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Critiques de Paul Greveillac (134)
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Art Nouveau

La vie de Lajos Ligeti (rien à voir avec l’orientaliste et philologue hongrois de la même époque), architecte juif originaire de Vienne, sert ici de trame à l’auteur pour évoquer l’avènement puis le règne de l’art nouveau hongrois au début du vingtième siècle. Je dois avouer que l’histoire ne m´a pas spécialement intéressée, et que sans goût spécifique pour l’architecture j’ai globalement eu le sentiment de « passer à côté » de l’ouvrage, au demeurant fort documenté. Les qualités narratives sont évidentes et l’Histoire de l’Autriche—Hongrie, avec la montée des nationalismes et la présence constante de l’antisémitisme n’est pas sans rappeler l’époque actuelle. Du même auteur, j’avais beaucoup plus apprécié en 2018 la formidable fresque « Maîtres et esclaves » mettant en scène un paysan du Sichuan devenant peintre de propagande durant la révolution culturelle chinoise...
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Art Nouveau

L'histoire se déroule en 1896, à Budapest. Lajos Ligeti, jeune architecte quitte sa ville de Vienne dans l'espoir de faire fortune dans cette ville de Budapest où il y a moins de concurrence dans son domaine de prédilection. Intéressant, Pour les amateurs de cette fameuse période que furent les années d'avant la guerre de 14/18, dans les domaines artistiques et architecturaux plus particulièrement.
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Art Nouveau

En 1896, le jeune Autrichien Lajos Ligeti, passionné d’architecture, quitte la majestueuse Vienne pour la bouillonnante Budapest, alors en pleine fièvre bâtisseuse. Apprenti au sein d’un grand cabinet d’architectes, il découvre les réalités du métier : la difficulté de séduire commanditaires et maîtres d’oeuvre, les rivalités et les manœuvres déloyales des concurrents, la nécessité de louvoyer et de pactiser avec les puissants … Il lui faudra des trésors de détermination pour percer et imposer son style, au cours d’une carrière qui lui fera connaître grandeur et décadence.





Classique et soigné, le récit ressuscite de façon vivante et crédible l’atmosphère optimiste et insouciante de la Belle Epoque, ces quatre décennies de paix qui ont favorisé la croissance économique et d’extraordinaires progrès techniques. Vienne, alors considérée comme l’une des plus splendides capitales d’Europe, affirme son prestige au travers d’une architecture devenue reine des arts, réinventée dans de nouveaux développements décoratifs en rupture avec l’académisme. Budapest, la seconde capitale dédaignée de l’Empire austro-hongrois, ville en profonde transformation, cherche à renforcer son identité nationale, et trouve également dans l’Art Nouveau un symbole de son affirmation et de son émancipation.





Dans cet âge d’or où se multiplient les grands chantiers publics, de nombreux architectes autrichiens et hongrois acquièrent une renommée internationale. Au milieu de ces personnages réels, l’auteur a imaginé l’apprentissage d’un jeune homme passionné et idéaliste, qui va tout sacrifier à son art. Et c’est presque dommage, tant la restitution soignée du cadre historique et le récit aux allures de biographie appelaient à la résurrection d’un de ces hommes aujourd’hui presque oubliés, plutôt qu’à l’invention romanesque d’un héros au final bien moins crédible et consistant que le riche univers pour lui si précisément recréé. Lajos Ligeti, peint dans son unique obsession professionnelle, manque globalement d’âme et d’émotions pour réellement s’incarner et convaincre.





Au bémol près de son personnage central un peu trop monolithique pour être à la hauteur du reste du roman, Art Nouveau restitue, avec force détails fascinants, un moment particulier de l’Histoire qui permit, en Europe Centrale bien plus qu’ailleurs, le bref fleurissement d’un art moderne et réformateur.


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Art Nouveau

Il y a deux ans, le jeune écrivain avait échoué à deux voix près sur la dernière marche du prix Goncourt, attribué à Nicolas Mathieu. Il revient aujourd'hui avec une fresque retraçant la naissance du XXe siècle dans la Mitteleuropa, à travers son architecture et le courant de l'Art nouveau.




