AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Découvrez les meilleures listes de livres


"L'idiot de la famille"
Liste créée par Alzie le 29/01/2021
29 livres. Thèmes et genres : littérature française , Peinture française , roman , essai art , beaux-arts

Flaubert (1821-1880) l'homme-plume dont on va célébrer cette année le bicentenaire de la naissance aurait souri ironiquement d'une telle commémoration. Flaubert porteur d'une vision du roman qui fit scandale disait de la littérature "... Je sens par elle, à cause d'elle, par rapport à elle et beaucoup plus avec elle." Des innombrables traces qu'il a laissé à la postérité outre ses oeuvres, tous ses manuscrits, leurs milliers de notes, toutes ses lettres sont devenus objet d'études. Au-delà de l'engouement pour l'écrivain reste-il encore pour le lecteur la possibilité d'une rencontre avec l'homme et l'inconnu qu'il reste ? Voici Flaubert en archipel, solitaire à Croisset, voyageur, amant, épistolier hors pair, ami de Du Camp, Sand et Tourgueniev, mentor de Maupassant, oncle de "la chère Caro", inachevé avec Sartre ou même réinventé par Jauffret et après lequel courent tous ces livres. Actuels, plus anciens à redécouvrir - sérieux et légers, hors oeuvres romanesques : essais, beaux livres, monographies, fictions, catalogues d'exposition etc. pour côtoyer un "artiste essentiel" dans un siècle qui n'en manqua jamais.



1. Le dernier bain de Gustave Flaubert
Régis Jauffret
3.45★ (200)

Le 8 mai 1880 au matin Gustave Flaubert prend un bain… et meurt peu après dans son cabinet de travail d’une attaque cérébrale sans doute précédée d’une crise d’épilepsie dont il était coutumier. Souvenirs, regrets, frustrations traversent alors l’esprit de l’écrivain. Certains de ses personnages, telle Emma Bovary, lui apparaissent et le poursuivent comme des fantômes, lui reprochant le sort qu’il leur a réservé tandis qu’il marine dans l’eau qui peu à peu se refroidit. Ce n’est qu’un aspect de ce roman-biographie dans lequel Régis Jauffret raconte la vie de Flaubert depuis sa naissance en partant de la visite du Musée Gustave Flaubert et de l’histoire de la médecine situé à Rouen dans l’appartement même de son père Achille Cléophas, chirurgien en chef dudit hôpital, où il passa toute son enfance jusqu’à l’âge de 24 ans. Véritable tour de force cette biographie non pieuse, l’auteur laisse sa part à la fiction qui intervient dans les interstices des documents dont on dispose. Comme l’écrivait Flaubert lui-même quand il préparait Salammbô : « Si je ne peux prouver que c’est la vérité, je veux du moins qu’on ne puisse prouver le contraire. ». Lassé de tous ces livres qui ânonnent en paraphrasant à longueur de page sa correspondance, R. Jauffret a essayé d’aller plus loin que les traces qui nous restent – romans, documents autobiographiques, textes à son sujet d’auteurs qui lui étaient contemporains – en usant de la fiction comme d’un outil, afin d’« imaginer pour en savoir davantage que le réel ne sait ».
2. Correspondance : Flaubert / Maupassant - La terre a des limites, mais la bêtise humaine est infinie
Gustave Flaubert
4.25★ (52)

Pendant sept ans, deux génies de la littérature, Flaubert et Maupassant, ont partagé une profonde amitié. Dans leur correspondance transparaît la bienveillance de l'aîné envers son cadet pour lequel il fut un véritable guide. Il existe une relation quasi filiale entre Flaubert et Maupassant. Le premier a 52 ans quand débute cette correspondance, le second 23 ans. Ils ne se quitteront plus jusqu'à la mort de Flaubert, en 1880. Ainsi, cette correspondance permet de suivre Flaubert dans les sept dernières années de sa vie et Maupassant dans ses sept premières années en littérature. Flaubert s'intéresse d'abord à lui parce qu'il est le neveu d'Alfred Le Poittevin, son ami d'enfance. De cette relation va naître une véritable amitié que traduit fidèlement ces lettres. Comme l'écrit la préfacière, " tous deux éprouvent du mépris pour la masse, l'esprit bourgeois, l'égalitarisme, le suffrage universel, la soutane ; et tous deux se délectent à la lecture des grands auteurs. La détestation de la médiocrité et l'amour de la littérature les réunissent ". Par certains côtés, Flaubert tient avec Maupassant le rôle que tenait George Sand avec lui, celui d'un " conseiller de vie " plus qu'un esthète. Cette correspondance est un morceau de vie partagé entre deux génies.
3. Correspondance : Gustave Flaubert / George Sand - Tu aimes trop la littérature, elle te tuera
George Sand
4.64★ (97)

