On doit aussi juger un génie à l'aune de ses contemporains. C'est ce que les Italiens ont parfaitement compris, en favorisant une flânerie consciencieuse à travers les régions obscures de l'histoire de l'art. Contrairement à la France, où notre culte des classiques nous prédestine à répéter ce que de grands spécialistes ont dit sur les héros de la Renaissance, et à paraphraser des travaux essentiels avec lesquels nous ne sommes pas encore en mesure de discuter, en Italie, les professeurs poussent les étudiants à faire des thèses sur les artistes originaires des lieux où ils ont eux-mêmes grandi : ils les forcent ainsi à entrer en contact avec la très riche érudition locale toujours accumulée autour des petits maîtres. (p. 147)
Nous n'avions pas de tablettes de lecture et les guides exposant l'histoire des monuments étaient plutôt rares. L'imagination jouait donc le rôle très important dans nos visites, nous n'avions que nos intuitions pour faire parler les vieilles pierres. (p. 23)
Je tâche de mettre au mieux en pratique ce principe adopté par tout œil : toujours se déplacer, accepter de voir n’importe quelle œuvre, même les croûtes.