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Critiques de Philippe Doumenc (55)
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Un livre à lire pour les amateurs de Madame Bovary, Philippe Doumenc y livre ici une contre enquête, il insère de nouveaux personnages, de nouveaux faits et il fait finalement une analyse pertinente du roman.
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Une très agréable surprise que ce petit livre détournant et réinventant avec beaucoup de malice et de talent le grand-chef d'oeuvre de Flaubert. Notre chère Emma Bovary, victime de son romantisme et de la médiocrité de sa vie provinciale, accède dans cette seconde vie (mais devrais-je dire mort) littéraire au statut d'héroïne tragique, entre libertinage et manipulation. Séduite par l'audace du projet de Philippe Doumenc, qui consistait à faire rejouer les personnages flaubertiens dans une histoire où le crime s'en mêle, je le fus aussi par son style "à la manière de", et par la subtilité de son intrigue. Très entichée de Madame Bovary, je n'aurais pas pardonné qu'on la transpose dans un autre roman qui n'aurait pas été à sa hauteur. Non seulement ce n'est pas le cas, mais en plus Philippe Doumenc offre soudain un espace de liberté avec ce texte : celui d'imaginer avec vitalité et enthousiasme des héros et héroïnes que nous aimons en littérature pour leur inventer d'autres vies sans trahir leur origine.

Bibliothérapie : Explorer l'intertextualité avec par exemple l'Etranger d'Albert Camus et Meursault , contre-enquête de Kamel Daoud; plus classiquement Médée de Euripide, Sénèque, Corneille... liste à compléter !
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

« Ce qui me semble beau, ce que je vou­drais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache exté­rieure, qui se tien­drait de lui-même par la force interne de son style, comme la terre sans être sou­te­nue se tient en l’air, un livre qui n’aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invi­sible, si cela se peut. Les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière. […] C’est pour cela qu’il n’y a ni beaux ni vilains sujets et qu’on pour­rait presque établir comme axiome, en se pla­çant au point de vue de l’Art pur, qu’il n’y en a aucun, le style étant à lui seul une manière abso­lue de voir les choses. »

G. Flau­bert, Lettre à Louise Colet, 16 jan­vier 1852.



Tout d’abord (re-re-re)tordons le cou à cer­taines idées tenaces. La lit­té­ra­ture et l’art en géné­ral sont faits pour être pillés, déva­li­sés, détour­nés, alté­rés, copiés, pour­sui­vis, moles­tés. Toute l’histoire des idées marche sur ce prin­cipe, depuis l’antiquité. On copie, on pro­longe, on détourne, on s’inspire, on nuance, on contre­dit le maître. Si, je ne le nie pas, la conser­va­tion du patri­moine est essen­tielle et indis­pen­sable pour la trans­mis­sion de notre iden­tité d’humains, l’art n’a pas pour unique fina­lité de dégé­né­rer dans un musée (ou une biblio­thèque) pour le bon plai­sir bour­geois d’être relu­qué, pos­sédé, capi­ta­lisé, inven­to­rié, estimé, mar­chandé. Ainsi, par exemple, je qua­li­fie d’acte artis­tique et poé­tique celui Pierre Pinon­celli qui pisse dans la Fon­taine de Duchamp avant de la bri­ser. L’œuvre a une vie, et n’en déplaisent aux conser­va­teurs de musée, elle peut aussi avoir une mort. A cet égard, j’aime beau­coup le tra­vail de Wolf­gang Laib qui réflé­chit sur la notion d’œuvre et de temps et qui donne tou­jours beau­coup de mal aux conser­va­teurs des musées pour gar­der l’intégrité de ses œuvres faites de pol­len ou de lait, de maté­riaux bio­dé­gra­dables (mais je repar­le­rai je pense de cet artiste). Pinon­celli, par son geste, désa­cra­lise le rea­dy­made en le réin­vo­quant pour ce qu’il est : un simple objet de manu­fac­ture. Chan­ge­ment d’époque, chan­ge­ment d’esprit. L’acte aurait sans doute plu à Duchamp, d’autant plus que le rea­dy­made est fina­le­ment plus une idée qu’un objet artis­tique en soi (enfin il l’est par la simple énonciation/désignation de l’artiste, mais l’essentiel réside dans l’idée et l’ironie de cette trans­gres­sion). La répé­ti­tion sans fin de la dési­gna­tion par le rea­dy­made (l’oeuvre des conti­nua­teurs en somme) se ter­mine par cet acte poé­tique de Pin­non­celli qui brise le modèle, inter­di­sant par là l’acte de répé­ti­tion sté­rile du même (cercle vicieux sans fin qui redit tou­jours le même), et le pas­sage à autre chose. Conti­nuité dans cet exemple par la des­truc­tion, plu­tôt radi­cale, mais conti­nuité quand même.



