[ ROMAN - Histoire d'une âme après la mort ] 🫱🏼🫲🏻
🪶 Un accompagnement de la maladie à travers liconographie médiévale
🪶 Historienne de lart et conférencière, Paule Amblard a écrit de nombreux ouvrages, en particulier sur les tapisseries de lApocalypse.
🪶 Atteinte dun violent cancer du sein quelle soigne à lInstitut Curie, Marion est soutenue par sa sur Rose, historienne de lart et spécialiste des enluminures médiévales, qui vient la voir régulièrement. Il leur faut saffronter à la maladie mais aussi à léventualité de la mort. Mais plutôt que de ruminer au cours des visites, celles-ci entreprennent la lecture dun manuscrit enluminé du Moyen Âge écrit par le moine Guillaume de Digulleville, qui traite du voyage de lâme après la mort sous le titre « Le pèlerinage de lâme humaine ».
🪶 Chaque temps passé au cours des visites permet également une plongée dans le quotidien de lhôpital. Au cours de ce parcours, Marion et Rose découvrent combien maladie et mort transforment notre vie, à linstar de la trace du combat de Jacob et lAnge.
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Auteur de la vidéo : Marc Amblard
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Il dit à ses frères : « Je suis ». Christ, Fils du Béni. « Je suis ». Il dit à Pilate, le gouverneur romain : « Je suis roi, venu pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. » Qui veut de ce miroir tendu devant nos âmes ? La lumière est venue, elle est là dans cet homme droit aux yeux baissés vers la terre. Solaire, dans sa tunique rose que l’ombre des hommes tentent de noircir. On l’accuse de blasphème, de troubler l’ordre établi par Rome. On veut mettre à mort la lumière. Les hommes n’aiment pas les accomplissements. Ils préfèrent abolir. Jésus de Nazareth vient d’un petit village de Galilée. Il est devenu un rabbi, thaumaturge, un maître qui enseigne le chemin de Dieu. Le monde espère fiévreusement un Messie, un libérateur de notre condition de terreux, aveugle, invalide du cœur. Il est. Sur cette image, tout nous ramène à lui, le centre. Sa présence aimante notre regard vers son visage grave et recueilli. A le regarder si tranquille, malgré la tempête qui se déchaîne sur lui, on entre dans son silence…
P.81 : "La clarté se faisait progressivement en moi. L'échelle était un passage du monde matériel au spirituel, la brèche que le voyageur s'évertuait à trouver. Elle demandait de s'accrocher fermement à chaque barreau pour ne pas verser dans le vide."
P. 121 : "Ce bourdon est ton épée spirituelle... Elle te protègera de tes doutes et de tes égarements, ces mauvaises rencontres que tu auras à vivre à l'intérieur de toi."
J'étais sur un nuage en suivant le voyageur tout éclatant de feu. Je voulais tant l'interroger. Mais à l'image suivante un nouveau personnage me ramena vite sur terre.
C'était une petite femme à l'apparence simple. Elle ne portait aucun atour mais une sobre robe bleue. Aucun bijou pour orner son vêtement, aucun scintillement n'émanait d'elle. Elle sortit d'une tourelle verte et aussitôt pointa son index sur le beau voyageur...
Tu sais pourquoi je viens, a-t-il dit d’une voix sèche et fatiguée, y a-t-il quelqu’un ici, à part toi ?
— A… Aurèle, ma sœur. Elle est couchée, lui a répondu Hugues, la bouche pâteuse, tant les mots sortaient difficilement.
Il a regardé ce jeune homme mal assuré, dans ses vêtements de drap fin, ses mains longues et déjà noueuses, son visage creusé qui rougissait. Et puis, sans égard, il l’a écarté du passage, d’un geste de sa main gantée. Dans la maison, l’inconnu s’est mis à ouvrir le panneau en bois de la fenêtre, fermé depuis des mois. Il y a eu un long grincement du volet raidit par l’inaction.
— Tu ne gagnes rien en restant ainsi dans le confiné. Tout stagne dans l’air obscur et tu ne vois pas la vermine qui s’installe. Maintenant, conduis-moi à Aurèle.
Le rêve au Moyen Age n'était pas une activité mineure. Nos siècles de vieille morale rigide puis de "modernité" ont érigé la performance de l'activité en bien absolu. Nous avons oublié le rêve, nous avons perdu la clef d'or de nos songes.
La vie est une câline lorsqu'on lui montre que l'on est prêt. Sur le chemin de l'évolution, elle exige sans cesse, se moque de nos souffrances, tout en nous émerveillant.
Si tu juges, tu ne verras le monde que par le filtre de ta critique. Au lieu de tout réduire à ton petit univers, si tu regardais comme si tu étais une page blanche ?
Il est facile de fuir pour ne pas être confronté à soi-même. L'humain a toujours beaucoup d'imagination pour ne pas s'affronter.