J’ai lu ce livre car je suis membre du jury du Prix Littéraire des Étudiants.
Ce n’est pas le genre de livres que je lis d’habitude.
Ce livre est divisé en deux parties. Dans la première, on découvre les personnages, comment elles se sont rencontrées et comment elles sont tombées amoureuses. Puis, comment au fur et à mesure de leur histoire, leur amour, toujours plus passionné, toujours plus violent, prend le dessus sur leur vie.
Dans la deuxième partie, la narratrice n’arrive pas à gérer une situation difficile impliquant Sarah. Elle décide donc, sur un coup de tête, de tout abandonner (y compris sa propre fille!) pour se réfugier en Italie. Cette seconde partie représente, pour moi, la déchéance de la jeune femme.
C’est un livre que j’ai trouvé assez original. Tout d’abord de part son format : les chapitres sont assez courts et la narration est entrecoupée de faits divers. Par exemple, chapitre 13 elles sont au théâtre, puis le chapitre 14 ne comprend qu’une seule phrase : « Le théâtre s’appelle : Théâtre de la Tempête. ».
Ensuite, tout le roman est écrit au discours indirect !
De plus, l’identité de la narratrice n’est jamais révélée. Nous savons que c’est une jeune femme, une mère, un professeur au lycée… mais son nom reste inconnu.
Dès les premières pages, j’ai été agréablement surprise de constater que ce roman était basé sur une relation entre deux femmes. Je ne le dirais jamais assez mais il y a beaucoup de romance M/M et la romance F/F passe carrément à la trappe !
Le personnage principal (la narratrice) est une personne que je n’ai pas réussi à comprendre et avec laquelle je n’ai pas réellement accroché. Par hasard, elle va rencontrer Sarah, qui chamboule tout. Sarah qui dénote dans sa vie toute terne et bien rangée, Sarah le feu d’artifice, qui vit à fond, sans regrets, sans se préoccuper de ce que les gens pensent. Sarah, une jeune femme entière.
Les deux femmes vont vivre une histoire d’amour, le genre qu’on peut lire dans les tragédies grecques. Elles s’aiment pleinement/fondamentalement, c’est beau à lire et à imaginer…
Mais cet amour a deux facettes, parce que cet amour les consume. Elles s’aiment tellement qu’elles s’étouffent, tellement qu’elles se détestent parfois. Elles s’aiment trop.
« Elle ne se rend pas compte que plus rien d’autre ne m’intéresse que les moments passés avec elle, que je me sens déprimée, que je n’aime plus mon travail, que je me fais arrêter par mon médecin dès que je le peux. »
« A Bruxelles, elle s’endort dans l’herbe et je la regarde dormir pendant longtemps, soulagée que son amour pour moi soit mis sur pause un instant, soulagée qu’elle se taise enfin, qu’elle arrête de virevolter. »
J’ai bien aimé cette première partie. Je pense que tout le monde a déjà connu une relation « toxique » que ce soit en amour, en amitié ou autre. Du coup, je pense que les lecteurs peuvent réellement s’identifier aux personnages au début du roman.
Malheureusement, la deuxième partie m’a refroidie.
Premièrement la narratrice décide, sur un coup de tête, de tout lâcher et de partir se réfugier en Italie. Ok, mais elle a un enfant quand même ?! Mais ça n’a pas l’air de la déphaser plus de ça…
Donc, elle part sans se retourner et atterrit en Italie. Et là, rien. Elle erre à Trieste pendant des semaines. Et cette fin, brute et inachevée ?!
Je n’ai pas du tout compris la direction que l’histoire a prise. D’un autre côté, j’ai eu un problème avec le personnage dès le début du roman (elle n’avait aucune personnalité) et c’est peut-être aussi pour ça que je n’ai pas compris ses choix.
Une lecture que je ne regrette pas pour autant puisqu’elle m’a permis de découvrir la très belle plume de Pauline Dellabroy-Allard.
Lien :
https://passionlivresblogblo..