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Art Nouveau

Départ pour la fin du XIXe siècle. Le jeune Lajos Ligeti, apprenti architecte, décide de quitter Vienne et la maison parentale pour gagner Budapest, l’autre capitale du bicéphale empire d’Autriche-Hongrie. Il y découvre une ville bien différente de Vienne, peu développée, où tout reste à faire, et donc à construire. Le jeune homme va devoir batailler pour s’y faire une place et tenter d’imposer son style et ses idées architecturales. Mais à la fois juif et étranger dans une société dans laquelle l’antisémitisme et le nationalisme s’exacerbent, son parcours ne sera pas sans risques ni embuches.



« Art nouveau » est une vraie réussite. J’avais quelques appréhensions liées à la thématique architecturale, qui n’est pas particulièrement mon domaine de prédilection. Mais Paul Greveillac parvient à la rendre de manière très vivante et dynamique, compréhensible aussi ! L’atmosphère générale du livre est très bien rendue et on à vraiment l’impression de naviguer au sein de cette période charnière de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. On ressent bien l’affaiblissement de l’empire d’Autriche-Hongrie, sa société rigide et corsetée, vestige d’un temps déjà révolu, mais aussi la montée des nationalismes et de l’antisémitisme, portant en germe les deux conflits mondiaux du siècle qui nait tout juste. L’écriture de l’auteur semble d’ailleurs taillée pour son sujet et son époque, avec juste ce qu’il faut de finesse et de raffinement pour prolonger l’immersion du lecteur.



Au final, on prend beaucoup de plaisir à suivre le parcours architectural et humain de Lajos Ligeti, entre grandeur et décadence. Une très jolie découverte.

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Art Nouveau

Ce roman raconte le destin d'un jeune architecte juif, empli d'idéal, qui se bat pour imposer son art en ce temps d'effervescence qui voit poindre le XXème siècle. L'écriture est acérée, allant même parfois jusqu'au minimalisme, d'une grande précision dans la description des projets architecturaux.
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Art Nouveau

Le roman débute en 1896, par l'arrivée d'un jeune apprenti architecte, Lajos Ligeti, à Budapest. Sa famille a vécu dans cette ville, son oncle y demeure toujours, mais ses parents ont préféré rejoindre Vienne, la capitale impériale. Lajos ne voit pas son destin dans la pharmacie familiale, il préfère saisir l'opportunité d'intégrer le cabinet d'un grand architecte, Ödön Lechner. Il faut dire qu'en cette fin de siècle, Budapest bâtit frénétiquement, des opportunités apparaissent, une nouvelle esthétique émerge. Mais la concurrence est rude dans le milieu de l'architecture, le talent ne suffit pas forcément, d'énormes sommes sont en jeu, et tous les coups sont permis pour faire carrière. Lajos va connaître toutes les étapes professionnelles dans ce milieu, les débuts besogneux d'un débutant, en passant par les premiers succès, des coups de chances, une rapide ascension, mais aussi des difficultés, des coups tordus. En parallèle, il va rencontrer l'amour, se marier, fonder une famille, tout cela dans l'Empire austro-hongrois finissant, dans lequel on sent monter les nationalismes, où les Juifs comme Lajos sont en butte à diverses formes de discriminations voire d'agressions.



Le roman dresse un tableau somptueux et passionnant des milieux de l'architecture et de la ville de Budapest en train de se bâtir. J'ai pris grand plaisir, en parallèle à ma lecture, d'aller voir certains bâtiments dont il est question dans le roman sur Internet, les découvrir, tout en suivant les péripéties de leur construction. Cet étrange métier d'architecte, en partie artiste, en partie entrepreneur, en partie commercial, est à mon sens très bien rendu, dans ses contradictions, ses difficultés, ses beautés. Le tableau d'une époque de transitions, de changements rapides, un monde bouillonnant, plein de passions, de luttes, où tout semble possible, est parfaitement rendu. L'auteur suggère également que tout cela ne va pas durer, qu'une époque moins exaltante et plus dangereuse se profile. Après quelques pages de flottement, sans doute nécessaires pour m'y habituer, j'ai aussi été séduite par l'écriture de Paul Greveillac, très subtile et élégante, un peu au second degré, prenant une sorte de distance avec le récit, forcément (re) construit, imaginé, de cette épopée moderne du surgissement des bâtiments.