On n’imagine pas caractères plus dissemblables, conceptions de la vie plus différentes et rapports à la littérature plus divergents que ceux de George Sand et Gustave Flaubert. Pourtant, leur correspondance est l’une des plus belles qui soient et apporte un éclairage indispensable sur leurs oeuvres et leurs démarches artistiques. Son intérêt est multiple : tant pour l’histoire littéraire que pour la connaissance des idées philosophiques, esthétiques et politiques de l’époque. Cependant, elle est souvent réservée aux seuls spécialistes. Cette réédition de la correspondance croisée Sand/Flaubert essaye de la rendre plus abordable dans sa présentation, de telle sorte que le lecteur puisse naviguer dans les échanges épistolaires entre le « vieux troubadour » et le « chère maître » avec fluidité. Dans ces lettres se déploie une profonde amitié entre ces deux écrivains qui échangent sur leur art, les affres de l’écriture, leurs contemporains, les événements politiques de leur temps, leurs amis et familles comme sur les choses plus triviales de l’existence. Enthousiasme et dégoût, joie ou tristesse, colère ou allégresse, cette correspondance est vibrante de vitalité et d’esprit. Sa lecture s’avère à la fois passionnante et émouvante.
4. L'île Flaubert
Miquel Angel Riera
2.00★ (1)

Un professeur célibataire et timoré s'installe sur une île, rebaptisé du nom de son projet. Au fil du récit, l'histoire de ce personnage se dévoile et s'il est isolé sur cette île, c'est pour mieux défier le passage du temps et duper la mort. Sa propre déchéance physique lui montrera qu'il ne peut pas en être ainsi.
5. Louise Colet : Du sang, de la bile, de l'encre et du malheur
Joëlle Gardes
Bas-bleu, aventurière, virago, muse dans le meilleur des cas, voilà ce que l'histoire a retenu de Louise Colet, oubliant l'amie fidèle de Madame Récamier, de Béranger, de Leconte de Lisle, de Victor Hugo..., oubliant surtout l'écrivain, seule femme à avoir obtenu quatre fois le prix de poésie de l'Académie, qui sut mettre sa plume au service des opprimés. C'est en Italie qu'elle est surtout connue, pour son engagement dans le Risorgimento ; autrement que pour que ses amours souvent tumultueuses avec Gustave (Flaubert bien sûr), les deux Alfred (Musset et Vigny), et les autres, de nombreux autres... «Du sang, de la bile et du malheur», écrivait un critique à propos d'un de ses romans, il suffit d'ajouter «de l'encre» pour résumer la vie de cette méridionale passionnée jusqu'à l'emportement, «une belle créature d'amour», comme la qualifiait Thibaudet, qui, dans Gustave Flaubert, prenait son parti contre le plus aimé et le plus cruel de ses amants. Son histoire nous est ici contée, dans l'esprit d'Olympe de Gouges paru il y a quelques années. Joëlle Gardes, elle-même née dans le Sud, a privilégié «une plongée dans l'intimité» de son personnage, évitant le risque d'un regard trop empathique par des sortes «d'arrêts sur images» plus distancés, découvrant ainsi sous des angles multiples cette personnalité riche, originale et méconnue.
6. Souvenirs sur Gustave Flaubert
Caroline Commanville
5.00★ (3)

Tous les lecteurs de la Correspondance de Flaubert connaissent Caroline Commanville, la nièce de l’écrivain, sa « chère Caro ». Fille de la sœur de Flaubert morte quelques jours après l’avoir mise au monde, et délaissée presque aussitôt par son père, elle fut élevée par sa grand-mère et par son oncle. Mariée à 17 ans à un riche négociant de Dieppe, Ernest Commanville, elle resta toujours pour Gustave Flaubert la fille qu’il n’avait jamais eue. La ruine d’Ernest Commanville en 1875 entraîna celle de Flaubert lui-même, qui vendit tous ses biens pour solder les dettes et sauver sa nièce du déshonneur. Après la mort subite de Flaubert en 1880, Caroline devint la dépositaire de tous ses manuscrits. Ce fut elle qui entreprit la première édition de sa Correspondance en 1887. Elle rédigea pour le premier volume de cet ensemble des Souvenirs intimes qui demeurent un témoignage unique sur son oncle. De ce texte souvent cité mais très peu lu, Caroline Commanville, qui était peintre, publia en 1895 à tirage très restreint une édition pour bibliophiles illustrée par ses soins. C’est ce joyau typographique que nous réimprimons en fac-similé à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Flaubert. Ces dessins d’une artiste douée ont le grand mérite de nous conserver le souvenir de Croisset, la propriété de Flaubert rasée en 1882 et dont ne subsiste aujourd’hui qu’un simple pavillon. On y voit la bibliothèque de l’écrivain – son célèbre « gueuloir » – et différents aspects de la maison, ainsi que l’Hôtel-Dieu de Rouen où naquit Flaubert. Le témoignage de Caroline Commanville sur Flaubert est une source essentielle pour la connaissance de sa biographie. La présente réimpression s’accompagne de quelques notes discrètes placées en fin de volume, que le lecteur pourra consulter pour préciser certaines allusions.
7. Lettres à Louise Colet
Gustave Flaubert
4.81★ (23)

