montée nationaliste qui se fait sentir année après année puis la survenue des conflits mondiaux...



L'ensemble est vraiment intéressant à suivre. En tout cas, ça a fait mouche de mon côté et j'ai même été surpris d'accrocher aussi facilement à ce roman. La belle plume de l'auteur n'y est pas pour rien et bien que cela soit parfois un peu distant vis à vis des personnages, j'ai réussi à me mettre dans la peau des protagonistes. Certains passages sont un peu plus arides mais l'ensemble est bien sympa. Evidement, le côté romanesque est bien présent et au-delà du contexte historique et de l'architecture, on retrouve aussi les éléments classiques de la vie du personnage principal qui va trouver l'amour et fonder une famille. L'évolution des relations entre les personnages que cela soit entre le personnage principal et sa famille ou bien avec ses associés est vraiment bien mise en avant et on voit bien la progression des différents personnages au fur et à mesure de l'avancée du récit.



Au final, c'est donc un roman au thème original qui ne tombe pas dans le piège du cours magistral. C'est vraiment bien écrit et tous les ingrédients sont là pour en faire une lecture très romanesque et captivante. Un roman qui sort un peu de l'ordinaire et des thèmes lus et relus, ça fait du bien. La belle plume de Paul Greveillac renforce le plaisir de lecture. Une petite découverte de cette rentrée littéraire 2020 que je recommande.
Commenter  J’apprécie          50
Art Nouveau

Il y a deux ans, le jeune écrivain avait échoué à deux voix près sur la dernière marche du prix Goncourt, attribué à Nicolas Mathieu. Il revient aujourd'hui avec une fresque retraçant la naissance du XXe siècle dans la Mitteleuropa, à travers son architecture et le courant de l'Art nouveau.




Lien : https://www.francetvinfo.fr/..
Commenter  J’apprécie          10
Art Nouveau

Court avis pour une lecture qui a traîné en longueur....

Je me suis ennuyée trop vite à lire ce roman, dommage l'idée était bonne, art nouveau et Hongrie, jeune homme pauvre et ambition, des personnages intéressants.... Alors ?



Il manque l'étincelle, la vie, la passion.

L'écriture est si contrôlée que ça se sent à chaque ligne, ça me gêne beaucoup, je n'aime pas le ressentir, j'aime lorsque cela coule comme un torrent de montagne, et là l'intrigue... Traine poussivement...



Vraiment, c'est dommage, il y avait un bon sujet mais ça manquait de ce qui peut me faire vibrer, tout était trop terne et gris.

Rdv manqué.
Commenter  J’apprécie          98
Art Nouveau

La vie de Lajos Ligeti (rien à voir avec l’orientaliste et philologue hongrois de la même époque), architecte juif originaire de Vienne, sert ici de trame à l’auteur pour évoquer l’avènement puis le règne de l’art nouveau hongrois au début du vingtième siècle. Je dois avouer que l’histoire ne m´a pas spécialement intéressée, et que sans goût spécifique pour l’architecture j’ai globalement eu le sentiment de « passer à côté » de l’ouvrage, au demeurant fort documenté. Les qualités narratives sont évidentes et l’Histoire de l’Autriche—Hongrie, avec la montée des nationalismes et la présence constante de l’antisémitisme n’est pas sans rappeler l’époque actuelle. Du même auteur, j’avais beaucoup plus apprécié en 2018 la formidable fresque « Maîtres et esclaves » mettant en scène un paysan du Sichuan devenant peintre de propagande durant la révolution culturelle chinoise...
Commenter  J’apprécie          00
Art Nouveau

Pour l’Art nouveau, il y eut Gaudi à Barcelone, Horta à Bruxelles, Guimard à Paris, Otto Wagner à Vienne. Et à Budapest ? Pas sûr que le nom de Odön Lechner soit bien connu. Paul Gréveillac y pallie.

Car, Paul Gréveillac décide avec son roman Art nouveau de raconter ce mouvement appelé La Sécession hongroise en inventant un personnage fictif, Lajos Ligeti pour approcher une époque avec ses Maîtres architectes ainsi que leurs collaborateurs, mais aussi avec des musiciens et des peintres.