J'avoue avoir été un peu moins intéressée par les personnages en tant que tels, dont j'ai eu la sensation qu'ils étaient surtout là pour illustrer les évolutions de la ville et de la société, montrer comment se passaient les choses dans les milieux de l'architecture, quels étaient les questionnements et enjeux de la modernité en marche. Moins gênant pour les personnages secondaires, dont certains étaient d'ailleurs très bien caractérisés, c'est surtout aux personnages de Lajos, et de Katarzyna, sa femme, que j'ai eu le plus de mal à m'attacher. J'avais parfois de la difficulté à percevoir leur évolution et leur motivations profondes, et cela a, par moments, mis une certaine distance entre moi et ma lecture.



C'était ma première lecture de Paul Greveillac, et je remercie Babelio et les Êditions Gallimard de m'avoir permis cette découverte à l'occasion de l'opération Masse Critique. J'ai maintenant très envie de lire le roman qu'il a consacré à Alfred Schnittke.
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Art Nouveau

Est-ce que la silhouette d’une ville est semblable à celle d’une femme ? Lui faut-il les mains d’un homme expert pour la rendre plus séduisante et belle, gaie et envoûtante ? Songez-y : que serait Monaco sans la main de François Blanc ou Paris sans Haussmann ? Nous voilà embarqué en 1890, avec un jeune architecte, juif et viennois, qui file à Budapest pour conquérir le monde. Chouette, un nouveau « Père Goriot ». Avec dans la peau de Rastignac, notre jeune héros. Et dans celle de son vieil oncle, serrurier, le vieux Goriot et sa mine déconfite. Mais, ici, on se pavane dans les bureaux d’un architecte qui est un petit génie. Et ça tombe bien parce que l’architecture a le vent en poupe : c’est une période innovante et palpitante, follement créative. Il est amusant de lire ce roman et, en même temps, de pointer sur Internet les monuments décrits. Ainsi on découvre des splendeurs. Le XXème siècle pointe son nez sous de beaux auspices : il est brillant, gai et insouciant. Il doit nous emporter, avec grâce et talent dans un monde fascinant. Alors, que se passe-t-il ? Pourquoi tout vacille? Notre architecte nous répond : dès que le monde se détourne du rêve et de l’art, il sombre. Sans rêve, l’ambition trébuche, elle devient fragile et arrogante. Le monde plonge alors dans l’incertitude et la guerre. Toute beauté s’éteint. Un roman qui frôle notre actualité. A dévorer.
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Art Nouveau

Merci à l’opération Masse critique de Babelio et aux éditions Gallimard pour m’avoir fait découvrir ce roman de Paul Greveillac.

***

Dans Maîtres et esclaves, Paul Greveillac nous présentait la condition des artistes peintres dans la Chine de Mao. Dans Art nouveau, il va nous proposer de suivre la carrière d’un jeune architecte, Lajos Ligeti, dans l’Autriche-Hongrie d’avant la Première Guerre mondiale. En 1896, le jeune homme quitte la pharmacie familiale de Vienne pour s’installer à Budapest, récente deuxième capitale de l’Empire, où tout est à construire. Il s’installe chez son ours d’oncle qu’il ne connaît pas, Jakob Lakatos, serrurier de son état, et où il est accueilli sans enthousiasme. Après quelques années dans un cabinet prestigieux où on reconnaît son talent, mais où il joue les utilités, Lajos rencontre un maître d’œuvre ambitieux et malin avec lequel il s’associe. Sa carrière démarre vraiment. Il connaîtra succès et échecs ainsi que joies et déceptions dans ce curieux empire qui réunit tant de populations diverses que, n’importe où ailleurs que dans votre coin de pays, vous êtres un étranger. N’empêche, nombre des difficultés de Ligeti ainsi que la condescendance (au mieux…) affichée par ses collègues ne sont assurément pas étrangères au fait qu’il est juif.