Cette correspondance colorée, enflammée, profonde, relate ce qui fut pendant près de dix ans, entre 1846 et 1855, non point le grand amour de Flaubert, mais l'amour tapageur, intense, infernal, de Louise Colet pour l'écrivain. Une passion amoureuse dans la langue la plus savoureuse qui soit.
9. Louis Bouilhet, l'ombre de Flaubert
Claude Le Roy
5.00★ (3)

" Voilà un homme, ce Bouilhet " s'écrie Flaubert ; c'est le même personnage que Maupassant proclame " son maître " ! Qui est-il donc ce Louis Bouilhet qui, un jour d'automne de 1849, à Croisset, ose dire à son ami Gustave Flaubert de jeter au feu la première version de La Tentation de saint Antoine, et aussitôt après, lui suggère de s'intéresser à un fait divers local qui deviendra Madame Bovary ? Les deux hommes se connaissaient depuis les bancs du collège, avant qu'une solide amitié les unisse pendant près d'un quart de siècle. Ils finiront par se ressembler, même physiquement ! Tous deux se vouent à une carrière d'écrivain et, pour parfaire leur art, s'épaulent et se complètent. La postérité a couronné Flaubert et oublié Bouilhet, le reléguant à n'être que l'ombre de son ami. Qu'importe, si la présence du second a contribué à la gloire du premier. " Aucune vie cependant, affirme Gustave, ne méritait plus que la sienne. " Louis était, avoue-t-il encore, " celui qui voyait dans ma pensée plus clairement que moi-même. " Garçonnet studieux, étudiant pauvre, mais libre, Louis Bouilhet est un authentique poète et un ami fidèle. Cany-Barville, Rouen, Croisset, Paris, Mantes : autant d'étapes dans l'existence de ce poète, auteur dramatique qui, selon Zola, " aurait dû naître vingt ans plus tôt " !
10. Ecrire ou photographier
Sylvain Venayre
Sylvain Venayre s'exerce ici à un travail d'écriture de l'histoire liée à un imaginaire scientifique et littéraire. Relatant avec humour l'expérience d'un voyage de Flaubert et Maxime Du Camp en Orient en 1849-1851, il décrit un surprenant et passionnant débat de société. Le récit de l'historien est ponctué d'une dizaine de photographies de Maxime Du Camp. Sylvain Venayre, historien des sensibilités et des représentations, spécialiste du voyage et de l'exotisme (en particulier au xixe siècle), s'exerce ici à un travail d'écriture de l'histoire liée à un imaginaire scientifique et littéraire. Relatant avec humour l'expérience d'un voyage de Flaubert et Maxime Du Camp en Orient en 1849-1851, il décrit un surprenant et passionnant débat de société. La photographie alors toute naissante, récemment " révélée ", suscite de nombreux échanges entre écrivains, scientifiques et artistes. Appliquée à la science et à l'architecture comme technique de reproduction, elle alimente le fantasme d'enregistrement documentaire du monde en vue de sa reconstitution historique. Le voyage en égypte est alors prisé par les calotypistes – dont l'inventeur du calotype (procédé qui permet la photographie multiple), Talbot lui-même. Maxime Du Camp en fait partie parmi d'autres, français, britanniques ou allemands. L'attrait de l'exotisme se mêle au souci de la description archéologique. Du Camp, avec Flaubert, a remonté le Nil et Du Camp a surtout photographié des monuments et des hiéroglyphes dans un souci documentaire et pour rapporter des images exotiques ou propres à faire revivre l'histoire. La question du statut du nouveau médium comme art était posée : simple servante des arts ou art en tant que tel ? Quelle application peut-on en faire dans le cadre du voyage et de l'observation ? Quels sont ses rapports avec la littérature de voyage ? L'enjeu de la collecte (" allez chercher des images, voilà tout ! ", Chateaubriand) en vue de rapporter, voire de recréer le monde, est débattu entre écrivains, peintres, savants et artistes. Faut-il décrire et documenter par le " regard écrit " (Lamartine) ou par la reproduction photographique dans des livres illustrés bénéficiant de l'effet d'exactitude ? Écrire ou photographier ? La question se pose pour des chantiers comme Salammbô. Entre Flaubert et Du Camp le débat est ouvert, mais tout passe déjà par le livre... Le récit de Sylvain Venayre est ponctué d'une dizaine de photographies de Maxime Du Camp, représentatives de ses intentions objectives (frontalité, échelle humaine, absence de pathos et de pittoresque, gros plans...).
11. Tourguéniev/Flaubert, une franche amitié
François Mauricette
Tourguéniev et Flaubert vont entretenir une fidèle relation pendant dix-sept ans. Ils partagent les mêmes valeurs morales, les mêmes aversions pour la bêtise et l’injustice. Flaubert admire l’écrivain russe : « Vous êtes avec George Sand le seul mortel avec qui j’aime causer ». Les deux géants s’indignent ou s’insurgent, se confient et se confortent mutuellement. Flaubert vitupère contre la “Bourgeoisie ahurie” après la défaite de 70, ou l’avènement du monde industriel, Tourguéniev se plaint de son âge que l’aiguillon de la poésie permet de surmonter. Au détour de cette conversation épistolaire, à la fois émouvante et vive, on découvre la genèse du chef-d’œuvre inachevé de Flaubert, Bouvard et Pécuchet, dont Tourguéniev sera le premier admirateur.
12. Un automne de Flaubert
Alexandre Postel
3.57★ (244)