Lajos Ligeti est un juif viennois, apprenti architecte de vingt ans, fils unique d’une famille aisée, parlant plusieurs langues, ambitieux et créatif. L’empire Austro-Hongrois, qui existe de 1867 jusqu’au milieu de la première guerre mondiale, accepte de partager le pouvoir avec La Hongrie.

Alors Lajos Ligeti débarque à Budapest, unifiée depuis 1873 en réunissant Buda, alors capitale, à Pest et Obuda, pour participer à sa construction en rêvant aussi de rebâtir toute l’Europe. Car, les investisseurs souhaitent faire de Budapest la réplique hongroise de sa rivale Vienne. Otto Wagner vient de publier son nouveau traité d’architecture nouvelle.

L’histoire commence au moment où, en 1899, un concours d’architecture est organisé pour la reconstruction du Centre de Géologie royale dont on va fêter le trentenaire. Odön Lechner et son cabinet auquel participe l’apprenti décide de présenter un projet.

Le style est travaillé de façon classique. Les phrases sont bien construites mais je me suis un peu perdue dans cette époque foisonnante et cette ville qui ne cesse de se construire. Autant dire qu’au fil de la lecture, j’ai cherché à faire correspondre les descriptions de Paul Gréveillac à la réalité des bâtiments que pour certains, j’ai cherché sans succès.

Par contre, l’auteur décrit très bien cet Art Nouveau avec sa douceur de vivre, ses formes rondes et féminines, sa sensualité qui transparait dans la pierre et les nouveaux matériaux découverts qui seront utilisés après pour la reconstruction d’après guerres.

Paul Gréveillac décrit un architecte sûr de son pouvoir de création qui va déjouer les guerres de pouvoir pour imposer son art. Art nouveau embarque son lecteur au cœur d’une ville d’Europe qui construit un monde doux et créatif qui va disparaitre avec les années noires.

https://vagabondageautourdesoi.com/2020/10/17/paul-greveillac-art-nouveau/
Lien : https://vagabondageautourdes..
Commenter  J’apprécie          80
Art Nouveau

C’est franchement mauvais, donc inutile d’en dire plus ! Fort dommage, car il y avait la matière !
Commenter  J’apprécie          10
Art Nouveau

°°° Rentrée littéraire 2020 #23 °°°



Les premières pages m’ont happée d’emblée tant j’ai été sous le charme de l’écriture superbe de Paul Greveillac, à la fois classique par sa structure et ses procédés, que moderne par son travail sur la ponctuation et le rythme. L’auteur prend tout son temps pour installer minutieusement son récit, cadre et personnages, ce qui immerge aisément le lecteur dans la Budapest de la fin du XIXème siècle.



Ce roman ample et riche retrace le destin de Lajos Ligeti, jeune juif viennois, apprenti architecte, débarquant à Budapest chez un vieil oncle misérable, plein de rêves, d’ambition et d’audace, lui qui a osé fuir le confort de la pharmacie familiale pour imposer ses projets architecturaux visionnaires, sans contact ni argent. Assez rapidement, on pense fort à Balzac ou Maupassant dans la façon remarquable qu’à l’auteur de raconter le destin de ce jeune ambitieux avec force de détails, de reconstitutions urbaines ou de descriptions physiques et morales aiguisées. Espoirs, ascension, gloire, déchéance, on devine assez vite le schéma classique que suivra son personnage.



Malgré ces grandes qualités, j’ai cependant été moins enthousiasmée par la deuxième partie du livre, lorsque Lajos Ligeti a fait sa place dans un cabinet d’architecte en vue, comme si les chapitres perdaient en richesse romanesque une fois les présentations faites. Peut-être que les longues descriptions architecturales ainsi que les enjeux autour des concours urbanistes m’ont un peu assoupie, même si les personnages sont au prise avec des sentiments forts de jalousie, rivalité et orgueil. Je me suis ennuyée. Peut-être également que j’aurais aimé que l’arrière-plan historique passionnant d’un empire austro-hongrois sur la fin, avec son pluralisme ethnique et la montée de l’antisémitisme soit plus approfondi.



Il m’a manqué assurément de vibrer, l’émotion n’a jamais vraiment jailli lors de cette lecture, ou trop peu, par exemple lorsque est évoqué l’oncle serrurier chez qui Lajos vivra les premières années : sa tristesse, son fatalisme, son amour intérieur pour son neveu en font un superbe personnage, à la père Goriot.