Et en lit­té­ra­ture il en va de même. Il n’y a pas de per­son­nages, d’œuvres, de lieux, d’idées qui soient défi­ni­ti­ve­ment invio­lables, per­chés sur un pié­des­tal inac­ces­sible sans prise aucune au chan­ge­ment, à la dépos­ses­sion, au pas­tiche, à l’interprétation. Bien sûr une œuvre reste une œuvre est sa qua­lité n’est pas, de facto, trans­mise par héri­tage depuis son modèle. Bien au contraire, elle doit être per­ti­nente, intel­li­gente, com­plé­men­taire, sub­ver­sive… elle doit alté­rer son ori­gine, jouer de contre­point dans son dis­cours, elle doit la sur­pas­ser dans son ambi­tion intel­lec­tuelle, poli­tique et esthétique.



Cette longue intro­duc­tion pour dire que non, Emma Bovary n’est pas une vieille momie à conser­ver jalou­se­ment dans le musée de Flau­bert et qu’il est cou­ra­geux de la part de Phi­lippe Dou­menc de la faire revivre (bon pour mieux la tuer, mais ça c’est son autre his­toire). N’en déplaisent aux conser­va­teurs (et pour­tant j’aime cette œuvre de Flau­bert, lue et relue).



La contre-enquête sur la mort d’Emma Bovary, reprend l’oeuvre exac­te­ment au moment de la mort d’Emma. Il s’agit d’une enquête menée sur l’origine de sa mort, ordon­née par le pré­fet suite à la décou­verte sus­pecte de traces minus­cules sur son corps. L’œuvre est donc le rap­port de cette enquête pas ordi­naire sur un fait on ne peut plus ordi­naire. On y retrouve tous les ingré­dients du roman poli­ciers, ingré­dients fri­sant par­fois la cari­ca­ture : le vieux com­mis­saire proche de la retraite, le jeune ini­tié Remi (qui est le témoin et le rap­por­teur de l’histoire dans sa tota­lité), un méde­cin légiste, des dépo­si­tions, une enquête reti­rée par les auto­ri­tés parce que trop déran­geante, 4 sus­pects, des faux et des vrais aveux, des men­songes, de l’adultères, de la déca­dence… Bref tous les éléments d’un bon poli­cier. Et dans ce sens, il peut être sim­ple­ment lu comme tel. Sans réfé­rence à l’oeuvre de Flaubert.



Je repense à la phrase de Flau­bert à Louise Colet (cf. inci­pit) : « Ce qui me semble beau, ce que je vou­drais faire, c’est un livre sur rien ». Comme Flau­bert, Dou­menc lance une enquête sur une non-affaire, sur rien, ou si peu. Une femme, qui a englouti son patri­moine par des dettes incon­si­dé­rées, qui a été reje­tée par ses amants, qui meurt suite à l’absorption d’arsenic, d’aucuns auraient conclu (et Flau­bert le pre­mier) au sui­cide. Mais non ! L’enquête doit avoir lieu. Même sur la base d’un presque mal­en­tendu. Toute his­toire, toute enquête mérite d’être creu­sée afin d’en révé­ler la beauté (par le style) ou la vérité (par la confron­ta­tion des faits). Le choix du style et du ton, celui de l’enquête, neutre et plat, renoue évidem­ment avec celui de Flau­bert, simple obser­va­teur, enquê­teur sur le rien. On notera, parmi les pas­tiches du style (car il y quand même cette ten­ta­tion, tant l’univers de Flau­bert est intrin­sèque à son style, cf. la cita­tion) le recours à l’adverbe flau­ber­tien, un long adverbe de manière, déta­ché en incise, comme un appen­dice inutile à la phrase.