En 1875, Flaubert, âgé de 53 ans, affaibli physiquement et miné par des soucis financiers, décide d'aller séjourner quelques semaines au bord de la mer, à Concarneau. Sa nièce Caroline, dont le mari risque la faillite, menace de vendre Croisset dont elle est propriétaire, et Flaubert ne supporte pas cette idée. À Concarneau, l'écrivain loge dans une petite pension, dort dix heures par jour, mange et boit, n'écrit pas, se pense fini. Il se baigne avec deux amis rencontrés sur place : le docteur Pouchet, qui dirige l'antenne locale du Musée d'Histoire naturelle, où il étudie la vie des homards et autres bestioles ; et Pennetier, directeur du muséum d'histoire naturelle de Rouen. Ce sont des plaisirs simples, loin des tracas de l'écriture et de l'argent, et peu à peu les idées noires de Gustave se dissipent. Les amis se promènent, Flaubert assiste aux expériences scientifiques de Pouchet sur les mollusques ou les turbots, se rend à des fêtes paysannes, prend des bains de mer. Il rêve aussi beaucoup et parle un peu avec une jeune servante bigle et un peu attardée qu'il appelle « Mon petit ange » : un coeur simple. Quand sa nièce lui écrit pour lui annoncer que la faillite est évitée, il décide de se remettre à l'écriture. Depuis vingt ans il a le projet d'écrire la légende de saint Julien l'Hospitalier, un conte médiéval d'une extrême férocité. Le moment est venu. En s'appuyant sur ces faits et les traces qu'on en trouve dans la correspondance de Flaubert (lettres à sa nièce, à George Sand, etc.),
13. Le Gueuloir - Perles de correspondance
Gustave Flaubert
4.45★ (29)

« Écrivons, nom d’un pétard ! Ficelons nos phrases, serrons-les comme des andouilles et des carottes de tabac. Masturbons le vieil art jusque dans le plus profond de ses jointures. Il faut que tout en pète, monsieur. » Le Gueuloir réunit les principales fulgurances glanées dans la correspondance de Gustave Flaubert. Les femmes, les bourgeois, les gens de lettres, l’art, la morale, la politique, la religion : en grand pourfendeur de la bêtise, l’Excessif (tel qu’il aimait à se surnommer lui-même) n’épargne personne. Ripailleur et tonitruant, il se montre tout autant épris d’absolu et sensible jusqu’à la mélancolie : « Notre vie tourne ainsi continuellement dans la même série de misères, comme un écureuil dans une cage, et nous haletons à chaque degré. » Compilation percutante d’une correspondance réputée pour sa drôlerie et son intelligence, le Gueuloir constitue l’opportunité de redécouvrir sous un angle inédit l’auteur de Madame Bovary et du Dictionnaire des idées reçues.
14. Flaubert : L'Homme-plume
Pierre-Marc de Biasi
3.93★ (23)