Il n’empêche que ce roman parle juste et intelligent lorsqu’il explore la question de l’art comme représentation de la société, mettant en avant l’opposition frontale et douloureuse entre le temps long de transformation d’une société hongroise marquée par l’inertie et l’instantanéité de la pensée fulgurante de l’artiste impatient, ici l’architecte, qui doit accepter d’être d’abord un sujet avant de devenir un acteur. Cette tension fondamentale et quasi philosophique transparait de façon limpide sous la plume de Paul Greveillac.



Lu dans le cadre des Explorateurs de la rentrée 2020 Lecteurs.com

Commenter  J’apprécie          10411
Maîtres et Esclaves

Ce livre nous convie à une plongée terrifiante dans la Chine de la Révolution culturelle, une période de "révolution permanente" où les chefs de comité sont un jour portés aux nues et le lendemain traînés dans la boue, et les petites gens à la campagne doivent être prêts à tout pour simplement survivre à l'arbitraire, aux exécutions sommaires et à la famine.Tout le pays subit les errements de l'administration centrale et la politique du grand timonier. Et la peur, la peur à tous les étages, la peur de se faire stigmatiser et de tomber en disgrâce.



Et le pire c’est qu'elle marche cette politique d’endoctrinement forcé.



Un livre oppressant à l'image de cette grande prison à ciel ouvert qu'est devenue la Chine, façonnée par Mao et ses successeurs. Un livre étouffant, une grande litanie monotone triste et terrifiante.
Commenter  J’apprécie          30
Art Nouveau

Un roman sur Budapest, le début du vingtième siècle et l'architecture. Paul G. fait preuve d'une belle connaissance de l'histoire de l'architecture et nous régale d'une jolie plume. Une jolie lecture.
Commenter  J’apprécie          10
Art Nouveau

Paul Greveillac nous offre un nouveau roman dans la lignée des Ames Rouges et de Maitres et Esclaves. C'est désormais en Mitteleuropa que l'auteur nous invite à vivre les transformations historiques, politiques et artistiques à travers la carrière d'un jeune architecte.



Phrases ciselées, ellipses fréquentes, commentaires ironiques du narrateur, on sent que le style de l'auteur a évolué. On retrouve cependant toujours cette sensibilité pour l'art, une relation pudique avec ses personnages et une capacité à donner vie à l'Histoire.



Très bon roman de cette rentrée littéraire !
Commenter  J’apprécie          00
Art Nouveau

Mon coeur s’est tout d’abord emballé. Un jeune architecte viennois, Lajos Ligeti, débarque à Budapest à la fin du XIXe siècle pour faire un apprentissage chez Ödön Lechner, grand maître hongrois de l’Art Nouveau. Grande admiratrice de l’architecture à partir de cette époque-là, il était pour moi ce roman.

🔥

Suivant notre jeune héros, nous partons à la découverte de la Budapest de ce tournant de siècle, siège d’une importante communauté juive, pas toujours très bien acceptée. Et surtout capitale s’ouvrant à de nombreux grands chantiers architecturaux.



S’il peine à percer, Ligeti parvient toutefois à faire sa place au sein de ce milieu ô combien concurrentiel. « C’était ici, à l’endroit même où il se tenait, que les temps modernes s’épanouissaient. Que le siècle à venir, déjà, germait. »



De quoi nourrir les ambitions du jeune homme, qui ne veut rien de moins que « construire le monde », « de son langage géométrique, utile, un brin futuriste »…



La première partie, rythmée, descriptive et évoquant beaucoup l’architecture, cet Art Nouveau, qui deviendra la signature de la capitale hongroise, est des plus agréables à lire. Mais cet enthousiasme s’est largement modéré sur toute la seconde partie. L’intrigue se traîne, les descriptions se font plus poussives, parfois même fort maladroites (« Il sentit alors ses yeux s’enfoncer dans leurs arcades comme des bernard-l’hermite craintifs » ?!). Le charme n’opère plus du tout.

🌩

Petit regain de vitalité sur la dernière partie où l’on affronte avec Lajos déconvenues et chute. Mais on referme le livre avec un petit goût d'inaccompli.