***

J’ai les mêmes admirations et les mêmes réserves pour ce roman que pour celui que j’ai déjà cité. Le cadre de vie, l’époque, la rare générosité, les intenses rivalités et les vraies mesquineries entre les bureaux d’architectes sont parfaitement rendus. Les enjeux de cet Art nouveau, le refus de certaines outrances, l’invention de nouveaux styles ou l’utilisation de matériaux modernes (l’aventure du béton armé !), promesses d’avenir, se révèlent passionnants. En revanche, je n’ai pas réussi à connaître les différents personnages. Leur psychologie m’échappe et ils me restent par conséquent étrangers. Le choix des différents points de vue du narrateur est peut-être en partie la cause de mon détachement. Ainsi, au début du roman, le narrateur nous donne à voir par les yeux d’un personnage très secondaire, le cocher, alors que, tout de suite après, le personnage principal est décrit par un narrateur omniscient, ce qui crée une certaine distance. Le procédé sera repris plusieurs fois. De plus, j’avoue ne pas être enthousiasmée par le style de Paul Greveillac. Je suis même plutôt agacée par la recherche du mot rare, de la comparaison la plus surprenante possible, de la tournure de phrase alambiquée. Je ne relèverai qu’un exemple parce que la quantité de petits signets posés au fil de ma lecture me décourage à l’avance : « En ligne de fuite se devinait un bureau dont la porte était entrouverte. De la porte aveuglait par instants, en fonction du mouvement des branches, dehors, qui oblitéraient plus ou moins les rayons du soleil, une plaque dorée » (p. 54). Bref, bien que convaincue de la qualité de ses romans, je passe en grande partie à côté de cet auteur...

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Art Nouveau

Après avoir lu Maîtres et esclaves  de Paul Greveillac, j'ai plongé à nouveau dans son écriture en lisant son dernier roman Art Nouveau.

 A deux ans d'intervalle j'ai retrouvé  la finesse classique de l'écriture,  la précision clinique des phrases. Quel plaisir qu'une écriture qui enchasse des mots peu employés de la langue française et qui magnifie les conjugaisons.

J'ai retrouvé aussi  ce manque de flamme que j'avais déjà ressenti dans Maîtres et esclaves.

Paul Greveillac a le don pour trouver des sujets très originaux.

Ici, il construit son roman autour de l'architecture et de l'Art Nouveau.

Pour nous entraîner avec lui, il convie Lajos Ligeti personnage fictif, architecte de profession.

Celui-ci quitte Vienne en 1896 pour Budapest où il pense s'installer afin de devenir un architecte reconnu.

Nous allons suivre son évolution jusqu'aux prémices de la première guerre mondiale dans cette empire austro hongrois s'étendant sur toute l'Europe Centrale.

La leçon d'histoire et d'architecture est passionnante. Par le luxe de détails, mise en valeur par l'écriture, nous nous immergeons dans la Budapest de la fin du 19ème siècle. Nous parcourons les rues pavées, les grandes avenues, les cabinets d'architectes , nous participons au foisonnement  culturel, à la naissance d'un Art Nouveau sur la MittelEuropa. Nous voyagerons de Budapest, à Vienne ou à Prague.

Nous assisterons à l'expansion des cabinets d'architecture, à leurs rivalités. L'architecture du béton va poindre.



Lajos Ligeti  peu à peu prend possession de cette ville, manoeuvre pour ouvrir son cabinet d'architecture.

Deux personnages vont l'aider,  le soutenir , l'aimer.

D'abord, l'Oncle Jakob Karpati , vivant dans une masure en  périphérie de Budapest. Un homme de bonté,  juif de tout son être et serrurier de son état.

Puis Katarzyna Liski, sa muse qui deviendra sa femme.