Septembre 1851-30 avril 1856 : 56 mois d'un travail acharné, 5000 pages de brouillons et manuscrits. Ecrit dans la solitude de Croisset, Madame Bovary marque l'entrée en littérature de Gustave Flaubert, à 35 ans. L'" homme plume " a érigé en système et en symbole cette façon de travailler : " je n'ai par devant moi aucun autre horizon que celui qui m'entoure immédiatement. Mon organisation est un système; le tout sans parti pris de soi-même, par la pente des choses qui fait que l'ours blanc habite les glaces et que le chameau marche sur le sable. je suis un homme-plume. Je sens par elle, à cause d'elle, par rapport à elle et beaucoup plus avec elle ". La rédaction de Madame Bovary s'est jouée sur quelques règles de composition inédites dans lesquelles Flaubert voyait les chances d'une nouvelle conception du roman: - prééminence du scénario : quel que soit le talent du romancier, les développements narratifs les plus brillants ne valent rien s'ils ne découlent strictement de la nécessité d'un plan ; " les perles ne font pas le collier ; c'est le fil. (...) Tout dépend du plan. " - création d'un univers autonome d'autant plus dense qu'il sera plus immatériel : " Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c'est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, [...] Les oeuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière ". - pas d'intervention directe de l'auteur ou du narrateur : " L'auteur, dans son oeuvre, doit être comme Dieu dans l'univers, présent partout, et visible nulle part. " - pureté de la prose : "une bonne phrase de prose doit être comme un bon vers, inchangeable, aussi rythmée, aussi sonore. Tout le talent d'écrire ne consiste après tout que dans le choix des mots. C'est la précision qui fait la force ce qu'il y a de plus beau et de plus rare, c'est la pureté du son. " Combinées les unes avec les autres, ces exigences coûtent très cher : certains passages " difficiles ", comme la composition des Comices agricoles, demandent à Flaubert jusqu'à 70 feuillets de brouillons par page de texte imprimé. Toutes ces règles ne visent qu'un seul but : donner au roman le statut d'oeuvre d'art à part entière et à la prose la même intensité que la poésie. De Madame Bovary à Salammbô, à l'Education sentimentale à la Tentation de saint Antoine, aux Trois Contes et enfin à Bouvard et Pécuchet, Flaubert aura ainsi révolutionné le roman.
15. Gustave Flaubert : Une manière spéciale de vivre
Pierre-Marc de Biasi
4.31★ (38)

Qu'est-ce qu'une vie d'écrivain ? Une enfance, des amours, des voyages, des amitiés, des soucis d'argent, des mondanités, des succès, des revers... Mais, au fond, tout cela a-t-il vraiment quelque chose à voir avec ce qui nous intéresse le plus : l'oeuvre, l'écriture, le style, le message qui font que cette vie-là, justement, est celle d'un écrivain et ne ressemble pas aux autres ? La question touche naturellement toute entreprise biographique mais elle devient cruciale quand on aborde une figure comme celle de Gustave Flaubert. Si celui-ci, en effet, a révolutionné le romanesque, c'est au nom de nouvelles exigences - l'impersonnalité, le refus de conclure, la relativité des points de vue - qui installent au coeur de son écriture une figure du vide : 'personnalité de l'auteur : absente'. Comment, dans ce cas, partir à la recherche de l'écrivain sans trahir son projet ? Pour lui, l'oeuvre est tout, l'auteur n'est rien. Le plus beau cadeau que pourrait lui faire la postérité serait de ne rien savoir de sa vie contingente, en lisant ses textes comme s'il n'avait jamais existé...
16. Virgule, n°159 : Flaubert, l'homme-plume
Virgule
5.00★ (3)

Dans son numéro de février, Virgule consacre un grand dossier à Gustave Flaubert, l'« homme-plume » ! Sa vie a été dominée par la passion d’écrire, passion dont sont nés de grands romans, qui font date dans l’histoire de la littérature : Madame Bovary (1857), Salammbô (1862), l’Éducation sentimentale (1869). Célèbre pour ses romans, Flaubert l’est aussi pour son original Dictionnaire des idées reçues, ou encore pour sa Correspondance, nom sous lequel ont été réunies les milliers de lettres qu’il a écrites à ses amis. Au sommaire de ce numéro également : un mot à adopter avec la SPM – trotte-menu –, le coin lecture, les actus, une recette de cuisine – la fricassée de poulet de Flaubert –, des jeux, des BD et, en poster, une figure de style, le pléonasme !
17. A la table de Flaubert
Valérie Duclos
4.75★ (4)