C’est une œuvre vrai­ment plai­sante lire, on y retrouve l’ambiance pro­vin­ciale d’Yonville et de ses ‘char­mants’ habi­tants, les amants d’Emma… On replonge avec délec­ta­tion dans cet uni­vers médi-ocre… On fouille, on creuse dans ces “sujets invi­sibles” et on y découvre la nature humaine, ses fai­blesses, ses souf­frances, ses men­songes… mais on ne découvre tou­jours pas ces mots qu’Emma “avait trouvé beaux dans les livres”. On croise un per­son­nage nou­veau, la fille du phar­ma­cien Homais, jeune fille de seize ans qui s’éprend du jeune Remi et qui souffre des mêmes maux qu’Emma, dont ce besoin irré­pres­sible de fuir Yon­ville et sa bêtise, de s’évader de cette pri­son. On veut croire un moment à la féli­cité avec Remi mais l’image se creuse, les sen­ti­ments se dégonflent en ne lais­sant qu’« un goût acide et tendre dans la bouche. »



Le dénoue­ment est plu­tôt sur­pre­nant. Mais plus encore la post­face, qui attaque direc­te­ment l’oeuvre de Flau­bert, lui fai­sant le pro­cès (encore un !) d’avoir volon­tai­re­ment fal­si­fié les faits, d’en avoir omis voire même d’en avoir inven­tés. De n’être qu’un fal­si­fi­ca­teur de la réa­lité. De cette fal­si­fi­ca­tion qui a trompé Emma jusqu’au tom­beau ? Plu­tôt que les livres et leur uni­vers déréa­li­sant, n’est-ce pas plu­tôt la triste réa­lité d’Yonville la vraie cou­pable du meurtre d’Emma Bovary ?



« Pour­tant quand il [Remi] par­lait du livre qu’un jour enfin il se décida à lire, il ne pou­vait dis­si­mu­ler — à regret — que cer­taines pages étaient belles. Dans le roman, Yon­ville et ses per­son­nages res­plen­dissent à jamais de l’éclat immor­tel de la bêtise. Mais sur­tout la figure cen­trale rede­vient Emma Bovary. Par ins­tinct Flau­bert l’a splen­di­de­ment res­ti­tuée, lui qui jamais ne l’a jamais ren­con­trée vivante, alors qu’Herville et Remi avaient eu au moins une sorte de contact indi­rect avec elle, l’un au bout de son scal­pel, l’autre au tra­vers d’une enquête plu­tôt fan­geuse. Remi n’en était pas jaloux. Sa pro­fes­sion avait été de recher­cher les cir­cons­tances de la mort de cette femme, celle de Flau­bert de bro­der sur sa vie, en ce domaine un pauvre flic aura tou­jours tort : il n’a droit qu’à la stricte vérité des faits, alors que le roman­cier, lui, peut à loi­sir inven­ter, rêver — et men­tir ! » p. 186


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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Intéressant.

Flaubert s’en serait tenu à une version édulcorée des faits : ici, il y a contre-enquête et soupçon de meurtre.



Le roman est amusant, mais très superficiel. Ne vous attendez pas à un pastiche du style de Flaubert, c'est plutôt une critique humoristique de l'histoire de "Madame Bovary".

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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

"Assassinée, pas suicidée", avant de rendre son dernier soupir, c'est ce que chuchote Emma Bovary à deux médecins appelés d'urgence à son chevet. De plus, l'un d'eux a remarqué des traces d'ecchymoses sur son corps. Alors, Emma s'est-elle bien suicidée en absorbant une forte dose d'arsenic ou bien quelqu'un dans son entourage l'a-t-il assassinée? Deux policiers de Rouen sont dépêchés à Yonville pour tenter de résoudre cette énigme où les suspects sont de plus en plus nombreux...