Deux personnages pour lesquels va notre empathie.... à l'inverse de celle que nous éprouvons pour Lajos Ligeti au fur et à mesure que défile sa vie.

Et cette impression de renversement, nous la retrouvons dans le roman. Autant la première partie du roman nous enchante par cette découverte de Budapest et des arcanes de l'architecture, autant la deuxième est plus fastidieuse, manquant de souffle, un peu comme Lajos Ligeti devenant un personnage sans âme vivant dans une époque qu'il a du mal à incarner et à saisir.



Il me reste de cette lecture un plaisir certain pour le style et l'écriture de Paul Greveillac. Il est agréable de se perdre dans une écriture faite d'un riche vocabulaire et d'une audace de conjugaison.

De même pour l'Art Nouveau. Une belle découverte que ce foisonnement entre Autriche et Hongrie

Par contre le personnage de Lajos Ligeti s'estompera petit à petit de  ma mémoire tout comme la situation politique de l'empire austro hongrois entre 1896 et 1914. Celle-ci  ayant été traitée superficiellement me semble-t-il.















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Art Nouveau

Dans ce roman ambitieux, l’auteur nous plonge dans la Budapest de la fin du XIXe siècle, une ville en pleine effervescence, une ville en reconstruction. D’où la venue de très nombreux architectes et notamment du jeune viennois Lajos Ligeti dont les déambulations artistiques nous font découvrir des personnalités hautes en couleurs.

Roman très documenté, immersif et très plaisant.
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Art Nouveau

La frustration de l’architecte.

Ancien traumatisé du rapporteur, perforateur en série de papier millimétré, lanceur de compas repenti, j’ai néanmoins accepté de lire ce roman de bâtisseur pour une masse critique. Merci à Babelio pour cette thérapie.

Des plans plein la tête, crac du croquis, Lajos Ligeti, jeune édificateur viennois, s’installe à Budapest à la fin du 19 ème siècle pour donner corps à ses visions monumentales. Passer du coup de crayon au coup de truelle.

La ville est en chantier, son apprentissage, aussi. Il intègre un cabinet dirigé par deux personnages qui rejoignent ici la fiction après avoir fréquenté la réalité. Il s’agit de l'architecte célèbre Ödon Lechner, génie à l’origine du style national hongrois qui associa l’Art Nouveau à des techniques Magyares et de son associé, Gyula Partos, autre pionnier du style « Sécession Hongroise » de l’époque. C’était le paragraphe Wikipédia, trousse de l’architecte de ces mots dont les seules constructions notables furent d’éphémères cabanes buissonnières dans ses jeunes années. Créateur incompris.

Trop indépendant pour s’encombrer de pygmalions, Lajos Ligeti découvre que la réussite ne passe pas uniquement par la planche à dessin. Il doit apprendre à louvoyer, séduire des promoteurs, convaincre les donneurs d’ordre, pactiser avec des financiers. La concurrence est féroce, les déconvenues sont la règle, les projets qui se concrétisent l’exception.

Lajos Ligeti va connaître le succès et l’échec, l’amour et la solitude, la reconnaissance et la déchéance, dans une Europe qui prépare le pire. Son obsession de bâtisseur le rend aveugle au frimas de sa vie et de l’histoire. Un comble pour un visionnaire.

Paul Greveillac dresse un portrait très intéressant de cette époque de transition faite d’imagination et d'audace. Il va mettre sur la route de son héros le compositeur Bartok et le peintre Schiele, dans des rencontres trop fugaces, mais aussi des escrocs, des industriels et des inventeurs. La grande guerre signera hélas la fin des géniales fantaisies de l’Art Nouveau.

La prose de l’auteur est très soignée, d’une rare élégance mais je n’ai hélas pas réussi à m’attacher au personnage, à ressentir pour lui une quelconque empathie. Difficile de se laisser subjuguer par un roman quand le sort du héros indiffère. Impossible de le plaindre quand le mauvais sort s’acharne. J'ai ressenti plus d'émotions pour les autres personnages, moins présents mais plus carnés.

