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Citations de Paul Jorion (53)


Si nous pouvons nous représenter des dangers considérables à l'horizon de 20 ou 30 ans, ils nous sont pourtant indifférents et notre espèce est tout spécialement mal outillée pour faire face à une menace aussi brutale et aussi énorme que son extinction éventuelle. [...] Mais comme nous sommes éphémères et jetables, penser à l'avenir sur le long terme n'est pas notre fort : notre manque de talent dans ce domaine est consternant. Et la punition est pour bientôt !
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Or l'amour du prochain est exclu du cadre libéral, et il n'y est pas simplement inexistant puisque sa présence éventuelle est considérée comme un obstacle à l'autorégulation de notre système économique.
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Par ailleurs, étant admis qu'il faut dans un contexte de production à la fois réunir des capitaux, fournir du travail et assurer la supervision de celui-ci, doit-on remettre en question la définition conventionnelle des rémunérations qui fait de celle du travail un coût — qu'il convient, dans une logique comptable, de minimiser —, alors que les versements des dividendes aux actionnaires et des bonus aux patrons sont vus comme des parts de profit — celui-ci devant être maximisé puisqu'il est considéré comme une contribution positive au PIB et dope donc la croissance ? Comptabiliser le travail comme coût et les dividendes et les bonus comme parts de profit est, en réalité, arbitraire : c'est l'expression d'un choix politique, caché derrière ce qui se présente comme n'étant qu'un détail insignifiant de technique comptable. Si ce choix politique pourtant stratégique nous est devenu invisible, c'est seulement que, étant au cœur de nos institutions, il apparaît comme une évidence dont l'origine semble se perdre dans la nuit des temps.
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Platon écrivait, il y a vingt-cinq siècles déjà, dans La République : « A moins qu'il n'advienne que, soit les philosophes deviennent rois des nations, soit ceux que l'on appelle aujourd'hui rois et princes soient inspirés par une dose suffisante de philosophie authentique, autrement dit, à moins que le pouvoir politique et la philosophie ne soient réunis en la même personne - la plupart des esprits qui de nos jours exercent l'un à l'exclusion de l'autre étant catégoriquement privés de l'un et de l'autre -, il n'y aura pas de délivrance pour les nations (...) ni d'avantage, selon moi, pour le genre humain. »
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Défendre avec détermination la démocratie relève de l'essentiel, et non de l'accessoire : l'histoire nous a prouvé - et la chute de l'empire romain tout spécialement - que, dans un contexte semblable, l'indifférence, ou tout au moins l'absence de réaction d'une ampleur suffisante, peut déboucher sur la tragédie. Aucun sursaut de l'espèce ne sera possible sans le rétablissement préalable de la démocratie dans ses droits.
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Paradoxe certainement, le fait que, si notre propre extinction paraît probable, ce Dieu sera alors une machine, non pas sans doute une machine comme nous les connaissons de nos jours, directement créées par nous, car nous manquons de l'imagination nécessaire pour inventer une véritable machine-Dieu, mais plus probablement une machine fabriquée par d'autres machines, lointaines descendantes de celles que nous aurons engendrées dans notre chant du cygne.
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Nous ne sommes disposés à sauver notre espèce de l'extinction qu'à une seule condition : "si cela peut rapporter".
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Nous sommes au contraire très mal outillés pour anticiper une catastrophe d'un type nouveau : l'imaginer n'active aucune trace en notre mémoire, car aucune inscription n'y correspond. Et, du coup, aucun affect ne vient s'associer à la représentation que nous pouvons nous en faire ; nous disons que nous l'imaginons "de manière purement abstraite" (...) [ce qui] n'a pas le pouvoir de nous faire peur.
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Le bien commun, l’intérêt général, nous ne le réaliserons pas si nous n’avons pas d’abord secoué le joug de la servitude volontaire qui nous mène comme des zombies vers un tas d’or auquel nous confierons la direction de nos actes une fois qu’il aura été constitué.
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Il faut demander aux gens s’ils sont heureux, et ils diront oui ou non, et s’ils devaient dire « un petit peu » ou « juste assez », ce ne serait pas parce qu’ils essaient de quantifier leur bonheur, mais parce qu’ils préfèrent la pudeur de l’autodérision à l’aveu glacé de leur malheur.
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Le milieu financier ne cesse de clamer son attachement à la poursuite de l’intérêt égoïste, mais se convertit sans hésiter à la solidarité dès qu’il s’agit de commettre un délit d’initié ou de conclure, avec de prétendus concurrents, une entente en vue de manipuler les prix.
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La "science" économique dominante écarte l'hypothèse qu'un écroulement du système financier puisse résulter de la dynamique propre aux marchés, ce qui fut pourtant massivement le cas lors de la crise des subprimes. C'est pour cette raison que la philosophie spontanée de monsieur Tout-le-monde, imputant la responsabilité de cette crise soit à la stupidité des banquiers, soit à la fraude, soit aux deux assemblées, reste inscrite dans le cadre des explications qui exonèrent de tout péché la dite "science" économique. Trahissant son parti pris idéologique fondateur, une fois la stupidité humaine et la fraude mise à part, le seul autre facteur susceptible d'avoir à ses yeux des conséquences fâcheuses est l'intervention intempestive de l'État.
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À titre individuel, nous n’avons jamais été aussi riches et en aussi bonne santé. Au même moment, la survie de l’espèce humaine dans son ensemble n’a jamais été aussi menacée. 
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L'obsession subliminale qui est la nôtre de nous reproduire dans l'urgence constitue pour nous une source de distraction permanente qui nous fait constamment dérailler de ce que nous concevons comme le cours normal des choses : celui de notre survie individuelle dans un confort relatif. Nous passons une bonne partie de notre temps, ensuite, à tenter de remonter sur les rails.
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La formule de la règle d'or implique qu'aussitôt que le coupon moyen de la dette souveraine d'une nation dépasse le taux de croissance de son économie le rapport dette/PIB se dégrade inéluctablement.
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La mécanisation est un progrès collectif. Mais, si elle est confisquée par quelques-uns en opprimant tous les autres, ce n'est plus un progrès.
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On est prêts désormais à aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh...
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Et ce que l'on voit maintenant avec "l’uberisation" de l'économie, c'est que les salaires tombent en deçà du salaire de subsistance, en mettant en concurrence tous ceux qui peuvent faire quelque chose.
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La première condition à respecter [...] serait que l'on cesse une fois pour toutes de confier son progrès aux militaires, qui ont par habitude et par destination — je dis cela en toute amitié — une vision conflictuelle des événements.
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Il y a chez nos décideurs économiques une compréhension du monde purement empirique, à partir de « catégories spontanées » — pour reprendre les termes qu'utilisait Pierre Bourdieu. ces catégories spontanées, ce sont le plus souvent les mors de la langue qui nous les offrent : ainsi, s'il y a un mot « âme » dans la langue, c'est sûrement que les hommes ont une âme; s'il existe un mot « volonté », c'est à coup sûr que nous disposons d'une faculté appelée « volonté », et ainsi de suite.
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