AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Paul Harding (II) (63)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Enon



Si le point de départ est tragique, la suite , certes très dure (à ne pas lire en période de déprime) est moins sombre que je ne craignais, il y a même des passages qui font sourire.

Humour noir bien sûr mais les réactions de cet homme sous l'emprise de la drogue et ou de l'alcool ainsi que ses rêves - cauchemars peuvent amener parfois le sourire aux lèvres et allègent heureusement l'atmosphère.



On suit donc la longue descente aux enfers de ce père endeuillé, sa façon de se couper du monde, et tout d'abord de sa femme, de sombrer peu à peu dans différentes addictions, ses errances, les réminiscences du passé, avant d'entrevoir un peu, un tout petit peu, de lumière.

Un beau portrait d'homme.
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
Commenter  J’apprécie          10
Enon

Charlie Crosby a perdu sa fille alors qu’elle n’avait que 13 ans. Son monde n’existe plus, tout est détruit. Sa femme, sa maison, sa main, son esprit, sa vie. Paul Harding nous décrit la descente aux enfers d’un homme qui n’a plus rien. Charlie Crosby, sans être un optimiste, chérissait sa fille et le monde lui semblait gris, vide, avec un goût de cendres. Les médicaments, la drogue, la violence, les effractions nocturnes remplacent le travail, les sorties dans la nature qui encercle Enon, les après-midi où il nourrissait les oiseaux avec Kate, sa fille.



Cette chronique des 365 jours suivant l’accident de Kate est forte avec une narration fine de la déliquescence de la psychologie du personnage. Charlie est tour à tour touchant, désespérant et même agaçant parfois. On se sent proche de lui, on est rempli d’empathie, mais en même temps, je ne me suis jamais apitoyée sur son sort : on souhaiterait parfois le secouer, le pousser à affronter sa vie (« Arrête de fuir ! », a-t-on envie de lui crier).

Néanmoins, l’écriture m’a encore plus marquée. Elle est d’une puissance féroce. Paul Harding alterne les étapes de la déchéance de Charlie avec des souvenirs chaotiques, parfois confus, parfois sublimés, et des hallucinations flamboyantes. Il promène le lecteur, mêle tragédie et humour noir et transforme le laid en beau. Il y a parfois quelque chose de si désespéré, de si profondément tragique, qui prend aux tripes, qui bouleverse et remue, comme s’il n’y avait pour les hommes que la mort prochaine, que j’ai occasionnellement senti l’ombre de Cormac McCarthy.

(Évidemment, son premier roman, Les Foudroyés, a illico rejoint ma PAL.)



Ce livre, langage d’une dérive intérieure, est d’une beauté désespérée. Livre à lire et auteur à suivre !
Commenter  J’apprécie          10
Les foudroyés

C'est l'histoire d'un homme qui meurt. Entouré par sa famille, il se remémore sa vie d'enfant, ses relations avec son père, sa mère, sa famille et sa passion pour l'horlogerie.

On découvre le père qui parcourt la campagne américaine avec sa carriole de colporteur. Et la mère qui porte sa famille à bout de bras. Elle aurait sans doute voulu être quelqu'un d'autre.

Un jour, le père disparait.

Le roman parle de disparitions, soudaines ou lentes.

Le temps parait être un instrument de désagrégement.

Des textes évoquant l'horlogerie rythment le récit. La nature et les saisons sont de vrais personnages.

Ce roman très curieux recèle une poésie et une mélancolie enchanteresses.

Il s'agit d'une première œuvre , au départ publié à très peu d'exemplaires et qui finalement a reçu le prix Pulitzer en 2010.
Commenter  J’apprécie          10
Les foudroyés

48 heures avant sa mort paisible, les souvenirs d'un horloger défilent, savante orchestration...



Refusé par tous les grands éditeurs new-yorkais, ce premier roman atypique publié en 2010 a obtenu le prix Pulitzer...