Obnubilé par son travail, le héros souffre d’une carence d’humanité. Il délaisse une épouse qui fut sa muse, se préoccupe peu de son enfant, s'éloigne de ses parents, néglige l’amitié et les avis de son associé et maître d’œuvre. Lajos n'est porté que par son œuvre et la trace qu’il souhaite laisser au monde. Seules ses frustrations et son ambition portent son sang à ébullition.

J’ai donc vécu ce roman comme un tableau doté d'un joli cadre et de beaux paysages mais dont le personnage central aurait été peint sans visage. Une nature un peu trop morte pour moi.

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Art Nouveau

Je guettais avec impatience le nouveau roman de Paul Greveillac. Il avait mis la barre très haut avec son précédent roman, Maîtres et esclaves, mais Art Nouveau est tout aussi remarquable. La période et la thématique explorées ici m’étaient moins familières et j’étais donc ravie de me plonger avec curiosité dans ce microcosme des architectes hongrois du début du siècle.

Les bâtiments décrits par la plume de Greveillac s’animent pour devenir des personnages à part entière.

Lajos Ligeti, à l’instar de Tian Kewei, est un personnage complexe, qui tantôt nous épate, tantôt nous agace mais dont le destin nous touche profondément.

Paul Greveillac nous offre ici des pages d’une très poésie, une écriture sublime, un regard amoureux sur l’architecture.

A lire !

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Art Nouveau

Art nouveau m'a touchée au coeur. Étrange destin que celui de Lajos Ligeti, habité par un idéal au point d'en devenir étranger à lui-même et à ses proches. Au point d'en perdre sa légitimité. Lajos Ligeti ou le "magnificent loser". Quant au style, élégant mâtiné de gouaille, il est la signature de Paul Greveillac. A lire absolument.
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Art Nouveau

°°° Rentrée littéraire 2020 #23 °°°



Les premières pages m’ont happée d’emblée tant j’ai été sous le charme de l’écriture superbe de Paul Greveillac, à la fois classique par sa structure et ses procédés, que moderne par son travail sur la ponctuation et le rythme. L’auteur prend tout son temps pour installer minutieusement son récit, cadre et personnages, ce qui immerge aisément le lecteur dans la Budapest de la fin du XIXème siècle.



Ce roman ample et riche retrace le destin de Lajos Ligeti, jeune juif viennois, apprenti architecte, débarquant à Budapest chez un vieil oncle misérable, plein de rêves, d’ambition et d’audace, lui qui a osé fuir le confort de la pharmacie familiale pour imposer ses projets architecturaux visionnaires, sans contact ni argent. Assez rapidement, on pense fort à Balzac ou Maupassant dans la façon remarquable qu’à l’auteur de raconter le destin de ce jeune ambitieux avec force de détails, de reconstitutions urbaines ou de descriptions physiques et morales aiguisées. Espoirs, ascension, gloire, déchéance, on devine assez vite le schéma classique que suivra son personnage.



Malgré ces grandes qualités, j’ai cependant été moins enthousiasmée par la deuxième partie du livre, lorsque Lajos Ligeti a fait sa place dans un cabinet d’architecte en vue, comme si les chapitres perdaient en richesse romanesque une fois les présentations faites. Peut-être que les longues descriptions architecturales ainsi que les enjeux autour des concours urbanistes m’ont un peu assoupie, même si les personnages sont au prise avec des sentiments forts de jalousie, rivalité et orgueil. Je me suis ennuyée. Peut-être également que j’aurais aimé que l’arrière-plan historique passionnant d’un empire austro-hongrois sur la fin, avec son pluralisme ethnique et la montée de l’antisémitisme soit plus approfondi.



Il m’a manqué assurément de vibrer, l’émotion n’a jamais vraiment jailli lors de cette lecture, ou trop peu, par exemple lorsque est évoqué l’oncle serrurier chez qui Lajos vivra les premières années : sa tristesse, son fatalisme, son amour intérieur pour son neveu en font un superbe personnage, à la père Goriot.