Transformer un monument de la littérature en intrigue policière est très audacieux. Là où Flaubert fût bridé par la censure, Doumenc développe les hypothèses, faisant d'Emma Bovary, non plus une femme suicidée mais une femme assassinée.Là où le maître décrivait si admirablement les horizons médiocres, l'ennui, les amours illusoires, Doumenc ajoute la vénalité et la concupiscence. Point commun entre les 2 auteurs : un très beau portrait de femme victime de la bassesse des hommes.

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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Quel roman policier original et très bien conduit par son auteur ! S'emparer d'une des plus grandes figures de la littérature française et enquêter sur sa mort. Emma Bovary meurt à à peine 30 ans. Elle s'est suicidée en s'empoisonnant...Que nenni Emma souffle aux 2 médecins dépêchés sur place : assassinée par suicidée ! Et là les 2 médecins partent dans une enquête où tout le monde est suspect : Charles l'époux affligé mais cocu, Léon et Rodolphe les 2 amants (ont-ils jamais aimé Emma ?), le pharmacien Homais et son épouse, le notaire, Lheureux, le maire etc..etc... En fait, l'enquête montre et démontre cette bourgeoisie de province oppressante car enfermée dans des principes moraux, dans son "argent". Comment une Emma Bovary a-t-elle pu supporter autant elle qui faisait tâche dans le paysage ?! Sauf qu'une tâche cela peut se nettoyer et disparaître. Et ce qui arrive à Emma.

Moi je n'ai jamais été fan du roman de Flaubert tout simplement parce qu'au lycée en seconde et en 1ère j'ai une professeure de français qui nous a littéralement soulé avec ce roman. Si tu n'as pas lu Flaubert à 18 ans tu as raté ta vie de lycéen.ne aurait pu être son slogan. Elle nous en a dégoutté tellement elle en était accro'. Le livre de Ph. Doumenc m'a réconcilié avec l'oeuvre de Gustave Flaubert car quelques temps après avoir lu contre enquête sur la mort d'Emma Bovary j'ai rouvert Madame Bovary et cette fois-ci j'y suis allée jusqu'au bout !
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Et si la mort d’Emma Bovary n’était pas due à un suicide ? Et si elle avait été assassinée ? En une seule prise, l'arsenic est rarement mortel… De cette périlleuse hypothèse (entre autres), Philippe Doumenc nous livre un réjouissant polar littéraire.



24 Mars 1846. Emma Bovary, dans son lit, alterne moments de répit et atroces souffrances liées à son empoisonnement à l’arsenic. Autour d’elle s’affairent, s’affolent et se désolent son mari Charles, le pharmacien Honnais et son épouse. Ainsi que les docteurs Canivet et Larivière appelés d’extrême urgence.

Mais rien n’y fera, Emma a bien réussi son suicide ! Sauf qu’à son retour à Rouen, le docteur Larivière s’est empressé d’avertir la police : avant de rendre l’âme, Emma Bovary, dans un dernier instant de lucidité, a eu le temps de lui souffler à l’oreille dans un soupir ; « Assassinée, pas suicidée ! ». Et les observations de contusions sur le corps de la victime, faites par son confrère Canivet, ont justifié d’un sursis à délivrer le permis d’inhumer ! Commence alors l’exposé d’une excellente enquête de terrain menée par le commissaire Delévoye dépêché depuis Rouen, en compagnie de Rémi, un jeune apprenti policier qu’il laissera seul sur place pour terminer le travail après avoir été rappelé par le Préfet. Les suspects ne manquent pas. Charles Bovary, mari cocu à la face du monde, avait toutes les raisons de tuer sa femme. Le pharmacien Homais, qui regardait la fragile Emma avec «concupiscence», aurait pu jouer l'amoureux éconduit. Même Rodolphe, lassé de sa jeune maîtresse, était capable d'espérer sa mort jusqu'à la provoquer. Les femmes n'étaient pas en reste: une épouse jalouse, une belle-mère acariâtre. A moins que l'argent, les dettes ne soient le motif principal quand un prêteur sur gages vient demander qu'on le paye aussitôt...