🖋

Si le cadre et l’époque historique m’ont particulièrement intéressée, je suis restée un peu plus sceptique à certains moments sur l’écriture de Greveillac, que l’on m’avait vantée. Par ailleurs, le travail sur la psychologie du personnage principal m’a semblé plus superficiel que celui réservé à certains autres personnages de cet Art Nouveau, comme l’oncle de Lajos ou bien son associé Barnabás par exemple. Il fallait bien caser une femme dans l’histoire, place de choix attribuée à celle qui deviendra l’épouse de l’architecte.

Mais qu’apporte réellement cette histoire d’amour aussitôt commencée, aussitôt terne et dépassée ?



J’aurais peut-être aimé que l’on aille plus loin dans l’exploration historique, sur la montée du nationalisme. De même l'aspect "technique" aurait pu gagner en profondeur peut-être. Car rien de plus beaux que ces moments où l’auteur parle architecture à mon humble avis.



Vous l’avez compris, je ne ressors pas franchement convaincue : si le postulat de départ était très bon, il manque des tas de petites choses pour totalement apprécier le roman. Qui n’en demeure pas moins une oeuvre qui se lit facilement et sans désagrément.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30
Art Nouveau

Art nouveau m'a touchée au coeur. Étrange destin que celui de Lajos Ligeti, habité par un idéal au point d'en devenir étranger à lui-même et à ses proches. Au point d'en perdre sa légitimité. Lajos Ligeti ou le "magnificent loser". Quant au style, élégant mâtiné de gouaille, il est la signature de Paul Greveillac. A lire absolument.
Commenter  J’apprécie          00
Art Nouveau

REVER ET BATIR

1896- Lajos Ligeti jeune architecte débutant d'origine juive, quitte la flamboyante Vienne pour déployer son talent à Budapest, ville en plein essor au cœur d'une Europe en paix, où tout semble possible.

Lajos a 20 ans, il est ambitieux et rêve de conquérir la ville, de faire de Budapest la plus belle, la plus dynamique et la plus prestigieuse. Les architectes ne manquent pas, les idées et les projets non plus, certains réalisables et fonctionnels, d'autres esthétiques et parfois pharaoniques. Alors il faut faire sa place, surtout quand on est un idéaliste visionnaire comme Lajos, avide de créativité, véritable artiste inspiré à la recherche d'une perfection architecturale innovante.

Dans ce milieu comme dans tant d'autres, la concurrence est accrue et incessante, chacun jalouse la réussite de l'autre, chacun a les dents longues et acérées, tous les coups sont permis.



Pour être honnête j'ai mis du temps pour véritablement entrer dans ce roman, me sentir dans Budapest aux côtés de Lajos. Cependant, même si on peut trouver quelques longueurs dans ce roman, il a toutes les qualités d'un roman d'apprentissage passionnant et rebondissant, historiquement remarquable d'informations, aidé par des passages descriptifs beaux et élégants, car sensoriels et poétiques. Et ce qui m'a particulièrement aidée à finalement adhérer à ce roman, c'est Lajos, cet être passionné, refusant d'abdiquer face à l'adversité et la difficulté, archétype d'une jeunesse affamée de réussite, animée par la passion et l'envie, refusant l'échec. Une jeunesse orgueilleuse n'ayant rien rien à perdre et tout à gagner, et qui cherche coûte que coûte à ne jamais laisser s'échapper ses rêves.



Alors, oui, malgré quelques inquiétudes pendant ma lecture, j'ai aimé accompagner Lajos Ligeti de 1896 à 1914 sur le chemin sinueux et accidenté de l'Art Nouveau.

Commenter  J’apprécie          30
Art Nouveau

La frustration de l’architecte.

Ancien traumatisé du rapporteur, perforateur en série de papier millimétré, lanceur de compas repenti, j’ai néanmoins accepté de lire ce roman de bâtisseur pour une masse critique. Merci à Babelio pour cette thérapie.

Des plans plein la tête, crac du croquis, Lajos Ligeti, jeune édificateur viennois, s’installe à Budapest à la fin du 19 ème siècle pour donner corps à ses visions monumentales. Passer du coup de crayon au coup de truelle.

La ville est en chantier, son apprentissage, aussi. Il intègre un cabinet dirigé par deux personnages qui rejoignent ici la fiction après avoir fréquenté la réalité. Il s’agit de l'architecte célèbre Ödon Lechner, génie à l’origine du style national hongrois qui associa l’Art Nouveau à des techniques Magyares et de son associé, Gyula Partos, autre pionnier du style « Sécession Hongroise » de l’époque. C’était le paragraphe Wikipédia, trousse de l’architecte de ces mots dont les seules constructions notables furent d’éphémères cabanes buissonnières dans ses jeunes années. Créateur incompris.

