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Citations de Philippe Charrac (32)


A défaut d’être alcoolique ou marié, on peut aussi croire en Dieu malgré l’époque, ou à cause d’elle, c’est selon.
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L’objet de ses rêves affleure encore, toujours visible, malgré le travail de tassement effectué par la machine. Ça n’est presque rien à présent, juste une tache plus claire qui se distingue mal de la boue qui l’entoure, et sur laquelle le regard du garçon glisserait sûrement sans heurt s’il ne l’avait pas remarquée auparavant. Sa curiosité excitée, il ne parle à personne de sa découverte, bien décidé à la garder pour lui seul.
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Fabien reste allongé sur le ventre, attendant patiemment sur la dalle grise et granuleuse où il s’est installé, indifférent aux tractations de ses amis. Il a les bras croisés sous le menton et ses yeux sont obstinément fixés sur le remblai que la pelleteuse renforce sans cesse. Tout à l’heure, il a remarqué, noyé dans le sédiment noirâtre, une sphère à la couleur crayeuse qui a enflammé son imagination.
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Quelques mètres en amont, pas très loin du mal nommé pont Eiffel qui enjambe l’eau sur presque deux cents mètres, un groupe de gamins scrute le chantier avec attention. Le souffle court, ils admirent – à juste titre ! – la dextérité et le savoir-faire du conducteur de travaux, mais espèrent surtout le voir chuter avec sa machine dans l’eau qui file sous eux avec célérité. Le courant est d’autant plus puissant que même ici, à Langoiran, la Garonne reste soumise aux marées venues de l’océan qui pénètrent loin dans les terres, bien au-delà de l’estuaire de la Gironde
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L’excavatrice, penchée dans un équilibre instable, semble prête à basculer dans la Garonne à chacun de ses mouvements. Son long bras articulé creuse le bord de l’eau avant d’en ramener d’énormes pelletées remplies d’une boue noire mêlée de limon et d’un fatras de branches emmêlées que la machine dépose sur la rive, presque sous ses chenilles de métal, avant de rouler dessus avec méthode dans une manœuvre savante pour solidifier le tout. Puis l’engin et son conducteur s’avancent sur ce remblai fraîchement créé pour piocher dans le lit du fleuve un nouveau tribut dont ils se servent pour stabiliser les berges.
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Depuis le toit plat de l’immeuble de quinze étages, recouvert de toiles goudronnées que la pluie a détrempées, Lazare Servent contemple la fin de la nuit la plus courte de l’année. L’orage a fini par cesser. Il regarde le ciel à l’est, déjà franchement rose et qui vire rapidement au bleu. À cette hauteur, l’air est frais et il y a un peu de vent. L’homme s’approche du vide et se penche. Il ignore sa tête qui tourne, sa vision qui se déforme, s’approche encore, pose un pied sur le rebord en ciment large d’à peine vingt centimètres, hésite, pousse sur sa jambe que la peur raidit et force son deuxième pied à rejoindre le premier. Le voici en équilibre au bord du précipice, tel une gargouille maudite.
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Parfaitement imperturbable, Lazare contemple encore le cadavre de la fille, puis il se détourne et entreprend de fouiller son bureau de lycéenne.
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« Bonsoir Lazare.
– Bonsoir Claude. »
Le ton entre les deux hommes est glacial. Le lieutenant Servent entre dans la pièce sans autre formalité, empiétant sans précaution sur le territoire du brigadier-chef Giraud, le repoussant presque physiquement par la seule force de son imposante présence. Dépossédé de sa scène de crime, l’enquêteur se réfugie contre le mur du fond, près de la fenêtre laissée ouverte.
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Le gradé de la criminelle retarde encore un peu le moment d’entrer en se faisant confirmer l’identité de la victime.
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Giraud grogne un assentiment assez vague. Il n’a absolument aucune envie d’entrer dans cette chambre dont on a refermé la porte sous prétexte de préserver la scène de crime, ainsi que la dignité de la jeune fille. Il n’a aucune envie d’aller voir ce corps qu’un père déchiré vient de serrer une dernière fois dans ses bras avant d’appeler la police. Ça l’horripile, mais il n’a pas le choix.