Philippe Doumenc prodigue clins d’œil et citations. Flaubert apparaît furtivement à l’enterrement de Madame Bovary. Le réel se mélange à la fiction et le fait divers dont Flaubert s’était inspiré, refait surface. Et il pousse la provocation jusqu’à commencer son roman par une citation de Flaubert, extraite de sa Correspondance avec George Sand :

" Mais naturellement ma pauvre Bovary s’est bien empoisonnée elle-même. Tous ceux qui prétendront le contraire n’ont rien compris à son personnage !…Comment ne pas se suicider si l’on a un peu d’âme et que le sort vous condamne à Yonville ?"



Philippe Doumenc invente une suite fort convaincante au célèbre roman de Flaubert avec audace et humilité. Il redonne vie aux personnages négligés dans Madame Bovary. Avec un exercice de style parfait, il réussit le tour de force de retrouver la langue de l’époque, une atmosphère, un milieu. Et nul doute que le nom du coupable en surprendra plus d’un. Un roman (im)pertinent !



Ce petit livre est une réussite, très agréable à lire. Une bonne raison de relire Mme Bovary mais surtout d'apprécier la façon dont l'auteur a eu de remettre ce classique au goût de jour.



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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Le professeur Larivière contacte la gendarmerie pour une bien étrange affaire : sous des dehors de suicide, il semblerait qu'une jeune femme du nom d'Emma Bovary ait en fait été assassinée. Le célèbre enquêteur Delévoye et son jeune acolyte Remi prennent la route d'Yonville afin de mener l'enquête. Entre une lettre d'adieux mystérieusement disparue, la provenance inconnue de l'arsenic qua la victime a ingurgité, les racontars d'une petite bourgade normande et des contre-ordres de la hiérarchie, le travail des policiers ne sera pas chose aisée.

 

Quelle idée géniale ! Reprendre les personnages de Flaubert et postuler qu'Emma ne s'est pas suicidée mais a été victime d'un assassinat. Le lecteur de Madame Bovary se glisse dans le roman comme s'il enfilait ses bonnes vieilles charentaises. On y retrouve l'ambiance pesante de la campagne normande, les personnages du roman original mais l'éclairage est tout autre ; certains protagonistes prennent de l'épaisseur, des caractères se dévoilent pour nous surprendre. Et puis l'enquête est prenante car qu'en est-il réellement ? Meurtre ? Mais qui et pourquoi ? Suicide finalement ? On doute et s'interroge tout en lisant les rapports d'interrogatoires de Remi.
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Très sympa ce petit roman policier qui nous fait revivre le monde de Flaubert et d’Emma Bovary. C’est très bien écrit, ça se lit vite et l’auteur a bien su traduire et perpétuer l’ambiance lourde du roman de Flaubert. Quoi ? Emma ne serait pas suicidée ? Qu’à cela ne tienne, 2 enquêteurs de Rouen sont dépêchés à Yonville pour mener l’enquête ! Chacun est soupçonné, Lheureux l’usurier qui l’a ruinée, son mari jaloux mais lâche, ses amants étouffés par les pressions de leur maitresse, le pharmacien ami de la famille… Que de rebondissements ! Certes, Philippe Doumenc va un peu loin en faisant passer Emma pour la reine des s… de Babylone mais après tout pourquoi pas. Si on continue l’histoire pourquoi ne pas la pimenter encore plus !

En tout cas, si vous voulez sourire et revivre un peu la vie d’Emma Bovary lisez ce petit roman bien construit !

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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Ces derniers temps la littérature, les auteurs, les romans, deviennent des sujets de roman... Julie Wolkenstein revisite le "Portrait de femme" d'Henry James, dans son roman "L'Excuse", l'oeuvre de Jane Austen est l'ingrédient principal du roman "The Jane Austen Club", sans oublier les romans de Jasper Fforde... Là encore Doumenc utilise la littérature et un roman bien connu pour écrire son propre roman !



pour lire la suite c'est par là
Lien : http://georgesandetmoi.haute..
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

L'action démarre lorsque deux policiers sont appelés pour enquêter sur la mort de la célèbre Emma Bovary. Originale, cette enquête nous propose une nouvelle vision du roman de Flaubert, ainsi que son prolongement. C'est, parfois, délicieusement inattendue. A faire : relire le roman de Flaubert en diagonale pour se replonger dans l'ambiance avant de prendre la température de celui de Philippe Doumenc...
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

A la manière d'une enquête policière des années 1840, nous revoilà dans le village de Yonville, sur les talons d'enquêteurs intéressés par la mort (suspecte ?) d'Emma Bovary. L'auteur prend évidemment des libertés avec les personnages de Flaubert, en proposant une relecture de leurs vies et de leurs comportements, mais l'esprit du lieu et de l'époque se retrouve parfaitement.