Construit sur un magnifique empilement de flashbacks, il nous raconte les dernières heures de George Washington Crosby, au milieu des siens dans sa maison de Nouvelle-Angleterre. George, qui fut entre autres horloger de haute précision, voit affluer, en une construction savante qui ne doit rien au hasard (et dont les nombreux extraits du "Petit horloger raisonné" - Révérend Kenner Davenport, 1783 - fournissent comme un subtil mode d'emploi), les souvenirs, et notamment ceux concernant son colporteur de père, dont les crises d'épilepsie, mais aussi le caractère puissant et lunatique, rythmèrent son enfance.



"A midi, il se retrouva seul quelques instants, tandis que la famille préparait le déjeuner dans la cuisine. Les fissures du plafond s'élargirent en crevasses. Les roues bloquées de son lit s'enfoncèrent dans les failles nouvelles apparues dans le plancher en chêne sous la moquette. D'un instant à l'autre, le sol céderait. Son estomac inutile ferait un bond dans sa poitrine, comme sur un grand 8 de la foire de Topsfield, et, dans une secousse à vous briser net l'échine, lui et son lit atterriraient au sous-sol, par-dessus les décombres broyés de son atelier. George imagina ce qu'il verrait, comme si la chute avait déjà eu lieu : le plafond du salon, haut de deux étages à présent, un puits déchiqueté de lattes de plancher cassées, de tuyaux de cuivre tordus et de fils électriques telles des veines tranchées jaillies des parois et pointées vers lui échoué au centre de ces ruines soudaines. Là-bas dans la cuisine résonnaient des voix, des murmures."



Le genre de livre pour lequel l'expression de "classique instantané" peut enfin avoir un sens.

Commenter  J’apprécie          11
Les foudroyés

C'est typiquement un livre que la critique adore et même que je ne comprends pas pourquoi et que j'ai beaucoup aimé et je ne comprends pas non plus pourquoi.



C'est l'histoire d'un homme qui meurt et qu'on se dit que ça ne sert pas à grand chose la vie. Et puis il y a l'histoire de son père et là on se dit qu'il y a quand même des moments sympas dans une vie. Je n'ai pas forcément été sensible à tout mais j'ai bien aimé la structure : on part d'un futur mort puis on remonte à son père puis à son père tout en allant vers la mort.



Finalement ce livre est comme les vies qu'il décrit : des moments supers et puis le reste
Commenter  J’apprécie          10
Les foudroyés

J'ai été un peu déçu par ce livre. A la lecture des critiques, je m'attendais à quelque chose d'exceptionnel.

Les premières pages sont longues mais le récit prend une autre dimension lorsque apparait le personnage de Howard. On se laisse alors happer par la beauté de l'écriture.
Commenter  J’apprécie          10
Les foudroyés

Les foudroyés est plein d’une imagination galopante qui échappe puis qu’on rattrape comme on se rétablit sur une barre. Elle est placée très haut, cette barre.
Lien : http://www.lesoir.be/culture..
Commenter  J’apprécie          10
Les foudroyés

J'en suis p.35 et je le ramène à la bib parce que je l'ai depuis trop longtemps, pourtant l'écriture est ardue mais généreuse, donc à réemprunter ! (edit : pour retrouver notamment le passage sur la vente de savon...)
Commenter  J’apprécie          00
Enon

très juste, très beau et cependant trop triste pour moi en ce moment
Commenter  J’apprécie          00
Enon





L'équation du deuil est magistralement explorée par ce livre qui tient parfois du prodige intellectuel. L'Américain Paul Harding, Prix Pulitzer 2010 avec Les foudroyés, plonge avec Enon dans les affres vécues par le père de Kate, 13 ans, qui est morte accidentellement dès les premières pages. Le couple ne résiste pas plus de quelques jours et Susan quitte Charlie. Ce n'était de toute façon pas le couple du siècle. Et c'est la descente aux enfers pour cet homme, expression banale mais parfois le très banal convient bien, dans la très modeste bourgade d'Enon, Nouvelle-Angleterre. Seul, Charlie va très vite sombrer dans une grave dépression avec dépendance, addiction plutôt, aux médicaments et à l'alcool. Ces choses là arrivent. Mais Enon va beaucoup plus loin, enclenchant une fatale mécanique du désastre. C'est que Charlie n'est pas un intellectuel et qu'il n'est pas apte à affronter ses souvenirs et moins encore les fantômes qui l'assiègent. Ses facultés vacillent,il s'est explosé la main quasi volontairement, cesse de se raser, dort sur le canapé, mais surtout marche dans les bois et prend l'habitude de hanter le cimetière d'Enon où reposent sa fille mais aussi sa mère et ses grand-parents.