Il n’empêche que ce roman parle juste et intelligent lorsqu’il explore la question de l’art comme représentation de la société, mettant en avant l’opposition frontale et douloureuse entre le temps long de transformation d’une société hongroise marquée par l’inertie et l’instantanéité de la pensée fulgurante de l’artiste impatient, ici l’architecte, qui doit accepter d’être d’abord un sujet avant de devenir un acteur. Cette tension fondamentale et quasi philosophique transparait de façon limpide sous la plume de Paul Greveillac.



Lu dans le cadre des Explorateurs de la rentrée 2020 Lecteurs.com

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Art Nouveau

Paul Greveillac nous offre un nouveau roman dans la lignée des Ames Rouges et de Maitres et Esclaves. C'est désormais en Mitteleuropa que l'auteur nous invite à vivre les transformations historiques, politiques et artistiques à travers la carrière d'un jeune architecte.



Phrases ciselées, ellipses fréquentes, commentaires ironiques du narrateur, on sent que le style de l'auteur a évolué. On retrouve cependant toujours cette sensibilité pour l'art, une relation pudique avec ses personnages et une capacité à donner vie à l'Histoire.



Très bon roman de cette rentrée littéraire !
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Art Nouveau

Pour l’Art nouveau, il y eut Gaudi à Barcelone, Horta à Bruxelles, Guimard à Paris, Otto Wagner à Vienne. Et à Budapest ? Pas sûr que le nom de Odön Lechner soit bien connu. Paul Gréveillac y pallie.

Car, Paul Gréveillac décide avec son roman Art nouveau de raconter ce mouvement appelé La Sécession hongroise en inventant un personnage fictif, Lajos Ligeti pour approcher une époque avec ses Maîtres architectes ainsi que leurs collaborateurs, mais aussi avec des musiciens et des peintres.

Lajos Ligeti est un juif viennois, apprenti architecte de vingt ans, fils unique d’une famille aisée, parlant plusieurs langues, ambitieux et créatif. L’empire Austro-Hongrois, qui existe de 1867 jusqu’au milieu de la première guerre mondiale, accepte de partager le pouvoir avec La Hongrie.

Alors Lajos Ligeti débarque à Budapest, unifiée depuis 1873 en réunissant Buda, alors capitale, à Pest et Obuda, pour participer à sa construction en rêvant aussi de rebâtir toute l’Europe. Car, les investisseurs souhaitent faire de Budapest la réplique hongroise de sa rivale Vienne. Otto Wagner vient de publier son nouveau traité d’architecture nouvelle.

L’histoire commence au moment où, en 1899, un concours d’architecture est organisé pour la reconstruction du Centre de Géologie royale dont on va fêter le trentenaire. Odön Lechner et son cabinet auquel participe l’apprenti décide de présenter un projet.

Le style est travaillé de façon classique. Les phrases sont bien construites mais je me suis un peu perdue dans cette époque foisonnante et cette ville qui ne cesse de se construire. Autant dire qu’au fil de la lecture, j’ai cherché à faire correspondre les descriptions de Paul Gréveillac à la réalité des bâtiments que pour certains, j’ai cherché sans succès.

Par contre, l’auteur décrit très bien cet Art Nouveau avec sa douceur de vivre, ses formes rondes et féminines, sa sensualité qui transparait dans la pierre et les nouveaux matériaux découverts qui seront utilisés après pour la reconstruction d’après guerres.

Paul Gréveillac décrit un architecte sûr de son pouvoir de création qui va déjouer les guerres de pouvoir pour imposer son art. Art nouveau embarque son lecteur au cœur d’une ville d’Europe qui construit un monde doux et créatif qui va disparaitre avec les années noires.

https://vagabondageautourdesoi.com/2020/10/17/paul-greveillac-art-nouveau/
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Art Nouveau

Allez, je vais le dire d'entrée de jeu, ce roman est une surprise. La quatrième de couverture m'a interpellé lors d'un passage en librairie notamment en raison de son thème principal qui porte sur l'architecture, thème finalement assez peu courant en littérature, du moins pas en tant que thème principal.