Les "fans" du roman trouveront l'exercice intéressant ou sacrilège, mais pour ma part j'ai passé un bon moment !
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Yonville - l'Abbaye, Normandie, 24 mars 1846. Emma Bovary, épouse de M. Charles Bovary, officier de santé, décède dans d'affreuses souffrances consécutives à l'absorption d'arsenic.

Le professeur Larivière, appelé à son chevet, témoigne de ses dernières paroles : "Assassinée, pas suicidée".

Une enquête est donc menée par le commissaire Delévoye et son assistant Rémi. Enquête qui révélera quelques événements surprenants...



Voilà la bonne idée de départ de Philippe Doumenc. Les personnages sont habilement présentés au cours de l'enquête et il n'est donc pas besoin d'avoir lu récemment le roman de Flaubert. A l'arrivée ? C'est un livre agréable à lire mais sans plus.

Les avis sur ce livre, qui a reçu le prix Biblioblog 2008, sont assez contrastés.

Sans doute ai-je été influencée par le fait que j'avais relu Emma Bovary il y a assez peu de temps, et en ai parcouru quelques pages aujourd'hui (quelle conscience professionnelle !). Finalement, Flaubert, ça tient la route ! Alors un conseil : lire Emma Bovary, la vraie .

Ou bien alors découvrir l'excellente BD de Posy Simmonds, Gemma Bovery ...
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Ce livre me tentait moyennement, d'ailleurs il est resté longtemps dans ma bibliothèque, à la fois parce que j'aime moyennement "Madame Bovary" et parce que l'idée de continuer un roman se construit comme un polar et malgré quelques maladresses, on se laisse prendre au jeu. On retrouve les personnages du roman de Flaubert et on déterre leurs secrets, non sans un certain plaisir. Un texte prenant que j'ai finalement lu avec plaisir.
Lien : http://madimado.com/2013/11/..
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Vrai faux polar autour du personnage de Flaubert, Emma Bovary, ce petit livre est un régal qu'on ait lu ou pas Madame Bovary. La plume de l'auteur a le charme suranné de la littérature du XIXe siècle et devrait plaire à tous les amateurs du genre. Le postulat de départ est le suivant: Et si Emma Bovary ne s'était pas suicidée mais avait été assassinée? L'occasion pour l'auteur de revisiter le plus célèbre écrit de Flaubert, donnant une nouvelle lumière aux personnages... ainsi qu'à Gustave Flaubert que l'on croise dans cette contre-enquête follement originale.
Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

enquête facon sherlock holmes, un peu laborieuse.

Je me suis autant ennuyée avec ce livre qu'avec le roman de Flaubert !
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Elle s'appelle Emma Bovary et son histoire est célèbre. Amoureuse de l'amour, elle a vécu d'illusions, trompé son mari et ruiné son ménage. Dans un geste de désespoir, elle se tue en absorbant une forte dose d'arsenic - c'est du moins ce que prétend Flaubert. Or c'est un fait reconnu que l'arsenic, en une seule prise, n'est presque jamais mortel...



Voici ce qui s'est réellement passé : au chevet de la jeune femme, deux médecins ont été appelés. L'un relève des traces discrètes de contusions; l'autre pourra témoigner des derniers mots chuchotés par Emma: "Assassinée, pas suicidée."



Deux policiers de Rouen sont dépêchés à Yonville afin d'élucider l'affaire. Et voilà bientôt plusieurs suspects: un mari cocu, un prêteur sur gages, deux femmes de caractère, un cynique libertin, un pharmacien concupiscent...