Trop indépendant pour s’encombrer de pygmalions, Lajos Ligeti découvre que la réussite ne passe pas uniquement par la planche à dessin. Il doit apprendre à louvoyer, séduire des promoteurs, convaincre les donneurs d’ordre, pactiser avec des financiers. La concurrence est féroce, les déconvenues sont la règle, les projets qui se concrétisent l’exception.

Lajos Ligeti va connaître le succès et l’échec, l’amour et la solitude, la reconnaissance et la déchéance, dans une Europe qui prépare le pire. Son obsession de bâtisseur le rend aveugle au frimas de sa vie et de l’histoire. Un comble pour un visionnaire.

Paul Greveillac dresse un portrait très intéressant de cette époque de transition faite d’imagination et d'audace. Il va mettre sur la route de son héros le compositeur Bartok et le peintre Schiele, dans des rencontres trop fugaces, mais aussi des escrocs, des industriels et des inventeurs. La grande guerre signera hélas la fin des géniales fantaisies de l’Art Nouveau.

La prose de l’auteur est très soignée, d’une rare élégance mais je n’ai hélas pas réussi à m’attacher au personnage, à ressentir pour lui une quelconque empathie. Difficile de se laisser subjuguer par un roman quand le sort du héros indiffère. Impossible de le plaindre quand le mauvais sort s’acharne. J'ai ressenti plus d'émotions pour les autres personnages, moins présents mais plus carnés.

Obnubilé par son travail, le héros souffre d’une carence d’humanité. Il délaisse une épouse qui fut sa muse, se préoccupe peu de son enfant, s'éloigne de ses parents, néglige l’amitié et les avis de son associé et maître d’œuvre. Lajos n'est porté que par son œuvre et la trace qu’il souhaite laisser au monde. Seules ses frustrations et son ambition portent son sang à ébullition.

J’ai donc vécu ce roman comme un tableau doté d'un joli cadre et de beaux paysages mais dont le personnage central aurait été peint sans visage. Une nature un peu trop morte pour moi.

Commenter  J’apprécie          800
Art Nouveau

Budapest, tout début du XXième siècle, avant même que n’éclate la Première Guerre mondiale. La ville est transformée en un immense chantier, pour se moderniser et tenter de rivaliser avec sa grande sœur de l’empire Austro-hongrois, Vienne.

C’est de Vienne justement que débarque un jour Lajos Ligeti, tout jeune architecte, bien décidé à travailler aux côtés des plus grands, puis à marquer de son empreinte l’architecture hongroise et européenne.

J’avais beaucoup d’attentes suite à la lecture du précède roman de Paul Greveillac, «Maîtres et esclaves », qui avait été un véritable coup de cœur.

L’écriture de Paul Greveillac permet une fois encore une immédiate et totale immersion dans le Budapest de cette époque. La part belle est faite aux détails, et aux descriptions très visuelles, sensorielles même.

L’ambiance est celle d’une ville en pleine effervescence où les cabinets d’architecture se disputent la réalisation de bâtiments immenses, prestigieux, d’églises, de ministères. La concurrence est rude, il faut être le plus créatif possible, faire avec les progrès techniques de l’époque que sont entre autres l’électricité et le béton armé.

L’art nouveau est à son apogée, il «s’épanouit dans une débauche de sensualité et de vie ».

On suit la carrière de Lajos sur une petite vingtaine d’années. Ses échecs, ses succès, les alliances qu’il noue, les réalisations qui le font accéder au cercle restreint des architectes de talent.

Si toute la partie historique m’a énormément plu, j’ai regretté de ne pas trouver plus de consistance, de profondeur au personnage de Lajos, je ne l’ai pas compris et lui ai préféré d’autres personnages secondaires comme celui de son associé par exemple. J’ai également trouvé qu’il y avait quelques longueurs dans la deuxième partie du roman. La toute fin ne manque toutefois pas de ressort romanesque.

Un avis en demi teinte donc mais pour qui aime l’architecture et l’histoire, je recommande la lecture de ce roman.