Paul Greveillac invite le lecteur à suivre les traces de Lajos Ligeti. Ce jeune homme qui habite Vienne est poussé par ses parents à reprendre la pharmacie familiale. Pourtant, son choix va être radicalement différent puisqu'il va décider de quitter Vienne pour Budapest afin de faire carrière en tant qu'architecte.



La carrière du jeune architecte va connaître des hauts et des bas. La construction du roman va suivre cette courbe et chaque partie va donc se rattacher à une phase de sa carrière. L'arrivée à Budapest, les débuts difficiles, le succès, le déclin... Je n'en dit pas plus pour ne pas dévoiler des éléments majeurs de l'intrigue.



J'avoue avoir eu un peu peur au début en me disant qu'un roman sur un thème aussi "spécialisé" pouvait vite devenir laborieux pour le lecteur. J'imaginais alors de nombreux développements très techniques sur l'architecture de certains bâtiments et sur l'histoire de l'architecture. Pas du tout, l'auteur arrive à doser subtilement son roman et il ne m'a jamais perdu au fil du récit. Ca parle évidemment de points un peu techniques par moment mais toujours d'une manière extrêmement pédagogique et il faut dire aussi que le style d'écriture agréable de l'auteur parvient à fluidifier tout ça.



L'architecture est bien évidement au centre du récit mais pas seulement. Le jeune personnage principal est juif et le sujet de l'antisémitisme est abordé tout au long du roman. Le contexte politique n'est pas non plus mis de côté dans cette histoire qui se déroule en plein dans la période de l'Empire Austro-Hongrois avec une montée nationaliste qui se fait sentir année après année puis la survenue des conflits mondiaux...



L'ensemble est vraiment intéressant à suivre. En tout cas, ça a fait mouche de mon côté et j'ai même été surpris d'accrocher aussi facilement à ce roman. La belle plume de l'auteur n'y est pas pour rien et bien que cela soit parfois un peu distant vis à vis des personnages, j'ai réussi à me mettre dans la peau des protagonistes. Certains passages sont un peu plus arides mais l'ensemble est bien sympa. Evidement, le côté romanesque est bien présent et au-delà du contexte historique et de l'architecture, on retrouve aussi les éléments classiques de la vie du personnage principal qui va trouver l'amour et fonder une famille. L'évolution des relations entre les personnages que cela soit entre le personnage principal et sa famille ou bien avec ses associés est vraiment bien mise en avant et on voit bien la progression des différents personnages au fur et à mesure de l'avancée du récit.



Au final, c'est donc un roman au thème original qui ne tombe pas dans le piège du cours magistral. C'est vraiment bien écrit et tous les ingrédients sont là pour en faire une lecture très romanesque et captivante. Un roman qui sort un peu de l'ordinaire et des thèmes lus et relus, ça fait du bien. La belle plume de Paul Greveillac renforce le plaisir de lecture. Une petite découverte de cette rentrée littéraire 2020 que je recommande.
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Art Nouveau

Court avis pour une lecture qui a traîné en longueur....

Je me suis ennuyée trop vite à lire ce roman, dommage l'idée était bonne, art nouveau et Hongrie, jeune homme pauvre et ambition, des personnages intéressants.... Alors ?



Il manque l'étincelle, la vie, la passion.

L'écriture est si contrôlée que ça se sent à chaque ligne, ça me gêne beaucoup, je n'aime pas le ressentir, j'aime lorsque cela coule comme un torrent de montagne, et là l'intrigue... Traine poussivement...



Vraiment, c'est dommage, il y avait un bon sujet mais ça manquait de ce qui peut me faire vibrer, tout était trop terne et gris.

Rdv manqué.
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Art Nouveau

L'histoire tragique d'un architecte juif qui sacrifie tout pour son art dans l'Europe d'avant 1914. On est plongé à Budapest, Prague, Vienne ou encore Constanta. On revit les grandes heures de l'art nouveau, d'une certaine Europe enchantée qui est un peu celle du monde d'hier de Stefan Zweig. Un vrai souffle porte ce roman réussi et original.

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