Rémi, jeune policier, abandonné par l'enquêteur en chef, doit résoudre lui-même l'énigme.



Mon avis :



Voilà qui me fera relire "Emma Bovary" d'un autre oeil, au moins les dernières pages.



L'enquête et l'idée sont intéressantes et les conclusions inattendues mais vraissemblables. Un vrai retournement final, mais dans l'esprit flauberien.



J'avais déjà beaucoup aimé "Qui a tué Roger Ackroyd ?" de Pierre Bayard, contre-enquête sur un roman d'Agatha Christie à la fin toute aussi inattendue.



Lu dans le cadre de Blogo-Club de Mai (ayant déjà lu "L'Affaire Jane Eyre")



L'image que je retiendrai :



la couleur blanche, celle de la neige et des gelées matinales.


Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

On se retrouve au début du livre sur le lit de mort d'Emma Bovary, qui selon Flaubert s'est suicidée. Mais le médecin présent à son chevet remarque des traces suspectes et refuse le permis d'inhumer...s'ensuit une enquête sur l'entourage, le village, leurs moeurs, etc...très réaliste.

Bien documenté, ce livre fait de multiples clins d'oeil au célèbre roman, sans jamais le dénaturer, et au contraire, à peine refermé, on a juste envie de relire Emma Bovary
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Tout commence par le doute, alors qu'il a toujours été admis que madame Bovary s'est suicidée, nous apprenons que, quelques minutes avant de succomber, Emma, dans un sursaut de vie, déclare "assassinée, pas suicidée"! Des paroles qui justifient l'envoie de 2 policiers, le commissaire Delévoye et le jeune Rémi dans le petit village de Yonville-l'abbaye en Normandie. Ces deux personnages vont avoir fort à faire pour faire éclater la vérité au grand jour. D'autant plus lorsque Delévoye est rappelé à la préfecture de police de Rouen. Cette enquête gênerait-elle en haut lieu? Rémi, inexpérimenté, se trouve alors seul face aux villageois.



J'ai beaucoup aimé l'ambiance, notamment cet hiver qui n'en finit pas et qui rend l'atmosphère un peu inquiétante. L'enquête avance lentement mais de manière tout à fait logique. Il n'y a pas de grand coup de théâtre, ce qui, dans cette histoire, est appréciable.
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Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Et si Emma Bovary ne s'était pas suicidée ? C'est en tous cas ce que pense l'un des médecins appelés à son chevet lorsque, dans un dernier soupir, elle prononce ces mots : "Assassinée, pas suicidée". Qui plus est, le corps présente des ecchymoses. Il n'en faut pas davantage pour dépêcher deux policiers de Rouen afin d'enquêter, semant le trouble au sein de la bourgeoisie provinciale d'Yonville.



Car autour d'Emma se pressent un certain nombre de personnages hauts en couleurs, à commencer par son mari dont l'infortune notoire constitue un excellent mobile de meurtre. Tout le monde sait que l'attitude d'Emma n'était pas exemplaire et Rodolphe, son amant, figure lui aussi sur la liste des suspects. Tout comme le pharmacien Homais qu'Emma ne laissait pas indifférent et son épouse animée par une jalousie féroce, ou encore Mr Lheureux, le vendeur de frivolités chez qui Emma dépensait beaucoup d'argent...



Tout ce beau monde se retrouve autour du cercueil lors des funérailles ; Gustave Flaubert en personne y fait une courte apparition ! Car c'est là l'un des nombreux talents de Philippe Doumenc qui mêle habilement les différents niveaux de fiction dans sa réappropriation de l'histoire d'un des personnages phares de la littérature française. Sous couvert de nous révéler les circonstances exactes de la mort d'Emma Bovary, l'auteur multiplie les références, allant jusqu'à citer... Flaubert lui même. A travers une enquête policière en bonne et due forme (en témoignent les nombreux comptes-rendus d'auditions), il dénonce les travers de la bourgeoisie à la manière d'un Chabrol de la meilleure veine. Avec ce polar littéraire, Ph. Doumenc réussit un pari osé et donne envie, une fois les dernières pages lues, de se replonger dans ses classiques !
Lien : http://livredailleurs.blogsp..
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