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Du sang continue à s’écouler du corps ravagé de la jeune fille. Le matelas en absorbe une partie, mais une flaque sombre commence tout de même à se former sur le sol, s’étalant vers le pas de la porte. Le chasseur se sent merveilleusement bien. Apaisé. Il sait que cela ne durera pas, mais cela ne doit pas l’empêcher de profiter de ce moment de plénitude, n’est-ce pas ? Puis il se met enfin au travail : il a une scène de crime à élaborer à l’intention de la police.
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Le chasseur dégaine son couteau. Par la fenêtre ouverte, la pluie continue à entrer et forme une petite mare sur le lino. Il s’approche encore un peu plus et se penche sur l’adolescente à la peau brune. Son regard s’attarde sur les seins qui pointent à travers le fin tissu d’un T-shirt, et sur le renflement du pubis sous une simple culotte de coton blanc. Il savoure ce moment encore quelques instants puis, n’y tenant plus, il plaque brutalement la paume de sa main gauche sur la bouche de sa victime profondément assoupie.
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Le chasseur s’approche doucement du lit où la jeune fille dort paisiblement. Elle ronfle un peu, en reniflant, et il ne parvient pas à retenir un ricanement méprisant. Elle n’est qu’un animal. Ce sont tous des animaux. Ils ne comptent pas. Il peut en tuer autant qu’il le souhaite, puisque là est son plaisir. Fini, les chiens errants et les chats de gouttières. Il peut enfin recommencer à tuer des êtres humains ! C’est tellement, tellement plus excitant.
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Si sa proie avait été réveillée, il aurait dû lui sauter dessus en profitant de l’effet de surprise avant qu’elle ne puisse crier. Et s’il avait échoué, il aurait dû s’enfuir par cette même fenêtre avant que le père de famille, qui dormait probablement affalé sur le canapé du salon, ne fasse irruption dans la chambre pour sauver sa fille. Mais il n’a pas peur de toute façon, pas vraiment. Il a tout calculé. Il aurait juste terriblement regretté que sa première fois se passe de façon précipitée. Là, il a tout son temps. Tout le temps d’en profiter, d’en profiter vraiment.
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Il s’accroupit immédiatement et écoute le silence. Comme il l’espérait, la fille s’est endormie en attendant son homme qui ne viendra pas, et que toutes les polices de France traqueront dans quelques heures. Le chasseur sourit à nouveau dans l’obscurité, ravi par sa chance.
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Allons, il est l’heure à présent. Le chasseur s’agrippe fermement à la corniche du toit avec ses mains gantées et, totalement insensible au vide sous lui, il bascule et se glisse dans la pièce en dessous par la fenêtre béante. Il lâche le rebord en ciment et atterrit sans un bruit sur le sol en linoléum de la chambre. Il s’accroupit immédiatement et écoute le silence.
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Elle reste quelques secondes immobile, stupéfaite, ahurie. Puis elle décide brusquement de retourner à sa voiture pour partir le plus rapidement possible. Elle fait demi-tour, claudique jusqu’au petit meuble de l’entrée où elle a déposé ses clefs quelques instants auparavant. Mais le trousseau n’est plus là ! Abasourdie, Marie-France fouille frénétiquement les poches de son manteau, en vain. De toute façon, elle se souvient parfaitement avoir déposé les clefs sur le meuble. Et maintenant, elle n’a plus le luxe du temps pour réfléchir : à sa droite, la porte de la cuisine s’ouvre.
L’homme n’est pas très grand, mais il est large, athlétique, musclé. 
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Les nerfs du cadavre l’agitent encore un peu, mais Marie-France ne comprend toujours pas que l’auteur de ces horreurs est encore ici, présent en ces lieux, qu’il a pendu et éventré Robert quelques minutes seulement avant son entrée, calculant soigneusement sa mise en scène. En même temps, qui comprendrait ?
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Elle vient de trouver Robert, pendu sous le grand lustre, les tripes exposées au grand air par un coup de lame passé en travers de la bedaine de l’homme.
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Marie-France s’écarte, trébuche dans la flaque de sang qui s’est répandue au hasard des irrégularités du carrelage. Elle tombe lourdement sur une fesse et ressent une douleur brutale. Elle crie. Elle s’accroche au bord de la console centrale, crie à nouveau en se relevant, puis appelle Robert, plusieurs fois, en se demandant où il peut bien être.
Son cerveau ne fonctionne plus très bien. Elle ne se demande même pas si l’agresseur a quitté les lieux.
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