Promenade au cœur de la Normandie sur les pas de Flaubert Dans le cadre du bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert, cet ouvrage, telle une promenade gourmande, a pour volonté de mettre en lumière les passages savoureux retrouvés dans les œuvres de l’auteur. D’un intitulé, d’un ingrédient, d’une scène de vie, on suggère la gourmandise de l’écrivain, le savoir-faire et l’art de vivre normand. Des chefs locaux revisitent des recettes traditionnelles en s’inspirant d’extraits de l’œuvre de Flaubert. Les photographies mettent en valeur les plats réalisés ainsi que les ambiances et le style de l’époque dans des lieux familiers à Flaubert et qu’il décrit dans ses livres.
18. Dictionnaire Flaubert
Jean-Benoît Guinot
Flaubert par Flaubert, ou la version totale, à laquelle lui-même n’avait pas pensé, du Dictionnaire des idées reçues. Une immersion sans précédent dans l’oeuvre du maître à travers un large choix de citations, accompagnées de notices sur ses romans, personnages, contes, articles et pièces de théâtre. Plus de 1 500 entrées, un index thématique, une chronologie, une somme encyclopédique pour (re)découvrir l’impérissable romancier, Flaubert truculent, persifleur, rancunier, mélancolique, gastronome, mélomane, Flaubert misanthrope et mondain, ascète et jouisseur, grave et insouciant, Flaubert l’ami, l’amant, le voyageur, l’esthète, le provocateur, Flaubert et son incompréhension de la politique, sa préoccupation constante de la transcendance, sa haine de la Bêtise et du Bourgeois. D’« admirer » à « virilité », d’« Académie française » à « Virgile », de « L’Assommoir » à « Voltaire », voici restitué dans sa totalité l’univers de l’écrivain, avec so
19. Le Perroquet de Flaubert
Julian Barnes
3.47★ (468)

Médecin anglais passionné par Gustave Flaubert, Geoffrey Braithwaite se rend en pèlerinage en Normandie, la terre de son idole. A Rouen, au musée Flaubert, il découvre avec émotion le perroquet ayant servi de modèle à l’écrivain, le Loulou du conte « Un cœur simple ». Mais à Croisset, où se trouve la maison Flaubert, il tombe sur un autre perroquet empaillé. C’est l’authentique Loulou, lui affirme la gardienne ! Quelle est donc la vérité ? Et nous voilà entraînés, avec un humour qui ne se dément jamais, à travers l’univers de Flaubert. En chemin, Geoffrey Braithwaite – ou Julian Barnes ? ou Gustave Flaubert ? – nous parle d’ours et de chemins de fer, de l’Angleterre et de la France, du sentiment du passé, du sexe, de George Sand, de Louise Colet, et aussi de Juliet Herbert, l’amour secret de Flaubert… Et de perroquets.
20. Gustave Flaubert : Un monde de livres
Eric Le Calvez
4.00★ (4)

" Il est 1 heure du matin. Je ne sais pas comment je n'ai pas la poitrine défoncée, depuis 4 heures que je hurle sans interruption ", écrit Flaubert à son ami Louis Bouilhet en 1852. Enfermé dans son cabinet de travail de Croisset qui donne sur la Seine. Flaubert reste très tard la nuit à écrire, à travailler son style, à " gueuler " ses phrases, comme il dit, en quête du bon rythme, du " mot juste ", chassant les assonances et les répétitions. Comment ce fils de médecin, élevé à l'Hôtel-Dieu de Rouen, jeune rentier destiné au droit, apprendra-t-il à mener le scalpel dans une tout autre discipline, la littérature ? Comment cet ours retiré du monde et de ses turpitudes deviendra-t-il l'auteur des chefs-d'oeuvre que l'on sait ? Ce livre, à travers quelque cinq cents documents réunis (manuscrits de jeunesse, brouillons surchargés des romans, extraits de la correspondance, des carnets de voyage, photographies d'époque, articles de presse, gravures, objets, etc.), donne à voir l'élaboration d'un destin littéraire sans égal. La vie de Gustave Flaubert, qui s'est si souvent élevée contre son temps et son milieu (la médiocre bourgeoisie), est intimement mêlée à la compagnie des livres : ouvrages, albums, recueils, traités, récits, chroniques... Il y a les livres que Flaubert a lus et relus toute sa vie et qui ont forgé son amour pour la prose, et ceux qu'il a abondamment utilisés pour l'écriture de ses oeuvres. Cet ouvrage met ainsi l'accent sur l'écrivain au travail, sur sa méthode, compilant, annotant, composant, corrigeant sans cesse jusqu'à atteindre la Beauté et le Style.
22. Flaubert, itinéraire d'un écrivain normand
Stéphanie Dord-Crouslé
3.90★ (9)