Commenter  J’apprécie          70
Art Nouveau

Je guettais avec impatience le nouveau roman de Paul Greveillac. Il avait mis la barre très haut avec son précédent roman, Maîtres et esclaves, mais Art Nouveau est tout aussi remarquable. La période et la thématique explorées ici m’étaient moins familières et j’étais donc ravie de me plonger avec curiosité dans ce microcosme des architectes hongrois du début du siècle.

Les bâtiments décrits par la plume de Greveillac s’animent pour devenir des personnages à part entière.

Lajos Ligeti, à l’instar de Tian Kewei, est un personnage complexe, qui tantôt nous épate, tantôt nous agace mais dont le destin nous touche profondément.

Paul Greveillac nous offre ici des pages d’une très poésie, une écriture sublime, un regard amoureux sur l’architecture.

A lire !

Commenter  J’apprécie          60
Art Nouveau

Lajos Ligeti, jeune juif viennois d’origine hongroise, débarque à Budapest en 1896. Ambitieux, il rêve de trouver sa place parmi les architectes les plus novateurs et c’est dans la capitale hongroise qu’il désire ardemment travailler. C’est là que, selon lui, tout se passe en matière d’architecture tant les chantiers d’envergure sont nombreux. Faisant preuve d’une obstination forcenée, il arrive à se faire embaucher dans un des meilleurs cabinets et à apprendre le métier. Il vole ensuite de ses propres ailes avec le soutien de son associé et maitre d’oeuvre Barnabas Kocsis. Celui-ci, plus pragmatique et réaliste, l’aide à se faire une place au soleil. A eux deux, ils vont décrocher d’importants contrats, gagner de prestigieux concours. Et c’est la belle et audacieuse Katarzyna dont il tombe éperdument amoureux qui lui donnera le coup de pouce déterminant pour entamer son ascension.

Malheureusement pour lui, Lajos Ligeti est habité au-delà du raisonnable par ses aspirations créatrices, et finit par se brûler les ailes malgré la fulgurance de ses idées.

Je referme ce livre avec des sentiments contradictoires faits d’admiration pour un auteur au réel talent mais aussi d’un furieux agacement car son style m’a souvent gâché le plaisir de la lecture. En effet, Art Nouveau est un roman passionnant tant il restitue avec maestria le foisonnement créatif de Budapest à l’aube du XXème siècle et la concurrence acharnée que se livrent les cabinets d’architecture, tant le personnage de Lajos Ligeti est merveilleusement dessiné de même que tous les seconds rôles, tant le récit est admirablement mené. Mais, il y a un grand « mais » car le style adopté par Paul Greveillac avec sa surabondance de métaphores m’a déplu au plus haut point. Peut-être l’auteur a-t-il voulu accorder le foisonnement de son écriture à celle de l’époque qu’il décrit ? Ça m’intéresserait de le savoir. Mais j’avoue n’avoir rien compris à certaines phrases et j’ai dû régulièrement relire des passages tant je me perdais dans leur formulation tortueuse. Il faut croire que je ne suis absolument pas sensible à cette façon d’écrire.
Commenter  J’apprécie          33
Art Nouveau

Dans ce roman ambitieux, l’auteur nous plonge dans la Budapest de la fin du XIXe siècle, une ville en pleine effervescence, une ville en reconstruction. D’où la venue de très nombreux architectes et notamment du jeune viennois Lajos Ligeti dont les déambulations artistiques nous font découvrir des personnalités hautes en couleurs.

Roman très documenté, immersif et très plaisant.
Commenter  J’apprécie          00
Art Nouveau

D'une écriture ciselée et poétique, Paul Greveillac dépeint l'Europe de la fin du XIXème siècle dont l'Histoire se déroule en filigrane, bâtie par les péripéties de Lajos Ligeti, architecte de son état qui a pour ambition de "construire le continent". Des mots de l'auteur naissent des façades, percent des toits, éclosent des motifs - plus assurée que jamais, sa plume emporte ailleurs (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/08/19/art-nouveau-paul-greveillac/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          100




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Paul Greveillac (465)Voir plus

Quiz Voir plus

Sur la piste des homonymes

pioche et veste

brouette
manche
poche
truelle

13 questions
278 lecteurs ont répondu
Thèmes : lexique , homonymeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}