Ainsi vit, ou survit, Charlie Crosby, Charlie le désarmé, le timoré peut-être, le très fragile sûrement. Jeune il avait vite arrêté ses études pour gagner sa vie en repeignant des maisons, en tondant les pelouses et en déblayant les allées enneigées. Epousé Susan, enseignante, élevé Kate du mieux qu'il le pouvait, Kate maintenant couchée dans le cimetière paroissial où il passe des heures, prostré, en proie à des ombres, à des voix, à de vraies rencontres parfois. Charlie, plein de whisky, de cachets, de douleur(s), voit ses souvenirs le submerger. La prose de Paul Harding est capable de nous emporter dans le quotidien de cet homme à la dérive, de nous émouvoir, mieux de nous bouleverser. Dans Enon la discrète, des pages entières sur le froid, sur quelques arbres, sur un bien discret supermarché de bourgade et son patron, ou encore une magistrale évocation du grand-père de Charlie remontant les mécanismes horlogers des maison bourgeoises, sont autant de joailleries.



Enon est donc à mon sens une grande réussite, un poème d'amour d'un père à sa fille, mais aussi à la vie, la vie qu'il est quoi qu'il en soit un privilège de vivre. Pas à fleur de peau, mais profondément incarnée au sens premier. Qui peut dire ce qui suit les ténèbres? Ce qui suit la lecture d'Enon, ça, je le sais, est une belle envie de lire Les foudroyés.





Commenter  J’apprécie          00
Enon

La dure réalité de perdre son enfant dans un accident de voiture. La descente aux enfers du père malheureux, ses souvenirs heureux, ses doutes, ses choix. Paul Harding (Les foudroyés) de son écriture à fleur de peau, balade son personnage dans la tempête de sa folie jusqu'au paroxysme, pour le pire comme le meilleur.



Commenter  J’apprécie          00
Les foudroyés

Ce livre, farouchement poétique, est un hymne aux magnifiques descriptions de la nature et à la vie, sans jamais sacrifier au pathos, la mort, la misère, des mises en situations chargées de sens et d'émotion, des instants cristallins, un bel exemple de la grande tradition littéraire et philosophique de la Nouvelle-Angleterre du XIXe siècle. A lire sans retenue
Commenter  J’apprécie          00
Enon

Terriblement, terriblement dépriment et une vision de la descente aux enfars mais pourtant un grand livre qui laisse des traces!
Commenter  J’apprécie          00
Enon

Roman bouleversant et très intime sur un père, Charlie, qui a perdu sa fille âgée de treize ans, renversée à vélo par une voiture. Très intime car d’entrée, le couple vole en éclat et Susan, l’épouse, s’efface rapidement en retournant vivre chez ses parents. Ne reste donc plus que le père face à sa fille, ses souvenirs d’elle et également son travail de deuil , avec en toile de fond Enon, ville du Massachussetts où toute la famille a grandi. Enon joue un rôle primordial dans cette histoire car elle sert de tampon entre le père et la fille soit par des souvenirs de ballades ou de temps passé à nourrir les oiseaux, soit par le moment présent puisque sa fille est enterrée à Enon et qu’à la nuit tombée, il aime roder dans le cimetière pour se rapprocher d’elle.

La douce mélancolie de la première partie grâce aux souvenirs de Kate laisse place progressivement à la déchéance de Charlie, car en réalité, il ne s’en remet pas et s’enfonce dans une dépression qui le ferme petit à petit du monde alentour. Il n’a plus que pour compagnie l’alcool, les cachets et la drogue. Il ne parvient plus à distinguer le rêve de la réalité.

