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Citations de Philippe Charrac (32)


Elle pousse la porte de service, et la première chose qu’elle voit, c’est la flaque de sang, immense, presque noire en son centre, qui s’étale sur le carrelage. Marie-France contourne l’îlot central qui lui cache l’origine de tout ce sang. Elle titube un peu, doit se retenir au meuble. L’odeur fade et écœurante qui commence à couvrir celle du repas en train de cuire lui donne un début de nausée.
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Marie-France de Lautrans gare son encombrante voiture devant le perron pour profiter de la lumière, et se demande avec un sanglot dans la gorge quel va être leur avenir à tous, employeur comme employés. Jamais, malgré ses rêves et ses valeurs éculées, elle ne trouvera un repreneur qui travaille à l’ancienne.
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Marie-France se souvient, comme souvent, de l’homme fort et précieux qu’il était. Il l’avait mise à l’abri du besoin, selon l’expression consacrée, mais cette expression n’allait pas assez loin selon elle, elle n’était pas assez juste, pas assez précise. Serge l’avait mise à l’abri de tous les besoins. Dans ses bras, dans sa maison, dans son espace, elle était protégée de tout.
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De toute façon, cette route n’est fréquentée par presque personne en dehors de moi, je ne risque pas de gêner grand monde » se dit presque à voix haute la septuagénaire en riant tristement.
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Serge, son Serge, est parti. Subitement. Brutalement. Foutu cancer. Courte maladie sournoise et destructrice, qui transforme un homme en squelette avant de le tuer.
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Il s’était inscrit au concours de gardien de la paix, l’un des seuls où le baccalauréat ne soit pas encore nécessaire. Il avait réussi et était devenu policier. Quel meilleur choix, quelle meilleure idée, pour un jeune homme traumatisé dans l’enfance par une agression ?
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Certes l’assassinat d’une mère semble être une motivation suffisante pour déclencher une vengeance. Voire une motivation noble. Combien d’hommes se vantent de ce qu’ils feraient d’un tueur d’enfants ou de vieilles dames lors de repas de famille trop arrosés ? mais en réalité, Sonia sait que très peu sont capables de passer à l’acte. Et que ces hommes rares ne sont pas forcément plus courageux que les autres. Ils sont simplement plus … dangereux.
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Il observe le corps de l’homme, pendu à une poutre qui passe juste au-dessus du lustre. Il paraît démesurément grand, allongé par l’action conjointe de la gravité et de la décomposition. A ses pieds, ses intestins forment un tas grouillant de mouches et de larves. Autour de son cou, le lien tire sur ses maxillaires et son menton, en relevant son visage vers le ciel, dans une prière muette.
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L’objet de ses rêves affleure encore, toujours visible, malgré le travail de tassement effectué par la machine. Ça n’est presque rien à présent, juste une tache plus claire qui se distingue mal de la boue qui l’entoure, et sur laquelle le regard du garçon glisserait sûrement sans heurt s’il ne l’avait pas remarquée auparavant. Sa curiosité excitée, il ne parle à personne de sa découverte, bien décidé à la garder pour lui seul.
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Fabien reste allongé sur le ventre, attendant patiemment sur la dalle grise et granuleuse où il s’est installé, indifférent aux tractations de ses amis. Il a les bras croisés sous le menton et ses yeux sont obstinément fixés sur le remblai que la pelleteuse renforce sans cesse. Tout à l’heure, il a remarqué, noyé dans le sédiment noirâtre, une sphère à la couleur crayeuse qui a enflammé son imagination.
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Quelques mètres en amont, pas très loin du mal nommé pont Eiffel qui enjambe l’eau sur presque deux cents mètres, un groupe de gamins scrute le chantier avec attention. Le souffle court, ils admirent – à juste titre ! – la dextérité et le savoir-faire du conducteur de travaux, mais espèrent surtout le voir chuter avec sa machine dans l’eau qui file sous eux avec célérité. Le courant est d’autant plus puissant que même ici, à Langoiran, la Garonne reste soumise aux marées venues de l’océan qui pénètrent loin dans les terres, bien au-delà de l’estuaire de la Gironde
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L’excavatrice, penchée dans un équilibre instable, semble prête à basculer dans la Garonne à chacun de ses mouvements. Son long bras articulé creuse le bord de l’eau avant d’en ramener d’énormes pelletées remplies d’une boue noire mêlée de limon et d’un fatras de branches emmêlées que la machine dépose sur la rive, presque sous ses chenilles de métal, avant de rouler dessus avec méthode dans une manœuvre savante pour solidifier le tout. Puis l’engin et son conducteur s’avancent sur ce remblai fraîchement créé pour piocher dans le lit du fleuve un nouveau tribut dont ils se servent pour stabiliser les berges.
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