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Citations de Philip Kerr (1195)


Dans tous les pays, la relève de la garde est toujours un monument dédié à l’absurde, au ridicule, au grotesque. En Grèce, ce monument atteint un degré d’absurdité proprement inouï. Avec leurs souliers à pompons, leur robe de bal blanche, leur grosse moustache et leur bonnet de clown rouge à gland, les Evzones ressemblent déjà eux-même à un cirque des Balkans, mais tout ceci n’est rien comparé à leur farcesque numéro, qui donne l’impression de pauvres soldats se livrant à une pantomime mécanique pour le compte d’un ministère de la Bêtise en marche.
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Près de la réception, un drapeau nazi et un portrait en pied d'Hitler. Derrière la table, un autre homme en uniforme noir, affichant cette expression peu coopérative que l'on rencontrait un peu partout en Allemagne. Le visage des instances et de la bureaucratie totalitaires. Ce visage qui ne cherche pas à plaire. Il n'est pas là pour vous rendre service. Il se moque que vous viviez ou que vous mourriez. Il ne vous considère pas comme un citoyen, mais comme un objet à trier-direction l'escalier ou la sortie. C'est à ça que ressemble un homme quand il cesse de se comporter comme un être humain pour se transformer en une sorte de robot.
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C'est ce qu'il y a de bien avec la paperasse urgente: plus vous la laissez de côté et moins elle devient urgente.
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Il n'y avait pas de prêtre : les polonais avaient déjà célébré un service funèbre, et personne ne jugeait important de prier de nouveau pour les morts. La religion était le cadet des soucis de chacun.
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Personne n'a envie de mourir. Mais continuer à vivre semble parfois encore pire.
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je ne pus m'empêcher de comparer Perón à Hitler et essayai de me représenter le führer en tenue de golf descendant la Wilhelmstrasse sur un scooter vert citron
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C'est simplement de l'économie, Scott. La loi de l'offre et de la demande. Sauf qu'Adam Smith ne connaissait pas la loi du sport télévisé, ni celle des deux cent mille livres par semaine et de la cupidité insatiable. Tu ne peux pas changer tout cela. Tout ce que tu peux faire, c'est en profiter.
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Le café viennois traditionnel ressemble à un club de gentlemen, sauf que l’adhésion pour une journée n’y coûte que le prix d’n café. Une fois qu’on s’en est acquitté, on peut rester aussi longtemps qu’on le désire, lire les journaux et magazines mis à disposition, confier des messages aux garçons, recevoir du courrier, réserver une table pour n rendez-vous et, d’une manière générale, régler ses affaires, en toute tranquillité, au vu de tous. Les Viennois vouent le même respect à la vie privée que les Américains aux antiquités. Un client du Schwarzenberg n’aurait pas plus glissé un œil par-dessus votre épaule qu’il n’aurait remué son café avec le doigt.

(Un requiem allemand)
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Pour tous ceux qui avaient cru au « Vaterland », ce n’était pas la défaite qui réfutait la vision ancestrale de la société, mais la reconstruction. L’exemple de Berlin, ruinée par la vanité des hommes, enseignait en effet qu’après une guerre, quand les soldats sont morts et les murs détruits, une ville n’est plus constituée que de ses femmes.

(Un requiem allemand)
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Berlin, 1947
A notre époque, si vous êtes allemand, vous êtes au Purgatoire bien avant de mourir, et vos souffrances ici-bas valent pour tous les péchés de votre pays restés sans châtiment comme sans repentir, ce jusqu’à jour où, par la grâce des Puissances – tout au moins de trois d’entre elles – l’Allemagne sera enfin purifiée.
Car à présent nous vivons dans la peur, la peur des Popovs, surtout. Et cette angoisse n’a d’égale que celle, quasi universelle, des maladies vénériennes, qui ont presque tourné à l’épidémie. D’ailleurs, ces deux fléaux sont généralement considérés comme synonymes.