Né à Rouen en 1821, Gustave Flaubert puise son inspiration dans sa ville natale, de même que dans la Normandie tout entière qu’il parcourt depuis son enfance : Trouville, Pont-l’Évêque, Honfleur…autant de lieux et de souvenirs qui nourrissent son œuvre. Pendant plus de trente ans, Flaubert rédige l’essentiel de ses romans dans sa demeure de Croisset, loin du monde, tel un reclus sacriant sa vie aux exigences de son art. Ses voyages à Paris lui offrent cependant divertissements mondains et plaisirs littéraires où il côtoie Zola, Maupassant, les Goncourt ou George Sand. C’est aussi à Paris qu’il fait la connaissance de Maxime Du Camp. Il l’accompagnera dans son voyage en Orient, en Grèce et en Italie. Mêlant documents d’archives et photographies contemporaines, cet ouvrage nous conduit sur les pas de Flaubert, révélant les liens entre les lieux et l’œuvre, d’hier à aujourd’hui. Une façon de rendre hommage, deux cents ans après sa naissance, à « l’enfant terrible de Rouen » et à l’un des plus grands écrivains du XIXe siècle.
23. Vivre en bourgeois, penser en demi-dieu
Jacques Weber
3.30★ (20)

« Entre sa correspondance éprise d'une liberté exubérante et contradictoire, et ses romans et contes ciselant ses regrets d'autres siècles, l'ennui et la sottise de l'esprit bourgeois, Flaubert, ermite et mondain, apparaît comme l'un des colosses de son temps. Il n'aime pas le port mais la haute mer. Ses hautes vagues, ses creux et ses houles. L'acteur-auteur y nage et s'y noie, par les champs et par les grèves bretonnes, dans les boues et les gouffres des chantiers d'Haussmann, dans les bordels du Caire et les jupons des courtisanes de la rue Saint-Honoré, dans les silences orageux partagés avec sa mère, son jardinier ou son chien, dans le secret de ses amours londoniens avec miss Herbert, ou celui, très officiel et ô combien tempétueux, avec Louise Collet... Mystique et queutard, gourmand et ascétique, il cerne le sujet invisible, le rien, cet autre univers qui, comme la terre, se tient en l'air sans être soutenu, le silence de la littérature .J'enquête, mes mots ricochent sur les siens, l'onde s'écarte en cercles de plus en plus grands, puis disparaît à l'horizon, lui qui recule à mesure que l'on s'avance. »
24. L'orgie perpétuelle (Flaubert et Madame Bovary)
Mario Vargas Llosa
4.23★ (36)

"Le seul moyen de supporter l'existence, c'est de s'étourdir dans la littératue comme dans une orgie perpétuelle" : cette phrase de Flaubert a inspiré à l'n des chefs de file de la nouvelle littérature latino-américaine une réfleion sur l'art et le métier d'écrivain, sur les rapports de la littérature et de la vie à travers "Madame Bovary" qu'il tient pour le modèle absolu du roman, Ce livre est d'abord une "confession", celle d'un jeune Péruvien qui découvre Paris à l'age de vingt-trois ans, devient "lecteur cannibale de romans", ébloui par les classiques de notre littérature. "Une poignée de personnages littéraires ont marqué ma vie de façon plus durable qu'une bonne partie des êtres en chair et en os que j'ai connus", écrit Mario Vargas Llosa, affirmant n'en connaître "aucun avec qui j'aie eu une relation plus clairement passionnelle qu'Emma Bovary". Pour ce romancier venu des antipodes, Flaubert est à la fois le père du nouveau roman, l'un des principaux fondateurs de la sensibilité moderne et un freudien avant la lettre. Mario Vargas Llosa examine la lente gestation du roman, ses caractéristiques propres, la notion de temps et le rôle du narrateur, au travers d'une longue et minutieuse enquête autour d'un livre dont il nourrit sa propre passion d'écriture. en dernier lieu, il tente de situer "Madame Bovary" dans son temps comme dans le nôtre, soulignant l'immense dette contractée par les écrivains du monde entier envers Flaubert. Cette relecture passionnée et passionnante d'une œuvre capitale devient, grâce à Mario Vargas Llosa, une véritable aventure de la création.
25. Bouvard, Flaubert et Pécuchet
Roger Kempf
3.50★ (5)