Tout cela semble bien déprimant et pitoyable et ça l’est par moment… Pourtant j’ai été accroché du début à la fin à cette histoire pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il est difficile de ne pas se sentir, en tant que père, touché personnellement par la douleur du personnage. Certes, on peut parler de résilience et de dignité, mais peut-on se remettre d’une pareille épreuve et est –il interdit d’être sensible au tragique, à la désespérance ?

Ensuite, j’ai été emporté par la sobriété de l’écriture. A aucun moment n’ai-je ressenti la lourdeur dans la narration de la déchéance de Charlie. Cette « descente aux enfers » se construit progressivement et rien n’est cousu de fil blanc.

Enfin, les dernières pages, dans la concision du style et le choix final du personnage m’ont vraiment ému. Alors, espoir ou dénuement total ? Je vous laisse le découvrir…

Commenter  J’apprécie          00
Enon

Vu le contexte triste de l'histoire, je m'attendais à verser une petite larme (au moins) mais l'auteur insiste plus sur le lieu de de la tragédie. Je trouve qu'il ne m'a pas émue..et a beaucoup insisté sur sa descente aux enfers alcoolique. Et comment fait-il pour se fournir en alcool? Il nous fait une sortie "achat cigarettes et médicaments"..

Et que fais sa femme? Un peu gros qu'elle ne prenne pas de ses nouvelles...
Commenter  J’apprécie          00
Enon

Lu dans le cadre de la masse critique,j'ai eu E-NOR-ME-MENT de mal à lire ce livre.

Je n'ai pas réussi à m'émouvoir de ce sujet difficile, mais même mis à la place du personnage pour avoir de l'empathie.

Le livre est mou, sans vraiment d'histoire, mais plutôt une descente aux enfers dont nous sommes les témoins impuissants.

Je ne pourrais recommander ce livre avec un sujet difficile avec un style encore plus dur à supporter.

je tâcherais de mieux choisir ma prochaine masse critique
Commenter  J’apprécie          00
Enon

Ce roman m’a beaucoup touchée, j’ai trouvé que la plume de l’auteur était emplie de justesse quant à ce drame qui peut toucher n’importe lequel d’entre nous. J’avoue qu’avec un tel résumé, je n’ai plus grand chose à dire de l’histoire en elle-même, la plupart des événements marquants y sont cités : la descente aux enfers d’un père qui a perdu sa fille unique, le soleil de sa vie, qui finit par tomber dans une folie douce, touchant à la drogue comme à l’alcool (vous me direz quelle différence y a-t’il entre ces deux substances ? ), incapable de lutter tellement la douleur est pénétrante. Mais ce qui compte, c’est le cheminement de Charlie, ce père endeuillé : si on en connaît le pourquoi, on se demande comment il est tombé si bas et c’est ce à quoi l’auteur répond dans ces pages.



Le style de l’auteur est fluide et poétique.

Ça a été une lecture douloureuse qui n’a pas été sans heurt de mon côté. Le développement émotionnel en est tellement bien décrit que je me suis retrouvée à la place du narrateur, que les larmes me sont montées souvent aux yeux.

J’ai vraiment adoré ce roman.
Lien : http://psylook.kimengumi.fr/..
Commenter  J’apprécie          00
Les foudroyés

Très beau livre, contenant des descriptions humaines (personnages, paysages) vraiment très belles. La traduction est magnifique.
Commenter  J’apprécie          00
Les foudroyés

L'auteur est tellement doué que ca fait mal. Il décrit les choses comme j'ai rarement vu chez un auteur. Je conseil ce roman à tous ceux qui désire une lecture hors-norme sans rebondissement. Il s'agit d'une très bonne histoire et réflexion sur la mort et la vie familiale.
Commenter  J’apprécie          00
Les foudroyés

Ce récit fragmenté est un grand roman familial et mélancolique, une méditation éblouissante sur le temps qui passe et les hommes « foudroyés » par les surprises de l'existence et la beauté de la nature.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Paul Harding (II) (241)Voir plus

Quiz Voir plus

Candide

Où se situe le château du baron au début de l'histoire ?

En Normandie
En Angleterre
Aux Pays-Bas
En Westphalie

12 questions
3482 lecteurs ont répondu
Thème : Candide de VoltaireCréer un quiz sur cet auteur

{* *}