(Un requiem allemand)
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Je marchai vers le sud en direction du Jardin botanique. Le pâle ciel d’automne était empli de l’exode de millions de feuilles que le vent déportait aux quatre coins de la ville, loin des branches qui leur avaient donné vie. Ici et là, des hommes aux visages de pierre travaillaient avec lenteur et concentration pour contrôler cette diaspora végétale, brûlant les branches de frêne, de chêne, d’orme, de hêtre, de sycomore, d’érable, de marronnier, de tilleul et de saule pleureur, tandis que l’âcre et grise fumée flottait dans l’air comme le dernier souffle d’âmes perdues. Pourtant, d’autres feuilles continuaient à tomber, à tomber sans cesse, de sorte que les tas se consumaient sans diminuer, et tandis que je regardais rougeoyer la braise des feux en humant les gaz chauds de cette mort végétale, il me sembla sentir l’odeur de la fin de toute chose.

(La pâle figure)
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C’est toujours au moment où l’on pense que les choses ne peuvent plus empirer qu’on se rend compte qu’elles sont déjà bien pires qu’on ne le pensait. Et qu’elles empirent encore.

(La pâle figure)
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Berlin. J’adorais cette ville autrefois, avant qu’elle ne tombe amoureuse de son propre reflet et se mette à porter les corsets rigides qui l’étouffaient peu à peu. J’aimais la philosophie bon enfant, le mauvais jazz, les cabarets vulgaires et tous les excès culturels de la République de Weimar qi avaient fait de Berlin l’une des villes les plus fascinantes de l’époque.
Derrière l’immeuble où était situé mon bureau, vers le sud-est, se trouvait l’Alex, le quartier général de la police, et je songeais aux vaillants efforts qu’on y déployait pour entraver la criminalité, incluant des délits tels que parler irrespectueusement du Führer, coller sur la vitrine de votre boucher une affiche le traitant de « vendu », omettre de pratiquer le salut hitlérien ou se livrer à l’homosexualité. Voilà ce qu’était devenue Berlin sous le gouvernement national-socialiste : une vaste demeure hantée pleine de recoins sombres, d’escaliers obscurs, de caves sinistres et de pièces condamnées, avec n grenier où s’agitaient des fantômes déchaînés qui jetaient les livres contre les murs, cognaient aux portes, brisaient des vitres et hululaient dans la nuit, terrorisant les occupants au point qu’ils avaient parfois envie de tout vendre et de partir. Pourtant, la plupart se contentaient de se boucher les oreilles, de fermer les yeux et de faire comme si to talait bien. Tout apeurés, ils parlaient peu, faisaient mine de ne pas sentir le tapis remuer sous leurs pieds, et les rares fois où ils riaient, c’était du petit rire nerveux qui accueille poliment les plaisanteries du patron.

(L’été de cristal)
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Et quiconque me demandera encore s'il est une justice en ce monde, qu'il se contente de cette réponse : pour l'instant non, tout au moins pas jusqu'à ce vendredi.
Alfred Döblin
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Le cinéma est cruel. Si cruel qu’il a dû être inventé, ou du moins imaginé, par un Allemand.
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La vie n’est rien d’autre qu’une série d’événements aléatoires. Ce qui arrive n’a aucune logique. Parfois, je me dis que là réside votre problème. Vous ne cessez de chercher un sens profond aux choses, mais il n’y en a pas. Il n’y en a jamais eu. Tout ça n’est qu’une erreur de catégorie. Et essayer de résoudre les difficultés ne résout rien du tout.
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L'enveloppe avait un petit Hitler brun au coin. C'était bizarre qu'il soit sur les timbres et pas sur les billets de banque. Sans doute une mesure de précaution pour qu'on ne puisse pas l'associer à une nouvelle hyperinflation. Ou peut-être voulait-il que les gens le croient au dessus de choses bassement matérielles comme l'argent, ce qui, à bien y réfléchir, était une excellente raison de ne pas lui faire confiance. Quiconque pense qu'il est trop bien pour notre argent ne réussira jamais en Allemagne.
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La regarder manger un sandwich, c'était comme regarder une hyène dévorer un jarret de porc. Tout paraissait graviter autour de son entonnoir à strudel.
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Depuis la guerre de 1920, il est presque aussi difficile d’être polonais sous les bolcheviks que juif sous les Allemands.
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[...] C’était la première fois que j’entendais le nom de la forêt de Katyn.
[...] Un loup avait déterré des restes humains dans la forêt.
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"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
Hôtel Otto

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