Las de la canaillerie moderne, dévoré de chagrins et de nostalgies, Flaubert entreprend en 1872 le roman d'une union indéfectible. L'amitié de deux hommes, écrit-il, tout ce qu'il y a de plus beau sur la terre". Ce que nous conte Bouvard et Pécuchet, au-delà des lieux communs de la bêtise ou du commentaire, ce n'est pas seulement une suite, plus ou moins farce, de tentatives et de déboires, un défaut de méthode, et toute la distance de l'imprimé au monde, mais un coup de foudre suivi d'un établissement : soit le ménage campagnard de deux retraités, anciens employés, d'une fidélité à toute épreuve, heureux de s'instruire et de persévérer ensemble. Telle est l'arête du livre. Le jour où, vieillards, ils décident de se remettre à la copie, prenons garde qu'il ne s'agit pas d'une reconduction pure et simple. Car cette dernière vie, ils l'entament de concert et côte à côte, comme l'indique le double pupitre de leur invention."
26. Flaubert ou le désert en abîme
Jacques Chessex
Jacques Chessex appartient à la grande tribu des flaubertiens impétinents. Il a lu, relu, vécu, chacune des pages de Gustave Flaubert ; il s'est laissé intoxiquer par leur sève ; il est devenu une sorte de possédé dont la religion célèbre les seuls cultes d'Emma, de Bouvard, de Salammbô, de saint Julien, de Pécuchet et de saint Antoine. C'est donc par piété, autant que par passion, qu'il a voulu, aujourd'hui, écrire "son" Flaubert et s'immerger, corps et âme, dans la rhétorique du Maître. Ce faisant, l'auteur de l'Ogre n'a pas écrit un livre de plus sur l'ermite de Croisset. Il a souligné en écrivain, en complice, tout ce qui, dans l'ordre de la création, le lie à une oeuvre dans la lumière de laquelle il inscrit la sienne.
27. L'Idiot de la famille, tome 1 : Gustave Flaubert de 1821 à 1857
Jean-Paul Sartre
3.75★ (54)

L'intérêt de Sartre pour Flaubert date de sa jeunesse. Sartre avait lu des dizaines de fois la fin de Madame Bovary, le roman de mœurs de province de Flaubert paru un siècle plus tôt, sans jamais comprendre pourquoi Charles Bovary laissait pousser sa barbe, ni pourquoi il mourait, ni pourquoi on en faisait une autopsie (voir Les Mots). Dans l'Être et le Néant (1943), Sartre annonce une étude sur Flaubert dans le chapitre sur la psychanalyse existentielle. Mais c'est seulement en 1960, après l'étude sur Baudelaire (1946) et celle de plus de cinq cents pages sur Genet Saint Genet comédien et martyr (1952), que Sartre commence enfin son magnum opus sur Flaubert. L'étude de Sartre sur Flaubert, avec ses milliers de pages, est le résultat d'un travail acharné de dix ans de recherches. Alors que les études sur Baudelaire et Genet étaient des essais de psychanalyse existentielle, L'idiot de la famille pousse plus loin cette approche en ne plus faisant abstraction de l'histoire objective.
28. L'Idiot de la famille, tome 2 : Gustave Flaubert de 1821 à 1857
Jean-Paul Sartre
3.25★ (17)

L'Idiot de la famille est un ouvrage inachevé en trois volumes de Jean-Paul Sartre. L'Idiot de la famille est la suite de Questions de méthode (préface de Critique de la raison dialectique tome I). C'est par l'étude de Flaubert, que Sartre veut montrer comment la méthode progressive-régressive, exposée dans Questions de méthode, opère dans un cas concret. « Qu'est-ce qu'on peut comprendre d'un homme aujourd'hui » est la question que Sartre se pose.
29. L'Idiot de la famille, tome 3 : Gustave Flaubert de 1821 à 1857
Jean-Paul Sartre
3.25★ (12)

Que peut-on savoir d'un homme aujourd'hui?» Par l'incessant mouvement de la méthode «progressive-régressive», des écrits à l'homme et de l'homme à l'histoire, L'Idiot de la famille traque Flaubert pour reconstituer en totalité compréhensible tout ce qu'on sait de lui. Loin de le réduire à l'état de pur objet d'étude, Sartre, sans indulgence mais presque amical, tourne autour de son sujet jusqu'au vertige, jusqu'au point de compréhension extrême où le biographe, comme étourdi par son propre manège, est bien près de se livrer lui-même. Et néanmoins c'est la subjectivité vivante de Gustave Flaubert que l'on sent restituée, le goût singulier de sa névrose.
Commenter  J’apprécie          236

Ils ont apprécié cette liste




{* *}